(1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre II. » pp. 75-76
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(1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre II. » pp. 75-76

Chapitre II.

Il faut bien les représenter.] Les deux mots ἀνάγϰη μɩμɛϊσθαɩ, que je suppose dans ma traduction, manquent dans les manuscrits. Aristote offre souvent de pareilles ellipses.

Polygnote, Pauson, Denys.] Ce sont trois artistes du siècle de Périclès sur lesquels on peut consulter Sillig, Catalogus artificum.

Soit en vers sans musique.] Le grec dit : ψɩλομɛτρίαν, mot qui montre bien que l’adjectif ψɩλός marque, d’une manière très-générale, la privation d’une qualité accessoire. Joint à λόγος, il est naturel qu’il désigne la prose, comme dans la Rhétorique, III, 2, ou λόγος tout seul est aussi opposé, dans le sens de prose, à μέτρον. Cf. les nombreux exemples recueillis par Vincent, p. 112 et suiv. de sa Notice sur diverses manuscrits grecs relatifs à la musique (Notices et extraits des manuscrits de la bibliothèque du roi, t. XVI, 1847)

Homère peint les hommes meilleurs.] Ici, comme plus haut, l’adjectif βελτίων manque d’équivalent exact en français. On sent bien qu’il ne s’agit pas de la vertu morale, de l’honnêteté. Les exemples cités plus haut par Aristote expliquent assez bien sa pensée.

Cléophon.] Voyez sur ce poëte : Wagner, recueil des Fragments des poëtes Tragiques, dans la Bibliothèque Firmin Didot, p. 99.

Hégémon de Thasos.] Voyez sur ce poëte et sur le genre de poésie dont Aristote veut qu’il ait été l’inventeur, la dissertation de Weland, De præcipuis Parodiarum homericarum scriptoribus, chap. V  l’auteur montre qu’avant Hégémon, Hipponax, Xénophane et l’auteur de la Batrachomyomachie, sans parler des poëtes comiques, avaient écrit des parodies. Peut-être Aristote veut-il dire que le poëte de Thasos fit, le premier, représenter des parodies homériques en forme de drame.

La Déliade.] Ce poëme de Nicocharès n’est connu par aucun autre témoignage  peut-être même faut-il lire dans le texte Δɛɩλɩάδα au lieu de Δηλɩάδα  ce serait alors quelque poëme plaisant sur la Lâcheté. Cf. Meineke, Historia critica comicorum græcorum, p. 253-256.

Le nome.] Sur ce genre de poésie, voyez p. 66, parmi les extraits des Problèmes, et notre Commentaire, p. 139.

Il en est de même, etc.] Aristote semble vouloir dire que Thimothée dans ses Perses et Philoxène dans ses Cyclopes ont représenté des personnages moins beaux que nature  on peut supposer aussi que le premier faisait ses personnages plus beaux que nature, et le second moins beaux. Ce qui est certain, c’est qu’il existait un drame de l’Ancienne Comédie intitulé ІІέρσαɩ, et que l’on attribuait vulgairement à Phérécrate (voyez Meineke, livre cité, p. 70)  d’où l’on peut conclure que ce sujet avait été traité dans le genre comique. On a des fragments du Cyclope de Philoxène, du Cyclope et des Perses de Timothée. Au reste, le mot ІІέρσας, dans le texte grec, est douteux. Tyrwhitt a tiré des variantes des manuscrits la conjecture ὤσπɛρ ‘Αργᾶς, adoptée par Hermann. (Argas, poëte obscur, dont le souvenir est conservé dans Athénée et dans une ancienne vie de Démosthène.)