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17. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1660 — 19 février : Ballet accompagnant Stilicon de Thomas Corneille — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 21 février 1660 »

Loret, lettre du 21 février 1660 Mollier, Esprit de bon aloi, Illustre Musicien du Roi, Par une agréable boutade, Fit un Ballet, ou Mascarade De Bergères et de Bergers,1 Qui ne craignant plus les dangers2 De la Guerre, qui tout saccage, Dansaient des Danses de Village ; Mais avec tant d’agilité,3 De grâce et de dextérité,4 Que les meilleurs Danseurs des villes N’auraient pas été plus habiles.

18. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre IX. De la Musiqué Elémentaire attribuée aux Esprits Aëriens & aux Oracles de l’Antiquité. » pp. 195-211

Olympiade, entre Euthryme fameux Athlete, & l’ombre de l’un des Compagnons d’Ulysse chez les Thémésiens, lequel fut assassiné dans la Ville de Thémese par les habitans, en revenant du siége de Troie : les Dieux leur envoyerent pour punition une maladie épidémique, ce qui obligea les Thémésiens d’avoir recours à l’Oracle pour leur guérison, lequel prononça que pour appaiser les menaces de ce Héros, il faloit lui offrir pour victime tous les ans une fille vierge dans le temple au jour de sa mort, ce que les Thémésiens accomplirent pour un tems, & jusqu’à ce que Euthryme fameux Athlete les eût affranchi de ce tribut, en revenant des Jeux Olympiques où il avoit emporté le prix du combat avec des corroyes de cuir de bœuf, dont il se servit pour combattre le phantôme, qui étoit venu dans le temple pour enlever sa victime, laquelle fut donnée à cet Athlete, après l’avoir contraint au bruit des acclamations du peuple, de s’aller précipiter dans la riviere, en faisant des gémissemens épouventables. […] L’on voit aussi dans les Annales de Nuremberg, qu’un certain jour qui est marqué, il passa dans cette grande Ville une espece de phantôme ou de grand homme, d’une figure prodigieuse, qui jouant du flageolet, parcourut toutes les rues, & tous les enfans qui l’entendirent, se mirent à le suivre comme par enchantement ; il en assembla jusqu’à 800 des deux séxes, & les conduisit hors de la Ville : ils se perdirent ensuite si absolument, que quelques diligences que purent faire les parens de ces enfans, l’on n’a jamais sçû ce qu’ils étoient devenus ; mais l’on a depuis trouvé au milieu de la Hongrie une Ville assez belle, dont les habitans ont le langage & toutes les manieres des Bourgeois de Nuremberg, mais fort différentes de celles des autres Hongrois ; ce qui fait présumer qu’ils proviennent de cet enlévement.

19. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre IV. De quelques Danses des Grecs »

Un jour que les jeunes filles d’Athènes les plus illustres devaient célébrer sur les bords de la Mer la fête de Cérès, de laquelle les Lois avaient exclu tous les hommes, le jeune Hymen, (car c’est ainsi qu’il se nommait) instruit que sa Maîtresse devait en être, se travestit à la hâte, et courut se joindre à la troupe dévote qui sortait de la Ville. […] La ville d’Athènes était plongée dans la consternation la plus profonde.

20. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXXIX. Des Chassez de differentes façons. » pp. 175-182

Comme il y plusieurs chassez differens les uns des autres je commencerai par les plus faciles ou ceux qui m’ont parû les plus usitez dans les danses de Ville, telle que dans la Mariée, l’Allemande, la Babette & plusieurs autres. […] Il y en a encore de differentes manieres, mais comme je ne les ai point trouvé dans aucune danse de Ville, c’est ce qui m’oblige de n’en point parler.

21. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre V » pp. 60-75

Où il doit bien s’ennuyer, le malheureux, surtout lorsqu’il se souvient de son ancienne existence… C…, puisse ce livre t’apporter quelques distractions et le faire croire pour quelques instants que tu n’as pas encore quitté Paris, la ville de joie ! […] Tout à coup le maître de l’établissement, trouvant sans doute que cet intermède se prolongeait trop, fit irruption dans la salle, accompagné de deux sergents de ville. […] Jusqu’à ce moment je m’étais contentée de rester simple spectatrice de la chose, et c’est tout au plus si je m’étais permis quelques commentaires ; mais, à l’arrivée des sergents de ville, je crus qu’il était de mon devoir de défendre mon sexe et d’empêcher dame Police de s’immiscer dans nos plaisirs.

22. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre XII. Des Danses des Lacédémoniens »

« Quelques-uns reprenaient la coutume que Lycurgue avait introduite, que les filles, à certains jours de Fête, allassent par la Ville toutes nues, et lui en demandaient la cause ; afin, répondit-il, que faisant les mêmes exercices que font les hommes, elles n’eussent rien moins qu’eux, ni quant à la force et santé du corps, ni quant à la vertu et générosité de l’âme, et qu’elles s’accoutumassent à mépriser l’opinion du vulgaire ; d’où vient que la femme de Léonidas nommée Gorgo, répondit, à quelques Dames étrangères qui lui disaient : Il n’y a que vous autres Lacédémoniennes qui commandiez à vos maris : aussi n’y a-t-il que nous qui portions des hommes… Et était en ce temps-là l’honnêteté et la pudicité des Dames si éloignée de la facilité que l’on dit avoir été depuis parmi elles, que l’on tenait l’adultère pour une chose impossible et incroyable. » Plut. […] « Lycurgue le Législateur, voulant réduire ses Citoyens, de leur ancienne manière de vivre en une qui fût plus honnête, et les rendre plus vertueux, (car auparavant ils étaient par trop délicats en leurs mœurs), il nourrit deux chiens nés d’un même père et d’une même mère ; et en accoutuma l’un à toutes friandises, le tenant en la maison, et l’autre le menant aux champs l’exerça à la chasse ; puis les amena tous deux en pleine assemblée de Ville où était tout le Peuple, et mit devant eux des friandises et fit lâcher un lièvre.

23. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 29 janvier. Le « vendredi » de Mlle Nérys. »

Ce spectacle m’a fait songer à ces mémorables présentations de modèles sur la piste de l’Oasis, l’an passé, où d’adorables jeunes filles faisaient le tour du plateau en adaptant l’allure et la forme du mouvement à la coupe de leurs vêtements de ville ou de soirée.

24. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Alceste. Ballet tragique. » pp. 207-218

La décoration représente les fortifications extérieures de la ville de Scyros. […] Hercule de son bras nerveux brise et enfonce la porte de la ville. […] Hercule ayant embrasé la ville de Scyros délivre Alceste ; elle voit son ravisseur étendu sur la poussière, et ce premier objet excite sa joie ; mais apper-cevant ensuite son époux dangereusement blessé, elle exprime toute sa douleur.

25. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVII. » pp. 173-184

Guimard imitoit les graces dont elle étoit la favorite, et retraçoit dans sa danse tout ce qu’elles ont de divin ; elle étoit recherchée dans ses vêtemens et ses ajustemens ; devenue l’oracle du bon goût, les dames de la cour et la ville s’empressoient de la consulter. Tout est bien changé, Monsieur, l’opéra, de modèle qu’il étoit, est devenu la copie des femmes de la ville. […] Les femmes de la ville changent de forme et de costume tous les mois ; ne croiroit-on pas qu’elles sont honteuses d’être Françaises ? […] Ces perruques ont passé de la ville à l’opéra.

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