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29. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre VI. Témoignage d’Auteurs et de Ministres protestans contre les Danses. » pp. 72-93

C’est qu’il faut tenir règle et mesure en toutes nos actions, mettre bon ordre à nos désirs et à nos affections, afin qu’elles ne nous emportent pas à quelque vice ; se retirer du mal, et si l’on veut encore, c’est de garder une droite sobriété en sa manière de marcher, aussi bien que dans toutes les autres actions de la vie ; afin que jusqu’à nos pas il n’y ait rien qui ne soit un témoignage de vertu. […] Quant à nos forces de pouvoir être fermes dans les dangers, et d’en sortir sains et purs, après y être venus, nous nous tromperons… Là-dessus se promettre l’assistance de la vertu de Dieu, quand on délaisse ses voies pour suivre le danger, c’est un abus ; voilà la sentence qui en est donnée : Quiconque cherche le danger y tombera et y périra  ; il faut que la folle présomption soit ainsi punie. » chapitre X. […] Pour détruire cette idée, ils font remarquer que, selon l’idée juste qu’on en doit avoir, « elles ont leur origine dans de très-grands vices, et que la forme et les fins sont contraires à beaucoup de vertus et de devoirs chrétiens, étant allèchement de péché ; bref, les danses mènent avec elles une suite de beaucoup d’inconvéniens ». […] Aux chrétiens bien sages, la crainte d’offenser Dieu, l’amour de la vertu, la garde de leur salut sont des choses plus chères que tout ce qui se pourroit nommer de plaisirs au monde… Que perdrons-nous en perdant les danses ?

30. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre VII. Sur le même sujet. » pp. 40-55

Vous pardonnerez le radotage d’un homme vieux comme Anacréon, et qui ne desire son esprit et ses graces, que pour célébrer vos charmes et vos vertus. […] Ce sont elles qui créent les hommes, qui les élévent, qui épurent leurs mœurs, qui corrigent leurs penchans, qui calment leur impétuosité et qui les, mènent insensiblement à toutes les vertus, en les y conduisant par la route des Graces.   Au reste, chaque jour à sa folie ; chaque mois offre ses ridicules ; chaque année étale son délire, et chaque siècle enfin ne présente au sage et à l’écrivain qu’un amas monstrueux de vices et de vertus.

31. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre VIII. De la Danse sacrée des Égyptiens »

Ils le peignaient ensuite entouré d’une troupe de Guerriers, des Satyres, et des Muses, allant conquérir les Indes, pour leur faire connaître la vertu, et pour y répandre l’abondance et le bonheur.

32. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre VI. Objection : Il faut se récréer quelquefois. » pp. 179-187

« Si vous voulez donner à votre esprit quelque relâche, et vous procurer quelque délassement permis, allez vous promener dans quelque campagne, sur les bords d’une rivière ou d’un étang ; considérez avec attention et admiration la beauté des fleurs et des fruits qui sont dans les jardins ; écoutez le chant et le ramage si varié des oiseaux ; allez visiter les tombeaux des martyrs, où non-seulement vous ne trouverez rien qui puisse vous nuire, mais où vous trouverez encore des avantages spirituels pour votre ame, et la santé de votre corps, que les malades ont souvent recouvrée par la vertu des reliques des martyrs et par l’efficacité de leurs prières. […] Ce moyen, si on en faisoit usage, auroit la même vertu pour éloigner des danses, que pour éloigner des spectacles.

33. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre IV. » pp. 27-36

Le retour de Pylade changea tous les esprits, dissipa les complots ; les grands, et le peuple chantèrent la bienfaisance, la justice, et les vertus d’Auguste ; dans cet excès d’enthousiasme ils acceptèrent avec joye les loix sages, que leur délire leur avoit fait regetter. […] Les théâtres de société se multiplièrent, les Romains de toutes les classes ne furent plus que de plats pantomimes ; la bienséance, les égards, l’honnêteté, la pudeur, et la vertu furent sacrifiés à une liberté indécente, et au libertinage le plus dégoûtant.

34. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] « Lettre, d'un grand sauteur. A M. de Voltaire, sur les pantomimes . » pp. 17-37

Ces Nations ont perdu leur grandeur ; leur antique vertu s’est énervée, & la Pantomime est tombée chez eux. […] Je vais vous faire voir que je possède encore toutes les vertus morales. Oui, Monsieur, mon caractère & ma personne sont aussi estimables que mes talens : mais c’est de mes vertus dont il s’agit ici.

35. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre IV. De quelques Danses des Grecs »

Les Poètes, qui étaient les seuls Généalogistes de ces temps reculés, lui eurent bientôt trouvé une origine illustre ; et les Magistrats pour exciter la vertu par des exemples, instituèrent les Fêtes hyménées, dans lesquelles on retraçait tous les ans l’histoire qu’on vient de rapporter.

36. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 13 novembre. Échos du temps passé. Éloge de Rameau. »

On a dû faire de nécessité vertu.

37. (1921) L’âme et la danse pp. 99-128

Chaque bouchée qu’il sent se fondre et se disperser en lui-même, va porter des forces nouvelles à ses vertus, comme elle fait indistinctement à ses vices. […] SOCRATE Dis-moi donc, fils d’Acumène, ô Thérapeute Éryximaque, toi pour qui les drogues très amères et les aromates ténébreux ont si peu de vertus cachées que tu n’en fais aucun usage ; toi donc, qui possédant aussi bien qu’homme du monde, tous les secrets de l’art et ceux de la nature, toutefois ne prescris, ni ne préconises, baumes, ni bols, ni les mastics mystérieux ; toi, davantage, qui ne te fies aux élixirs, qui ne crois guère aux philtres confidentiels ; ô guérisseur sans électuaires, ô dédaigneux de tout ce qui, — poudres, gouttes, gommes, grumeaux, flocons, ou gemmes ou cristaux, — happe à la langue, perce les voûtes olfactives, touche aux ressorts de l’éternuement ou de la nausée, tue ou vivifie ; dis-moi donc, cher ami Éryximaque, et des iâtres le plus versé dans la matière médicale, dis-moi cependant : connais-tu point, parmi tant de substances actives et efficientes, et parmi ces préparations magistrales que ta science contemple comme des armes vaines ou détestables, dans l’arsenal de la pharmacopée, — dis-moi donc, connais-tu point quelque remède spécifique, ou quelque corps exactement antidote, pour ce mal d’entre les maux, ce poison des poisons, ce venin opposé à toute la nature ? […] Les Vertus et les plus nobles couleurs en sont pâlies, et se dévorent peu à peu. […] — Que si nous comparons notre condition pesante et sérieuse, à cet état d’étincelante salamandre, ne vous semble-t-il pas que nos actes ordinaires, engendrés successivement par nos besoins, et que nos gestes et nos mouvements accidentels soient comme des matériaux grossiers, comme une impure matière de durée, — tandis que cette exaltation et cette vibration de la vie, tandis que cette suprématie de la tension, et ce ravissement dans le plus agile que l’on puisse obtenir de soi-même, ont les vertus et les puissances de la flamme ; et que les hontes, les ennuis, les niaiseries, et les aliments monotones de l’existence s’y consument, faisant briller à nos yeux ce qu’il y a de divin dans une mortelle ? […] Moi-même, je me sens envahi de forces extraordinaires… Ou je sens qu’elles sortent de moi qui ne savais pas que je contenais ces vertus.

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