/ 154
36. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les artistes de l’opéra »

Il y a à la chapelle du Roi plusieurs castrati qu’on tire de bonne heure des écoles d’Italie, et qui chantent dans les motets les parties de dessus. […] Tirer un avantage de ce nombre d’acteurs, presque toujours inutiles, pour l’embellissement réel du spectacle.

37. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Approbation. De M. l’Abbé Richard, Doyen des Chanoines de l’Eglise Royale & Collégiale de Ste Opportune à Paris, Prieur-Seigneur de l’Hôpital, &c. Censeur Royal. » pp. -

Le caractere que j’ai l’honneur de porter, m’auroit empêché de le faire, si j’avois crû que le témoignage que je rends sur cet Ouvrage, eût tiré à consequence contre la bienséance & la circonspection que je ne dois jamais perdre de vûe.

38. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre III. Dispute entre Pylade et Hylas. »

Outré de dépit, il cabala encore : sa trame qu’on épiait, fut découverte, et l’Empereur sans abroger la Loi qu’il avait publiée en faveur de la Danse, et s’en écartant pour cette fois seulement, sans qu’elle pût tirer à conséquence ; ordonna qu’Hylas fût fouetté dans tous les lieux publics de Rome.

39. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 15 janvier. Trois vedettes. »

Du noble langage espagnol, la Ruiz tire une sorte de « petit-nègre » chorégraphique ; elle pratique ce déhanchement provocant des « colored ladies » américaines.

40. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 19 mars. Le cas des Sakharoff. »

Mme Clotilde Sakharoff se tire fort bien d’une danse américaine ; elle projette sa jambe très haut dans le temps « classique » du chahut ; son costume est plaisant, ses jeux de physionomie piquants et discrets.

41. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XI. » pp. 290-314

Cette attention est très-importante à faire ; les bras courts n’exigent que des mouvements proportionnés à leur longueur ; les bras longs ne peuvent perdre de leur étendue, que par les rondeurs qu’on leur donne ; l’Art consiste à tirer parti de ces imperfections, & je connois des Danseurs qui par le moyen des effacements du corps dérobent habilement la longueur de leurs bras ; ils en font fuir une partie dans l’ombre. […] Le premier est arqué ; il a tiré de ce défaut un avantage qui annonce l’homme habile ; il est tendu, il est en dehors, il est vigoureux, mais il est adroit, la précision est l’ame de son exécution, la formation de ses pas est unique tant par la netteté que par la variété & le brillant ; c’est le Danseur le plus savant que je connoisse, Monsieur, & il est glorieux pour lui d’être le modele de son genre en dépit de la nature. […] Le parti avantageux que ces deux Danseurs ont tiré de leur conformation fait leur éloge ; leur genre semble être fait pour leur taille, & leur taille pour leur genre ; & si je les ai cités pour exemple, c’est moins pour dévoiler leur conformation que pour exalter leurs talents.

42. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre VII. » pp. 72-80

C’est par mon application, mon zèle et mes efforts, que je suis parvenu, Monsieur, à tirer la danse de l’état de langueur, et de léthargie dans la quelle elle étoit plongée ; j’eûs le courage de lutter contre des préjugés fortement enracinés par le tems, et l’habitude ; j’ouvris une nouvelle carrière à la danse ; j’y marchai d’un pas assuré ; les exemples frappants que les talens supérieurs de l’immortel Garrick m’offrirent pendant mon séjour à Londres redoublèrent mon application, et animèrent mon zèle ; j’abandonnai le genre que j’avois adopté, et m’attachai au seul, qui convient à la danse, la pantomime héroïque. […] Une ombre costumée à la Romaine me tira d’embarras ; c’étoit celle de Roscius, célèbre comédien.

43. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Médée. Ballet tragique. » pp. 65-74

La jalousie n’étant qu’impuissante, elle s’abandonne aux transports de la vengeance, elle tire son poignard, s’élance sur Créuse ; Jason arrête le coup mortel, il désarme Médée, qui, désespérée de n’avoir pu assouvir sa rage, part en menaçant, et en exprimant ce que la haine et la fureur ont de plus effrayant. […] Elle éloigne ses enfans, elle évoque les élémens, les enfers et les dieux ; elle change le sallon en une grotte épouvantable ; la haine, la jalousie et la vengeance accourent à sa voix ; elle leur commande de servir sa fureur, et ces filles de l’enfer lui présentent le feu, le fer et le poison ; elle ordonne au feu de renfermer dans un coffret qu’elle destine à Créon les matières les plus combustibles, et les flammes les plus actives ; elle commande au poison de répandre ses venins mortels et ses vapeurs empestées sur un bouquet de diamans, que sa cruauté réserve à Créuse ; elle demande au fer un instrument propre à assouvir sa rage ; il tire de son sein un poignard, que la jalousie, la haine et la vengeance présentent à Médée.

44. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 4 décembre. Grands mots, petites danses. »

Très belle, la danse masculine espagnole : torse cambré, tension nerveuse de tout l’être, variété inouïe de rythmes et de timbres que le danseur tire de ses talons et de ses semelles.

/ 154