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153. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre VIII. Preuve de la perfection réelle de la Danse ancienne. »

Peut-être n’est-il point dans le monde un Public, qui se laisse tromper plus aisément par la charlatanerie que celui que l’amour du plaisir entraîne à nos Spectacles ; mais aussi n’en est-il point qui saisisse avec plus de promptitude la vérité, dès qu’elle se montre à ses yeux.

154. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre IX. Du Ballet Moderne »

Cependant, à force de réflexions et de complaisance, on souffrit enfin, au Théâtre Lyrique, deux sortes de plaisir ; mais ce genre trouvé par la Motte, dont on n’attribua le succès, suivant l’usage, qu’au Musicien qu’il avait instruit et guidé, nous débarrassa du mauvais genre que Quinault avait introduit sous le titre de Ballet.

155. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre XI. Des Actions Épisodiques en Danse »

Tant il est vrai que la Danse en action cause une émotion si vive, lorsqu’elle est habilement exécutée, que le Spectateur le plus éclairé est plus en état d’examiner, et ne peut s’occuper que du plaisir de sentir.

156. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — II, mes débuts sur une vraie scène a deux ans et demi » pp. 16-21

Lorsque la dame eut achevé sa lecture, ma mère entendit ces mots : — Et maintenant nous allons avoir le plaisir d’entendre notre petite amie, Loïe Fuller, réciter une poésie intitulée : « Marie avait un petit agneau. » Ma mère, au comble de la stupéfaction, était incapable de bouger ou de dire un mot.

157. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 10 juillet. Le répertoire : « Sylvia » »

Et cela me fait songer à ces attitudes sur la pointe alternant avec des entrechats, qu’on voit dans Sylvia, avec quel plaisir !

158. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur l’interprétation du chanteur »

Les sons que peut former un muet peuvent exprimer les sensations de douleur ou de plaisir. […] Le plaisir et l’ennui ont toujours des causes physiques : dans les arts agréables, le moyen sûr de procurer l’un et d’éviter l’autre, est de rechercher ces causes avec soin, et de se régler en conséquence lorsqu’on les a trouvées. […] Les étrangers cependant arrivent de sang-froid, nous leur parlons de notre opéra, et ils y courent ; mais ils ouvrent en vain les yeux et les oreilles, ils n’y volent et n’y entendent rien de ce que nous croyons y voir et y entendre : ils se parlent, nous examinent, nous jugent, et prennent pour défaut d’esprit et pour prévention, quelquefois même pour orgueil, ce qui n’est réellement l’effet que de l’habitude, de l’indifférence pour le progrès de l’art, ou peut-être d’un fond de bonté naturelle pour les personnes qui se dévouent à nos plaisirs. […] Par cette conduite nous verrons infailliblement l’art s’accroître, et nos plaisirs devenir plus piquants.

159. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La mort d’agamemnon. ballet tragique. en cinq actes.  » pp. 141-169

Clytemnestre goûte alors l’horrible plaisir de la vengeance plainement assouvie. […] Electre la prend, mais en fixant ses regards sur les traits du jeune étranger, elle y reconnoît tous ceux de son frère ; elle tréssaille de joie, elle recule, elle avance, elle lui tend les bras ; le plaisir l’empêche de voler à lui ; l’excès d’un bonheur aussi vif et aussi inattendu semble anéantir toutes ses facultés. […] Oreste et Electre au comble de leurs vœux, expriment le plaisir que donne l’espoir d’une vengeance légitime. […] Ils quittent la scène, ainsi que les personnes de leur suite, en exprimant le plaisir de se revoir, de se venger, et de sacrifier le barbare Egisthe aux manes d’Agamemnon.

160. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE VIII. » pp. 129-194

Ces accessoires & ces épisodes étrangers à l’action nuisent à l’ouvrage ; ces objets contraires & toujours désunis ; ce cahos de choses mal cousues partagent l’attention & fatiguent bien plus l’imagination qu’ils ne la satisfont : dès-lors le plan de l’Auteur disparoît, le fil échappe, la trame se brise, l’action s’évanouit, l’intérêt diminue & le plaisir s’enfuit. […] J’ose croire qu’une pareille disparate blessera toujours ceux que le plaisir de sentir conduit au Spectacle, car elle ne peut n’être pas apperçue que par les Originaux qui n’y vont que par air, & qui tenant une énorme lorgnette à la main, préférent la satisfaction d’étaler leurs ridicules, de voir & d’être vus, à celle de goûter les délices que les Arts réunis par l’esprit, par le génie & par le goût peuvent procurer. […] On lui donne une partie de répétition, il l’ouvre, & il lit ; Prologue, Passepied pour les Jeux & les Plaisirs ; Gavotte pour les Ris, & Rigaudon pour les Songes agréables. […] L’homme s’évite, il craint de se montrer avec ses propres traits, il en emprunte toujours d’étrangers, & il rougiroit de se ressembler ; aussi faut-il acheter le plaisir d’admirer quelques bons Originaux, par l’ennui de voir une multitude de mauvaises copies qui les précedent. […] Grec, Romain, Berger, Chasseur, Guerrier, Faune, Silvain, Jeux, Plaisirs, Ris, Tritons, Vents, Feux, Songes, grand Prêtre & Sacrificateurs ; tous les habits de ces Personnages sont coupés sur le même patron, & ne différent que par la couleur & les embellissements que la profusion bien plus que le goût jette au hazard.

161. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VI. Ballade des dames du temps jadis. » pp. 88-

Un jour qu’elle avait causé un assez vif plaisir à l’Empereur, celui-ci ordonna à Fontanes de lui envoyer une marque de sa munificence. […] La génération d’alors s’attablait devant le plaisir comme si elle eût jeûné depuis quatre-vingt-neuf. […] Grâce aussi à ce flonflon de Guillaume le Flâneur : Jadis, à son aurore, On la voyait courir Des jeux de Terpsychore Au temple du plaisir. […]  » Elle possède plusieurs petits proverbes qu’elle arrange avec variations ; voici quelques-uns des plus curieux : « La nuit tous les chats sont gris ; mais le jour toutes les toilettes ne sont pas blanches : donc, il faut préférer à plaisir sans richesse, richesse sans plaisir.

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