Le Palais d’Alcide. […] Mais outre ces Balets, qui se représentent ordinairement dans les Palais des Souverains & sur les Théâtres publics, il y en a encore d’une autre composition, qu’on appelle Balets ambulatoires, qui se jouent de place en place dans les Villes, à l’occasion des Fêtes publiques. […] Armide voyant tous ces enchantemens inutiles, devient furieuse ; & pressée de douleur, de honte & de désespoir, se plaint & s’emporte contre les Amours qui l’ont si mal servie, & les chasse de son Palais enchanté, qu’elle détruit en un moment. […] Après le rétablissement du Roi Charles sur le Trône d’Angleterre, la Chambre des Pairs fit faire un Balet allégorique, pour faire voir que la vérité de la Religion s’étoit retirée dans l’Isle d’Angleterre, où toutes les Nations du monde vinrent en ordre par la Tamise, jusqu’au Palais du Roi, pour rendre leurs hommages à la vérité. […] Au Palais du grand Duc de Toscane, il se fait tous les ans le jour de S.
L’usage que les grands Seigneurs ont pris depuis quelque tems, de ne laisser entrer les masques que par billets, est très-contraire à la liberté publique & à l’institution des bals masquez, parce que le plaisir du déguisement consiste à n’être point connu, & d’y entrer aussi librement qu’aux bals magnifiques que feu Monsieur donnoit au Palais Royal, où tout Paris se faisoit un plaisir d’aller superbement masqué, outre que les rafraîchissemens y étoient en abondance ; il y avoit cinq ou six bandes de Violons distribuez dans les appartemens, Je me souviens, à propos de la liberté de l’entrée du bal pendant le Carnaval, d’un incident qui arriva au Roi chez M. le Président de N.… qui donnoit un bal dans le cul-de-sac de la rue des Blancs-Manteaux, au sujet du mariage d’un de ses fils, il y a près de cinquante ans. […] Mezeray, dans son Histoire de France, Tome IV. dit que le 29 Janvier 1393, la Duchesse de Berry donna un bal dans son Palais aux Gobelins, à l’occasion de la noce d’une Dame de la Reine, où toute la Cour étoit. […] Mais l’on peut dire que la magnificence des bals masquez n’a jamais paru plus superbe que sous le régne de Louis XIV. où le luxe semble avoir monté au suprême dégré : c’est pourquoi, sans parler de ceux qu’on a vû à Versailles, à Marly, au Palais Royal & à Sceaux ; nous avons vû aussi des Princes Etrangers & des Ambassadeurs donner des bals masquez qui coutoient jusqu’à dix ou douze mille écus : témoin ceux que le Prince Emanuel de Portugal a donnez au Public au mois de Juin 1715, à l’Hôtel de Bretonvilliers, dans l’Isle, avec un feu d’artifice sur la riviere : l’on y vit encore trois piramides de feu, dressées dans le jardin, dont la nouveauté surprit tous les masques.
Cette salle très-sale et très-ridiculement construite, étoit enterrée dans les batimens du Palais Royal et annonçoit la plus antique barbarie, à une époque, où l’esprit et le goût, les connoissances et les lumières avoient été portés à leur perfection.
Robinet, lettre du 21 janvier 1668 Le lendemain, se fit un Bal Dedans le beau Palais Royal, Non à Huis clos, mais Porte ouverte, Où mainte et mainte Troupe alerte, Vint en Masque, en tant de façons, Que Callot, dans ses Visions, Gravant, de son Burin idoine, La Tentation de Saint Antoine, A moins fait de divers Portraits De tous les Diables les plus laids, Qui furent, d’une humeur fantasque, Dans son Désert lui faire frasque.
Le lieu de la scène est le palais du Comte de Ponthieu. […] La décoration représente un superbe salon du palais de Renaud.
Le jeune enfant s’approche d’Orphée, lui dit un mot à l’oreille et disparoît ; il lui a ordonné de se rendre au palais de Pluton ; Orphée quitte à regret sa chère Euridice, et lui promet, en lui faisant les plus tendres adieux, de revenir promptement. […] La décoration représente le Palais de Pluton.
Robinet, lettre du 21 juillet 1668 Dans le PARC de ce beau VERSAILLE, Qui n’est pas un Lieu de Broussaille, Mais le Palais le plus riant Où, du Couchant à l’Orient, Les claires et pure Naïades, Les gaies et vertes Dryades, La jeune Flore et les Zéphirs, Les Amours, les Jeux, les Plasirs, Les Labyrinthes, la Verdure, L’Art, en un mot, et la Nature Fassent par leurs beaux Agréments Le doux charme de tous les Sens ; Là, dis-je, où le Ciel à la Terre Ses plus chères faveurs desserre, On vit, Lundi, ce que les yeux Ne peuvent voir que chez les Dieux, Ou chez LOUIS, qui les égale Dedans la pompe d’un Régale.
Il relève avec bonté cette famille prosternée à ses pieds, la comble de présens, et la fait conduire dans un Palais voisin de son camp.
Loret, lettre du 7 février 1665 Comme durant le Carnaval, (Soit que l’on fasse bien, ou mal) Plusieurs vivent d’une manière Qui n’est pas toujours coutumière, Il est très certain que Paris, Séjour des plaisirs et des ris, Est rempli de réjouissances, De Cadeaux, de Bals et de Danses, D’admirables Collations, Contenant des profusions De bons vins et de limonades ; Bref, de diverses Mascarades : Mais (à parler ingénument) Le plus grand Divertissement, Tant de la Cour, que de la Ville, Et qui, seul, en vaut plus que mille, C’est le Ballet vraiment Royal, Que l’on danse au Palais Royal, Où visiblement on remarque L’adresse de notre Monarque, Et de Monseigneur d’Orléans, Le Maître et Patron de léans.