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3. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] « Poste-face, Post-scriptum , ou. Réflexions sur l’incertitude des jugemens en matière de Littérature. » pp. 38-48

Mais comment jugera-t-on du mérite d’un Ouvrage, me demandera-t-on sans doute, si, selon vous, personne n’est en droit de l’approuver ou de le critiquer ? […] Il est pourtant nécessaire de remarquer que les applaudissemens qu’on accorde aux ouvrages dramatiques, ne sont pas toujours une preuve de leur bonté. […] On insistera peut-être pour contredire mon sentiment, sur ce qui distingue le succès des Ouvrages d’esprit en tout genre. […] Pourquoi mettrait-on tant d’ouvrages au jour, si l’approbation d’un seul Lecteur suffisait pour en assurer le mérite ? […] Pourquoi lisent-elles publiquement les Ouvrages couronnés ?

4. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Avant-propos »

Voilà ce que j’ai éprouvé en me livrant à cet Ouvrage, et mon excuse sur la manière dont je l’ai écrit. […] Je n’avais qu’à m’attacher un peu moins à l’histoire de l’Art et beaucoup plus à celle des Artistes ; mais je n’ai point cherché à rendre cet Ouvrage plaisant. […] J’ose croire par conséquent la partie historique de cet Ouvrage hors de toute atteinte : j’en ai pour garant toute l’antiquité. […] Le premier de ces Ouvrages n’a point touché à l’objet que j’ai en vue. […] Voilà une des causes principales de la prédilection qu’on conserve pour les ouvrages de poésie, pour les tableaux, pour les spectacles qu’on connaît déjà.

5. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Privilege du roy. » pp. -

Notre bien amé le sieur Jacques Bonnet Nous ayant fait remontrer qu’il souhaiteroit faire imprimez & donner au Public un ouvrage de sa composition qui a pour titre : Histoire générale de la Danse, depuis son origine jusqu’à présent, s’il Nous plaisoit lui accorder nos Lettres de Privilege sur ce necessaires. A ces Causes, voulant favorablement traiter ledit Sieur Exposant, Nous lui avons permis & permettons par ces Présentes de faire imprimer ledit Ouvrage ci-dessus énoncé en tels volumes, forme, marge, caracteres, conjointement ou séparément, & autant de fois que bon lui semblera, & de le vendre, faire vendre & debiter par tout notre Royaume, pendant le tems de dix années consecutives, à compter du jour de la datte desdites Presentes. Faisons défenses à toutes sortes de personnes, de quelque qualité & condition qu’elles soient, d’en introduire d’impression étrangere dans aucun lieu de notre obéissance ; comme aussi à tous Libraires, Imprimeurs & autres, d’imprimer, faire imprimer, vendre, faire vendre, debiter ni contrefaire ledit Ouvrage ci-dessus spécifié en tout ni en partie, ni d’en faire aucuns extraits sous quelque prétexte que ce soit, d’augmentation, correction, changement de titre, ou autrement, sans la permission expresse & par écrit dudit sieur Exposant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confiscation des exemplaires contrefaits, de quinze cens livres d’amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l’Hôtel-Dieu de Paris, l’autre tiers audit sieur Exposant, & de tous dépens, dommages & interêts. A la charge que ces Presentes seront enregistrées tout au long sur le Registre de la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris, & ce dans trois mois de la datte d’icelles ; que l’impression de ce Livre sera faite dans notre Royaume, & non ailleurs, en bon papier & en beaux caracteres, conformément aux Reglemens de la Librairie ; Et qu’avant que de l’exposer en vente, le Manuscrit ou Imprimé qui aura servi de copie à l’impression dudit Ouvrage sera remis, dans le même état où l’approbation y aura été donnée, és mains de notre tres-cher & féal Chevalier Garde des Sceaux de France le sieur Fleuriau d’Armenonville, & qu’il en fera ensuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliothéque publique, un dans celle de notre Château du Louvre & un dans celle de notre tres-cher & féal Chevalier Garde des Sceaux de France le sieur Fleuriau d’Armenonville ; le tout à peine de nullité des Présentes.

6. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Avertissement. » pp. 33-34

J’ai hésité quelque tems à joindre à cette édition de mes lettres sur la danse et sur les arts, quelques-uns des programmes de mes ballets : je ne me dissimule pas que ce ne sont pas précisément des ouvrages, et qu’ils n’apprennent rien sur l’art de la danse proprement dit. […] Un programme offrant d’une manière plus rapprochée la totalité de l’ouvrage, on saisit mieux le plus on moins d’accord des parties, le plus ou moins d’effet des situations, et la vue de tout l’ensemble, en satisfaisant l’imagination, la dispose et l’échauffe pour la composition. […] Je pense que le lecteur ne jugera pas à la rigueur cette espèce d’ouvrage. […] Il en est un autre dont il faut bien faire l’aveu : on a tant de fois mis mon ouvrage à contribution sans me nommer, on s est si souvent et si hardiment paré de mes dépouilles que j’ai senti qu’il ne me resteroit plus rien, si je ne prenois le parti de déposer et de consigner le peu qui me reste, afin que 1’opinion publique, je n’ose dire la postérité, puisse le reconnoître et le réclamer pour moi.

7. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la poétique du ballet et de l’opéra »

Cet ouvrage n’est point copie d’un genre trouvé. […] C’est dans ces sortes d’ouvrages qu’il a imaginés, où il a été excellent. […] Il faut couper un opéra bien différemment de tous les autres ouvrages dramatiques. […] Tous ces objets ne sont rien moins qu’aisés à remplir : mais que de beautés résultent aussi dans ces sortes d’ouvrages de la difficulté vaincue! […] Cet ouvrage qui fut représenté à la cour, fit partie des fêtes qui y furent données après la victoire de Fontenoy.

8. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Paralele. DE. LA PEINTURE. ET DE. LA POESIE. » pp. 213-269

Les Peintres & les Sculpteurs ont toujours vêcu dans une louable jalousie sur la beauté & sur l’estime de leurs ouvrages, comme ils font encore aujourd’hui. […] Il s’est même trouvé d’excellens Peintres & de très-habiles Sculpteurs, qui pénétrez du mérite de leur art, consacrerent aux Dieux leurs ouvrages, croyant que les hommes en étoient indignes. […] Il y a dans le Tresor de Lorette six tableaux de ces sortes d’ouvrages, que l’on ne montre que rarement, & qui enchantent pour la beauté. […] Coypel, dont le sujet est tiré de l’Enéïde de Virgile, est encore un ouvrage qui peut non seulement être mis en paralele contre tous les ouvrages des plus excellens Poëtes du tems, mais qui peut l’emporter sur eux comme un chef-d’œuvre de l’art de Peinture. Il n’y a point d’habile Peintre qui ne nous ait fait voir de semblables raisonnemens, quand l’ouvrage s’est trouvé d’une nature à l’éxiger de la sorte ; car encore que les raisonnemens entrent dans la Poésie & dans la Peinture ; les ouvrages de ces deux arts n’en sont pas toujours mêlez ni toujours susceptibles ; les Métamorphoses d’Ovide qui sont des ouvrages de Poésie, ne sont la plupart que des descriptions.

9. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre IX. Du Ballet Moderne »

Cette nouveauté plut, et en 1681, le Roi et toute sa Cour exécutèrent à Saint-Germain le Triomphe de l’Amour, ouvrage fait dans le même goût, dont le succès anéantit pour jamais le grand Ballet, qui avait été si longtemps le seul Spectacle de notre Cour. […] Le Triomphe de l’Amour 138 fut le premier ouvrage en Musique où quatre vraies femmes dansantes furent introduites, et on vanta alors cet embellissement, comme on louerait de nos jours l’établissement d’une Salle de Spectacle bien régulière et proportionnée au degré de splendeur où nous pouvons croire sans orgueil que notre Ville Capitale est montée. […] L’Europe Galante est le premier de nos Ouvrages Lyriques qui n’a point ressemblé aux Opéras de Quinault. […] L’Europe Galante, Issé, Le Carnaval et la Folie ne sont pas inférieurs aux meilleurs Opéras de ce beau génie ; mais il est froid, insipide, languissant dans tous ses autres ouvrages lyriques, et tel que ses ennemis l’ont cru, ou l’ont voulu faire croire. […] Cet ouvrage fut fait à la hâte pour remplir le Théâtre qu’on venait d’ôter à Cambert pour le donner à Lully.

10. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Avant-propos » pp. 5-17

[2] Le très petit nombre d’ouvrages que l’on a écrit sur la danse, et le peu de valeur de quelques-uns m’ont encouragé à publier ce Traité1. Peut-être que l’étude réfléchie que j’ai faite sur cet art, que je professe, l’application, les soins que j’ai mis pour tâcher de rendre mon ouvrage utile et intéressant, ne seront pas tout à fait vains ; du moins si mes faibles espérances sont détruites, j’aurai toujours la satisfaction d’avoir été le premier à donner les documents de l’art du danseur, en attendant qu’un autre, plus éclairé, marchant sur mes traces, atteigne, par des moyens plus efficaces, le but que j’aurai placé dans cette carrière. […] Les excellentes lettres de cet artiste célèbre, sur les ballets, ont été écrites particulièrement pour le compositeur, et ne devraient jamais sortir de ses mains ; c’est cet ouvrage qui apprendra aux artistes danseurs les véritables règles dramatiques, et la manière simple d’intéresser dans une action pantomime. [4] Je pense que quand même Noverre 3 aurait parlé de tout ce qui concerne le mécanisme, et même le charme de la danse, son ouvrage ne serait pas pour nous aujourd’hui d’une bien grande utilité ; car notre art, depuis l’époque où il a écrit, est entièrement changé. […] Tous les passages italiens insérés dans cet ouvrage, se trouveront à la fin traduits, pour la commodité des lecteurs, à qui cette langue n’est pas familière.

11. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1664 — 7 au 12 mai : Les Plaisirs de l’Isle enchantée — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 8 novembre 1664 »

J’en puis rendre ce témoignage, Grâce aux Dieux, je vis cet Ouvrage, Ouvrage fin et délicat, Dont Monsieur l’Éminent Légat, Eut dans une superbe Salle À Fontainebleau le Régale ; Il la vit attentivement, Il y prit grand contentement ; Et malgré son humeur hautaine, Quittant la gravité Romaine, Il rit fort aux endroits plaisants, Aussi bien que nos Courtisans.

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