Lorsqu’une basse-taille nouvelle se sera mise en crédit, qu’il paraîtra un autre Thévenard, ce système s’écroulera de lui-même, et vraisemblablement on se servira encore du sentiment pour prouver que la haute-contre ne fut jamais la voix du cœur. […] On ignore pourquoi l’ancienne musique, beaucoup moins brillante que la nouvelle, et par cette raison moins propre aujourd’hui à former un beau concert, est pourtant la seule qu’on exécute dans cette occasion : peut-être croit-on devoir la laisser jouir encore de cette prérogative, dans une circonstance où personne n’écoute. […] Mais les paroles que la Poésie emploie, reçoivent de l’arrangement, de l’art, une chaleur, une vie qu’elles n’ont pas dans le langage ordinaire ; et cette chaleur, cette vie doivent acquérir un chant, par le secours d’un second art qui s’unit au premier, une nouvelle force, et c’est là ce qu’on nomme expression en Musique. […] Quelques réflexions sur ce point sont seules capables de rendre très croyable ce qu’on lit dans l’histoire ancienne de la musique des Grecs : plusieurs de leurs poésies nous restent ; leur musique leur prêtait sûrement une nouvelle expression, les spectateurs d’Athènes n’étaient pas gens à se contenter à moins ; et par les parties de leurs spectacles que nous admirons encore, il est facile de nous convaincre combien devait être surprenante la beauté de leur ensemble. […] Mais est-il bien sûr que le chant doit avoir par lui-même une expression, qui ajoute une nouvelle chaleur à l’expression des paroles ?
Je n’eûsse jamais osé entreprendre un ouvrage d’un genre aussi neuf, si les bontés du public et son indulgence ne m’avoient encouragé ; cette nouvelle entreprise est un tribut de ma reconnoissance ; puisse-je avoir réussi et mériter enfin avec justice les éloges, qu’il a daigné me prodiguer tant de fois avec complaisance. […] Electre baisse les yeux et garde le silence ; Clytemnestre d’abord embarrassée assure Agamemnon qu’il le verra incessamment, et, pour éluder une nouvelle question, elle vole vers Cassandre ; elle détache ses fers et l’embrasse, mais elle exprime en s’éloignant d’elle la haine la plus implacable. […] Dans ce moment, la jeune Iphise et les femmes accourent succéssivement ; elles annoncent en tremblant, l’arrivée du Tyran, A cette nouvelle, Oreste veut l’attendre et lui donner la mort ; mais ses sœurs suspendent un instant sa vengeance et le déterminent à se soustraire aux yeux d’Egisthe.
La danse et les ballets prendroient, sans doute une nouvelle vie, si des usages établis par un esprit de crainte et de jalousie, ne fermoient en quelque sorte le chemin de la gloire à tous ceux qui pourroient se montrer avec quelqu’avantage sur le théatre de la capitale, et convaincre par la nouveauté de leur genre, que le génie est de tous les pays, et qu’il croît et s’éléve en province avec autant de facilité que partout ailleurs. […] Beauchamps donna ensuite une forme nouvelle à la Chorégraphie, et perfectionna l’ébauche ingénieuse de Thoynot Arbeau ; il trouva le moyen d’écrire les pas par des signes aux quels il attacha une signification et une valeur différentes, et il fut déclaré l’inventeur de cet art par un arrêt du Parlement.
La Danse & les Ballets prendroient sans doute une nouvelle vie, si des usages établis par un esprit de crainte & de jalousie, ne fermoient en quelque sorte le chemin de la gloire à tous ceux qui pourroient se montrer avec quelque avantage sur le Théâtre de la Capitale, & convaincre par la nouveauté de leur genre que le génie est de tous les pays, & qu’il croît & s’éleve en Province avec autant de facilité que par-tout ailleurs. […] Beauchamps donna ensuite une forme nouvelle à la Chorégraphie & perfectionna l’ébauche ingénieuse de Thoinet Arbeau ; il trouva le moyen d’écrire les pas par des signes ausquels il attacha une signification & une valeur différentes, & il fut déclaré l’inventeur de cet Art par un Arrêt du Parlement.
VI Mais trouvent-elles la liberté dans leur nouvelle existence ?
Markouski la raconte lui-même partout, et dernièrement, devant moi, il est venu prier un journaliste d’en faire une nouvelle à la main, en prenant soin de mettre son nom en toutes lettres.
Il me paraissait clair que sa seule raison de m’amener en Europe avait été de se procurer les moyens d’engager et de ramener cette nouvelle troupe.
Quand j’eus achevé de danser, ce fut une nouvelle avalanche fleurie qui roula sur la scène.
Les anciens décors brossés par des praticiens éprouvés, les costumes dessinés par Vsevolocdsky, directeur-grand seigneur, aimable et distingué dilettante, qui ne manquait ni de science ni d’imagination, avaient été à Saint-Pétersbourg sacrifiés à une nouvelle variante exécutée par le peintre Korovine.