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17. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre premier — Chapitre VI. Des Ballets Moraux »

Tels étaient les Ballets Moraux ; ils devaient leur nom à la moralité Philosophique, qu’ils représentaient sous une délicate allégorie. […] Il y avait des Ballets entiers qui portaient ce nom : c’étaient ceux qui n’avaient pour objet que les présents qu’on voulait faire.

18. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « [Avertissement] » p. 

L’Auteur croit devoir prier le Public de ne point le confondre avec un artiste du même nom, qui, depuis quelque tems, fait annoncer de toutes parts un nouveau Cours de danse.

19. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1663 — 8 janvier : Ballet des Arts — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 20 janvier 1663 »

Loret, lettre du 20 janvier 1663 Moi, votre très humble Valet, Fus, Lundi dernier, au Ballet, Au Ballet des Arts, c’est-à-dire, Le Ballet du Roi notre Sire, Qui sous son Règne glorieux, Dans Paris et maints autres lieux, Fait refleurir par excellence, Les Arts, les Lettres, et la Science : Mais pour parler sincèrement De ce beau divertissement, Il était rempli de merveilles Pour les yeux et pour les oreilles, Il me parut digne des Dieux, Et jamais on ne dansa mieux ; Outre la parfaite harmonie D’une admirable symphonie, Dont Baptiste, esprit transcendant, Était Chef et Surintendant, Quatre Filles, qui sont de celles Qu’on admire pour Chanterelles, Firent alternativement Goûter un doux contentement Par leurs voix claires et sereines, Plutôt Angéliques qu’humaines, Et dont, par curiosité, Tu peux voir les noms à côté. Je ne parlerai point du reste De ce Ballet pompeux et leste ; On en a fait un Imprimé, Où tout est si bien exprimé, Qu’aux Curieux il peut suffire, Et qu’on doit acheter et lire : Mais je désire, en ce moment, Dire deux mots, tant seulement, De cinq admirables Personnes, De cinq adorables Mignonnes, Qui dans cet illustre Ballet Jouèrent si bien leur Rollet De Bergères et d’Amazones, Que je crois que sous les cinq Zones, Et partout où luit le Soleil, Il ne se voit rien de pareil Madame en était la première, Qui paraissait toute lumière, Tant par ses habits précieux Que par l’éclat de ses beaux yeux ; On ne pouvait, sans allégresse, Voir danser icelle Princesse, Et rien n’égalait les appas De sa grâce et de ses beaux pas : C’est ce qu’on ne lui peut débattre ; Voici les noms des autres quatre.

20. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre IV. le ballet a l’opéra vers 1830  » pp. 129-155

Quelquefois on appliquait à la femme le nom de l’animal. […] Malgré cet effacement, plusieurs danseurs réussirent encore à se faire un nom. […] Il l’appelait d’un nom à consonance espagnole, Louise Fitz-James à longs os. […] Albertine Coquillard, au nom roturier, fut aimée d’un des fils de Louis-Philippe. […] Le nom de Miranda survécut au désastre et servit souvent dans la suite à désigner l’héroïne de la malheureuse soirée.

21. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE VII. » pp. 110-128

Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’on donne le titre de Ballet à des Danses figurées que l’on ne devroit appeller que du nom de divertissement ; on prodigua jadis ce titre à toutes les fêtes éclatantes qui se donnerent dans les différentes Cours de l’Europe. […] Nous connoissons parfaitement le nom des hommes illustres qui se sont distingués alors, nous n’ignorons pas même ceux des Sauteurs, qui brilloient par leur souplesse & leur agilité, & nous n’avons qu’une idée très-imparfaite du nom de ceux qui composoient les Ballets ; quelle sera donc celle que nous nous formerons de leurs talents ? Je considere toutes les productions de ce genre dans les différentes Cours de l’Europe, comme des ombres incomplettes de ce qu’elles sont aujourd’hui & de ce qu’elles pourront être un jour ; j’imagine que c’est à tort que l’on a donné ce nom à des Spectacles somptueux, à des Fêtes éclatantes qui réunissoient tout à la fois la magnificence des décorations, le merveilleux des machines, la richesse des vêtements, la pompe du costume, les charmes de la Poésie, de la Musique & de la Déclamation, le séduisant des voix, le brillant de l’artifice & de l’illumination, l’agrément de la Danse & des Ballets, l’amusement des Sauts périlleux & des tours de force : toutes ces parties détachées forment autant de Spectacles différents ; ces mêmes parties réunies en composent un digne des plus grands Rois. […] Tout Ballet qui dénué d’intrigue, d’action vive & d’intérêt, ne me déploie que les beautés méchaniques de l’Art, & qui décoré d’un titre ne m’offre rien d’intelligible, ressemble à ces Portraits & à ces Tableaux que les premiers Peintres firent, au bas desquels ils étoient obligés d’écrire le nom des personnages qu’ils avoient voulu peindre, & l’action qu’ils devoient représenter ; tant l’imitation étoit imparfaite, le sentiment foiblement exprimé, la passion mal rendue, le dessein peu correct, & le coloris peu vraisemblable.

22. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1670 — 14 octobre : Le Bourgeois Gentilhomme — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 20 décembre 1670 »

Robinet, lettre du 20 décembre 1670 […] Enfin, leurs Confidents, aussi, Dont à côté, les Noms voici141 Y font très bien leur Personnage, Et dans un brillant Equipage, Ainsi que tous, pareillement, Dont l’on ne doute nullement, Font dans le Bourgeois gentilhomme, Où La Grange, en fort galant Homme, Fait le Rôle qui lui sied mieux, Savoir celui d’un Amoureux.

23. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1665 — 6 août : Le Ballet des Comètes accompagnant la tragédie de collège Irlande — Lettres en vers à Madame la Duchesse de Nemours de la Gravette de Mayolas : — La Gravette de Mayolas, lettre du 16 août 1665 »

La Gravette de Mayolas, lettre du 16 août 1665 […] Selon la coutume ordonnée Dans cette Maison chaque année, Le Réverend Père DIEZ, Un Esprit des plus déliés, Dont la veine docte et fertile Egale Sénèque et Virgile, Ce poète et grand Orateur, De cet Ouvrage fut l’Auteur, Dont le nom fameux est IRLANDE, Histoire belle, vraie et grande, Ayant fait choix de bons Acteurs Et fait instruire les Danseurs, Qui dans leurs postures discrètes Dansaient le Ballet des Comètes ; Et les délicats Violons Jouaient d’agréables chansons Quantité de Gens remarquables, Témoins de ces plaisirs aimables, Avec les autres spectateurs En furent les admirateurs, Attentivement écoutèrent, Et l’Auteur tout à fait louèrent.

24. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1664 — 13 février : Le Ballet des Amours déguisés — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 16 février 1664 »

De leurs Noms voici, donc, la liste, Comme ils viendront à l’improviste, Sans y chercher d’autre façon ; On m’a donné cette leçon. […] Outre ces Beautés éclatantes, La plupart des Dames importantes, Cinq ou six Fillettes encor, Chacun valant un Trésor, Fort joliment s’y trémoussèrent, C’est-à-dire très bien dansèrent, Mais leurs noms étant oubliés Ne sont point ici publiés. […] Ces trois aimables Demoiselles, Qui sont si bonnes Chanterelles, Dont tu vois les noms à côté,34 N’avaient jamais si bien chanté.

25. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur l’artiste »

Le peuple avait appelé ce dernier enthousiasme, fureur prophétique ; et les pédants de l’antiquité (autre partie du peuple peut-être encore plus bornée que la première) donnèrent à leur tour à la verve des poètes, dont il n’est pas donné aux esprits froids de pénétrer la cause, le nom superbe de fureur poétique. […] Les mots d’imagination, de génie, d’esprit, de talent, ne sont que des termes trouvés pour exprimer les différentes opérations de la raison : il en est d’eux à-peu-près comme des divinités inférieures du paganisme : elles n’étaient aux yeux des sages, que des noms commodes pour exprimer les divers attributs d’un Dieu unique ; l’ignorance seule de la multitude leur fit partager les honneurs de la divinité. […] Je réponds 1°. qu’il n’existe point de musique digne de ce nom, qui n’ait peint une ou plusieurs images : son but est d’émouvoir par l’expression, et il n’y a point d’expression sans peinture. […] Il n’est point d’enthousiasme sans génie, c’est le nom qu’on a donné à la raison au moment qu’elle le produit ; ni sans talents, autre nom qu’on a donné à l’aptitude naturelle de l’âme à recevoir l’enthousiasme et à le rendre. […] Ne soyez point surpris de le voir envahir toutes les places de son état, et celles même qui paraissent lui être le plus étrangères ; il a la sorte de mérite qui les donne : mais un nom illustre, une gloire pure et durable, cette considération flatteuse, apanage honorable des talents distingués, ne seront jamais son partage.

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