Robinet, lettre du 20 février 1667 On a, depuis le Treizième, Dansé trois fois ce Ballet même Qui, changeant encor beaucoup plus De visages que PROTHEUS77, Avait lors deux autres ENTRÉES, Qu’on a beaucoup considérées, Savoir des MORES et MAHOMS, Deux très perverses Nations.
Il est le portrait fidèle de toutes les nations et fait le charme des représentations théâtrales ; sans costume point d’illusion, point d’intérêt, plus de plaisir. […] On doit entendre par costume tout ce qui peut contribuer, par une imitation fidelle, à procurer à l’oeil le plaisir de l’illusion, et transporter le spectateur par le prestige des beaux arts, dans le climat et chez la nation dont on lui trace la peinture. […] On peut encore entendre par costume, le caractère, les moeurs, les usages, les lois, la religion, les goûts et le génie d’une nation quelconque ; ses habitudes, ses armes, ses vétemens, ses bàtimens, ses plantes, ses jardins, ses animaux, les productions de ses arts et de son industrie etc. […] Le dessinateur des habits s’abandonne à une complaisance impardonnable ; il sacrifie la vérité du costume aux fantaisies des acteurs, aux caprices des danseurs et des danseuses, et loin de trouver dans le vêtement le costume d’une nation éloignée, on ne voit que la bigarrure et l’extravagance d’une grande mascarade. […] La danse Française sera donc celle de toutes les nations ; elle ne présentera dans son exécution aucun signe caractéristique et n’offrira aucun genre distinct.
Suites du Vice primitif L’Opéra Français tel qu’on le forma dans sa nouveauté fut reçu de la Nation avec un applaudissement presque unanime135 ; parce que les lumières des Spectateurs sur le genre et sur tous les Arts qu’on y avait rassemblés étaient en proportion avec les forces, le talent, et l’art des sujets employés pour l’exécuter. […] L’Opéra ravissait la Nation, et dans le même temps elle méconnaissait ou dédaignait le génie fécond qui venait de le faire naître.
Mazarin avoit sagement prévu qu’ils contribueraient un jour à la grandeur de Louis XIV ; qu’ils feroient l’ornement de son règne, et qu’ils ajoutéroient à la gloire et à la prospérité de la nation. […] Lorsque le gouvernement s’occupera de donner une grande fête, pour célébrer un événement qui fixera le bonheur et la prospérité et la France, tel que celui d’une paix générale, il faut alors qu’elle soit, par la réunion du goût à la magnificence, digne de l’objet intéressant qui la détermine ; il faut que les etrangers de toutes les parties de l’Europe en payent les frais en s’amusant ; il faut que cette fête soit grande, parce que c’est une grande nation entourée de victoires et de triomphes, qui la donne. […] Avouez, Monsieur, que tant de belles choses réunies par le goût et par le génie des arts, offriroient un ensemble vraiment miraculeux, un spectacle unique et ravissant, une fête absolument neuve, où tout brilleroit sans se heurter et sans se détruire, et qui honoreroit autant la nation qui la donneroit, que les artistes qui l’exécuteroient. […] Il est tems de mettre un terme à ces affreuses calamités ; il est tems d’arrêter l’effusion du sang, et de cesser d’envoyer à la mort, ceux qui assurent notre subsistance et notre vie, ceux qui, font fleurir et prospérer l’agriculture, première richesse de la France, source intarissable du bonheur, de la sécurité et de la grandeur de la nation.
Cette joie se varie, prend des nuances différentes, des couleurs, des tons divers suivant la nature des événements, le caractère des Nations, la qualité, l’éducation, les mœurs des Peuples. […] Les Nations intéressées aux différentes parties de son action, les triomphes de ses héros, les fêtes générales introduites avec goût dans ses dénouements, offraient alors les moyens fréquents de varier, d’embellir, de peindre les mouvements de joie populaire, dont chacun des instants peut fournir à la Danse une suite animée des plus grands tableaux.
Notez que je ne demande pas ici, qu’elle est celle des deux nations qui excelle dans l’art musical, mais seulement quelle est celle qui l’aime le mieux. […] On sent bien qu’en parlant de nations je n’entends que cette portion des peuples qui cultive les arts.
Un amphithéatre très-élevé, placé dans le chœur de ce pompeux édifice où repose la cendre des grands hommes de cette nation, est construit de manière à recevoir 400 musiciens et chanteurs. On n’y exécute que les Oratorios du célèbre Haindel, à qui la nation a élevé un monument, même de son vivant.
Ce sont là (si j’ose m’exprimer ainsi) les premiers jets qu’a produits cet Art ; mais semblable à ces sources fécondes, qui, presqu’en sortant du rocher, à travers lequel elles se sont frayé un passage, s’étendent, grossissent et forment de grandes rivières, on le vit, dès son origine, se répandre chez toutes les Nations de la terre.
Vous pourrez passer en revue les directions, les administrations et tous les grands talens qui ont contribué au succès du théâtre le plus pompeux et le plus magnifique de l’univers, celui enfin qui honore le plus le génie de la nation, et qui n’attend que les funérailles de la mode et la résurrection du bon goût, pour se porter au dernier point de perfection.