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3. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre X. Neuvième et dernière objection : Défendre les Danses, c’est peine perdue. » pp. 208-214

C’est ce dont le Seigneur nous avertit par son exemple, puisqu’après que les Juifs, résistant à sa parole, l’eurent appelé possédé du démon , il ne laissa pas de répandre avec plus de profusion les grâces de ses instructions, en disant à ces Juifs qui venoient de l’outrager d’une manière si indigne : En vérité, en vérité, je vous le dis : si quelqu’un garde ma parole, il ne mourra jamais (Jean, c. 8, v. 51.) » Quels motifs n’avons-nous pas de croire plutôt à la parole de Jésus-Christ qu’à celle du monde ? Les maximes du monde sont des maximes meurtrières, parce qu’elles donnent la mort aux ames qui ont le malheur de les suivre, et qui, en les suivant, perdent la vie de la grâce, et se rendent dignes de la mort éternelle de l’enfer. […] Ce que le monde dit, tend à rendre ici-bas la vie plus agréable et plus commodé ; mais c’est pour la lui rendre éternellement malheureuse après la mort. […] Vous deviez regarder les biens et les plaisirs de ce monde comme des biens étrangers pour vous, parce que vous deviez tendre à d’autres biens et à d’autres plaisirs. […] si nous avions assez de foi pour nous transporter en esprit dans l’autre vie, et y voir les funestes suites des plaisirs défendus qu’on aura recherchés, et les heureuses suites des mortifications qu’on aura pratiquées et des maux qu’on aura soufferts patiemment pour l’amour de Dieu, faudroit-il faire tant d’efforts pour nous persuader de renoncer à des plaisirs qu’on ne peut guère se procurer sans offenser Dieu, et en particulier à celui des danses ; et ne nous rendrions-nous pas plus facilement à des vérités pour lesquelles le monde n’a tant d’opposition que parce qu’elles contredisent les désirs déréglés de la concupiscence ?

4. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre deuxième — Chapitre I. Des Ballets Ambulatoires »

Autour de chacune de ces machines roulantes, des troupes de Danseurs exécutaient au son des plus éclatantes Symphonies, les actions célèbres du Saint, et ceux qui étaient autour du Char de la Renommée semblaient par leurs attitudes aller les apprendre à tous les Peuples du monde. […] Quatre Ambassadeurs, au nom des quatre Parties du Monde, ayant appris la Béatification d’Ignace de Loyola, pour reconnaître les bienfaits que toutes les Parties du Monde avaient reçus de lui, venaient lui faire hommage, et lui offrir des présents, avec les respects des Royaumes et des Provinces de chacune de ces Parties. […] Après quoi des Peuples de diverses Nations, vêtus à la manière de leurs Pays, faisaient un ballet très agréable, composant quatre Troupes ou Quadrilles, pour les quatre Parties du Monde.

5. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre III » pp. 27-43

— Ma fille, me disait-elle en prenant sa prise, souviens-toi qu’on aime les biches franches, cela repose des femmes du monde. […] Elle fréquente un vilain monde, elle va chez Markouski et, quand elle est au milieu de gens qui la voient pour la première fois, elle pose pour la femme distinguée. […] Après avoir fait tout ce qu’il est humainement possible pour que leurs bonnets dépassent les moulins, elles veulent qu’on les respecte et qu’on les appelle « Madame. » Quand elles vont au Bois, elles sont enchantées lorsque les commis de confection les confondent avec les femmes du monde. […] VIII Aucune femme ne vient au monde vertueuse pourtant, elle le devient ou reste ce qu’elle était. […] La baronne, qui lui avait dit de l’appeler sa tante dans le monde, le débarbouilla elle-même, le fit habiller avec élégance, et pendant un mois ce fut un amour maternel effréné ; tout le monde s’entretenait de sa bonne action, son cœur fit prime.

6. (1921) Danse et musique « Danse et musique, par André Suarès — IX »

Un monde inconnu s’ouvre au sens du nombre et à l’oreille : il n’est pas possible qu’on s’en tienne toujours aux quinze ou vingt premières cases de la table de Pythagore. […] La lenteur pâmée, les langueurs frémissantes et les secousses brusques des danses nouvelles sont des essais à pénétrer dans ce monde séduisant de l’arabesque sonore et des rythmes inconnus.

7. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre VIII. » pp. 56-61

Que deviendroit l’univers, si tous les mondes dont la marche et les rapports offrent une harmonie si sublime, ressembloient aux petits mondes de l’opéra ? […] Le docteur Pangloss a dit d’après Pope, plus grand docteur que lui, que tout étoit bien, que tout alloit bien et que nous vivions dans le meilleur des mondes possibles ; je doute qu’ils eûssent l’un et l’autre avancé cette opinion s’ils avoient été maîtres des ballets de l’opéra. A la vue des chocs perpétuels de l’intrigue, de la jalousie et de la cabale qui règnent, parmi les artistes, ils auroient dit que rien n’y est bien, que rien n’y est bon, et qu’enfin c’est le plus méchant des infinimens petits mondes possibles.

8. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre premier. Réponses aux objections qu’on fait pour affoiblir, et détruire même, s’il étoit possible, ce qui a été dit contre les Danses. » pp. 149-150

« Que la vérité n’est point étonnée de sa situation en ce monde, où elle éprouve de continuelles contradictions, parce qu’elle sait qu’elle y est étrangère, et qu’il est facile de trouver des ennemis parmi des étrangers. » Ne soyons donc pas surpris de voir les païens contre dire la vérité de notre sainte religion, et les hérétiques la vérité de nos dogmes. Mais ce qu’il y a de plus affligeant, s’il n’est pas surprenant, c’est de voir des chrétiens même contre dire la vérité des règles de morale les plus incontestables, et s’efforcer de les affoiblir, en leur substituant leurs propres idées, les maximes, les préjugés et les coutumes du monde.

9. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « Introduction. » pp. -

L a danse, dont l’origine remonte aux premiers âges du monde, ne fut d’abord qu’un mouvement naturel et spontané du corps. […] Cet ouvrage sera encore utile, je l’espère, à ceux qui se présentent dans le monde avec des manières forcées et éloignées du ton de la bonne société. […] Se présenter dans un cercle avec une aisance aimable ; saluer avec décence ; s’adresser à quelqu’un d’un ton affectueux ; offrir et recevoir quelque chose avec grâce ; s’asseoir et se lever sans roideur et sans embarras ; enfin, se préserver et de cet air timide qui nous expose au reproche de faiblesse ou d’ignorance, et de cet air fat que l’amour-propre d’autrui ne nous pardonne jamais ; voilà ce que le monde civilisé doit à notre art.

10. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre IX. De la Danse sacrée des Grecs et des Romains »

Ils la regardaient comme l’harmonie du Monde, et ils croyaient, qu’elle ne pouvait être mieux honorée, que par des Danses régulières qui leur semblaient une image du concert et de l’accord de ses perfections. […] Les Perses et les Indiens qui adoraient le Soleil, les Gaulois, les Allemands, les Anglais, les Espagnols qui avaient leurs Dieux particuliers, tous les Peuples enfin du Monde connu, à quelque idole qu’ils aient sacrifié, ont toujours fait de la Danse l’objet principal de leur culte, et leurs Prêtres ont tous été danseurs par état.

11. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre VI. Témoignage d’Auteurs et de Ministres protestans contre les Danses. » pp. 72-93

Le premier que je nommerai est Gisbertus Vossius (ou Voetius) professeur de théologie en l’académie d’Utrecht ; dans la quatrième partie de ses disputes théologiques, au titre, des choses élevées de ce monde. […] Or, ce sont des plaisirs du monde, que nous ne pouvons aucunement approuver. » chapitre III. […] Mais plutôt, le monde y règne, et ses gaîtés y sont nourries de toute sorte de licence. » chapitre VI. […] Aux chrétiens bien sages, la crainte d’offenser Dieu, l’amour de la vertu, la garde de leur salut sont des choses plus chères que tout ce qui se pourroit nommer de plaisirs au monde… Que perdrons-nous en perdant les danses ? […] Laissons ce que Dieu condamne, soyons prudens pour obtenir les progrès de notre salut : fuyons les lieux de pécher et leurs attraits ; renonçons au monde, foulons aux pieds tous ses vains plaisirs.

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