M a lettre précédente, Monsieur, n’est qu’une esquisse légère de ce que les maîtres de ballets devroient étudier et savoir ; j’entends parler de ceux qui composent ; cette foule trop considérable de demi-talens ne pouvant rien imaginer, ils s’attachent à copier les productions de ceux qui ont un vrai mérite. […] La musique de ce ballet doit étaler tous les charmes de l’harmonie ; des mouvemcns légers, des silences artistement ménagés donneront au maître de ballets les moyens de fixer ses tableaux.
Toutes les compositions du second furent vives, gaies, et légères.
Contents d’une danse ou tendre, ou noble, ou légère, qui les séduit, et qui est en possession de leur suffire, ils prononceront sans appel, que tout ce qu’on raconte de celles des Grecs et des Romains n’est qu’une exagération extravagante ; et ils continueront à penser, que nous avons tout ce qu’on peut avoir, parce que leurs perceptions ne sauraient aller plus loin que l’objet, quel qu’il soit, qui les frappe.
En présentant au public ce traité élémentaire, je crois lui fournir des moyens d’instruction dans un art qui, sous tous les rapports et à tant d’égards, est devenu précieux à la société, et tellement essentiel à l’éducation, qu’il est comme impossible de figurer sur le théâtre du monde sans en avoir au moins quelques légères connaissances ; et n’eussé-je tracé que les vrais principes, consacrés par l’usage et pratiqués par les meilleurs artistes, je croirais avoir rendu un service aux parents et aux personnes destinées à l’éducation de la jeunesse ; elles pourront au moins, en le lisant avec attention, juger du mérite des maîtres entre les mains desquels ils mettront leurs élèves, et, je dis plus, même leur enseigner les premiers principes sans leur secours.
Loret, lettre du 11 février 1662 Le sept du mois, Mardi passé, Le Ballet du Roi fut dansé, Mêlé d’un Poème tragique, Chanté, tout du long en musique, Par des Gens Toscans et Romains, La plupart légers de deux grains ; Et, même, par l’illustre Hilaire, Qui ne saurait chanter sans plaire, Et la Barre pareillement, Dont la voix plaît infiniment, Et dont la personne excellente La Beauté même représente (Assez convenable rôlet) Dans ce beau Poème, ou Ballet ; Lequel Poème s’intitule En Français, Les Amours d’Hercule, Et dans sa naturalité Se nomme Ercole Amante.
C’est au goût, au génie, à l’élégance de ce rival heureux d’Anacréon, que je devrai le succès de ma composition, qui n’est, j’en conviens qu’une esquisse légère, ou qu’une copie bien imparfaite de l’original ; mais il n’appartient pas à tout le monde de jouer avec les Graces et de badiner avec l’amour il faut être comme M. […] Il transforme donc soudain Damet en jeune Berger et il opère le même prodige sur Lycénion ; par cette métamorphose, l’un et l’autre se trouvent ramenés à cet âge heureux, où le cœur s’ouvrant au plaisir est l’image de la rose qui s’épanouit au soufle léger du Zéphyr. […] Par un nouveau prodige, un nuage léger cache, pendant quelques, instants les filles de Lycénion ; insensiblement il se dissipe, et l’Amour voit les Graces.
………… Tout vieil que je suis, encore sçay-je de pied léger saulter1 et baller2. […] Talent parfait ; léger, adroit, expressif, excellent pantomime ; il fut maître des ballets pendant quelques années, avec Gardel l’aîné ; entré en 1760, il se retira en 1784, pour aller exercer ses talens à Bordeaux. […] Que vos pas sont légers et que les siens sont doux ! […] Elle entra à l’Opéra en 1760, et se retira en 1777 ; elle était d’une moyenne taille, fort grasse, très-vive, légère, c’était un talent charmant : elle dansait toujours avec Dauberval. […] Sa taille svelte et légère lui permet de réunir le genre sérieux et le demi-caractère.
Les gens de goût qui savent évaluer les choses, qu’aucun préjugé n’entraîne, et qui désirent le progrès de l’art, veulent que l’on conserve avec soin la belle déclamation dans nos opéras, et qu’elle y soit unie à des divertissements ingénieux, à des tableaux de musique, à des chants légers, etc. […] Dès qu’il cessera d’être lourd, il faudra bien qu’on croie qu’il n’y a de vraies voix que celles qui sont légères. […] le volume de la voix qui le forme, est ou large ou étroit, lourd ou léger : l’impression qu’il fait sur notre oreille, a des degrés d’agrément ; il étonne ou flatte, il touche ou il égaie. […] On veut parler ici de celle du sieur Lepage, qu’on disait tout-haut n’être qu’un concordant, et qui était en effet la plus légère, la mieux timbrée et la moins lourde basse-taille que la nature eût encore offerte en France à l’art de nos Musiciens.
Les uns, aveuglés par l’amour-propre imaginent être sans défauts ; les autres ferment, pour ainsi dire les yeux sur ceux que l’examen le plus léger leur feroit découvrir : or, dèsqu’ils ignorent ce que tout homme qui a quelques lumières est en droit de leur reprocher, il n’est pas étonnant qu’ils manquent leur but. […] Ils sont nerveux, vifs et brillants dans les choses qui tiennent plus de la force que de l’adresse ; nerveux et légers, attendu la direction de leurs faiseaux musculeux, et vû la consistance et la résistance de leurs ligamens articulaires ; vifs, parce qu’ils croisent plus du bas que du haut, et qu’ayant par cette raison peu de chemin à faire, pour battre les tems, ils les passent avec plus de vitesse ; brillants, parce que le jour perce entre les parties qui se croisent, et se décroisent.