Sa bonne volonté l’exposoit continuellement à être jugé par comparaison, et ce jugement n’est pas toujours favorable, lorsque l’on se charge d’exécuter ce que l’on n’a point médité, et que l’on se met en paralelle avec celui qui en a fait une étude particulière.
L’âge de huit ans est le plus propre aux premiers exercices du danseur ; le jeune élève comprendra facilement la démonstration ; et le maître pouvant juger de son physique, l’instruira avec plus de fruit.
Mon âge, soixante années de travaux et de recherches, m’ont acquis, peut être, le droit de parler, de juger et de prononcer sur un art que j’ai approfondi, et au quel j’ai ouvert une nouvelle carrière.
Dailleurs, ils faudroit qu’ils connussent intimement les arts et leur magie, et qu’ils sçûssent juger sainement de leurs moyens d’exécution ; alors ils sauroient apprécier le parti qu’on en peut tirer, et ils apprendraient à ne point exiger d’eux des choses également extravagantes et impossibles.
L’homme du monde qui travaille, dit-on, pour son plaisir, est toujours jugé à huis clos et par des Juges de faveur.
Je crois qu’elle s’emploie, d’ailleurs très noblement, pour une cause jugée.
Je ne parle point de cette partie du public, qui en est l’ame et le ressort, de ces hommes sensés qui, dégagés des prejugés de l’habitude, gémissent de la dépravation du goût, qui écoutent avec tranquillité, qui regardent avec attention, qui pèsent avant de juger, et qui n’applaudissent jamais que lorsque les objets les remuent, les affectent et les transportent : ces battemens de mains prodigués au hazard ou sans ménagement, perdent souvent les jeunes gens qui se livrent au théatre.
Stendhal s’efforçait de faire comprendre à ses amis parisiens l’abîme qui séparait Viganò des autres maîtres de ballet : « Vous jugez de Viganò par Gardel, c’est exactement comme si vous jugiez de Madame Catalani par Mademoiselle Arnaud ou de Raphaël par David ou de Canova par M. […] Si Stendhal jugeait impossible de décrire avec exactitude les merveilles chorégraphiques dont il était le spectateur assidu, il peut sembler présomptueux de tenter l’entreprise maintenant que s’est éteint jusqu’au souvenir de ces drames dansés ; nous allons toutefois nous y efforcer, heureux si, avec l’aide des documents iconographiques, des relations contemporaines, des scénarios et de la musique nous pouvons donner une très légère idée des ballets inventés par cet homme de génie. […] On pourra juger du talent de Viganò par l’air de ballet tiré de la partition de Dédale que nous publions dans le supplément musical.
— J’ai envie, disait-il, maintenant que la pièce est finie, de prier le public de venir processionnellement examiner mes coulisses, la place qu’occupent mes décors, les cahutes où s’habillent mes acteurs et mes actrices, de causer avec eux et avec elles, de juger par lui-même des innombrables difficultés qu’il a fallu vaincre pour arriver simplement à donner cette représentation ; je suis convaincu qu’au lieu d’un succès il me ménagerait un triomphe.