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22. (1765) Dissertation sur les Ballets Pantomimes des Anciens, pour servir de programme au Ballet Pantomime Tragique de Sémiramis « [Seconde partie] »

Quand même nous pourrions à notre gré multiplier les Danseurs pour se donner du repos les uns les autres, ferions-nous autre chose que diviser l’intérêt ou le distraire ? Lorsqu’on a présenté dans les principaux rôles, des Danseurs propres à toucher, si dans les rôles subalternes on produit un Danseur élégant, la pitié ou la terreur qu’on aura presque réveillé, fera place à l’admiration, et l’intérêt sera perdu sans retour. […] Je compare les compositeurs de ce genre de danse aux Faiseurs de Farces, et les Danseurs aux Acteurs de la Comédie, qui jouent des rôles de Caractère. […] Les compositeurs de ces Ballets peuvent être comparés aux Poètes qui font des Comédies, des Eglogues, des Pastorales, et les Danseurs qui les exécutent avec grâce, avec délicatesse, aux Acteurs de l’Opéra et de la Comédie. […] Mais la Danseuse qui va représenter Sémiramis, sera jugée par le Public d’après cet écrit en connaissance de cause.

23. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — LETTRE XII. » pp. 157-180

Un danseur en dedans est un danseur mal-adroit et dès-agréable. […] Comment donc un danseur réussira-t-il à avoir toutes ces perfections s’il passe la moitié de sa vie dans des entraves ? […] Il est néanmoins beaucoup de danseurs qui s’imaginent faire l’entrechat en descendant ; et conséquemment bien des danseurs errent et se trompent. […] Les disproportions dans les pas prennent leur source de l’imitation et du peu de raisonnement des danseurs. […] Nous voyons journellement des danseurs forts et vigoureux qui n’ont ni à-plomb, ni fermeté, et dont l’exécution est déhanchée.

24. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XII. » pp. 315-361

Un Danseur en dedans est un Danseur & mal-adroit & désagréable. […] Comment donc un Danseur réussira-t-il à avoir toutes ces perfections, s’il passe la moitié de sa vie dans des entraves ? […] Il est néanmoins beaucoup de Danseurs qui s’imaginent faire l’entrechat en descendant, & conséquemment bien des Danseurs errent & se trompent. […] Les disproportions dans les temps prennent leur source de l’imitation & du peu de raisonnement des Danseurs. […] Nous voyons journellement des Danseurs forts & vigoureux qui n’ont ni à-plomb ni fermeté, & dont l’exécution est déhanchée.

25. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre xvii » pp. 96-101

La plus récente est celle de la Demoiselle Chamerois, danseuse charmante qui luttoit avec avantage contre Vestris, son danseur favori : même force, même hardiesse, même vigueur ; elle à voit sur lui l’avantage du sexe et celui des grâces qui l’accompagnent. […] D’autres pertes successives ont diminué le nombre des danseurs qui ne se trouve plus en proportion avec celui des danseuses. […] Perignon, danseuse remplie de talent, auroit laissé un vuide considérable, si elle n’eût été remplacée par la Dlle. […] Cette danseuse a une taille noble et majestueuse ; c’est une belle Diane. […] Perignon, danseuse remplie de talent, auroit laissé un vuide considérable, si elle n’eût été remplacée par la Dlle.

26. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XI. » pp. 145-156

Malheureusement il est peu de danseurs capables de ce retour sur eux-mêmes. […] Le danseur arqué est celui en qui on remarque le défaut contraire. […] Si l’art peut alors l’emporter sur la nature, de quels éloges le danseur ne se rend-il pas digne ? […] Quoiqu’il en soit, la danse noble, et terre à terre est la seule qui convienne à de pareils danseurs. […] J’ai dit que les danseurs jarretés étoient foibles, ils sont minces et déliés ; les danseurs arqués, plus vigoureux sont gros et nerveux.

27. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre sixième. Des temps, des pas, des enchaînements et de l’entrechat » pp. 71-78

* Attitudes du danseur dans les temps d’élévation et dans les entrechats, fig. 4, planc.  […] Le danseur peut prendre dans l’instant de son élévation toute espèce d’attitude et d’arabesque, comme je l’ai déjà dit. […] Le danseur ne peut alors achever ses temps, et son corps, ébranlé par des mouvements aussi rapides, fait des contorsions qui blessent la vue. […] Position du danseur dans l’entrechat droit, fig. 4, planc.  […] Élévation ordinaire du danseur, mesure de deux pieds, fig. 5, planc. 

28. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 10 décembre « Le Festin de l’araignée ». »

Roussel, des mailles si fines que la plus menue pointe de danseuse s’y prendrait. […] Il est vrai qu’il n’y a pas de danseurs à l’Opéra-Comique. Les danseurs doivent chercher ailleurs. […] Mlle Mado Minty n’est ni une danseuse, ni une mime. […] C’est un peu le cas de Mlle Païva, danseuse ; c’est même tout à fait son cas.

29. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 13 juin. Les ballets de Loïe Fuller. »

Les légers tissus qu’elle manie s’incurvent en spirales, en volutes, en trombes ; ils animent et organisent l’espace, créent à la danseuse une ambiance de rêve, suscitent tout un monde infiniment varié d’entités abstraites. […] Dans ce tourbillon de draperies — aile, fleur ou pétale gigantesque — la danseuse disparaît. […] Les danseuses se profilent sur un écran violemment éclairé. […] Plus la danseuse s’éloigne de l’écran, plus son double grandit ; elle fuit vers l’avant-scène et voilà qu’une ombre gigantesque dont la tête touche au cintre la poursuit, enjambe la rampe et se fond dans l’obscurité de la salle. On voit enfin une énorme main d’ombre se saisir du groupe apeuré des danseuses collées contre l’écran et se fermer sur elles.

30. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « Des moyens de conserver le talent de la danse. » pp. 133-137

Une autre observation qui paraîtra peut-être puérile, c’est d’éviter de danser dans des endroits trop petits, qui nuisent au développement des membres et à leur extension, ou au moins leur ôtent cette aisance sans laquelle le danseur n’a plus de grâce ; de danser au nombre de plus de huit personnes, ce qui est le nombre ordinaire pour former les quadrilles ou contredanses. […] Vous êtes forcés de violer les règles, en outrepassant les positions de la danse qui fixe l’étendue des pas, surtout si les danseurs qui forment l’augmentation ne sont point forts sur les principes. Cette manière de danser en nombre trop multiplié ou indéterminé, est celle qui le plus particulièrement a détruit et détruit chaque jour ce que la danse offre de beau et d’agréable ; c’est cette mauvaise habitude qui a fait renoncer les compositeurs à l’invention de nouvelles figures, par l’impossibilité qu’il y aurait de les faire comprendre à tant de danseurs à la fois, et dont le nombre indéterminé ne s’accorderait plus avec la combinaison de beaucoup de ces nouvelles figures ; c’est encore cette mauvaise habitude qui force le danseur à devier de tous les principes et l’oblige, en quelque sorte, à marcher au lieu de danser. Ce manque aux convenances est devenu une mode pour les sots et les ignorans, et cela leur convient à merveille ; aussi ce sont eux en partie qui s’empressent de multiplier le nombre des danseurs lorsqu’il s’agit de se mettre en place, parce que sentant eux-mêmes leur incapacité, ils aiment à se confondre dans la foule, et par ce moyen dérober aux yeux des spectateurs leurs défauts et leurs gaucheries. […] Il suffit pour cela de proportionner le nombre des danseurs avec l’étendue du local ; en se réglant sur ce que, pour former une contredanse du nombre de huit danseurs, il faut au moins huit pieds carrés, et pour une contredanse à seize, douze pieds carrés au moins ; et en proportionnant le nombre des danseurs selon la distribution du salon, s’il est long et étroit, il convient de former les quadrilles ou contredanses de huit personnes, et s’il est assez large on peut les former à seize.

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