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5. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1660 — 20 ou 22 novembre : Xerxès — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 27 novembre 1660 »

Je crois que la chose était belle, Mais d’en faire un récit fidèle, C’est ce qui ne m’est pas permis ; Il est vrai qu’on m’avait promis Entrée et place d’importance Pour voir et Comédie et Danse : Un des Gens de Sa Majesté À cela m’avait invité, Mais, Ô mon Lecteur bénévole, Il ne m’a pas tenu parole ; Ainsi, je te dis, bien et beau, Que je ne puis faire un tableau De cette Action éclatante, Qui fut, je crois, toute charmante.

6. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1666 — 3 janvier : Les Amours de Jupiter et de Sémélé — La Muse de la Cour à Mademoiselle Borel, Fille de Monseigneur l’Ambassadeur de Hollande d’Adrien Perdou de Subligny — Subligny, huitième semaine, lettre du 3 janvier 1666 »

Le Machiniste avait, je crois, le diable au corps Lorsqu’il fit de telles merveilles ; On ne conçoit point les ressorts De ses machines sans pareilles. […] Cela nous Vengerait, mais elle en goguenarde Et croit qu’on dit cela par plaisir seulement.

7. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre VIII. Preuve de la perfection réelle de la Danse ancienne. »

La foule d’hommes bornés qui fréquentent nos Spectacles ne sauraient croire que ce qu’ils ont vu ; le par-delà de ce qu’ils sont dans l’habitude d’admirer leur paraît toujours une chimère. […] On croyait voir ; on voyait en effet ces barbares Divinités chargées de la vengeance du Ciel, poursuivre et punir les crimes de la Terre. […] Les preuves de la perfection de la Danse à Athènes et sous le règne d’Auguste sont donc à l’abri de toute contradiction, et par malheur, il faut en tirer la conséquence évidente, que l’art que nous avons cru jusqu’ici parmi nous à un si haut degré, n’est encore que dans son enfance ; mais c’est beaucoup pour une nation aussi éclairée que la nôtre, si elle voit une fois l’erreur qui l’avait séduite. […] Il a cru jusqu’ici l’avoir portée à la perfection possible ; parce que, d’un côté il n’a point vu le mieux, et que de l’autre il est naturel de croire que ce qui plaît actuellement est le point suprême de l’art, dont le but unique est de plaire.

8. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XIV, la princesse marie » pp. 146-

J’oubliai où je me trouvais et me crus en présence d’une Princesse de légende dans une chambre de conte de fées. […] Le pays, que l’on découvre me rappelle l’Angleterre ; car, vous voyez, par ces croisées, quand je regarde au loin, je peux encore me croire dans le cher pays qui m’a vue naître. […] croyez-le bien, il n’y a personne au monde qui n’ait des causes de tristesse. […] Ce jour-là, ce fut une doublure qui dansa à ma place, mais le Roi et la Reine ont dû croire que c’était moi qu’ils avaient vue. […] Avec tous ces objets d’art autour de soi, on se serait cru dans un minuscule musée.

9. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXI, choses d’amérique » pp. 232-249

De plus, celui-ci dut croire que son interlocuteur était devenu fou. […] Il revint alors sur ses pas, ou, du moins le crut. […] Il crut s’être trompé de jour et fit enfin venir le patron. […] Pensez à ce que dut croire cet Anglais ! […] Je croyais ne pas venir ici du tout.

10. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Avant-propos »

On voudrait alors, pour l’honneur, pour la félicité de son siècle, faire passer rapidement les découvertes qu’on croit avoir faites, ses réflexions, ses vues dans l’âme de tous ses contemporains. […] Quatrièmement, l’Abbé Du Bos a cru la Danse de son temps parvenue au plus haut point de perfection possible. […] J’ose croire par conséquent la partie historique de cet Ouvrage hors de toute atteinte : j’en ai pour garant toute l’antiquité. […] On est blessé de toute supériorité présente dans les points même sur lesquels on croit de bonne soi n’avoir aucune sorte de prétention. […] Ce qu’on croyait la Danse noble, a été remplacé par ce qu’on a appelé un Baladinage.

11. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre VI » pp. 76-89

. — Qu’est-ce qui croirait jamais que c’est un bal public, c’est plus joli que notre mairie. […] Je crois cependant avoir aperçu Alice la Provençale. […] Mais je ne parle pas mal, je crois.. […] Les mauvaises langues assurent qu’un joli jeune homme fait pied de grue sous sa croisée, histoire de recueillir les louis qui tombent, mais je n’en crois pas un mot : — le temps de ces messieurs-là est passé. […]  — Je te crois. — C’est pour cela que nous y venons tous, et que le Casino-Cadet gagne des millions.

12. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre VII. Principes Physiques du vice de l’Exécution primitive de l’Opéra Français. »

En examinant les vues de Quinault, le plan de son Spectacle, les belles combinaisons qui y sont répandues, la connaissance profonde des différents Arts qu’il y a rassemblés, qu’elles supposent dans ce beau génie ; je me suis demandé mille fois, pourquoi au Théâtre, la plus grande partie de ce qu’il m’est démontré que Quinault a voulu faire, semble s’évaporer, se perdre, s’anéantir, et j’ai cru en voir évidemment la cause dans l’exécution primitive. […] Or, je crois apercevoir dans la faiblesse de tous les sujets employés pour l’exécution du plan de Quinault les principes physiques des défauts sans nombre qui l’ont énervée. […] Le plan était en grand, comme le sont tous ceux que forme le génie ; et dans la construction de l’édifice, on crut devoir le resserrer, le rapetisser, le mutiler, si je puis me servir de ces expressions, pour le proportionner à la force des sujets, qui étaient employés à le bâtir, et à l’étendue du terrain sur lequel on allait l’élever.

13. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur l’artiste »

Nous n’avons point de définition de ce mot parfaitement satisfaisante : je crois cependant utile au progrès des beaux-arts qu’on en cherche la véritable signification, et qu’on la fixe, s’il est possible. […] Je crois d’abord que ce mouvement qui élève l’esprit et qui échauffe l’imagination, n’est rien moins qu’une fureur. […] on a cru jusqu’ici l’enthousiasme une espèce de fureur, l’idée reçue vaut bien la nouvelle ; et quand l’ancienne serait une erreur, quel désavantage en résulterait-il pour les Arts ? Les grands poètes, les bons peintres, les musiciens excellents qu’on a cru et qui se sont crus eux-mêmes des gens inspirés, ont été aussi loin sans tant de métaphysique : on refroidit l’esprit, on affaiblit le génie par ces recherches incertaines ou au moins inutiles des causes ; contentons-nous des effets. […] Un homme peut se croire des talents, du génie, et n’avoir que des réminiscences, une facilité malheureuse, et un penchant ridicule, qui en est presque toujours la suite, pour tel genre ou tel art.

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