Ce Dieu et Proserpine sont assis sur leur trône ; les Juges des Enfers et la cour infernale l’environnent. […] Orphée exprime sa reconnoissance, et la cour du Dieu des Enfers se livre à des danses que les chants d’Orphée animent.
En cest aueuglement il a presenté comme sienne ceste rare piece de rapport, à Monseigneur le Marquis de Buckingham, donnant par là subject à toute la Cour, (qui cognoist la fourbe) de s’entretenir pour vn temps sur ceste gentille inuention de gloire, & à moy qui suis interessé de te marquer icy en suitte des ressentimens que ie doibs à ceste iniure, la honte que merite celuy à qui il a fié son affaire : Car i’aduoüe franchement qu’il a trop de suffisance en sa profession, & n’ay pas son esprit en si mauuaise estime pour m’imaginer qu’il se soit peu luy mesme embarasser dans de si lourdes impertinences, que celles qui se voyent en la confrontation de son liure & du mien, & desquelles son second ne se sçauroit excuser, qui me pardonnera si ie dis, qu’il a esté en cela peu fidelle ou peu iudicieux.
Des Danseurs, quoi que la plupart Dans mon cœur aient quelque part, Par prudence, ou philosophie, Aucun d’eux je ne spécifie, Les oubliés seraient jaloux, Et je ne puis les nommer tous : Car leur nombre (que je ne mente) Passe quarante, ou, du moins, trente ; Cela fait que je m’en tairai, Et d’eux, seulement, je dirai Que tous ces Danseurs d’importance Sont la Fleur des Danseurs de France ; Et jusques au petit Dupin, Pas guères plus grand qu’un Lapin, Il contrefit (foi de Poète) Si naïvement la Chouette, En battant de l’aile et dansant, Qu’on peut de lui, dire en passant, Qu’il fit presque pâmer de rire Toute la Cour de notre Sire.
Lui-même donc, avec sa Troupe, Laquelle avait les Ris en croupe, Fit là le Début des Ébats De notre COUR pleine d’Appas, Par un Sujet Archi-comique, Auquel rirait le plus Stoïque, Vraiment, malgré bon gré ses Dents, Tant sont plaisants les Incidents.
Jacques Rouché assume la lâche redoutable de diriger, à l’époque des « deux décimes », le plus dispendieux au monde des théâtres de cour, le met au-dessus des reproches.
*** Voici la première danseuse qui ait paru sur la scène de l’Opéra, où, avant elle, quelques dames, — madame la Dauphine, la princesse de Conti, mademoiselle de Nantes, — avaient seules figuré dans les ballets de la cour : Mademoiselle Lafontaine dont le début, le 16 mai 1621 dans le Triomphe de l’Amour, fut plus qu’un événement, — une révolution presque. […] Elle tenait sa cour chez elle comme au théâtre ; ses domestiques la servaient à genoux. […] La cour et la ville se renvoyaient cette question : — Camargo porte-t-elle, — oui ou non, — un caleçon ? […] » En 1775, des remords de conscience avaient fait prendre à mademoiselle Heinel la détermination de se retirer dans un couvent ; mais elle s’en échappait une fois par semaine pour aller danser à la cour. […] Elle avait trois soupers par semaine : l’un composé des seigneurs de la cour ; l’autre d’acteurs, d’artistes et de savants ; enfin le troisième, véritable priapée où étaient invitées les filles les plus séduisantes, les plus lascives et où la luxure et la débauche étaient portées au comble. » Son hôtel de la Chaussée-d’Antin avait un théâtre dont les loges étaient drapées de satin rose rehaussé d’un galon d’argent.
Ce combat fut fait en cadence ; Et je n’ai point de souvenance, Moi qui depuis maint et maint jour, Vois tous les Ballets de la Cour, Quoi que d’eux je me remémore, D’avoir vu nulle Entrée, encore, (Je puis bien jurer de cela) Si superbe que celle-là, Ni qui pour de divers usages Eût compris tant de personnages.
J’étais en train de me rhabiller, lorsqu’une des femmes de l’établissement vint me dire : — Voulez-vous, je vous prie, revenir dans la salle et faire semblant de vous laisser électriser, pour que les archiduchesses qui sont là, avec toute une suite de dames de la Cour, puissent vous voir ? […] Pour moi, grâce à l’idée géniale des dignitaires de la Cour de Téhéran, je n’ai jamais vu ni la queue du Lion ni un rayon du Soleil de la décoration persane. […] Lorsqu’ils repartirent pour leur pays, mon manager les accompagna, dans l’espoir que, par leur entremise, je pourrais peut-être danser à la cour, devant l’Impératrice douairière et son fils, Kouang-Sou.
La grille était ouverte toute grande ; je pénétrai dans une cour étroite et sombre, et me trouvai en face d’un petit vieillard escorté de deux domestiques portant des flambeaux. […] En parlant ainsi, le vieillard ne me permit pas de m’occuper de mon conducteur, que j’avais devancé et qui entrait après moi dans la cour. […] J’ai gagné la cour par où j’étais arrivé ; j’ai trouvé les gens debout et la grille ouverte.