Or, entre ces divers Fredons, Dont peu portaient des Espadons, On en vit un, de tous le Maître, Et qu’on put aisément connaître, Malgré tout vain Déguisement, Fredon tout Royal et charmant, Que nos TÊTES à DIADÈMES Composaient vraiment Elles-mêmes, Avecque plusieurs de leur Cour, Tant en riche que simple Atour.
Il n’est pas douteux que les ballets ne deviennent rivaux de la peinture, lorsque ceux qui les exécutent seront moins automates, et que ceux qui les composent seront mieux organisés. […] vous voulez composer d’après l’histoire, et vous l’ignorez ; d’après les poètes, et vous ne les connoissez pas : appliquez-vous à les étudier ; que vos ballets soient des poèmes ; apprenez l’art d’en faire un beau choix.
Dussai-je me faire une multitude d’ennemis sexagénaires, je dirai que la musique dansante de Lully est froide, langoureuse et sans caractère ; elle fut composée à la vérité dans un temps, où la danse étoit tranquille, et où les danseurs ignoroient totalement ce que c’est que l’expression. […] Comment un spectacle aussi composé que celui de l’opéra peut-il réussir, si ceux qui sont à la tête des différentes parties qui lui sont essentielles, opérent sans se communiquer leurs idées ? […] Le maître de ballets n’est instruit de rien : on le charge d’une partition ; il compose les danses sur la musique qui lui est présentée ; il distribue les pas particuliers, et l’habillement donne ensuite un nom et un caractère à la danse. […] Que les poëtes descendent du sacré Vallon ; que les artistes chargés des différentes parties qui composent l’opéra agissent de concert et se prêtent mutuellement des secours, ce spectacle alors aura le plus grand succès. […] C’est du poëte premiérement que dépend le succès, puisque c’est lui qui compose, qui place, qui dessine et qui met à proportion de son génie plus ou moins de beautés plus ou moins d’action, et parconséquent plus ou moins d’intérêt dans son tableau.
Dussai-je me faire une multitude d’ennemis sexagenaires, je dirai que la Musique dansante de Lully est froide, langoureuse & sans caractere : elle fut composée à la vérité dans un temps où la Danse étoit tranquille & où les Danseurs ignoroient totalement ce que c’est que l’expression. […] Comment un Spectacle aussi composé que celui de l’Opéra peut-il réussir, si ceux qui sont à la tête des différentes parties qui lui sont essentielles, opérent sans se communiquer leurs idées ? […] Le Maître de Ballets n’est instruit de rien ; on le charge d’une partition, il compose des Danses sur la Musique qui lui est présentée ; il distribue les pas particuliers, & l’habillement donne ensuite un nom & un caractere à la Danse. […] Que les Poëtes descendent du sacré Valion ; que les Artistes chargés de différentes parties qui composent l’Opéra agissent de concert, & se prêtent mutuellement des secours, ce Spectacle alors aura le plus grand succès ; les talents réunis réussiront toujours. […] L’homme célebre qui a fait choix du sujet, qui en a disposé les parties, qui les a distribuées avec autant de goût que d’Art, & qui a esquissé la toile, voilà le Poëte ; c’est de lui premiérement que dépend le succès, puisque c’est lui qui compose, qui place, qui dessine & qui met à proportion de son génie plus ou moins de beautés, plus ou moins d’actions, & par conséquent plus ou moins d’intérêt dans son Tableau.
Les différentes affections de l’âme sont donc l’origine des gestes, et la Danse qui en est composée, est par conséquent l’Art de les faire avec grâce et mesure relativement aux affections qu’ils doivent exprimer.
On doit aussi faire attention que quoique j’aie mis ces trois Figures differemment, ce n’est que pour en exprimer mieux leurs differentes situations, & en faire sentir tous les tems distinctement : afin que ces mouvemens distinguez se succedant l’un à l’autre, n’en composent qu’un seul dans l’étenduë d’un pas de Menuet.
Or, parmi ce Ballet charmant, Se jouait, encor, galamment, Petite, et grande Comédie, Dont l’une était en mélodie ; Toutes deux ayant pour Auteur, Le comique et célèbre Acteur, Appelé Baptiste Molière, Dont la Muse est si singulière : Et qui le Livre a composé, Demi-rimé, demi-prosé, Qu'à l’illustre de Bensérade, Près d’Apollon, dans un haut Grade, J'ai, bonnement, attribué, Sur ce que ce grand Gradué, Fait ces livres-là, d’ordinaire, Etant du Roi, Pensionnaire.
Il n’est pas douteux que les Ballets auront la préférence sur la Peinture, lorsque ceux qui les exécutent seront moins automates, & que ceux qui les composent seront mieux organisés. […] Vous voulez composer d’après l’Histoire, & vous l’ignorez ; d’après les Poëtes, & vous ne les connoissez pas : appliquez-vous à les étudier ; que vos Ballets soient des Poëmes ; apprenez l’Art d’en faire un beau choix.
L’expérience ne paraît pas s’accorder à ce raisonnement ; car il est constant qu’un commençant entonne plus aisément l’intervalle d’un ton que celui d’une octave, quoique le rapport en soit bien plus composé : c’est que, si d’un côté le rapport est plus simple, de l’autre la modification de l’organe est moins grande. […] Tous les chanteurs et chanteuses qui composent l’académie royale de Musique sont dans cette position. […] Tous les sujets qui composent cette académie devraient donc exceller dans le chant, et nous ne devrions trouver entre eux d’autres différences que celles que la nature a pu répandre sur leurs divers organes. […] Quelque bien modulé qu’on le suppose, s’il a quelquefois en sa faveur l’expression, il a aussi contre lui une sorte de monotonie dont il ne saurait se défaire, parce que les traits de chant qui le composent sont peu variés. […] Puisque le son de la voix (ainsi qu’on l’a dit plus haut, et qu’on le prouve à l’article Chant) est le premier langage de l’homme, les différents tons qui composent l’étendue naturelle de sa voix, sont donc relatifs aux différentes expressions qu’il peut avoir à rendre, et suffisants pour les rendre toutes.