Elle se présenta naturellement à l’esprit des premiers Chrétiens, comme un moyen d’animer leurs Fêtes, d’embellir leurs cérémonies, de rendre leur Culte plus imposant.
Camargo les exécutoit avec une extrême facilité, elle ne dansoit que des airs vifs, et ce n’est pas sur ces mouvemens rapides que l’on peut déployer de la grace : mais l’aisance, la prestesse et la gaieté la remplaçoient ; et dans un spectacle où tout étoit triste, traînant et langoureux, il étoit heureux d’avoir une danseuse aussi animée, et dont l’enjouement pût tirer le public de l’assoupissement où le plongeait la monotonie.
Cette privation d’objets instructifs, à cependant excité en moi une émulation vive dont je n’aurois peut-être pas été animé, si j’avois eu la facilité de n’être qu’un imitateur froid et servile. […] L’Amour paroît seul ; d’un geste et d’un regard il anime la nature. […] Ainsi, comment décrire l’expression vive du sentiment et l’action animée de la pantomime ?
Cette privation d’objets instructifs a cependant excité en moi une émulation vive dont je n’aurois pas été peut-être animé, si j’avois eu la facilité de n’être qu’un imitateur froid & servile. […] L’Amour paroît seul ; d’un geste & d’un regard il anime la nature. […] Or, Monsieur, dans un Ballet bien conçu il faut peu de dialogues & peu de moments tranquilles ; le cœur doit y être toujours agité ; ainsi comment décrire l’expression vive du sentiment & l’action animée de la Pantomime ?
« Les bras qui accompagnent bien le corps en dansant, font comme la bordure fait à un tableau ; car si elle n’est faite de façon qu’elle puisse convenir au tableau, quelque beau qu’il soit, il n’est pas si apparent : ainsi, quelque bien qu’un danseur fasse les pas, s’il n’a pas les bras doux et gracieux, sa danse ne paraîtra pas animée, et par conséquent fera le même effet que le tableau hors de sa bordure. » [NdE J.
Les pas, l’aisance de leur enchaînement, la fermeté, la vitesse, la précision, les déploiements gracieux, tout cela s’y trouve réuni ; mais aussi tout cela doit être animé et dirigé par le génie.
Après lui, Monsieur d’Orléans, Fut le plus Galant de léans, Montrant une si noble adresse, Que par le bel air et justesse, Dont ses pas étaient animés, Plusieurs beaux yeux furent charmés.
Cependant après que l’élève sera parvenu à bien danser la leçon, il n’a pas encore atteint le but qu’il doit s’être proposé ; il faut, pour qu’il soit un danseur fini, qu’il cherche à perdre cet air d’écolier, qu’il aura nécessairement, en se livrant avec sûreté dans son exécution, et qu’il montre qu’il est passé maître ; il faut aussi qu’il cherche à plaire le plus qu’il pourra ; qu’il charme par la grâce, par un aimable abandon, par une danse toujours animée, expressive, qui entraîne le spectateur, et le ravisse délicieusement.
C’est cette même espérance qui nous anime.