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6. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1668 — Avril (2ème moitié) : La Grotte de Versailles ou L’Églogue de Versailles — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 28 avril 1668 »

Or, les beaux Concerts dans la Grotte, Afin que tout d’ordre je cotte, Les Bals et somptueux Festins Pour les Compères Intestins, Les Branles à l’Escarpolette, Où dans l’air on fait gambillette, La Promenade dans les Bois, Qui reverdissent en ce mois, Et la Françoise Comédie,94 Qu’accompagnait la Mélodie, Ont été les Plaisirs charmants Et les plaisants Ébatements De cette Cour brillante et leste, Dans cet Éden presque céleste, Où l’Air, le Ciel, la Terre et l’Eau, Lorsqu’on y fait royal Cadeau, Montrent, pour le rendre agréable, Tout ce qu’ils ont de plus aimable.

7. (1845) Notice sur La Sylphide pp. 3-23

Volons à travers le brouillard et l’air impur ! […] C’étaient de petits nuages humides où l’orangé, le jonquille, le vert pâle, luttaient, suivant les accidents d’un rayon ou le caprice de l’air, contre l’azur, le pourpre et le violet. […] »Ainsi parle le poète, ainsi danse la fille de l’air ! […] Autour de la Sylphide, voltigent d’une aile timide et cadencée les sylphides ses sœurs ; l’air est rempli de suaves mélodies, la campagne étend sous leurs pas son tapis de verdure. […] Il a écrit, à propos de cette touchante élégie, de très beaux airs sur lesquels la danse va toute seule. — Cependant, cachée dans son nuage, la Sylphide se rit des efforts de son amoureux.

8. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXVI. Discours sur la Courante en general. » pp. 110-114

La Courante étoit autrefois fort à la mode : aussi est-elle une danse très grave, & qui inspire un air de Noblesse plus que les autres danses, qui ont un air enjoüé, & beaucoup diversifiez dans leurs Figures ; mais la Courante par ses mouvemens graves est distinguée, inspire un air de Noblesse ; aussi LOUIS XIV. d’heureuse memoire, n’a pas dédaigné de la preferer, puis qu’après les Branles qui sont, ou qui étoient les danses par où les Bals de la Cour se commençoient, comme je l’ai deja dit, Sa Majesté ensuite de ces Branles dansoit la Courante : il est vrai, qu’il la dansoit mieux que personne de la Cour, & qu’il lui donnoit une grace infinie.

9. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Appendice à l’ouvrage — Premiers exercices » pp. 109-114

Mouvements en l’air que l’on fait d’une jambe, pendant que le corps est posé sur l’autre. […] [5] Les petits battements se font de la même manière, excepté qu’au lieu de lever la jambe à la seconde en l’air, il faut que le dégagement soit petit et que la pointe ne quitte point terre. […] Après cela on doit exécuter les ronds de jambe en l’air que l’on fait en étant placé sur la pointe du pied qui porte le corps80. […] Cet artiste, qui avait l’habitude de danser en improvisant sur des airs inconnus, pour former son imagination à innover des pas et des enchaînements et pour habituer son oreille à saisir promptement le mouvement et le rythme de la musique. […] La manière de bien marcher est très utile, parce que d’elle dépendent les premiers principes que la danse inspire, qui est le bon air.

10. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Explication des planches » pp. 104-107

Position du danseur à la quatrième en avant-en l’air. […] Position à la quatrième derrière en l’air (vue du profil). […] Danseur à la seconde en l’air et sur la pointe.

11. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1665 — 26 janvier : Ballet de la Naissance de Vénus — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 31 janvier 1665 »

Madame, avec son divin geste, Y paraît en Vénus céleste, Capable de tout enflammer, Qui, sortant, du fond de la Mer, Embrase, non seulement l’Onde, Mais l’Air, le Ciel, et tout le monde ; Par ses grâces et ses beautés, Les plus nobles Coeurs sont domptés ; Et lorsque tous ceux du rivage Ont adoré son beau visage, Elle s’élève dans les Cieux, Afin d’y charmer tous les Dieux, Jugeant cette grande victoire Seule convenable à sa gloire. Auparavant que d’y monter, Neptune la fait escorter Par douze aimable Néréides, Divinités des flots liquides, Dont les visages attrayants Sont frais, délicats et riants, Qui font la Cour à cette Belle, Et dansent un air avec Elle, Avec des grâces et des pas, Où l’on remarque des appas Qui passent toute autre cadence ; Ensuite de laquelle Danse, Phosphore, Amant de ses attraits,39 Des Dieux, en ayant ordre exprès, Conduit cette Beauté divine Dans une superbe Machine, Digne Trône d’un si beau Corps, Qui parut fort brillant alors, Ayant avec Elle quatre Heures, Qui, comme ses inférieures, La suivent agréablement Dans les routes du Firmament, Durant que les Dieux Maritimes, De leurs voix douces et sublimes, Font un concert mélodieux Digne des Dieux, ou demi-Dieux. […] Du Plessis, charmante Comtesse, Qui dans la fleur de sa jeunesse, Outre sa grâce et son bel air, À l’Esprit pénétrant et clair. Gramont, l’agréable étrangère, Dont la beauté rare et sincère A fixé, par son air brillant, Le coeur d’un notable Galant.

12. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1671 — 17 janvier : Psyché — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 1er août 1671 »

Les Airs, les Chœurs, la Symphonie, Sans la moindre Cacophonie, Sont ici, comme ils étaient là. […] Une assez grande Damoiselle, Blondine, gracieuse et belle, Et d’assez bon air s’agitant, Représente Flore, en chantant :152 Et, n’ayant guére, de pareilles, Charme les yeux, et les Oreilles, Par sa Voix, et par des Appas Que toutes Chanteuses n’ont pas. […] Pour Psiché, la belle Psiché, Par qui maint cœur est alléché, C’est Mademoiselle Mollière, Dont l’air, la grâce, la manière, L’Esprit, et maints autres Attraits Sont de vrais céphaliques Traits : Et qui, d’ailleurs, je vous l’avoue, Divinement, son rôle joue. […] Le grand Acteur, La Thorillière, Fait un Roy, de Psiché, le Père : Et montre tout l’air d’un Héros, Dans son geste, et dans ses propos, Et si bien dans sa douleur exprime, Que, dans tous les Cœurs, il l’imprime, Blâmant un Oracle felon, Qui, plus cruel que Ganelon, Veut que cette Fille adorée, Par un Serpent, soit dévorée : Lequel Arrêt est rapporté, Et bien nettement récité, Par un Acteur brillant et leste, Mais achevons, vite, le reste.

13. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 6 janvier. Quelques danses sur des airs populaires espagnols. »

Quelques danses sur des airs populaires espagnols. Mlle Lolita Osorio est revenue à la Comédie des Champs-Élysées pour y danser sur des airs espagnols populaires.

14. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1661 — 19 février : Ballet de l’Impatience — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 26 février 1661 »

Si les Danseurs firent des mieux Pour plaire à tout plein de beaux yeux, Les instruments pour les oreilles Ne firent pas moins de merveilles ; Les huit Récits furent fort beaux, Animés par des airs nouveaux, Et par des voix incomparables De divers Chantres admirables Qui firent d’excellents débuts, Tant les barbus, que non barbus. […] La Barre, qui comble de joie, Soit qu’on l’écoute, ou qu’on la voie, Avait un air noble et touchant Dans son visage et dans son chant. […] Hesselin en est Conducteur, Hesselin, Homme de remarque, Et qui des plaisirs du Monarque, Qu’il sert avec un cœur ardent, Est l’unique Surintendant : Et le renommé Sieur Baptiste, Qu’on dit n’être plus grand juriste, A, sur tout plein de tons divers, Composé presque tous les airs : Toutefois, je me persuade, Sans que d’honneur, je le dégrade, Que Beauchamp, Danseur sans égal, Et Dolivet, le jovial, En leur méthode, inimitables, Estimés tels des plus capables, Bref, Gens qui ne sont pas communs, En ont, aussi, fait quelques-uns.

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