J e puis vous assurer avec connoissance de cause, Monsieur, et d’après des épreuves réitérées, que les sujets puisés dans l’histoire sont ceux qui peuvent fournir à l’art pantomime, les plus riches images et les plus grands moyens d’expression. […] Ces hommes rares avoient porté leur art au dernier dégré de la perfection ; mais ces précieux modèles ont été oubliés ; moi-même, Monsieur, je ne suis plus aujourd’hui considéré que comme un vieux radoteur incommode ; cependant ou s’attache à m’imiter, mais hélas ! […] Pour terminer ma lettre, j’avancerai que la danse actuelle n’offre que des temps sautillés, des pas hachés et un trépignement acceléré, qui deshonore ce bel art et lui ote sa parure. On me dira que ce genre est neuf, et je répondrai que les principes des arts établis parle goût et embellis par l’imagination sont invariables.
Loret, lettre du 8 novembre 166437 De Monsieur, la Troupe Comique, Qui sait aussi mettre en pratique Cet Art moralement plaisant, Qui nous charme en nous instruisant, En public, mêmement, expose (Partie en vers, partie en Prose) Un Poème si bien tourné, Et de tant d’agréments orné, Que, certes, si je ne me trompe, Chacun doit admirer sa pompe, Ses grâces, ses naïvetés, Et ses rares diversités.
Les réflexions sensées dont j’accompagne cette Epître, ne pourront manquer de vous convaincre que j’ai beaucoup lu, beaucoup pensé, que je possède les règles d’un art dégradé de nos jours ; & que tous ceux qui ôsent courir la même carrière que j’entreprends de franchir, ne sont que des mirmidons. […] J’avouerai donc que quelques Pantomimes de l’Ambigu Comique surpassent toutes celles qu’on a données en Europe, depuis la décadence de cet Art charmant chez les Romains. […] « Les désagrémens attachés aux arts de l’esprit, n’affaibliront point l’amour que j’ai pour eux, & qui est né avec moi ». […] Ne soyez pas surpris, Monsieur, si j’ai voulu raisonner sur l’art des Pantomimes . […] Ce Livre tant vanté a paru en effet sous le titre de l’Art du Théâtre, &c.
Ce milieu populaire d’où sortait Fanny était pénétré d’un goût très vif pour les arts. […] Le danseur français Bretin, d’abord froidement accueilli par les Milanais qui s’attendaient à d’extravagants tours de force, finit par leur faire aimer son art sobre et distingué. […] Elle comprit que la beauté de son art n’était pas dans une froide et savante plastique, mais dans une interprétation esthétique de l’émotion humaine, avant tout dans l’expression de la force qui mène le monde, de l’amour, du désir. […] Ses créations appartiennent au genre classique ; mais c’est l’art classique sans formules rigides ; c’est l’art classique, expression harmonieuse de la beauté vivante. […] Déesse de la Victoire, Amazone, Minerve, Muse, fille de roi, elle représente au naturel tout ce que l’on voudra de noble… Cette apparition d’une beauté, d’une noblesse absolue, obtint, grâce à un art consommé, le succès le plus éclatant.
Or, pour la mieux embarrasser, L’Amour, en son Art, un grand Maître, Fait, encor, le Berger paraître, Qui, derechef, lui plaît si fort, Que, malgré tout son vain effort, Elle s’en déclare vaincue : Et voilà la Pièce conclue, Hors que les Faunes, avec Pan, Lequel se carre comme un Paon, Les Cupidons, avec leur Sire, Et les Bergers, pour vous tout dire, Viennent, par leurs Chants, et leur Pas, De ce Couple rempli d’Appas, Célébrer l’aimable Aventure : Qui, ce me semble, est la Peinture, Du Triomphe de mon Héros, Si digne d’amour, et de los, Sur la belle et rare Princesse Qui va, de sa Royale Altesse, Répondant à son Amitié, Etre l’excellente Moitié. Pour retourner à l’Opéra, Le Lecteur, s’il lui plaît, saura, Que l’Autheur est un Gentilhomme161 De Monsieur, qui Guichard se nomme, Et, toute flaterie à part, D’écrire, en Vers, et Prose, a l’Art, Voire, de manière galante, Naturelle, aisée, et brillante, Laquelle lui coûte si peu, Que tout, pour lui, n’est rien qu’un Jeu : Ayant fait cette Pastorale, Dont le détail je vous étale, En quinze jours, tant seulement, Et néanmoins, heureusement, Au reste, le Sieur de Sablière,162 D’intelligence singulière, En la Musique, a fait les Chants, Tout de même, en très-peu de temps.
Diaghilev aurait-il, en montant un ballet de la plus pure essence classique et qui date de 1890, fait œuvre d’archéologue, un essai de reconstitution, d’exhumation d’un art suranné et désuet, une « restauration de la maison Romanoff » comme opinait narquoisement à la générale quelque mauvais plaisant ? […] Eh bien, La Belle au Bois dormant n’est aucunement une évocation rétrospective, un spectacle historique péniblement déchiffré par l’érudition, un pastiche savant ; c’est une pousse de l’art russe vivant transplantée en Europe et que Diaghilev s’essaie à greffer sur le théâtre occidental. […] Si, comme je suis tenté de le supposer, la musique de danse est un art applique, l’œuvre de Tchaïkovski en remplit toutes les fonctions essentielles.
Renaud ayant délivré les captifs d’Armide, cette magicienne prit la résolution de s’en venger : elle attira par les charmes de son art le jeune guerrier sur les bords de l’Oronte ; Renaud s’y arrête : une inscription gravée sur une colonne de marbre frappe ses regards, et excite sa curiosité1, il entre dans une petite barque, la laisse voguer au courant du fleuve et aborde dans l’isle pour y jouir des prodiges que l’inscription annonçoit. […] Armide emploie tout ce que l’art et la coquéterie peuvent avoir de séduisant, lorsqu’elle est accompagnée par les Graces. […] Ils vont partir, lorsqu’Armide instruite par son art de ses malheurs, paroît avec précipitation.
On la porta au théâtre et dès lors plus combinée, ayant toujours une action à peindre susceptible de tous les embellissements, elle fut vraiment un Art, qui marcha vers la perfection d’un pas égal avec la Comédie et la Tragédie.
Aussi les Anciens qui suivaient dans les Arts les idées primitives, ne se contentèrent pas de la faire servir dans les occasions d’allégresse, ils l’employèrent encore dans les circonstances solennelles, de tristesse et de deuil.
L’école de danse du Grünewald Un foyer d’art inattendu. — L’École Isadora Duncan. — Disgrâce frappante du ballet italien. — L’antiquité ressuscitée. — Tanagra. — Éducation des jeunes danseuses. — La forêt, la gymnastique, l’hydrothérapie, la musique. — Pieds nus et jambes nues. — L’Impératrice et les petites danseuses. — Il ne faut pas que la danse meure. […] — La Prusse a créé le caporalisme, et les qualités d’ordre et de discipline du Prussien vous l’ont permis, on peut même dire que vous avez fait prospérer tout ce qui peut prospérer par le génie de l’organisation, mais vous manquez et vous manquerez longtemps encore des qualités qui font l’art et les artistes la fantaisie, le goût, la grâce et la liberté. […] Ainsi, peu à peu, après Athènes, après Rome, l’art de la danse s’était perdu, ou du moins, transmis de travers, comme il arrive toujours quand des choses délicates et achevées sont imitées par des barbares ou des enfants.
Un homme instruit en l’Art de contrefaire l’air, la démarche, les manières des autres hommes, était choisi pour précéder le cercueil.
[Des positions] Toute la théorie de l’art de la danse ayant été établie sur cinq positions naturelles, dont on ne doit point s’écarter et qu’on doit observer avec la plus grande régularité, je vais mettre le lecteur à portée de s’en instruire parfaitement.
MONSEIGNEUR, Je sçai que des Noms comme le vôtre, qui servent de soutien à tout ce que les Sciences & les beaux Arts ont de plus noble & de plus élevé, ne devroient paroître qu’à la tête des plus grands Ouvrages.
J’ai déja dit dans plusieurs endroits que lorsque l’on fait un pas d’un pied, on doit s’exercer à faire d’une jambe, ce que l’on fait de l’autre, ce qui fait & rend le Danseur parfait, & lui donne la facilité d’aprendre plus vîte, & de plus c’est que par cet exercice égal, le corps se porte avec liberté sans paroître gêné dans tous les divers mouvemens que la danse demande, sur-tout avec cette grace, & justesse que cet Art seul est capable de procurer.
Époque du plus haut point de gloire de l’Art Les Rois ont toujours sous leur main un moyen assuré de distraire les regards de la multitude des opérations du gouvernement ; mais il n’est point de Souverain, qui ait su employer ce moyen d’une manière plus efficace qu’Auguste, ni dans des circonstances aussi délicates. […] Il n’en est point qui n’accorde à Auguste la connaissance profonde des hommes, et de l’art de les gouverner.
Cet Empereur, qui avait le malheur de ne pas aimer les Arts, n’aperçut point l’objet qu’avait eu son Prédécesseur dans l’établissement des théâtres de Danse. […] Le Théâtre, pendant son règne, ne fut plus qu’une école odieuse de libertinage ; les Pantomimes, qu’une troupe infâme prostituée sans cesse à la débauche des Romains ; l’art, qu’un vil instrument dont se servait la fortune, pour combler de biens des personnages ridicules dont rien ne réprimait l’insolence68.
Savez-vous qu’en Russie un tableau célèbre existe traitant le même sujet : Les Hâleurs, et que ce tableau violent et humain, sans doute, a causé à notre art de peindre trente ans de stérilité en substituant la thèse littéraire aux lois régissant le tableau de chevalet — comme le dilettantisme sentimental et l’hellénisme de bachelier de Miss Isadora Duncan a désagrégé pendant quinze ans l’art de la danse.
C’était-là sans doute le grand secret de Pylade ; et peut-être est-il, pour tous les genres, la boussole la plus sûre de l’Art du Théâtre.
Il est encore vrai que tel Auteur peut mettre en vogue des Ouvrages sans mérite, & dont la réputation soit passagère ; parce qu’il a l’art de saisir le goût de son siècle, & que ce qui plaît à un siècle ne réunit pas toujours le vrai beau, digne d’être estimé dans tous les temps. […] Soyez moins paresseux, parce que vous êtes trop riches ; ayez un Théâtre où soient représentées toutes les Pièces qu’on vous apporte ; attendez que le véritable Juge des productions de l’esprit les ait mises à leur place ; & convenez enfin que parce que vous avez une mémoire excellente, & l’art de faire valoir les vers des Auteurs, vous n’en êtes pas pour cela plus spirituels ni plus grands connaisseurs dans tout ce qui concerne la Poétique. […] Voyez ci-après ce que j’en dirai dans l’Art de se louer soi-même.
C’est ainsi que l’artiste, qui ne calcule point les moyens que son art lui offre, s’egare et se perd Les transpositions de scènes ont jetté une confusion monstrueuse dans ce plan simple et magnifique ; les vains ornemens dont le caprice l’a chargé, en ont dégradé la marche, l’ordre et la majesté. […] Les Nôces sont l’exposition du sujet ; la pomme jettée par la Discorde au milieu de l’assemblée, en forma le nœud ; et le choix du Berger en offre le dénouement Je ne puis m’empêcher de dire que tous les ornemens postiches, inutiles et iucohérens dont on farci ce ballet, ont absolument étouffé l’impression qu’il devoit produire ; que la danse quelqu agréable et quelque magnifique qu’elle soit, ne peut être regardée que comme accessoire, et que c’est un grand art de savoir la placer à propos, et d’éviter de s’en servir, lorsqu’elle peut être nuisible à l’action et à l’intérêt que peut faire naître la pantomime(1). […] Ce spectacle se termine par une fête générale ; Vénus, Paris, l’Amour et les Graces exécutent un pas orné de couronnes et de guirlandes de fleurs ; ce pas vif et brillant offre une foule de grouppes, de passes et de tableaux différens ; ils se succèdent avec rapidité et se dessinent sans confusion ; l’adresse et l’agilité se réunissent à l’art ; ce ballet devient progressivement général.
XI une visite chez rodin La plupart des gens ne connaissent pas le temple d’art de Meudon, que le maître sculpteur, Auguste Rodin, a fait édifier auprès de sa demeure. […] Ainsi, d’œuvre en œuvre, de pièce en pièce — car il y a trois ateliers dans le temple de Rodin — nous poursuivîmes ; longuement, lentement, notre pèlerinage d’art qui prenait, dans le silence, des allures de communion.
Le choix des mots, la tournure des pensées, la belle élocution, les sentences, les portraits, les récits, les monologues raisonnés, le dialogue ; voilà ce qui est réservé au drame ; il faut donc que le maître de ballets, privé de tous ces secours, sache s’en passer ; qu’il ait l’art de les remplacer par des scenes de situation, par des tableaux frappans, par des coups de théatre bien préparés, mais toujours inattendus, par une action vive, par des grouppes bien dessinés et artistement contrastés, par la pompe du spectacle et par un costume vraisemblable ; telles sont les règles de mon art ; celles du drame sont chargées d’entraves ; loin de m’y assujettir, je dois en éviter de nouvelles, et me mettre au dessus de celles qui n’ont jamais été crées pour la danse. […] Si toutes ces raisons paroissent trop foibles encore pour ma justification, j’y ajoute la nécessité qui m’a fait une loi de me conduire comme je l’ai fait ; personne n’étant censé connoître mieux qu’un artiste, la disette et la pénurie de son art ; je me flalte que le public éclairé me fera la grace de s’en rapporter à moi sur le peu de ressources que fournit celui de la danse. Je ne dois pas être jugé par les mêmes loix qui condamneroient un auteur dramatique ; il n’est aucune règle écrite par un homme de l’art pour la poètique de la danse ; il n’en existe point. […] Ce Prince fait des efforts inutiles pour éloigner des présages aussi tristes ; mais Cassandre, qui a l’art de lire dans l’avenir, voit le palais ensanglanté ; elle y voit les Euménides accompagnées de la haine, de la vengeance et du Crime ; la mort suit cette troupe infernale. […] Electre, à la vue de ses fers, exprime son désespoir ; elle a cependant l’art de se servir de cet état humiliant, pour captiver le cœur de tous les Officiers, à la garde des quels elle est confiée ; elle leur montre ses chaînes, elle les attendrit, elle les intéresse, elle les range de son parti ; et lorsqu’elle leur rappelle les derniers instans d’Agamemnon accusant Egisthe des coups dont il expire, ils frémissent d’horreur.
Ainsi un Traité qui corrigerait les abus, et qui aiderait les progrès de l’Art, leur deviendrait par contrecoup infiniment utile, sans même qu’il fût besoin qu’ils se donnassent la peine de le lire.
La grande réputation que ses talents lui avaient acquise, et l’estime singulière que les Grecs avaient pour son Art, lui avaient procuré une distinction aussi honorable.
Depuis 1792, ce théâtre a successivement porté les noms suivants : Académie de musique, Opéra-National, Théâtre de la République et des Arts, Théâtre de l’Opéra, Théâtre des Arts, Académie impériale de musique, Académie royale de musique, Théâtre de la Nation, Académie nationale de musique. […] Depuis quelque temps, du reste, la moralité s’est glissée sur les planches, et l’art, il faut bien le dire, a été quelque peu supplanté par le pot-au-feu.
Le grand art des Souverains est de savoir choisir ; la honte ou la gloire d’un règne dépendent presque toujours d’un homme oublié, ou d’un homme mis à sa place.
Elle devint très-heureusement pour les talens et les arts, la proye des flammes.
Ce sont tous les moyens les plus faciles & les plus courts, que je puisse vous fournir pour faire les mouvemens des bras avec la grace & la précision que cet Art le demande.
Les autres Beautés renommées, Qu’ailleurs j’ai, toutefois, nommées, C’étaient Saint-Simon, Cévigny, De mérite presque infini, La Vallière, autre Fille illustre, Digne un jour d’avoir un Balustre, Et la défunte Mortemar, Je la nomme défunte, car Depuis qu’elle n’est plus pucelle, Ce n’est plus ainsi qu’on l’appelle : Elle a toujours les mêmes traits, Autrement, les mêmes attraits, Elle est toujours jeune et brillante, Elle est, même, encore vivante : Mais cette beauté de renom, Est, du moins, morte par le nom, Qui n’est plus que pour Père et Mère, Que, de longue-main, je révère, Étant leur très humble Valet : Mais, pour revenir au Ballet, Les Voix douces et naturelles De quatre aimables Demoiselles, Les Luthistes et Violons, En leur Art, de vrais Apollons, Et, bref, toute la symphonie, Causaient une joie infinie.
Elle remplit le rôle avec son art habituel que stimulaient en outre l’amour-propre et la volonté ferme de se surpasser elle-même. […] Gautier, Histoire de l’Art dramatique, t. […] Gautier, Histoire de l’Art dramatique, t. […] Gautier sur le Diable boiteux se trouve aussi dans ses Souvenirs de théâtre, d’art et de critique, Paris, 1883. […] Gautier, Histoire de l’Art dramatique, t.
Sans le goût, même avec du talent, il ne faut rien entreprendre dans les Arts.
[3] L’artiste doit s’attacher à nuancer ses pas le plus qu’il lui sera possible, et il faut que son exécution correcte en marque la diversité ; c’est-à-dire, que dans les pas d’aplomb et d’attitude il montre de la souplesse et se dessine scrupuleusement dans toutes les règles de l’art ; il faut que dans les pas d’élévations il déploie sans cesse une mâle vigueur et que ses pas terre-à-terre viennent faire opposition à ces derniers, par l’agilité qu’il aura dans les jambes. […] [4] Dans les enchaînements, c’est la variété et la nouveauté qu’on doit rechercher ; il faut que l’artiste en étudie soigneusement la composition et que son goût lui indique l’art d’être agréable.
Je ne m’aviserois pas, certes, d’entretenir M. de Voltaire de ces jeux d’enfans, et de lui montrer les marionnettes, si je ne savois qu’après avoir éclairé le monde littéraire du feu de son génie, et avoir passé seize heures de la journée à embellir les arts, à donner de grands modèles dans tous les genres, et s’être élevé par la puissance de son imagination jusques dans les plus hautes régions des connoissances humaines, il se plaisoit à descendre sur la terre, à danser les soirs des branles aux chansons, à rire de mauvais contes bleus, et à les trouver couleur de rose. […] Il avoit du goût, de l’esprit et des connoissances ; il aimoit les arts, et fréquentoit souvent ceux qui en faisoient l’ornement. […] Presque personne ne discutoit, et ne racontoit avec autant de facilité, et d’esprit ; il joignoit à l’art de raconter celui de peindre les personnages, et deles ?
Le grand Art des législateurs est de savoir profiter des découvertes des Sages.
Voilà au naturel cette Loïe Fuller en qui notre Roger Marx a salué la plus chaste et la plus expressive des danseuses, la belle inspirée qui retrouva en elle et nous rendit les merveilles perdues de la mimique grecque, l’art de ces mouvements à la fois voluptueux et mystiques qui interprêtent les phénomènes de la nature et les métamorphoses des êtres.
Du susdit Ballet que je vis, On saura, par forme d’avis, Que les Airs sont du Sieur Baptiste, Qui d’Orphée est un vrai copiste ; Que Benserade a fait les Vers, Auteur prisé dans l’Univers ; Et que Mademoiselle Hilaire Dont la voix a le ton de plaire, Et le sieur Le Gros, mêmement, Y chantèrent divinement : Mais pour en savoir davantage Que je n’en dis dans cet Ouvrage Écrit à la hâte et sans art, Voyez l’Imprimé de Balard, Qui n’a rien que de véritable Et qu’on vend à prix raisonnable.
L’art leur est redevable de ses plus grands progrès ; car c’est sans doute aux possibilités que M. […] Les petits Musiciens se sont d’abord élevés contre ; plusieurs admirateurs du chant ancien, parce qu’ils n’en connaissaient point d’autre, ont été révoltés, en voyant adapter une partie des traits difficiles et brillants des Italiens, à une langue qu’on n’en croyait pas susceptible ; des gens d’un esprit étroit, que toutes les nouveautés alarment, et qui pensent orgueilleusement que l’étendue très bornée de leurs connaissances est le nec plus ultrà des efforts de l’art, ont tremblé pour le goût de la nation.
Il en coûta peu de soins à sa mère, pour le distraire du Gouvernement que son imbécillité le mettait hors d’état de lui disputer ; mais le caractère de Charles IX prince fougueux qui joignait à quelque esprit un penchant naturel pour les beaux Arts, tint dans un mouvement continuel l’adresse, les ressources, la politique de la Reine. […] En retraçant l’idée de la galanterie de ce temps, elles font voir que la Danse fut un art connu des Français, avant tous les autres, comme il l’avait été autrefois des Grecs et des Romains.
Et bien cet homme fut à tel point transporté par le « miracle » duncanien qu’il déclara son art être « le moyen pour nous tous de devenir beaux ». […] Mais parce que l’élite moderne aspire à un art désintéressé, constructif, fidèle à sa loi intérieure, à ses caractères spécifiques.
Il provenait de ce que Fanny Elssler réalisait dans la chorégraphie la forme d’art qui, dans tous les domaines, avait les préférences de Théophile Gautier et qu’il réalisait lui-même dans la littérature. […] Ils sont reproduits soit dans l’Histoire de l’Art dramatique en France, Paris, 7 vol., 1858-1859, soit dans les Portraits contemporains, Paris, 1874, soit encore dans les Souvenirs de théâtre, d’art et de critique, Paris, 1883. […] Souvenirs de théâtre, d’art et de critique. […] Gautier, Histoire de l’Art dramatique en France, t. […] Gautier, Histoire de l’Art dramatique en France, t.
Il avait paru voir indifféremment le procédé d’Hylas, dont il avait prévu la défaite ; mais il l’attendait à la première occasion, pour le punir d’une manière qui pût être utile à l’Art, et prévenir désormais la fatuité des Artistes.
Il aimait les arts en Philosophe, il aurait voulu les répandre dans sa patrie.
Jacques Rouché ; il aura voulu, par l’exemple de cet art parfait, sacerdotal, lointain, stimuler les aspirations les plus hautes du théâtre contemporain.
Et cette inimitable Hilaire, Qu’autre part on nomme Élisaire, Fit bien voir là, que son talent En cet Art, est très excellent.
Robinet, lettre du 21 juillet 1668 Dans le PARC de ce beau VERSAILLE, Qui n’est pas un Lieu de Broussaille, Mais le Palais le plus riant Où, du Couchant à l’Orient, Les claires et pure Naïades, Les gaies et vertes Dryades, La jeune Flore et les Zéphirs, Les Amours, les Jeux, les Plasirs, Les Labyrinthes, la Verdure, L’Art, en un mot, et la Nature Fassent par leurs beaux Agréments Le doux charme de tous les Sens ; Là, dis-je, où le Ciel à la Terre Ses plus chères faveurs desserre, On vit, Lundi, ce que les yeux Ne peuvent voir que chez les Dieux, Ou chez LOUIS, qui les égale Dedans la pompe d’un Régale.
Mais avec lui l’art fut en péril. […] Duponchel était partisan des tendances nouvelles qui, après avoir rajeuni la littérature, la peinture et la sculpture, allaient s’étendre aux arts auxiliaires du théâtre. […] *** Des innovations qui n’avaient aucun rapport avec l’art, mais qui témoignaient d’un mercantilisme ingénieux, assurèrent le succès de Véron. […] Dans le temple de l’Art, Véron élevait des autels aux faux dieux dont le culte, hélas ! […] Théophile Gautier, Histoire de l’art dramatique en France, t.
. — La réalité, dans les arts de l’imagination, se compose de tout ce qui nous trouve crédules. […] Pour mademoiselle Taglioni, Meyerbeer le terrible, dans son troisième acte de Robert le Diable, a composé le pas ravissant de cette ombre en peine qui achève la défaite du héros. — Elle seule elle a touché à l’idéal de la passion, elle a fait de la danse un art chaste, même dans son emportement. […] Portée à ce degré de légèreté et d’élégance, la danse devient, tout à fait, un art digne de tenir sa place à côté des plus beaux-arts. Cet art a frappé même les meilleurs esprits et les plus graves.
J’ai évité les grands monologues et les longs recits d’Euripide ; je me suis appliqué à rendre le dialogue serré, vif et concis ; car les moyens heureux d’un art nes’étendent pas toujours sur un autre art, et ce qui fait richesse en poësie, ne produit souvent que disette, longueur et confusion en pantomime ; en retranchant des phrases, j’ai ajouté à l’action, j’ai multiplié les incidens. […] Ce sera m’encourager et me fournir le moyen de faire revivre cet art ancien de la vraie pantomime qui faisoit les délices d’Athènes et de Rome. […] Iphigénie s’approche d’Oreste et de Pylade ; elle leur fait différentes questions qu’ils ont l’art d’éluder par des réponses fort équivoques ; elle leur dit qu’une loi barbare les condamne à la mort ; ils y sont dévoués ; cette nouvelle ne peut ébranler leur courage héroïque ; ils regardent l’un et l’autre ce moment comme l’époque heureuse qui doit mettre fin à leurs malheurs.
On oublie, malgré soi pendant la Représentation, le mauvais fond sur lequel ils sont bâtis, pour se livrer sans réserve aux détails agréables, au Chant d’expression, aux traits multipliés de naturel et de génie, dont les Musiciens excellents ont l’art de les embellir.
Mais en art il importe de se méfier de tout, même d’un légitime et authentique succès.
Mais lorsque vous êtes élevé & que vous avez tourné le quart ou demi tour, il faut poser le talon du pied où le corps est posé : afin d’être plus ferme pour en reprendre un autre ; ce pas est très-agréable lorsqu’il est fait avec soin, il doit estre accompagné d’un contour de bras, & d’une maniere de porter sa tête avec grace, ce qui fait une des plus grande perfection de ce pas ; ce qui sera expliqué plus au long dans ma seconde Partie, celle-ci n’étant que pour la maniere de former les pas, & l’autre pour la conduite des bras selon les regles de l’Art.
Je n’ai qu’à jeter un regard derrière moi, à travers la cité du souvenir, pour que les images enfantines, émues par mon art, se lèvent en masses extasiées. […] Mon souvenir, ou plutôt le souvenir de mes danses, demeurait si vif en lui, résumait si bien l’idée qu’il se faisait de la beauté et de l’art qu’il en devint « poète ».
J’envoyai donc des invitations aux principaux artistes et critiques d’art de Vienne. […] Ce que je dis, je ne le sus jamais, mais je me souviens vaguement d’avoir fait quelque chose comme une dissertation sur la danse et sa valeur relativement aux autres arts et à la nature.
À mesure d’ailleurs que la Danse devint un Art, et qu’on la cultiva comme un exercice, le charme qui en résultait pour les Exécutants et pour les Spectateurs, redoubla la passion qu’on avoir déjà pour ce genre d’amusement.
De tels hommes sont faits pour rendre à la danse classique, art français, sa suprématie de jadis.
Et c’est dans le principe même de notre art prétendu périmé que cet homme d’aujourd’hui a pu trouver la confirmation de ses plus téméraires espoirs.
Les contre-tems se font à la place d’un pas de Menuet ; mais depuis quelque tems on ne les pratique guere dans le Menuet ordinaire : depuis que les Passe-pieds & les Menuets figurez sont venus à la mode, il est vrai que ces danses ont beaucoup d’agrément, par la varieté de leurs figures, & les differens pas dont elles sont remplies, & comme les contre-tems en font en partie la construction, je vais décrire la maniere de les faire selon les regles de l’Art.
Quoi que ce ne fût qu’un ébat, Il s’y fit un fort beau combat, Avec diverses sortes d’armes, Qui pour nous étaient de doux charmes ; Dans ce Camp, le Roi secondé24 De l’Altesse du Grand Condé25 (Un des preux Héros de la Terre)26 Y parut en foudre de guerre, En Dieu triomphant et vainqueur ; Saint-Aignan, dont le brave cœur Eut toujours la Valeur pour guide, Et qui se porte en intrépide Dans les périls et les hasards, Faisait le premiers des Césars ; Rassan (qui sait l’art de combattre) L’illutre Amant de Cléopâtre, Et quantité d’autres Humains, De Chefs guerriers, Grecs et Romains.
On peut juger par ce que j’ai dit de la danse, qu’elle doit son origine au culte de la Religion, à l’Astronomie & à l’art de la Guerre, plutôt qu’aux spectacles & aux fêtes publiques ; mais elle doit sa perfection aux danses des réjouissances publiques, & aux représentations des Balets de la danse Théâtrale dont les Grecs sont les premiers inventeurs ; à laquelle on peut dire que les François ont plus excellé depuis plus d’un siécle, que pas une des nations du monde : les Etrangers mêmes ne le contestent pas. […] Saint Augustin rapporte dans son Traité de la Doctrine Chrétienne, Liv. 2, que les représentations de Balets à Carthage étoient composées avec si peu d’art, que l’on avoit été contraint de placer sur un bout du Théâtre un homme, qui à haute voix déclaroit au commencement de chaque Entrée, ce qu’on alloit représenter ; de même que des Peintres qui étoient si mal habiles dans les premiers tems à imiter les choses qu’ils peignoient, qu’ils étoient obligez de mettre sous leurs figures les noms de ce qu’ils prétendoient avoir peint : ce qui fait voir que tous les Arts dans leur origine n’ont eu à peine que la forme. Mais depuis ce tems-là les Balets se sont bien perfectionnez, puisqu’il n’est point de sujets dont on n’en puisse faire une représentation aussi agréable que convenable au Théâtre ; ce qu’on pourra connoître par le Catalogue que je rapporte de ceux qui ont été faits dans toutes les Cours de l’Europe, du moins jusqu’à la fin du siécle précédent ; sans parler de ceux qui se sont faits de nos jours en France depuis l’établissement de l’Opéra, dont ceux de l’Europe galante, des Arts & des quatre Saisons n’ont pas été des moindres. […] Le triomphe des Arts, Balet.
Dès que les arpèges du prélude ont cessé de résonner, elle commencera son solo par « une simple marche circulaire », cependant « toute divine » qui est le « suprême de son art ». […] De tous les arts, la danse se révèle le plus matériel mais aussi le plus abstrait. […] Paul Valéry danse selon les traditions de l’art et les préceptes des maîtres ; « ce qu’il y a de plus beau, convient Eupalinos, l’architecte de Mégare, est nécessairement tyrannique ». […] « Figure, est de suivre un chemin tracé avec art », ainsi définit cette notion le chorégraphe Feuillet (1701).
Cependant, combien y a-t-il aujourd’hui de mères qui non-seulement laissent tranquillement leurs filles aller aux bale et aux danses, mais trouvent même un sujet de gloire lorsqu’elles les voient danser avec un art, une adresse et une grâce qui leur attirent des louanges ; et lorsque ne l’ayant pas vu, elles entendent dire que leurs filles se sont distinguées, par ce dangereux talent, dans cet art si funeste ! […] Rollin cite l’exemple de Sempronia, que j’ai rapporté plus haut : « C’est, dit-il, la remarque que fait Salluste en disant de Sempronia, dame de naissance, mais absolument décriée pour les mœurs, qu’elle chantoit et dansoit avec plus d’art et de grâce qu’il ne convenoit à une honnête femme. » Enfin, tous ceux qui ont quelque autorité temporelle, comme les magistrats, les Seigneurs de paroisse et leurs officiers de justice, sont obligés de s’opposer, autant qu’ils peuvent, aux danses, et d’employer, pour les déraciner des lieux où elles sont établies, tous les moyens d’autorité qu’ils ont en main, en réglant néanmoins l’usage de ces moyens par la prudence, qui doit avoir égard aux circonstances des temps, des lieux et des personnes, en imitant la conduite de Dieu dont il est dit (Sagesse, c. 8, v. 1.)
René Piot ; divaguer un moment sur ce que devrait être, en somme, le « décor de danse » ; admirer l’art laborieux de la draperie et du geste que déploie M.
Et nous assisterons peut-être à une renaissance de la danse classique, art français entre tous.
On n’y trouvait alors, comme de nos jours, que beaucoup de pompe sans art, un grand faste sans invention, l’air de dissipation sans gaieté. […] Platon, le divin Platon mérita leur blâme, pour avoir refusé de danser à un Bal que donnait un Roi de Syracuse ; et le sévère Caton, qui avait négligé de s’instruire, dans les premiers ans de sa vie, d’un art qui était devenu chez les Romains un objet sérieux, crut devoir se livrer à cinquante-neuf ans, comme le bon M.
Il examine son portrait, les Graces le lui présentent ; des Amours se grouppent de différentes manières, et servent, pour ainsi dire, de support à ce chef-d’œuvre de l’art, que la gloire couronne. […] Un geste d’Alexandre modère son emportement et rassure Campaspe ; il ordonne à sa suite de se retirer et engage Apelles à commencer le portrait de campaspe, et à déployer tous les trésors de son art, pour reproduire, par une imitation fidèle, un objet qui lui est cher.
Chaste comme une Muse, elle ne cherchait dans son art que l’attrait de son art même.
Mais la Danse qui fut l’objet, ou le prétexte de ces Bals publics, bien loin d’y gagner pour le progrès de l’Art, y a au contraire tout perdu.
Dira-t-on qu’ils ont plus de lumières et de piété, et qu’ils sont plus habiles dans l’art de conduire les ames, que ces anciens pères ?
Il annonça dès lors une « grande saison française », monta sur la scène exiguë de son petit Théâtre des Arts des œuvres de Lulli et de Rameau, fit appel à la plus pure tradition française.
Mais comme on ne peut trop avoir d’attention, pour bien conduire ses bras en dansant, & que tout dépend du commencement, je vous prie de faire attention à cette Figure, elle a le bras droit 6. opposé au pied gauche 7. qui se trouve devant, & le bras gauche 8. étendu & retiré en arriere de même que l’épaule se rend l’opposition juste dans toute la regularité de l’Art.
Les ARTS, qui sous lui rajeunissent, Et de tous côtés refleurissent, Sachant l’arrivée en ces Lieux Des FILLES du Premier des DIEUX, Comme d’Elles ils croient naître, Ils viennent les en reconnaître, Faisant tout à fait galamment, Au son de maint doux Instrument, Pour chacune exprès une ENTRÉE Digne d’être considérée, Et qui convient encor de plus À ces célestes Attributs.
Il ne faut pas, aussi, qu’on nie, Qu’un des chers suppôts d’Uranie, Cambert, n’ait une grande part À l’Honneur, par son divin Art : Animant toutes les Parties De ce Corps, très-bien assorties, De si merveilleuse façon, Qu’il ne se peut mieux, tout-de-bon.
C’était le temps où Méry, Alexandre Dumas, Eugène Sue, Alfred de Musset, Balzac, Gérard de Nerval, Roger de Beauvoir, madame de Girardin avaient fait de son salon — au n° 4 de la rue Grange-Batelière, — une sorte de temple ouvert à toutes les célébrités des arts. […] Plus tard, elle en sortit de nouveau pour surveiller l’éducation chorégraphique de la jeune Emma Livry et se consacrer entièrement à l’enseignement de l’art, dont elle avait été si longtemps l’une des plus sublimes interprètes. […] Marie Taglioni était une danseuse chrétienne, si l’on peut employer ce mot à propos d’un art proscrit par le catholicisme ; elle ressemblait à une âme. […] Au milieu de ses courses vagabondes, il avait découvert une jeune fille qui portait glorieusement déjà un nom illustre dans les arts. […] Carlotta se sacrifia à son art, à son avenir.
Cette Danse qu’on avait nommée la Danse de l’Hymen , est une de celles qui, au rapport d’Homère, étaient gravées avec tant d’art sur le bouclier d’Achille.
Malgré les glorieux exploits des Rosita Mauri, des Subra, des Zambelli, la danse n’a plus, à côté du drame musical renouvelé, qu’une situation subalterne ; elle a pris, dans la famille des arts, une attitude un peu honteuse de parente pauvre que l’on daigne admettre au bout de la table.
Et il obtint ainsi, en s’appuyant sur les données d’un art vivant, des lumières sur la gymnastique des anciens, que je ne puis exposer ici, mais qui réduisent à peu de chose le dilettantisme d’une Isadora Duncan.
Il faut d’abord sçavoir que le vrai pas de Menuet est composé de quatre pas, (qui cependant par leurs liaisons, suivant le terme de l’art ne font qu’un seul pas,) ce pas de menuet a trois mouvemens & un pas marché sur la pointe du pied ; sçavoir, le premier est un demi-coupé du pied droit, & un du gauche, un pas marché du pied droit sur la pointe & les jambes étenduës ; à la fin de ce pas vous laissez doucement poser le talon droit à terre, pour laisser plier son genoüil ; qui par ce mouvement fait lever la jambe gauche, qui se passe en avant en faisant un demi-coupé échappé, qui est le troisiéme mouvement de ce pas de menuet & son quatriéme pas.
Un Zéphire fort goguenard, Et qui, d’aimer, sait, très-bien, l’Art Aide à l’Amour : et c’est, pour rire, Molière, qui fait ce Zéphire.
Enfin Jacques Rouché monte au Théâtre des Arts le fameux ballet des Talents Lyriques, geste audacieux et qui voulait dire : nous avons en Rameau un maître insoupçonné de la danse théâtrale.
L’énorme dépense qu’entraînent après eux l’huile, le suif, la poudre à canon, et les échafauds multipliés absorbent toutes les autres parties de ces fêtes, où les talens et les arts devroient se montrer avec le plus d’éclat et de variété.
L’Autrice de ce bel Ouvrage, Femme spirituelle et sage, S’appelle Madame Touzé, Nom digne d’être éternisé, Puisqu’elle est au Monde l’unique Capable de telle fabrique ; Et comme elle n’avait souci De travailler, jusques ici, Qu’à faire d’admirables tresses Pour Prélats, Princes et Princesses, On peut dire avec vérité Que la rare dextérité De cette Ouvrière inimitable, Part un sort assez honorable De son art plus qu’industrieux, En sait faire aussi pour les Dieux.
Théophile Gautier et le ballet romantique, par André Levinson La floraison d’art multiple et touffue que suscita il y a bientôt cent ans l’ardente fièvre romantique fit éclore une conception nouvelle du spectacle de danse. […] « Quand Fanny danse », renchérit-il, « on pense à mille choses joyeuses… … Taglioni vous faisait penser aux vallées pleines d’ombre et de fraîcheur, où une blanche vision sort tout à coup de l’écorce d’un chêne aux yeux d’un jeune pasteur surpris et rougissant ; elle ressemblait à s’y méprendre à ces fées d’Écosse, dont parle Walter Scott, qui vont errer au clair de lune, près de la fontaine mystérieuse, avec un collier de perles de rosée et un fil d’or pour ceinture… » Combien diffère de cet art immatériel, de cette idéale séraphicité de la Sylphide, « ce démon dont n’avait pas rêvé Charles Nodier », la vivacité espagnole de Fanny tempérée par sa naïveté allemande. […] « Le Pas du songe a été, pour Carlotta, un véritable triomphe… À la fois correcte et hardie, la danse de Carlotta Grisi a un cachet tout particulier… Être neuf dans un art si borné !
Je préviendrai la critique juste et éclairée des artistes, en leur annonçant que j’ai supprimé les ailes que les poëtes et les peintres donnent quelquefois à Psyché, et toujours à l’Amour ; je dirai que chaque art a sa magie et ses règles de convenance ; que les ailes de Psyché se seroient opposées aux différens effets de mes grouppes ; cette raison m’a encore déterminé à supprimer les attributs que l’on prête à l’Amour. […] Au reste cette scène absolument neuve à la pantomime héroïque, peut être regardée, (si toutefois j’ai eu le bonheur de réussir,) comme le point géométrique au quel peut être poussé l’art du geste, et celui où il doit s’arrêter, pour donner une juste idée de la difficulté vaincue.
Vous m’avez dit : « Trouvez-moi un homme de talent pour les travaux d’art que je veux faire exécuter chez moi.
Malchus assure que Pithagore se faisoit honneur de danser en public, & d’y passer pour bon danseur, s’étant perfectionné dans cet art pendant son séjour en Egipte, quoique le plus grave & le plus sérieux de tous les Philosophes. […] Grece, féconde en miracles, Chez toi cet Art séducteur Fit admirer des spectacles Formez par un seul acteur ; Ses attitudes parlantes, Ses pas, ses mains éloquentes Tracent une histoire aux yeux : Fécond, il se multiplie, C’est Télephe qui supplie, C’est Oreste furieux. […] C’est l’amour qui nous redonne Cet art trompeur & charmant, Qui sçut séduire Pomone En faveur de son amant : Déguisant le sexe & l’âge Aux yeux d’un jaloux sauvage : Il dérobe nos secrets ; Et s’il nous cache à nos belles, C’est pour nous rendre auprès d’elles Plus hardis & plus discrets.
L’art et ses premiers éblouissements absorbaient tout mon être. […] Le voilà tout aussitôt qui admire ma maigreur, ma souplesse et ma légèreté et qui m’offre de m’emmener, de m’instruire dans son art et de me faire gagner beaucoup d’argent. […] J’aimais le succès, et aucune pensée étrangère à mon art ne me détournait du travail.
Ma lettre, Monsieur, est déjà bien longue, il faut, pour vous prouver mon assertion que je remonte aux causes premières qui ont nécessité chez ce grand peuple, le goût et l’étude de la musique : permettez moi donc de remettre à un autre instant, mes réfléxions sur cet objet, intéressant peut-être pour l’histoire de cet art enchanteur.
Je conviendrai cependant, d’après le proverbe Normand, qu’il y a d’honnêtes gens par-toût ; qu’on trouve à l’opéra quelques êtres estimables, qui réunissent les mœurs aux talens ; ils sont rares à la verité, mais ils existent, et embellisent leur art par les attraits séduisans de la modestie, de la bienséance et de l’honneteté.
Ces précieux monuments de l’antiquité, qui honorent le pinceau et le ciseau grec, doivent servir de modèles et d’études au peintre, au sculpteur, et peuvent aussi être très utiles à l’art du danseur.