J’ai sçu de lui que suivant les regles de son tems on comptoit cinq pas dans la danse, desquels dérivent les autres pas, qui se pratiquent dans la danse ; & comme il avoit beaucoup de goût pour le Dessein, (ce qui est très-necessaire pour un Compositeur de Ballet aussi-bien que la Musique,) ce rare génie trouva que rien n’étoit plus important pour maintenir le corps dans une attitude gracieuse, & les pas dans une grandeur mesurée, que d’introduire ces cinq Positions ; aussi on doit les regarder comme des regles indispensables que l’on doit suivre.
Ce Sujet, bien imaginé, D’un Ballet fut accompagné, Duquel l’invention galante Fut, tout à fait, divertissante, Et cadrant à l’Hymen du Roi ; Bref, je vous puis jurer ma foi Que cette Action dramatique, Et le Théâtre magnifique, Des plus beaux et plus éclatants, Plurent fort aux sieurs Assistants, Surtout au Nonce du Saint Père, Qui prit plaisir à ce mystère, De sa présence l’honora, Et, même, dit-on, l’admira.
On jouait un ballet mythologique de circonstance : Réception d’une jeune nymphe à la cour de Terpsychore. […] Terpsychore et le ballet sombrèrent ; mais la jeune nymphe resta, et les applaudissements des spiritualistes la suivirent à Munich et à Stuttgard. […] Ce ballet n’avait guère d’autre avantage que de gâter un des plus beaux sujets d’opéra qui se puisse rêver. […] A cette époque le nom seul de cachucha faisait redresser les perruques et grincer les pochettes des maîtres de ballet. […] A la Scala, il y a deux corps de ballet : un corps de ballet de jeunes filles et un corps de ballet d’enfants.
[Voir Ballet] Rome, pour s’associer en quelque sorte à la gloire de ces deux hommes célèbres, honora leur Danse d’une dénomination nationale146.
Tout ballet laisse un regret : l’âme un instant ravie n’est pas satisfaite : elle retombe ou le spectacle l’a prise, d’où la musique l’a relevée, l’invitant à la suivre, mais ou la danse ne lui a pas permis de se fixer.
Fragment de Lucien Un Compositeur de Ballets doit réunir plusieurs connaissances glorieuses à l’art ; mais qui le rendent très difficile. […] Un Compositeur de Ballets perdrait des sujets trop heureux, s’il ignorait ce qui s’est passé à Némée, les disgrâces d’Hypsipyle, le serpent qui dévora le jeune Archémore, la prison et les amours de Danaé, la naissance de Persée, son combat contre la Gorgone, son mariage avec Andromède, l’orgueil de Cassiopée, les regrets de Céphée et l’apothéose de ces quatre Personnages, qui peut former un dénouement aussi magnifique que théâtral. […] Les changements de sexe qui sont arrivés, comme à Caénée, et à Tirésie ; l’Histoire moderne, ce qu’Antipater et Séleucus entreprirent pour plaire à Stratonice, les mystères des Égyptiens, les vies d’Épaphus et d’Osiris, les supplices des enfers ; enfin tout ce qu’ont imaginé Homère, Hésiode et les autres poètes. » Lucien n’exigeait point trop des Compositeurs de Ballets de son temps ; puisque ce genre, comme on l’a vu, embrassait à Rome toutes les grandes parties de la Tragédie et de la Comédie.
ballet tragique. […] Quelques personnes seront sans doute étonnées, qu’ayant pris la mort d’Agamemnon pour le sujet d’un ballet, je ne me sois pas renfermé dans cette catastrophe ; elles blameront la hardiesse que j’ai eu d’y joindre la vengeance d’Oreste et de terminer ce spectacle par la mort de Clytemnestre et d’Egisthe, par le desespoir et le fureurs d’Oreste. […] J’ai donc rapproché les évenemens dans mon ballet, parce qu’il falloit absolument le faire, et je n’aurai rien à me reprocher, si les tableaux que je présenterai, peuvent affecter l’ame du spectateur, et lui faire successivement éprouver tous les sentimens que je m’efforce de peindre. Après avoir prouvé qu’un ballet pantomime n’est ni ne peut être un drame, j’ose croire que, s’il peut être comparé à quelque genre de poésie, ce n’est qu’au poëme ; mais il a une analogie bien plus parfaite avec la peinture : celle-ci est une pantomine fixe et tranquille ; celui-là est une pantomime vivante ; l’une parle, inspire et touche par une imitation parfaite de la nature, l’autre séduit et intéresse par l’expression vraie de la nature elle-même. […] Ce qui fait tableau en peinture, fait tableau en danse : l’effet de ces deux arts est égal, tous deux ont le même but à remplir, ils doivent parler au cœur par les yeux ; l’un et l’autre sont privés de la parole ; l’expression des têtes, l’action des bras, les positions mâles et hardies, voilà ce qui parle en danse comme en peinture ; tout ce qui est adopté par la danse peut former des tableaux, et tout ce qui fait tableau dans la peinture peut servir de modèle à la danse, de même que tout ce qui est rejetté par le peintre doit l’être par le maître de ballets.
Mais pour la bien faire, il faut que le talon du pied qui croise ne passe point la pointe de celui qui est derriere, ce qui seroit contre les regles ; car le corps ne se trouveroit pas dans son à plomb, outre que votre pied se croisant plus que la pointe, le pied qui marche reviendroit en dedans : c’est ce que l’on peut voir dans cette Figure, elle n’est croisée qu’autant que la regle le permet : dans toutes ces Positions j’ai observé de poser le corps d’à-plomb sur les deux jambes, ce qui fait voir par la distance qui s’observe que l’on peut lever un pied en se posant le corps sur l’autre sans faire de mouvement forcé ; je ne parle pas des fausses positions, parce qu’elles m’ont paru inutiles pour les jeunes personnes qui apprennent, je laisse ce soin aux Maîtres qui conduisent leurs Ecoliers ; & de plus c’est qu’elles ne se trouvent guere que dans les pas en tournant, ou dans les pas de Ballet.
Ainsi le ballet est la forme suprême de la métaphysique.
Après, BACCHUS, le Dieu des Brindes, Se fit voir Triomphant aux Indes, Dans un Ballet fort enjoué, Et qui fut aussi fort loué, Où, pour au Grand MONARQUE plaire, La charmante Sirène HILAIRE, Fit merveille avec d’ESTIVAL.
Robinet, lettre du 21 janvier 1668 Dans le PALAIS des TUILERIES, Lieu des fines Galanteries, Le lendemain, le CARNAVAL, Représenté par d’ESTIVAL Avec une nombreuse Suite De Musiciens, tous d’Elite, À ravir, divertit la Cour, Par un gai Ballet, à son tour.
Le Marquis de Gesvres aussi Dansa mieux qu’on ne voit ici, Et de Pianais, Comte ilustre, Augmenta la grâce et le lustre De ce Ballet, fait par Beauchamp, Un des Maîtres des plus savants.
Il est indéniable qu’à l’Opéra tout le monde se donnait beaucoup de mal pour le ballet nouveau. […] Après un entr’acte le vrai ballet commence. […] Permettez-moi de ne plus vous parler du ballet nouveau. Fanny Elssler, c’est tout le ballet nouveau, elle-même et toute seule. […] Ce ballet lui donnait un rôle trop court pour qu’elle pût y développer toute sa maîtrise.
Robinet, lettre du 24 janvier 1671 Le dix-sept de ce mois, tout juste, Ce Ballet pompeux, grand, auguste, Et bien digne, veramentè, De divertir la Majesté Du premier Monarque du Monde, Tant sur la Terre, que sur l’Onde, Fut, pour le premier coup, dansé, En ce vaste Salon, dressé, Dans le Palais des Tuileries, Pour les Royales Momeries, Avec tant de grands Ornements, Si merveilleux, & si charmants, Tant de Colonnes, de Pilastres, Vallans plusieurs mille Piastres, Tant de Niches, tant de Balcons, Et, depuis son brillant Plat-fons, Jusques, en bas, tant de Peintures, D’Enrichissemens, & Dorures, Que l’on croid, sur la foi des yeux, Etre en quelque Canton des Cieux. […] Mais, il faut, qu’ici, je vous dise Que Lundi, je vis ce Ballet, Grace à Monsieur Carnavalet, Qui joint, par un rare avantage, La courtoisie au vrai courage, Et qui m’ayant, de très-bon cœur, Fait, bien des fois, même faveur, En toute rencontre semblable, Me fit, par un trait amiable, Entrer ici, certe, à gogo, Et, c’est-à-dire, tout de go, Et de maniére aussi facile, Que j’entre dans mon Domicile.
Loret, lettre du 14 février 1665 Une Mascarade galante, Ou, du moins, comique et parlante, Dont le sujet vraiment follet, Ne plaît guère moins qu’un Ballet, Étant des mieux imaginée Par une Âme rare et bien née, Cependant que j’écris ceci, Dans le Palais Royal, aussi, Lieu de respect et de plaisance, Pour la dernière fois se danse.
Mais que dire de leurs Ballets, Si bien concertés, si follets, Et de leurs Danseurs admirables Dont plusieurs sont incomparables ?
Duponchel lui parla d’un ballet nouveau dont il lui destinait le rôle principal. […] Il y avait longtemps qu’on parlait de ce nouveau ballet. […] Le 7 octobre ce ballet fut donné avec Don Juan. […] L’Opéra de Paris donna le ballet le 28 janvier. […] L’attention publique était détournée à ce moment-là du ballet par d’autres événements artistiques.
Ce fut dans ce spectacle magnifique que l’on vit paraître pour la première fois le beau sèxe dans les ballets. […] Ce Prince Agé de treize ans avoit commencé à déployer ses graces et ses talens pour la danse en 1651. dans le ballet de Cassendre de la composition du Cardinal Mazarin. Cet exercice fut un de ceux dans le quel il excella ; il s’y livra par goût, et dansa pour la dernière fois dans le ballet de Flore le 13. […] Ce Prince ayant calculé le prix de ses momens s’apperçut sans doute que ceux qu’il sacrifioit à la danse et aux répétitions des ballets appartenoient à son peuple. […] Un auteur de ce temps assure, qu’à l’imitation de la cour, on vit pour la première fois des premières danseuses et des figurantes dans les ballets de l’opera.
La Pièce était entrecoupée De mainte joviale Entrée De Ballet, d’un habile Auteur52 Qui représente et qui compose Egalement bien Vers et Prose.
Robinet, lettre du 12 octobre 1669 […] Or, du mois courant le sixième, Pour empêcher qu’on ne s’y chême, Elle eut un Régale125 nouveau, Également galant et beau, Et même aussi fort magnifique, De Comédie et de Musique, Avec Entractes de Ballet, D’un genre gaillard et follet, Le tout venant, non de Copiste, Mais, vraiment, du Seigneur BAPTISTE Et du Sieur MOLIÈRE, Intendants, Malgré tous autres Prétendants, Des Spectacles de notre SIRE, Et, disant cela, c’est tout dire.
. — Disgrâce frappante du ballet italien. — L’antiquité ressuscitée. — Tanagra. — Éducation des jeunes danseuses. — La forêt, la gymnastique, l’hydrothérapie, la musique. — Pieds nus et jambes nues. — L’Impératrice et les petites danseuses. — Il ne faut pas que la danse meure. L’éternel ballet italien, insipide et disgracieux, continue à ennuyer les Allemands, comme il ennuie toute l’Europe, car l’Amérique, l’Inde, les pays musulmans et ceux d’Extrême-Orient ont, heureusement, d’autres danses ! Les Américains ont même inventé une danse libre et vivante, qui détrônera un jour ou l’autre le morne ballet, à moins que l’Allemagne ne prenne les devants… Car, à part sa propreté et ses nouvelles maisons, il est une chose que j’envie à Berlin pour Paris : c’est l’École de danse du Grünewald.
Les Maîtres de Ballets chargés, Monsieur, de la composition des Ballets de l’Opéra, auroient besoin, à mon gré, du génie le plus vaste & le plus poétique. […] Tant que les Ballets de l’Opéra ne seront pas unis étroitement au Drame, & qu’ils ne concourront pas à son exposition, à son nœud & à son dénouement, ils seront froids & désagréables. Chaque Ballet devroit, à mon sens offrir une Scene qui enchaînât & qui liât intimement le premier Acte avec le second, le second avec le troisieme, &c. […] Maîtres de Musique & de Ballets, Chanteurs & Danseurs, Chœurs, Peintres, Décorateurs, Dessinateurs d’habits, Machinistes, tous également peuvent avoir part à sa gloire. […] La variété & la vérité dans le costume y sont aussi rares que dans la Musique, dans les Ballets & dans la Danse simple.
La matière que j’ai traitée est neuve en notre langue ; quoique nous ayons déjà une Histoire de la Danse 6, et un Traité des Ballets 7. […] « Il y a quatre-vingts ans10 que tous les airs de Ballet étaient un mouvement lent, et leur chant, s’il m’est permis d’user de cette expression, marchait posément même dans la plus grande gaieté. […] Lorsque Lully parut, et quand il commença de composer pour les Ballets de ces airs qu’on appelle des airs de vitesse. Comme les Danseurs qui exécutaient les Ballets composés sur ces airs étaient obligés à se mouvoir avec plus de vitesse et plus d’action que les Danseurs ne l’avaient fait jusqu’alors, bien des personnes dirent qu’on corrompait le bon goût de la Danse, et qu’on allait en faire un Baladinage.
Les formes rigides du ballet doivent disparaître : elles font injure au poème de la danse.
II. [« Origine des ballets »,] pag. […] Voyez Ballet. […] On y représenta le magnifique Ballet de Cassandre. […] Ce petit ballet fut suivi du souper du Roi et de son coucher. […] On transcrit tout ceci, mot-à-mot, du Traité des Ballets, du Père Ménestrier, Jésuite.
… C’étaient Schlosser, Poussin, Maupérin et Mercier, que l’on avait surnommées les Quatre filles Aymon, sans doute parce qu’il devait leur être beaucoup pardonné ; Zina Richard, qui allait s’appeler madame Mérante ; Lilia Monselet, qui avait signé une brochure « à sensation » intitulée : Bluettes anti-mondaines d’une danseuse ; Fanny Génat, qui méditait de quitter le ballet pour le drame, et cette aimable Francine Cellier. qui avait l’air si comme il faut, qui écrivait des lettres si spirituelles aux journaux pour s’excuser d’être expropriée si souvent, et qui se préparait à jouer la comédie au Gymnase, où, le soir de son début, le quatrain suivant courait la salle : Du premier rang au dernier De l’orchestre, on se démène Pour voir l’effet que Cellier De plus près fait de la scène. […] Vous la rappelez-vous dans le maillot de l’Amour, du ballet de Pierre de Médicis ? […] *** … C’était, — et à celle-là je ferai une place à part, — c’était cette mignonne Giuseppina Bozzachi qui débutait, à quinze ans, dans Coppélia, le joli ballet de Delibes : enfant sublime !
Le troisième jour, aux flambeaux, Un grand Ballet, et des plus beaux, Dont était, en propre Personne, Notre digne Porte-Couronne, Avec maint Prince et Grand Seigneur, Et d’autres Gens, qui, par honneur, Comme étant Personnes de marque, Sont dans les Plaisirs du Monarque, Fut admirablement dansé ; Et quand ce plaisir fut passé, On finit toutes ces délices Par des Feux, par des artifices Allumés sur de claires eaux, Si radieux et si nouveaux, Que si les bruits sont véritables On n’en vit jamais de semblables.
Que de fois, Karsavina, au cours de ces grandes soirées des ballets russes, votre souvenir nous avait-il hanté et votre chère image s’était-elle interposée entre notre vision intérieure et les réalités du spectacle !
Un historiographe des coulisses de l’Opéra nous apprend qu’avant 1850, le corps de ballet ne se nourrissait guère que de mouton. […] Dans le couloir étranglé sur lequel elles s’ouvraient, on remarquait une sorte de guérite où, dans les dernières années de la Restauration, le vicomte Sosthènes de la Rochefoucauld, surintendant des théâtres royaux, faisait placer une sentinelle : ce garde du corps… de ballet avait pour consigne d’empêcher que, se trompant, un danseur ne passât du côté des danseuses — et réciproquement. […] Sachez d’abord qu’aux répétitions générales, le corps de ballet, dès que le divertissement est terminé, a le droit d’envahir les fauteuils de l’orchestre. […] Voici, d’ailleurs, son procédé, aussi simple qu’ingénieux : Depuis qu’un pas de deux, dans le dernier ballet, l’a mise en relief, elle va au foyer, de l’un à l’autre des abonnés, coquetant, babillant, sautillant, distribuant entre tous, avec un équilibre admirable, la menue monnaie du sourire, du serrement de main, du baiser furtif.
Traité des Ballets, p. 38.
On ne s’étonnera pas de cette clause si étrange, si l’on songe qu’à cette époque le roi, les plus grands seigneurs et les plus grandes dames de la cour figuraient dans les ballets sur le théâtre de Versailles. […] La muse n’a pas élu domicile dans les coulisses de l’Académie de musique, et ne fait pas encore partie du corps des ballets. […] Marcheurs et marcheuses sont les figurants et les figurantes du ballet : ils ne disent pas pendant dix minutes « Allons, marchons, courons », en continuant de rester en place ; ils ne crient pas à tue-tête et avec accompagnement de cymbales et de trompettes, « Retirons-nous sans bruit » ; ils se contentent de faire les évolutions élémentaires, et ils forment tous les cortéges.
Le 2 septembre 1842 elle vint en spectatrice au Kærnthner-Thor, pour assister à la représentation du ballet le Naufrage de la Méduse. […] Un moment le Saint-Siège avait eu l’idée d’interdire le ballet d’Esmeralda, tiré par Perrot de Notre Dame de Paris de V. […] Elle fit en effet ses adieux définitifs au public le 21 juin 1851, dans le ballet de Faust. […] C’est d’après ses indications que Mlle Schlæger composa le principal rôle du ballet Flick und Flock. Mais ce n’est pas sans amertume qu’elle assistait aux ballets.
Mouret a fait de jolies bourrées ; il a porté ce genre d’airs et de danse dans ses ballets. […] Dupré jouait dans ce ballet le rôle principal : il recevait des mains de Naïs le prix du vainqueur, et de celles du parterre les applaudissements que mérite le plus grand talent en ce genre qu’on ait encore vu en Europe. […] Celle des Fêtes de Polymnie, ballet de M. Rameau, représenté en 1745, fut si goûtée, qu’on n’a guère fait depuis de ballet sans contredanse ; c’est par-là qu’on termine pour l’ordinaire le dernier divertissement, afin de renvoyer le spectateur sur un morceau de gaieté.
Le mouvement du genoüil est different de celui-ci, parce qu’il n’est dans sa perfection qu’autant que la jambe est étenduë & la pointe basse, ce qui se voit dans les demi-coupez, le genoüil se plie & la pointe se leve un peu, mais lorsque vous passez le pied & que vous vous élevez, c’est le cou-de-pied qui perfectionne ce pas ; ainsi le mouvement du genoüil est inseparable du cou-de-pied : celui de la hanche est très-different, son mouvement n’est pas si apparent en ce qu’il est plus caché, néanmoins c’est elle qui conduit & dispose des autres mouvemens, puisque les genoux ni les pieds ne se peuvent tourner si les hanches ne sont tournées d’abord, ce qui est incontestable, puisqu’elle est superieure aux autres jointures ; il se fait des pas où il n’y a que la hanche qui agit comme dans les battemens terre à terre, les entrechats & les cabrioles qui sont des pas de Ballets, ou lorsqu’ils se font en l’air, il n’y a que les hanches qui agitent les jambes, parce que pour les faire dans leur perfection elles doivent être étenduës : ainsi le cou-du-pied ni les genoux ne se meuvent pas ; mais comme je n’ai entrepris que de donner l’instruction de faire les differens pas des danses de ville, c’est ce qui m’engage de ne me pas étendre sur ces pas qui sont d’une plus grande execution.
On les fait encore d’une autre maniere, en ce qu’il faut prendre plus de force pour les sauter ; ce qui se fait en se relevant plus vîte, & étendre fort les jambes, en les battant l’une contre l’autre, en retombant sur le pied contraire à celui qui a plié, pour lors il change de nom & on l’appelle demie cabrioles ; mais comme c’est un pas de Ballet, & que je n’entreprends dans ce Traité que de donner la maniere de faire les pas qui sont en usage dans les danses de Ville, c’est ce qui m’engage de ne pas embarasser l’Ecolier des pas que l’on aprend les derniers, comme étant ce qui donne la perfection aux danseurs qui sont nez avec toute la belle disposition, & même à ceux qui en font leur principale occupation.
On fait encore d’autres battemens qui se font differemment des autres ; ce n’est que des hanches que ces battemens se forment, comme dans les Entre-chats, Cabrioles & autres pas qui sont reservez pour le Ballet ; ce qui m’engageroit dans une trop longue description : c’est pourquoi je finis cette premiere Partie pour passer à la deuxiéme, qui enseigne la maniere de conduire ses bras à chaque differens pas.
Si j’affronte un ballet d’opéra avec ce sang-froid que nous donne une longue expérience, j’avoue approcher les jeux frivoles du music-hall avec une déférence qui va jusqu’à la timidité. […] Ainsi cette scène de la Conquérante que j’ai vue aux Folies-Bergère — car ce sont deux visites successives à ce séjour champêtre qui m’ont fait m’écarter du droit chemin qui mène à l’Opéra — n’est autre chose que la Cléopâtre des ballets russes de 1909, Cléopâtre déchue, s’entourant d’un luxe plutôt compromettant.
[Voir Ballet, Entracte] Telle fut la Tragédie des Grecs. […] [Voir Ballet] Les Opéras modernes, dont les détails sont si ornés de fleurs, sont peut-être encore plus dissemblables des Tragédies Grecques. […] Il vit dans Arioste et le Tasse les effets agréables, les grands mouvements, les changements imprévus, que pouvait produire la Magie ; et les grands Ballets qui étaient depuis si longtemps le spectacle à la mode, lui fournissaient trop de preuves journalières du charme des belles machines, pour qu’il négligeât les avantages que la Mécanique pouvait procurer à son établissement.
« Cette dernière, rapporte Castil-Blaze, avait été enlevée par Chéron aux matrones du Palais-Royal. » En 1807, le 27 février, dans une représentation du ballet d’Ulysse, mademoiselle Aubry, qui, sous les traits de Pallas, descendait tranquillement du ciel dans une gloire, fut heurtée en chemin par un nuage qui remontait dans les frises. […] Enfant de la balle et du ballet, elle avait dessiné ses premières pirouettes sous la pochette de M. […] Louise, — la brune, — est restée, pendant des années, la plus forte femme et la meilleure mime du corps de ballet. […] Au dessert, l’un des convives mâles avait adressé ce madrigal à mademoiselle Livry : Belle Emma, si l’Amour voulait Voir danser un quadrille aux Grâces immortelles, Elles ne sont que trois, le nombre est incomplet : Le dieu vous choisirait pour former le ballet Et pour figurer avec elles. […] Emma Livry fit mieux : elle dansa tout exprès pour le romancier le pas du ballet de la Sylphide qu’il voulait décrire.
L’inspiration de ce ballet comique est si foncièrement heureuse, l’exécution si homogène et si désinvolte, le tout est si bien venu que je me suis abandonné sans réserves à la douceur de vivre cette heure d’oubli exquis.
Je vous ferais voir Terpsichore elle-même dictant à l’un de ses plus chers favoris (à Gardel) ces ballets si justement vantés, où les fictions les plus brillantes de la mythologie ont reçu plus d’éclat encore de cet art enchanteur, qu’elles ne lui en ont prêté.
[14] Appliquez-vous à ne pas confondre le genre ; il n’y a rien de plus mauvais goût qu’un danseur d’une taille majestueuse et propre au genre sérieux, qui vient danser, dans un ballet comique, un pas villageois : comme il n’est aussi rien de plus ridicule qu’un danseur d’une très petite taille, d’une structure ramassée, qui a la prétention de s’affubler d’un habit héroïque, et qui cherche à se dessiner dans un adagio . […] La musique d’un pas ou d’un ballet doit avoir encore plus de cadence et d’accent que la musique vocale, parce qu’elle est chargée de signifier plus de choses ; que c’est à elle seule d’inspirer au danseur, au mime, la chaleur et l’expression que le chanteur peut tirer des paroles, et qu’il faut de plus qu’elle supplée dans le langage de l’âme et des expressions tout ce que la danse ne peut dire aux yeux du spectateur (J. […] Dorat a fait avec justice l’éloge de la danse, de la pantomime et du ballet, où : « Là pour nous enchanter tout est mis en usage, « Tout prend un corps, une âme, un esprit, un visage. » Le poète a rendu hommage à l’art choréographique des Noverre, des Dauberval et des Gardel, dont l’origine, ainsi que celle des Opéras et des spectacles, se doit à Bergonce de Botta, gentilhomme de Lombardie, qui signala son goût par une fête éclatante qu’il prépara dans Tortone pour Galeas, duc de Milan, et pour Isabelle d’Aragon, sa nouvelle épouse. […] Ballet, Encyclopédie ).
L’héroïne de ce petit drame entre ciel et terre n’est autre que Rita Sangalli, la diva divinissima de la direction Vaucorbeil, et la créatrice chez nous, de Namouna et de Yedda, deux ballets auxquels leur musique a fait plus de mal que de bien. […] Rita Sangalli s’était engagée par traité, avec la direction du théâtre de San-Francisco, à donner, dans cette ville, le 5 janvier 1869, à huit heures du soir, une représentation des Chasseurs noirs, ballet anglais à grand spectacle. […] En route, pour utiliser le temps, toutes les danseuses, assises en rond autour de Sangalli, dans son spacieux vagon américain, répétaient les Chasseurs noirs — avec leurs doigts : l’index et le médium figurant les jambes ; les violoneux, aux quatre coins du vagon, ràclant les motifs, — et les figures successives du ballet passaient dans les doigts alertes de nos ballerines et sous le bâton imperturbable de Sangalli, qui est, on le sait, une tempiste hors ligne. […] A Milan, j’ai étudié avec Penco, et j’ai débuté là-bas dans un ballet intitulé : Le Songe du Vizir.
Lully fut dès lors regardé comme un Compositeur divin, les Chanteurs comme des modèles, les Ballets comme les chefs-d’œuvre de la danse, les Machines comme le dernier effort de la mécanique, les Décorations comme des prodiges de peinture.
Ballet tragi-héroïque, en quatre actes. […] Sujet du ballet.
Ballet héroï-pantomime. […] Orphée et Euridice au comble du bonheur, expriment leur reconnaissance et leur félicité ; et ce ballet se termine par une bacchanale et un grouppe général qui peint tout à la fois les charmes de l’Amour et les plaisirs de Bacchus.
Ceci nous paraît plausible en Allemagne, qui est essentiellement le pays sans ballet comme l’Angleterre, et est, selon l’un des plus brillants chroniqueurs viennois, le « pays sans musique ».
Cette petite Comédie Du crû de son rare Génie (Et je dis tout, disant cela) Était aussi, par-ci, par-là, De beaux Pas de Ballet mêlée, Qui plûrent fort à l’Assemblée, Ainsi que de divins Concerts Et des plus mélodieux Airs, Le tout du Sieur LULLY-BAPTISTE, Dont Maint est le Singe et Copiste.
Ballet tragique. […] C’est par ce tableau varié d’expressions et de sentimens, que l’on termine la troisième acte de ce ballet. […] C’est par ce grouppe général, et au bruit éclatant d’une musique guerrière que se termine ce ballet.
Ballet en six tableaux, par M. […] C’est ici que s’ouvrent les portes du monde enchanté habité par les Ondines, le royaume de la reine Hydrola, — nom que nous aurions volontiers échangé pour un autre, — mais qui n’a rien d’extraordinaire et de blessant pour les oreilles britanniques, et qui d’ailleurs, dans un ballet mimique où l’orchestre seul a la parole, offre infiniment peu d’inconvénients. […] Quoi qu’il en soit, il a plu à l’auteur du ballet que ce fût un rêve, et le rêve est charmant. […] Dramatisée à Londres et à Berlin, Ondine attira la foule et se fit applaudir dans ces deux villes toutes septentrionales ; Paris, Milan et Madrid n’ont pas encore accepté de ballet ou d’opéra emprunté au poème en prose de Lamotte-Fouqué.
[Voir Ballet] Il fallut qu’une exposition claire et précise offrît l’idée de l’action qu’elle devait peindre ; qu’un nœud ingénieux en suspendît la marche, sans l’arrêter ; qu’elle arrivât ainsi graduellement à un développement agréable, par un dénouement bien amené, quoiqu’imprévu.
Un maître de ballet inventif aurait su utiliser jusqu’à ces défauts, la diriger vers le burlesque et la fantaisie.
Après le passage de la mer Rouge, Moïse et sa sœur rassemblèrent deux grands chœurs de musique, l’un composé d’hommes, l’autre de femmes, qui chantèrent et dansèrent un ballet solennel d’actions de grâces. […] Ménestrier Jésuite, qui écrivait son Traité des ballets en 1682, dit dans la préface de cet ouvrage, qu’il avait vu encore les chanoines de quelques églises qui le jour de Pâques prenaient par la main les enfants de chœur, et dansaient dans le chœur en chantant des hymnes de réjouissance. […] (B) Grue, la Danse de la Grue, (la danse de la) c’est un ballet des anciens, par lequel ils représentaient les divers détours du labyrinthe de Crète. […] Elle fut mise à la place des ballets qui représentaient le mouvement des astres, etc. […] Voyez Ballet.
Ballet tragique. […] Le départ précipité de Médée interrompt la fête ; et termine la première partie de ce ballet.
. — Comment on démontre la pantomime d’un ballet. — Conversations particulières. […] Car c’est le nouveau ballet qu’il s’agit de mettre au point… Et tout le personnel chorégraphique de la maison est là, — à qui le gros bâton est si souvent forcé d’imposer son quos ego !
Les Grecs se servaient des chars pour introduire leurs divinités sur le théâtre ; ils étaient d’un usage très fréquent dans les grands ballets et dans les carrousels. […] Machine [Article de Mallet], Décoration, Ballet. […] (B) Débordement Débordement, grande et belle machine de la seconde entrée du ballet des Fêtes de l’Hymen et de l’Amour, dont on trouvera la figure et la description dans un des volumes de planches gravées.
[Voir Ballet] 49.
Aussi ces brefs instants nous causent une jouissance plus intense, comportent un enseignement plus serré et plus efficace que tels actes d’un ballet encombré de dialogues mimiques et du fatras des accessoires.
Que les maîtres de ballets se persuadent que j’entends par gestes les mouvemens expressifs des bras, soutenus par les caractères frappans et variés de la physionomie. […] C’est là où l’art et l’imagination du maître de ballets doivent agir. Toutes mes vues, toutes mes idées ne tendent uniquement qu’au bien, et à l’avancement des jeunes danseurs, et des maîtres de ballets : qu’ils pésent mes idées, qu’ils se fassent un genre neuf ; ils verront alors que tout ce que j’avance peut se mettre en pratique et réunir tous les suffrages.
Ici, c’est, un grand ballet d’une longueur mortelle, le sujet en est beau et intéressant ; il prête à l’action pantomime, et est propre à faire naître une foule de tableaux d’autant plus séduisans, qu’ils sont variés à l’infini ; mais ce sujet fait pour séduire et pour émouvoir se trouve éclipsé par un corps de danses insignifiantes qui en coupe le fil, en rompt la trame, et n’offre plus à l’imagination que les lambeaux épars de la pièce. […] Les inutilités retranchées, ce ballet marcheroit rapidement et féroit naitre des émolions douces et enchanteresses. […] Ne pourrai-je pas appliquer à la composition méthodique de plusieurs ouvrages, et nommément à celle des ballets, ce que Boileau dit au sujet de l’Ode ?
Ainsi, même le charmant ballet de Fokine, élégant et narquois, amoindrit le Carnaval de Schumann, masque de dentelles devant une face tourmentée de rêveur inassouvi et tragique.
On la réduisit dans les grands Ballets à la peinture momentanée de quelques caractères ; dans les Mascarades elle ne pouvait exprimer par des pas que le générique du personnage dont elle prenait les habits. […] Tout ce que la Magie a de redoutable ou de séduisant : les tableaux de Danse de la plus grande force, ou de la plus aimable volupté : des embrasements, des orages, des tremblements de terre : des Ballets légers, des Fêtes brillantes, des enchantements délicieux ; voilà ce que Quinault demandait dans cet Acte : c’est le plan qu’il avait tracé, que Lully aurait dû remplir et terminer en homme de génie, par un entracte dans lequel la magie eut fait un dernier effort terrible.
Ballet tragique. […] Le calme et la joye succèdent bientôt aux larmes et à la douleur ; et ce ballet se termine par l’Apothéose d’Hercule et par l’union d’Hilias et d’Jolé.
Enfin, Madame, le Sr. de Vismes étayé dans son entreprise par des ballets ingénieux soutenu puissamment par le génie vaste de Gluck et par la mélodie enchanteresse de Piccini, secondé par d’excellens chanteurs et par un orchestre admirable, laissa à payer au Corps Municipal et au Roi 807376 liv.
La méthode des anciens maîtres fut tournée en ridicule, et l’on alla jusqu’à introduire l’usage des ballets dans les maisons d’éducation.
Il ne s’agit pas ici d’une entrée de ballet de Campra et Pécourt ; car pour elle nous disposons, en plus des estampes de l’époque, de tracés chorégraphiques dont nous avons la clef, du texte musical, des comptes rendus du Mercure.
Le Sacre du Printemps fut naguère la « bataille d’Hernani » des Ballets Russes.
On écoute avec attention les airs de Bravoure, les Duo, les Cantabiles, les Cavatines et les Récitatifs à grand orchestre ; tous ces morceaux ressuscitent l’attention, réveillent l’oreille et l’œil assoupis ; ils sont applaudis avec enthousiasme ; les sonnets imprimés sur du satin, pleuvent de toutes les parties de la salle ; ce sont des brevets d’honneur que l’amour de la musique distribue tantôt aux compositeurs, tantôt aux acteurs, et aux maîtres des ballets.
La musique en étoit fraîche, savante et agréable ; et cet ouvrage étoit soutenu par des décorations charmantes, des ballets délicieux, et un costume aussi agréable qu’heureusement contrasté.
Robinet, lettre du 1er août 1671 Je ne puis, après ce Chapitre, Mieux continuer mon Epître, Que par l’Article de Psiché : Car quoi que je l’aie touché, Autre part, d’une ample manière, Sur ce Sujet, prenant carrière, Lors qu’en la Salle des Ballets, Il parut, avec tant d’Attraits, Aux yeux de nôtre grand Auguste, Il est, néanmoins, encore, juste, Que je reprenne le Souci D’en parler, derechef, ici ; Exprimant le Plaisir extrême Que j’ai ressenti dans moi-même, Revoyant, au Palais Royal Ce beau Spectacle sans égal, Car, laissant là, les flatteries, Illec, ainsi qu’aux Tuileries, Il a les mêmes Ornements, Même éclat, mêmes agréments.
XI Le corps de ballet actuel. […] Annette Mérante La nièce du prince Charmant de tous les ballets de l’Opéra. […] C’est le corps de ballet de l’Opéra parisien qui est une enceinte continue ! […] Mayer, administrateur général ; Mérante, maître de ballet ; Vasquez et Soria, danseurs soli, — et, enfin, de quelques personnalités féminines de la maison.
Ballet tragique. […] On sent que l’amour joue dans ce pas le principal personnage, un ballet général et une marche pompeuse terminent cette seconde partie.
Un Danseur, un Maître des Ballets qui ont des idées, savent toujours faire naître les occasions de les bien placer : aussi est-ce moins à eux qu’aux jeunes Poètes qui voudront tenter à l’avenir la carrière du Théâtre Lyrique, que j’ose adresser le peu de mots que je vais écrire.
Ballet en deux actes par M. […] Avec Trilby, le conte charmant de Nodier, un autre artiste, un malheureux artiste, mort d’une façon si tragique, Nourrit lui-même, a composé le ballet de la Sylphide pour le théâtre de l’Opéra, et du ballet de Nourrit, mademoiselle Taglioni a fait son chef-d’œuvre, le chef-d’œuvre de la légèreté et de la grâce !
Les miroirs parallèles, les coureurs qui se passent un flambeau, et jusqu’à Nietzsche avec son aigle, son serpent, son danseur de corde, c’est tout un matériel, toute une figuration d’idées dont on pourrait faire un fort beau ballet métaphysique où se composeraient sur la scène tant de symboles fameux. […] Vous soupçonnez que tout ceci obéit à certaines lois, que tout ce ballet est réglé, déterminé… Observons, en passant, que si vous n’entendez rien et si vous ignorez le morceau qui se joue, vous ne pouvez du tout prévoir à quel point de ce morceau en est l’exécution. […] Supposez qu’il soit assez entraîné, sûr de ses moyens, pour n’être plus, au moment de l’observation que vous faites de lui, qu’un exécutant et, par conséquent, pour que ces opérations successives tendent à s’effectuer en des temps commensurables, c’est-à-dire avec un rythme ; vous pouvez alors concevoir la réalisation d’une œuvre d’art, une œuvre de peinture et de sculpture, comme une œuvre d’art elle-même, dont l’objet matériel qui se façonne sous les doigts de l’artiste n’est plus que le prétexte, l’accessoire de scène, le sujet du ballet.
Si l’on en excépte Borée dans le ballet ingénieux des Fleurs, je ne connois à l’opéra que des Vents aussi fatigants qu’incommodes. […] Mais dans l’état où sont les choses une bonne peinture m’affecte plus qu’un ballet. […] Si nos maitres de ballets étoient des auteurs ingénieux, si nos danseurs étoient excéllents comédiens, où seroit la difficulté de diviser la danse par emploi, et de suivre l’usage que la comédie s’est imposé ? les ballets étant des poèmes, ils exigeroient ainsi que les ouvrages dramatiques, un certain nombre de personnages pour les représenter : dèslors l’on ne diroit plus, tel danseur excelle dans la chaconne, tel autre brille dans la loure ; telle danseuse est admirable dans les tambourins ; celle-ci est unique pour les passe-pieds, et celle-là est supérieure dans les musettes : mais on pourroit dire alors, (et cet éloge seroit plus flatteur), tel danseur est inimitable dans les rôles tendres et voluptueux ; tel autre est excellent dans les rôles de tyrans, et dans tous ceux qui exigent une action forte ; telle danseuse séduit dans les rôles d’Amoureuses ; telle autre est incomparable dans les rôles de fureur ; celle-ci enfin rend les scènes de dépit avec une vérité singulière. […] Que l’on continue à danser comme on danse ; que les ballets ne soient en usage à l’opéra que pour donner le tems aux acteurs essoufflés de reprendre leur respiration ; qu’ils n’intéressent pas davantage que les entr’actes monotones de la comédie, et l’on pourra sans danger conserver l’usage de ces visages mornes aux quels on ne peut préférer une physionomie morte et inanimée.
Préface du Traité des Ballets.
À parte gli accenti, molti nomi sono scritti correttamente (Assemblé, Balancé, Chassé, Coupé, Courante, Fleuret, talvolta scritto Fleuré, Rigaudon, Sissonne, Tombé), mentre gli altri cercano di restituire la pronuncia francese con un ortografia dubbia (come per esempio il pas de “Marcel”, maître de ballet francese, che Magri trascrive “Marseilles”, o l’emboité, che Magri trascrive come “Ambuetté”).
Plus tard vinrent les premiers sujets de l’opéra et du ballet, que nous applaudîmes, en essayant de distinguer parmi eux le véritable objet de notre ovation. […] Mlle Fiori prit alors le bras d’un vieux directeur de ballets et me remercia, en me disant que j’étais dispensé de la triste fonction pour laquelle je m’étais si généreusement offert. […] Je ne sais si vous avez vu ce ballet, où la Taglioni, soulevée par des fils invisibles, semblait planer dans l’espace, et à plusieurs reprises, s’envolait littéralement et comme malgré elle, quand l’amoureux voulait la saisir.
Le lieu de la scène étoit mal choisi : l’opéra, théâtre de la fiction, du merveilleux et des plus douces illusions ; où la danse et les ballets offrent les peintures les plus voluptueuses ; dont, les costumes légers jusqu’à l’indécence, portent à l’imagination des secousses dangereuses ; ce théâtre embelli par les machines et les décorations, étoit-il propre à recevoir un ouvrage aussi sérieux que la création du monde.
Le docteur Pangloss a dit d’après Pope, plus grand docteur que lui, que tout étoit bien, que tout alloit bien et que nous vivions dans le meilleur des mondes possibles ; je doute qu’ils eûssent l’un et l’autre avancé cette opinion s’ils avoient été maîtres des ballets de l’opéra.