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199. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre V. Établissement de l’Opéra Français »

Le Chant ajoutait et devait ajouter de la force, un charme nouveau, un pathétique plus touchant à un style simple et noble, à un plan sans embarras, à des situations presque toujours heureusement amenées, jamais forcées, et toutes assez théâtrales, pour que l’œil, à l’aspect des tableaux qui en résultaient, fut un moyen aussi sûr que l’oreille, de faire passer l’émotion dans l’âme des Spectateurs. […] La danse la plus composée, les miracles de la peinture, les prodiges de la mécanique, l’harmonie, la perspective, l’optique, tout ce qui, en un mot, pouvait concourir à rendre sensibles aux yeux et l’oreille les prestiges des Arts, et les charmes de la nature entrait raisonnablement dans un pareil plan, et en devenait un accessoire nécessaire.

200. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XIII. » pp. 122-133

La fréquentation des artistes et l’examen de leurs chefs-d’oeuvre sont des sources d’instruction que le maître de ballets ne doit point négliger ; elles épureront son goût, elles agrandiront ses compositions et déveloperont ses idées ; c’est en examinant avec l’oeil de l’entendement les productions du génie, qu’il appercevra cette chaine imperceptible qui lie tous les arts, et qu’il apprendra que leurs créations doivent emprunter les traits de la belle nature ; ce n’est qu’en l’imitant que leurs productions sont tout à la fois sages et intéressantes. […] Mais pour que le maitre de ballets arrive à ce but, il est absolument necessaire qu’il exerce son âme à sentir vivement, sa physionomie à recevoir les sensations diverses qu elle lui communique, les gestes qui doivent les rendre avec vérité ; si son coeur est froid, si son âme est glacée, si son visage est invariable et ne se prête point au-jeu des passions, si ses yeux sont fixes et immobiles, si son corps est roide et guindé, et que les articulations propres à le faire mouvoir ne jouent pas avec facilité, si enfin la tête ne se meut pas avec grâce et que les éffacemens du corps ne contrastent pas avec ses diverses positions ; comment un tel maître de ballets pourra-t-il servir de modèle à ses danseurs ?

201. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Enée et Didon. Ballet tragique. » pp. 135-147

Vers le milieu de cette fête, Didon, Enée, Jarbe et Ascagne s’y réunissent ; ce pas de quatre bien plus rempli d’intérêt et d’action que de danse, éclaire les soupçons qu’Jarbe a conçus, et, quelques précautions que puissent prendre Didon et Enée pour se contraindre, les éteincelles de leur passion n’échappent point à l’œil pénétrant du Prince Maure. […] Enée et Didon s’enfoncent dans la grotte, et regardent cet azile échappé à tons les yeux, comme une retraite assurée contre le déchaînement des élémens.

202. (1841) Physiologie de la lorette pp. -127

O Lorettes, Charles Nodier vous adoptera au nombre de ses trilbis, il vous associera aux jeux de ses lutins, et le soir, il éclairera le forestier sous les noires voûtes des bois avec les flammes de vos yeux brillants comme la luciole. […] Quelquefois la Lorette en appelle à l’évasion quand l’œil rembruni de l’hôtelier prédit une prochaine tempête. […] Craignant qu’on puisse attribuer un triomphe à une influence de fortune, cet Arthur laisse jeûner l’objet aimé le plus long-temps possible, il voit d’un œil sec les huissiers faire la saisie de ses cartons à chapeaux, et l’hiver il promène sa lionne sans fourrure ni bournous. […] J’ai eu sous les yeux un autographe d’une jeune comique de l’Ambigu qui s’excusait d’une absence à un déjeuner, en ces termes : Mon chair, je croyai que 7 es (c’était) pour de main. […] Bien plus, la loge de la Lorette sembla aux ombrageux insulaires un lazaret de pestiférés, on s’en isola, parce qu’il circula un soupçon sur l’étrangère : les faiseurs de cancans de Londres se dirent que la dame avait une mission de basse diplomatie et qu’on l’avait envoyée à Londres non pas pour ses beaux mais pour ses bons yeux.

203. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre X » pp. 138-147

Il a ses entrées dans les coulisses, mais il n’en profite que pour faire les doux yeux à Mlle T*** X Du reste, les entrées de faveur sont très-restreintes.

204. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre troisième — Chapitre V. Mimes, Pantomimes, Danse Italique »

Ils devaient peindre sans cesse aux yeux des Spectateurs.

205. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre II. Détails sur Pylade et Bathylle »

Comme il ne sortait d’une composition, que pour se plonger dans un nouvel enthousiasme ; lorsque ses yeux s’ouvraient sur les objets dont il était entouré, ils lui semblaient si petits, qu’il les apercevait à peine.

206. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre XI. Des Actions Épisodiques en Danse »

Dans la Scène troisième, dès qu’Alcibiade paraît sur le théâtre, Amintas lui dit : Dans vos yeux satisfaits on lit votre victoire : Vous avez de nos Jeux remporté tout l’honneur.

207. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre VII. Témoignage d’un célèbre Jurisconsulte contre les Danses. » pp. 94-98

Si, après toutes ces autorités des saintes Ecritures, des saints docteurs, tous ces règlemens des conciles, et toutes ces décisions des théologiens les plus éclairés, et les plus pieux qui viennent d’être rapportés, on ose encore prendre la défense des danses, et que l’on s’obstine à les croire permises, ne montre-t-on pas par là évidemment qu’on ferme volontairement les yeux pour ne pas voir clair en plein jour ; qu’on ne tient aucun compte de tout ce qu’il y a eu et de ce qu’il peut y avoir encore dans l’Eglise de gens les plus éclairés et les plus pieux, et qu’on manque de respect pour l’Eglise même que, dans les conciles, a parlé si clairement et si fortement contre les danses ?

208. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « Introduction »

Si l’on considère ses effets, tant sur le moral que sur le physique, on sera forcé de convenir que, par ses différents caractères, elle exprime les passions avec énergie ; qu’il n’est pas de situation de l’âme qu’elle ne puisse peindre avec vérité, et que l’homme en tire des secours innombrables, dont l’importance n’est bien appréciée que par l’œil observateur du philosophe ; peut-être ne serait-il pas indigne de son attention d’examiner si elle ne pourrait pas devenir un moyen de guérison pour ces maladies de l’âme, à la cure desquelles sont impuissants tous les secours de l’art d’Hippocrate.

209. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur les fêtes nationales] — Lettre v. sur le mème sujet. » pp. 137-140

Cependant il a déployé dans ces fêtes, du goût, de l’intelligence, de la variété ; et en amusant agréablement les yeux, elles eurent le mérite trop rare de parler à l’esprit.

210. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1662 — 7 février : Ercole Amante — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 11 février 1662 »

Mais, pour le Sexe précieux, Le cher paradis de nos yeux, Comme leur nombre est beaucoup moindre, Je veux, ici, toutes les joindre, Chaque Nom étant exprimé Selon l’ordre de l’Imprimé ; Le tout avec des Vers faciles, Et non pas des pointes subtiles : Car quand on fait des in promptus, Rarement les Vers sont pointus.

211. (1921) Théophile Gautier et le ballet romantique pp. 149-162

La danse, après tout, n’a d’autre but que de montrer de belles formes dans des poses gracieuses et de développer des lignes agréables à l’œil ; c’est un rythme muet, une musique que l’on regarde. […] « Quand Fanny danse », renchérit-il, « on pense à mille choses joyeuses… … Taglioni vous faisait penser aux vallées pleines d’ombre et de fraîcheur, où une blanche vision sort tout à coup de l’écorce d’un chêne aux yeux d’un jeune pasteur surpris et rougissant ; elle ressemblait à s’y méprendre à ces fées d’Écosse, dont parle Walter Scott, qui vont errer au clair de lune, près de la fontaine mystérieuse, avec un collier de perles de rosée et un fil d’or pour ceinture… » Combien diffère de cet art immatériel, de cette idéale séraphicité de la Sylphide, « ce démon dont n’avait pas rêvé Charles Nodier », la vivacité espagnole de Fanny tempérée par sa naïveté allemande. […] Qui s’étonnerait, étant donné l’envoûtement produit sur le bon Théo par la bouche enfantine, les yeux de violettes, l’harmonie sans effort de la danse, de voir l’image de Carlotta fleurir tant de pages de l’œuvre formidable et parfaite du poète.

212. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur l’interprétation du chanteur »

Les étrangers cependant arrivent de sang-froid, nous leur parlons de notre opéra, et ils y courent ; mais ils ouvrent en vain les yeux et les oreilles, ils n’y volent et n’y entendent rien de ce que nous croyons y voir et y entendre : ils se parlent, nous examinent, nous jugent, et prennent pour défaut d’esprit et pour prévention, quelquefois même pour orgueil, ce qui n’est réellement l’effet que de l’habitude, de l’indifférence pour le progrès de l’art, ou peut-être d’un fond de bonté naturelle pour les personnes qui se dévouent à nos plaisirs. […] Mes yeux tombent sur le personnage dont l’apparition, par sa majesté et par ses grâces, doit remplir la première idée qui m’a séduit ; je ne vois qu’une figure rude qui marche d’un pas apprêté, qui remue au hasard deux grands bras qu’un mouvement monotone de pendule agite ; mon attention cesse ; le froid me gagne ; le charme a disparu, et je ne vois plus qu’une charge ridicule d’un dieu ou d’une déesse, à la place de la figure imposante qu’un si beau prélude m’avait promis. […] On a déjà dit, en parlant de la danse, que les traits du visage formaient les gestes les plus expressifs : ils sont en effet dans l’acteur, lorsqu’ils sont vrais, l’ouvrage sublime de l’art, parce qu’ils paraissent l’image vivante de la nature : mais l’art seul et sans elle, ne peut rien sur cette partie de la figure humaine ; il n’a que l’avantage d’un masque dont l’œil découvre bientôt l’imposture. […] On en a vu faire murmurer les ruisseaux dans l’orchestre et dans le parterre ; les y suivre des yeux et de la main ; aller chercher les zéphyrs et les échos dans les balcons et dans les loges où ils ne pouvaient être ; et laisser tranquillement pendant toute la lente durée de ces beaux chants, les berceaux et l’onde pure qu’offraient les côtés et le fonds du théâtre, sans leur donner le moindre signe de vie.

213. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Discours préliminaire. » pp. -

Cette lumière étant toute spirituelle, ne peut être vue que par l’œil du cœur : Hæc lux oculum cordis inquirit.  » Mais afin que cet œil intérieur puisse la voir, il faut qu’il soit pur. […] Quiconque n’auroit point d’yeux ni d’oreilles, quiconque pourroit assister à des danses sans y entendre rien, et sans y rien voir des sottises qui s’y passent, et qui au contraire auroit assez de force d’esprit pour n’y être occupé que de Dieu, pourroit innocemment se trouver à la danse, qui est une pierre de scandale à toutes les autres personnes ; encore faudroit-il que cela se pût faire sans désobéir à ses pasteurs légitimes, et sans donner mauvais exemple à son prochain ; mais puisque les paysans n’ont pas cette vertu, puisqu’ils sont pleins de passions, et que les danses servent à animer ces passions et à les rendre plus violentes, puisque ces assemblées ne se terminent jamais sans crime, puisqu’un seul débauché peut inspirer ses mauvais désirs à ceux qui le regardent, et qu’en effet il s’y dit des choses qu’on ne doit pas entendre, et qu’il s’y fait des choses qu’on ne doit pas voir, il est de la prudence des pasteurs de s’opposer à des danses, qui, dans la pratique, sont toujours dangereuses et corrompues, quelles qu’elles soient dans des précisions métaphysiques et dans la spéculation. […] Demandez à Dieu, Monsieur, qu’il me fasse oublier le monde et ce qui est dans le monde ; qu’il me fasse renoncer au diable et à ses pompes, comme je m’y suis engagé en recevant le sacrement de la foi : qu’il éclaire mes yeux ; que je condamne, que j’efface de mon cœur tout ce qui est contraire à la vérité de Jésus-Christ, à sa justice, à son obéissance, et à ce parfait amour que je lui dois.

214. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre VIII. » pp. 65-96

L’opéra n’est guéres fait que pour les yeux et les oreilles ; il est moins le spectacle du cœur et de la raison, que celui de la variété et de l’amusement. […] Le musicien, à son exemple, prend les paroles, il les parcourt sans attention, et, se livrant à la fertilité de son génie, il compose de la musique qui ne signifie rien, parce qu’il n’a pas entendu le sens de ce qu’il n’a lu que des yeux, ou qu’il sacrifie au brillant de son art et à l’harmonie qui le flatte, l’expression vraie qu’il devroit attacher au récitatif. […] L’œil du maître est un point nécessaire ; il doit entrer dans tous les détails. […] Les deux pas de trois, sont l’image de la scène dialoguée dans deux genres différens ; et le ballet en action qui termine ce petit Roman, intéressera toujours très-vivement tous ceux qui auront un cœur et des yeux ; si toutefois ceux qui l’exécutent ont une ame et une expression de sentiment aussi vive qu’animée. […] de Voltaire, les manches retroussées, les bras ensanglantés, les cheveux hérissés et les yeux égarés.

215. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE VIII. » pp. 129-194

L’Opéra n’est fait que pour les yeux & les oreilles ; il est moins le Spectacle du cœur & de la raison, que celui de la variété & de l’amusement. […] Pour peu que le Poëte s’humanisât, il donneroit le ton & les choses changeroient de face, mais il n’écoute que sa verve : dédaignant les autres Arts il ne peut en avoir qu’une foible idée ; il ignore l’effet que chacun d’eux peut produire en particulier, & celui qui peut résulter de leur union & de leur harmonie ; le Musicien à son exemple prend les paroles, il les parcourt sans attention, & se livrant à la fertilité de son génie, il compose de la Musique qui ne signifie rien, parce qu’il n’a pas entendu le sens de ce qu’il n’a lu que des yeux, ou qu’il sacrifie au brillant de son Art & au grouppe d’harmonie qui le flatte, l’expression vraie qu’il devroit attacher au récitatif. […] L’œil du Maître est un point nécessaire, il doit entrer dans tous les détails. […] Les deux pas de trois sont l’image de la Scene dialoguée dans deux genres opposés, & le Ballet en action qui termine ce petit Roman intéressera toujours très-vivement tous ceux qui auront un cœur & des yeux ; si toutefois ceux qui l’exécutent ont une ame & une expression de sentiment aussi vive qu’animée. […] Chassé ; il a plus fait encore ; il est sorti du tombeau de Ninus dans la Sémiramis de M. de Voltaire les manches retroussées, les bras ensanglantés, les cheveux hérissés & les yeux égarés.

216. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVII. » pp. 173-184

Ces amas de cheveux étrangers désagréables et mal peignés contrastaient horriblement avec les sourcils et les cils des yeux qui restent constament de la couleur que la nature leur a primordialement imprimée. […] On doit entendre par costume tout ce qui peut contribuer, par une imitation fidelle, à procurer à l’oeil le plaisir de l’illusion, et transporter le spectateur par le prestige des beaux arts, dans le climat et chez la nation dont on lui trace la peinture.

217. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Psyché et l’Amour. Ballet héroï-pantomime. » pp. 121-134

L’Amour, caché derrière les Nymphes, jouit de la surprise, de la beauté et des graces de l’objet qui l’enchante ; mais quel est l’étonnement de Psyché, lorsqu’elle jette les yeux sur le miroir, le premier, sans doute, qu’elle ait vu ; elle se mire, elle se considère, elle recule, elle avance ; et sa physionomie, ses mouvemens et ses gestes étant répercutés par le miroir, elle ne peut concevoir qui peut produire cet enchantement ; elle réfléchit, et retourne au miroir ; elle y déployé ses graces ; elle prend des positions différentes : la glace les lui répète. […] Morphée sollicité, sans doute par Vénus, répand avec profusion ses pavois sur les yeux de Cupidon ; ce dernier fait de vains efforts pour résister à une situation qui lui enlève le plaisir de voir ce qu’il aime.

218. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre IV. Troubles excités à Rome par les Pantomimes. »

Les Pantomimes furent rappelés, au moment que Domitien ferma les yeux.

219. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre II. Des Fêtes du même genre dans les autres Cours de l’Europe »

Elles précédaient deux grands chariots éclairés par un nombre immense de lumières, cachées avec art aux yeux du Peuple, et qui portaient toutes sur plusieurs groupes de personnages, qui y étaient placés en différentes positions.

220. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 29 janvier. Graine d’étoiles. Plante et fleur. — Grands sujets. — Inconvénients d’un beau titre. »

Brune aux yeux noirs que les sourcils surmontent en arcs altiers, aux bras élégants, longs, un peu secs, au port de corps royal, voire un peu rigide, aux jambes fines quoique musclées, cette jeune fille apparaît être de la même matière dont sont faites ces Italiennes : une Ferraris jadis, une Zambelli de nos jours.

221. (1881) Albine Fiori « Albine. Le dernier roman de George Sand — Septième lettre. Juste Odoard à Mlle de Nesmes. » pp. 446-448

J’examinai la roche et pris de l’œil mes mesures.

222. (1927) Paul Valéry philosophe de la danse

Rhodonia dont « l’oreille est merveilleusement liée à la cheville » est, autant que la douce Rhodopis (celle qu’Eryximaque couve d’un œil falstaffien et goulu), une danseuse « d’école ». […] Mais déjà, la « parade » achevée, la palpitante, qui a fermé les yeux, se recueille pour la variation. […] Paul Valéry, le mystère de cet enchantement des yeux, le sens et la portée spirituelle de ces « beaux actes bien égaux ».

223. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Appendice à l’ouvrage — Traduction des passages italiens parsemés dans cet ouvrage » pp. 115-118

Il n’y a que trop de gens qui, abusant de l’ingénuité du peuple, pour s’emparer de son vœu, foulant aux pieds la raison et outrageant le mérite, savent adroitement se servir du penchant naturel qu’a l’homme d’être imitateur, de courir où il voit les autres se porter, de répéter ce qu’il entend dire, surtout de la bouche des savants ou des grands qu’il suppose plus sages que lui, et aux opinions desquels il s’asservit par cette raison, religieusement ; et comme les plaisirs qui s’offrent aux yeux sont plus faciles à comprendre que ceux qui frappent l’esprit, ces gens abusent de l’ascendant qu’ils ont pris ; mais ces prestiges artificieux et trompeurs n’ont pas une longue durée.

224. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 19 février. Une grande danseuse russe. Mme Véra Tréfilova. — Émotion et abstraction. — Mélodie continue. — Exotisme transposé. — Deux Moscovites : Novikoff, Clustine. »

Dans le Cygne de Tuonéla du Finlandais Sibélius, c’est le « lamento » désolé de l’oiseau légendaire qui vibre en elle ; et alors ses yeux s’élargissent, tragiques, et ses bras, entravés de deux ailes noires, palpitent.

225. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 5 mars. Pour le ballet français. Ballets russes ; ballets français. — Une variation de « Sylvia ». — « Fox-Péri ». — Juliette Péri. »

Le clair visage d’une toute jeune fille ; sous la petite tiare de la Péri, cet ovale allongé au menton volontaire, au nez droit et aux longs yeux étroits.

226. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « [Conclusion] »

La danse, comme je la conçois, est toute autre chose ; son but doit être de parler aux yeux par le geste, de substituer des mouvements aux paroles, de représenter par des personnages vivants des actions intéressantes, enfin d’introduire sur la scène des comédiens muets, qui, sans le secours de la déclamation, fassent passer dans l’âme des spectateurs les impressions agréables qu’ils vont chercher aux théâtres ; je veux parler enfin de cette pantomime expressive, art connu, si chéri des Romains, et que ce peuple préférerait à tous les autres amusements.

227. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre premier. les années d’apprentissage  » pp. 1-36

Plus que jamais se trouva justifié le distique de Schiller qui, personnifiant le Danube, lui faisait dire dans son passage à travers l’Autriche : « Autour de moi demeure le peuple des Phéaciens à l’œil brillant. […] Dans un ballet qui fut donné en 1806, Paul et Virginie, on avait apprécié, outre sa technique parfaite, la grâce de sa pantomime et sa physionomie expressive, vivifiée par des yeux admirables. […] « Que l’on se représente, dit Louis Speidel, ce pittoresque tableau de la robuste femme peinant sous la hotte d’où sort un délicieux minois, à moitié craintif, à moitié joyeux, avec un joli petit nez et des yeux clairs, tandis que les menottes se cramponnent au bord du récipient de bois !  […] Cependant un œil exercé reconnaît l’école ; c’est la manière italienne, mais assagie, disciplinée ; c’est une heureuse alliance de la nature et de l’art.

228. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XX et dernière. » pp. 213-241

dans cet instant les bandits victorieux sortent du château ; ils ont enchaîné le jeune homme ; ils trainent avec brutalité le vieillard et sa femme ; le jeune enfant vole à son père ; il lui montre sa mère qu’il croit morte, à ce spectacle le jeune homme comme un Lion furieux se débarrasse de ses chaînes, il vole à sa femme ; le grand père et la grand mère y courent et se groupent autour d’elle en fondant en larmes ; le petit garçon pleure, mais voyant que sa mère ouvre les yeux et que ses premiers regards le cherchent, il se jette en pleurant et en criant tout à la fois sur son sein. […] Philis triste et rêveuse fixe un rameau sur le quel sont perchées deux tendres tourterelles, image la plus belle de l’amour et de la fidélité ; puis détournant les yeux, elle considère deux cignes qui folâtrent sur les eaux d’un bassin rustique ; elle appercoit sur un autre bassin un autre cigue qui, seul et sans compagne paroit livré à la tristesse. […] Ses beaux yeux qui n’étoient ouverts que pour se fixer avec indifférence sur les objets tranquilles de la nature, s’arrêtent avec complaisance sur le berger dont les charmes lui paroissent nouveaux. […] Une jeune paysanne bien faite bien jolie, ayant de beaux yeux et étant soigneusement endimanchée n’est-elle pas charmante ?

229. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 25 novembre. L’école du critique. Une leçon de Zambelli. — Divagation sur quelques monstres. »

Cette petite défaillance, cette déviation du mouvement qu’avait perçue l’œil infaillible, sombre et lumineux de l’Italienne que son verbe bref et incisif va relever — mais c’est un effondrement, une catastrophe !

230. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — III, comment je créai la danse serpentine » pp. 22-

Le passé, un passé tout proche et déjà très lointain, s’évoquait devant mes yeux. […] Ses yeux s’animaient étrangement.

231. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Methode povr les dames. » pp. 53-69

Il est indubitable que la beauté des Dames a seruy de subiect aux enuieux, pour blasmer cest exercice : Car disent ils, si les perfections d’vn beau visage armé desia de mil mignardises & d’appas sont anoblies des graces de la danse, y aura il des yeux assez chastes pour soustenir l’esclat de tant de traits & d’atraits sans alarmes. […] Et pource que le visage d’vne Dame est le premier obiect qui attire les yeux des regardans pour iuger de sa grace, il faut en premier lieu s’estudier à luy bien placer la teste & regler sa veuë, qui doit tousiours estre esgalle de sa hauteur en dansant, puis luy faire mettre les pieds assez pres l’vn de l’autre, les pointes ouuertes, & ainsi la tenant par les deux mains, luy faire faire quelques demarches graues & en droicte ligne, pour luy aquerir l’air auec lequel elle doit aborder ou receuoir vne compagnie, cela gaigné qu’elle aprene à faire la reuerence en ceste sorte.

232. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre huitième. Danseur sérieux, danseur demi-caractère. Danseur comique » pp. 88-95

(a) « Il ne manque rien à ces charmantes sculptures, ……………………………………………………… Ni le mélange exquis des plus aimables choses, Ni ce charme secret, dont l’œil est enchanté, Ni la grâce plus belle encor que la beauté. » La Fontaine .

233. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre XI. On doit non-seulement éviter les Danses, mais on doit même éviter, autant qu’on peut, d’être présent aux danses. » pp. 126-131

Il est si conforme aux principes de la religion et si solidement prouvé par les saintes Ecritures, qu’il ne peut être que très-utile de le mettre sous les yeux des catholiques : « S’il est besoin de se trouver aux compagnies quelquefois, il le faut faire prudemment, et selon que nous sommes enseignés, regarder avec discrétion quelles sont les compagnies que nous voulons fréquenter ; car il n’est pas permis de se réunir à toutes sortes de gens, de peur que tombant dans la compagnie de gens déréglés, l’on ne communique au mal, et que de mauvaises paroles ou actions on n’en remporte quelque vice… Il faut user du conseil que les anciens conciles donnoient jadis aux chrétiens quand ils seroient à quelques noces, qu’ils mangeassent sobrement et honnêtement ; et les tables étant levées, si les ménétriers entroient pour commencer les danses, qu’ils partissent de là.

234. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 18 septembre. Je fais l’école buissonnière. »

Quant à ce pas de chahut, ce mouvement de la jambe tendue, violemment projetée en avant à la hauteur des yeux, mouvement que les dancing-girls anglaises, bataillons d’anges pervers, ont emprunté aux quadrilles français, aux Grille d’Égout et aux Nini Patte-en-l’air, ne se retrouve-t-il pas identique, mais transfiguré par je ne sais quelle hiératique grandeur dans les bas-reliefs mortuaires des tombeaux royaux de Sakkarah ?

235. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 6 novembre. Classicisme et exotisme. Une étoile parnassienne : Mlle Schwarz. — Djemil. — Un maître français. — Reprise de « Roméo ». »

Sa large bouche au sourire placidement féroce, ses longs yeux cernés, sa cotonneuse crinière dégagent un charme sensuel très direct.

236. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre première. À Voltaire. » pp. 2-7

Les grands hommes sont à mes yeux l’image de la divinité ; ils pardonnent à la foiblesse de ceux qui leur rendent hommage.

237. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XII. » pp. 115-121

tout sera long, traînant et confus, et ne présentera à l’oeil fatigué qu’une masse informe amoncélée par la routine et l’ignorance.

238. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse et le ballet »

[Voir Traité historique, Ire partie, livre III, chap. 4, « Fragment de Lucien »] On va donner une notion exacte de ces grands ballets, aujourd’hui tout à fait hors de mode ; on a vu quelle a été leur origine, et leur succès ; on verra dans la suite leurs changements, leur décadence, et le genre nouveau qu’elle a produit : des yeux philosophes trouvent partout ces commencements, ces progrès, ces diminutions, ces modifications différentes, en un mot, qui sont dans la nature : mais elles se manifestent d’une manière encore plus sensible dans l’histoire des Arts. […] Les anciens avaient une singulière attention à employer des instruments différents à mesure qu’ils introduisaient sur la scène de nouveaux caractères ; ils prenaient un soin extrême à peindre les âges, les mœurs, les passions des personnages qu’ils mettaient devant les yeux. […] Dans les premiers temps où ils sortaient à peine des mains du Créateur tous les êtres vivants et inanimés étaient pour leurs yeux des signes éclatants de la toute-puissance de l’Être suprême, et des motifs touchants de reconnaissance pour leurs cœurs.

239. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre IV. le ballet a l’opéra vers 1830  » pp. 129-155

Oui, la forme et la nature du ballet français sont chastes, mais les yeux des danseuses accompagnent d’un commentaire très immoral les pas les plus décents, et leur sourire vicieux est en contradiction perpétuelle avec leurs pieds53. » L’adversaire le plus spirituel du ballet classique fut Théophile Gautier. […] Le nom seul de cachucha faisait redresser les perruques et grincer les pochettes des maîtres de ballet. « En effet, que signifient, s’écriaient les classiques, cette démarche onduleuse et brisée, ces yeux noyés d’amour, ces bras morts de volupté, cette tête qui s’incline comme une fleur trop chargée de parfum, cette taille flexible et cambrée qui se renverse éperdument en arrière de façon à faire toucher presque la terre aux épaules, les mains agiles et fluettes qui réveillent la langueur de l’orchestre par le pétillant caquetage des castagnettes ? […] Sous le coup de cet affront, les yeux de Louise se changèrent en fontaines, en fleuves.

240. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre sixième. Des temps, des pas, des enchaînements et de l’entrechat » pp. 71-78

Si vous vous procurez de la vivacité, elle donnera du brillant à vos pas, et vous enchanterez les yeux.

241. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre troisième — Chapitre IV. Fragment de Lucien »

Qu’un Compositeur jette ensuite les yeux sur l’Élide, sur l’Arcadie, sur la Crète, sur l’Étolie.

242. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — IX, alexandre dumas » pp. 98-

Très grand ; le regard un peu rêveur, perdu au loin, il vous regardait longuement, et au fond de ses yeux brillait un éclair de profonde bonté intelligente.

243. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 8 janvier. Esquisse pour un portrait de Mlle Camille Bos. — les Ballets Léonidoff. — « l’automne » et les « chansons arabes ». »

Mlle Camille Bos porte très noblement sa petite tête aux yeux sans sourire, au front intelligent découvert par la coiffure lisse ; son cou assez long se rattache avec aisance à des épaules un peu tombantes pareilles à celles qui faisaient l’un des charmes singuliers des soirées de Compiègne sous l’Impératrice Eugénie et que Carpeaux affectionnait.

244. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Belton et Eliza. Ballet pantomime. » pp. 223-233

La joie et l’allégresse régnent dans tous les cœurs et brillent dans tous les yeux.

245. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre V » pp. 60-75

Puis je sens que, petit à petit, elle m’entre dans les veines par les yeux, par la bouche, par les oreilles.

246. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les artistes de l’opéra »

Ces acteurs se rompraient eux-mêmes chaque jour davantage à l’action, et présents forcément à la représentation, ils auraient sans cesse devant les yeux les modèles sur lesquels ils peuvent se former.

247. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — IV, comment je vins a paris » pp. 40-

Un seul journal devait parler de la soirée et mon directeur supposait probablement qu’il ne me tomberait jamais sous les yeux.

248. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — V, mes débuts aux folies-bergère » pp. 50-

Je fermai les yeux.

249. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — X. m. et mme camille flammarion  » pp. 108-

Toutes, en revanche, s’unissent pour fatiguer les yeux et le cerveau.

250. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XII, la collection de m. groult » pp. 124-133

Je sentis alors combien il chérissait chacun de ces objets que l’on n’aurait dû, à ses yeux, contempler qu’avec dévotion.

251. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 11 décembre. La querelle des Anciens et des Modernes. Le procès de Miss Duncan. — Les têtes de l’hydre. — Chopin chez la Goulue. — Mon courrier. »

C’est pourquoi, une fois ses yeux dessillés, elle est irrésistiblement attirée vers la danse classique, abstraite, s’énonçant en symboles linéaires, organisant le mouvement comme l’architecture organise l’espace et la sculpture les volumes plastiques.

252. (1921) Une dernière étape des « Ballets russes ». La Belle au Bois Dormant pp. 227-231

C’est que le ballet de Petipa-Tchaïkovski n’avait à Saint-Pétersbourg et à Moscou jamais quitte le programme ; il y a huit mois ou bien neuf je l’ai vu de mes yeux au « Théâtre Marie », mêlé à un public de gardes rouges et de matelots « en corvée »… Le 3 janvier 1890, jour de la première de la Belle, fut une des plus grandes dates de la « période héroïque » du ballet russe s’affranchissant enfin de la tutelle des virtuoses italiens, renonçant à la musique étrangère fabriquée par des musiciens appointés.

253. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre II. » pp. 9-16

Le ballet bien composé est une peinture vivante des passions, des mœurs, des usages, des cérémonies et du costume de tous les peuples de la terre : conséquemment il doit être pantomime dans tous les genres, et parler à l’âme par les yeux ; est-il dénué d’expression, de tableaux frappants, de situations fortes, il n’offre plus alors qu’un spectacle froid et monotone.

254. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Adèle de Ponthieu. Ballet tragi-héroïque, en quatre actes. » pp. 109-120

Adèle le rend surtout intéressant : soutenue dans les bras de son père, et les yeux élevés vers le ciel, elle fait des vœux pour son amant : tout le peuple en fait pour elle.

255. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Pyrrhus et Polixène. Ballet tragique. » pp. 205-214

Placés l’un et l’autre sur deux estrades opposées, leurs yeux se rencontrent, s’évitent, et se retrouvent.

256. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE II. » pp. 15-29

Le Ballet bien composé est une Peinture vivante des passions, des mœurs, des usages, des cérémonies, & du costume de tous les Peuples de la terre ; conséquemment, il doit être Pantomime dans tous les genres, & parler à l’ame par les yeux.

257. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre II. la dernière passion du chevalier frédéric de gentz  » pp. 37-96

« Je vis briller dans ses yeux une sombre flamme. […] Pourquoi ne puis-je pas jeter encore un regard dans l’abîme de tes yeux ? […] » La passion qui était maintenant sa principale raison de vivre était approuvée, encouragée, par une femme dont le jugement était décisif à ses yeux. […] , dont les yeux, dont les mains (examinez-les donc !) […] Un seul regard de tes yeux a plus de prix pour moi que tout ce que le monde aurait encore à m’offrir. » Ce n’est pas seulement de la poésie qui envahit à présent l’âme et les lettres de Gentz.

258. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la poétique du ballet et de l’opéra »

[voir Traité historique, IIe partie, livre IV, chap. 2, « Division de la danse théâtrale »] Des nymphes paraissent dans Tancrède ; elles dansent autour de lui, et les armes lui tombent des mains, sans autre motif apparent aux yeux du spectateur. […] On ne suppose point des intervalles ; il faut que l’action qu’on veut représenter se passe aux yeux du spectateur, comme si elle était véritable.

259. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre V. » pp. 37-55

La nouveauté et le charme des voix, l’exécution brillante d’un orchestre nombreux, la richesse, et la variété des airs, des accompagnemens et des symphonies, la beauté des décorations, le jeu précis et merveilleux des machines, la magnificence des vêtemens, tout offrit à l’oeil, et à l’oreille enchantés, le spectacle le plus grand, et le plus pompeux ; il obtint le succès le plus brillant, et fut donné pendant longtems. […] L’oeil finit par trouver supportable ce qui l’avoit offensé et par succession de tems, il admire ce qui l’avoit choqué, et en fait son idole.

260. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les fêtes modernes »

On trouve les traces de ce qu’on vient de dire dans toutes les fêtes qui furent données sous ses yeux. […] Il honorait ainsi, dans la plus belle moitié d’eux-mêmes, ces hommes sages, qui gouvernaient sous ses yeux une nation heureuse. […] La pièce immense des Suisses était le premier local où les yeux devaient être amusés pendant plusieurs heures par mille objets différents. […] Voici celles qu’il déploya aux yeux les plus dignes de les admirer. […] Tout d’un coup l’attention générale fut interrompue par le son des hautbois et des musettes ; les yeux se portèrent aussitôt où les oreilles avertissaient qu’il se présentait un plaisir nouveau.

261. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre III » pp. 27-43

Tout le monde connaît Finette, charmante fille dont les yeux sont grands, les cheveux longs et les dents blanches.

262. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre III. Objections tirées des Docteurs de l’Eglise. » pp. 167-174

Ils y blâment les passions excitées, la vanité, la parure, les grands ornemens qu’ils mettent au rang des pompes que nous avons abjurées par le baptême ; le désir de voir et d’être vu ; la malheureuse rencontre des yeux qui se cherchent les uns les autres ; la trop grande occupation à des choses vaines ; les éclats de rire qui font oublier la présence de Dieu, et le compte qu’il faut rendre de ses moindres actions et de ses moindres paroles ; et enfin tout le sérieux de la vie chrétienne.

263. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre V. » pp. 32-39

On peut dire que ce spectacle, qui entraîne après lui des dépenses immenses, n’est fait que pour des yeux que rien ne peut blesser, et qu’il réussiroit médiocrement sur nos théatres, où l’on n’aime la plaisanterie qu’autant qu’elle est associée à la décence, qu’elle est fine et délicate, et qu’elle ne blesse ni les mœurs ni le goût.

264. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE V. » pp. 61-77

On peut dire que ce Spectacle, qui entraîne après lui des dépenses immenses, n’est fait que pour des yeux que rien ne peut blesser, & qu’il réussiroit médiocrement sur nos Théatres où l’on n’aime la plaisanterie, qu’autant qu’elle est associée à la décence, qu’elle est fine & délicate, & qu’elle ne blesse ni les mœurs ni l’humanité.

265. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « I. Origines, composition, organisation. » pp. 1-13

— Pour avoir, au lieu de ma signature, dessiné un… œil sur le registre aux ripatons.

266. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre V. De l’usage de la Danse grave & sérieuse, convenable aux Bals de cérémonie. » pp. 112-145

Grece, féconde en miracles, Chez toi cet Art séducteur Fit admirer des spectacles Formez par un seul acteur ; Ses attitudes parlantes, Ses pas, ses mains éloquentes Tracent une histoire aux yeux : Fécond, il se multiplie, C’est Télephe qui supplie, C’est Oreste furieux. […] C’est l’amour qui nous redonne Cet art trompeur & charmant, Qui sçut séduire Pomone En faveur de son amant : Déguisant le sexe & l’âge Aux yeux d’un jaloux sauvage : Il dérobe nos secrets ; Et s’il nous cache à nos belles, C’est pour nous rendre auprès d’elles Plus hardis & plus discrets.

267. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre XI » pp. 148-166

« A un louis, on la lit encore moins. » On répond : Oui, les yeux fermés.

268. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre deuxième — Chapitre IV. Des Bals »

Un chapeau de roses orne sa tête ; ses traits sont animés de vives couleurs, la joie est dans ses yeux, le sourire est sur ses lèvres.

269. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre premier. Justes idées sur les Danses contre lesquelles on écrit. » pp. 2-10

Dieu qui vouloit apprendre aux filles de tous les siècles combien un tel désir est mauvais à ses yeux, et qu’on ne sauroit prendre trop de précautions contre une passion qu’il est facile d’exciter, mais très-difficile de réprimer, quand une fois elle est excitée, permit que Sichem conçût pour elle une passion sans mesure, et que Dina en fut la malheureuse victime.

270. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] « Poste-face, Post-scriptum , ou. Réflexions sur l’incertitude des jugemens en matière de Littérature. » pp. 38-48

Je répondrai en peu de mots à cette grave objection, qu’il est impossible qu’un seul homme réunisse toutes les connaissances humaines, dont l’ensemble forme une véritable clarté ; & que quand il les posséderait même toutes, les préjugés, la faiblesse de sa nature, offusqueraient toujours son jugement, de manière à rendre aux yeux du Sage ses décisions incertaines.

271. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre IV. » pp. 27-36

L’Empereur n’étoit plus a leurs yeux qu’un tyran, qu’un despote farouche et cruel, qui vouloit ravir aux citoyens la seule jouissance, qu’il leur avoit laissée, celle des spectacles.

272. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Apelles et Campaspe, ou la Générosité d’Alexandre. Ballet pantomime. » pp. 177-189

Roxane qui a des droits sur le cœur d’Alexandre, paroît avec l’empressement que lui donnent les soupçons dont son âme est agitée, prête à oublier ce qu’elle doit à son maître, elle cherche d’un œil inquiet et curieux, la rivale qu’elle redoute ; elle l’apperçoit et lance sur elle des regards qui expriment tous les sentimens que lui inspire sa jalousie.

273. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La Rosière de Salency. Ballet pastoral. » pp. 191-203

Il se jette dans une petite Nacelle, elle le suit des yeux, et fait des vœux pour le succès de son voyage.

274. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Le jugement de Pâris. Ballet héroïque. » pp. 171-182

Mais l’Amour qui veut assurer une nouvelle victoire à sa mère, engage les Graces à lui présenter le portrait d’Hélène ; Paris frappé par une image aussi belle et aussi touchante, ne peut détacher ses yeux de cet objet enchanteur.

275. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre X. le coucher de l’astre  » pp. 365-413

. — A chercher les ailes sur ton dos j’ai fatigué la pupille de mes yeux, et tu poursuivais ton doux et fantastique tournoiement. […] voilà ce qui résonne, ce qui vibre au fond de chaque cœur, ce qui remplit encore à présent les esprits, les yeux, les rêves, les souvenirs de Moscou tout entier. […] Elle parlait, les larmes aux yeux, de la danse ainsi prostituée152. […] Elle était tendrement dévouée à tous les siens, sans oublier son frère Joseph, Frère Pacifique, qu’elle allait voir très fréquemment au couvent et dont elle parlait encore, les larmes aux yeux, dans son extrême vieillesse.

276. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre I. Des Fêtes dont la Danse a été le fond à la Cour de France, depuis l’année 1610 jusqu’en l’année 1643 »

Cardelin, baladin fameux, y dansa sur la corde que des nuages cachaient aux yeux des Spectateurs.

277. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VII. le diable boiteux  » pp. 220-261

Les yeux de Véron pétillaient de malice et de joie ; chez Duponchel, un lorgnon voilait un regard morne et sévère. […] Gautier disait un jour : « L’Allemande Fanny avait l’air d’une Andalouse de Séville106. » Des Andalouses elle avait le teint mat, les yeux noirs, la chevelure de jais ; elle avait aussi leur fougue et leur souplesse. […] Qu’elle est charmante avec son grand peigne, sa rose sur l’oreille, son œil de flamme et son sourire étincelant !

278. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre X. En convenant que les Danses doivent ordinairement être évitées, ne peut-on pas les permettre du moins aux jours de noces, où elles sont d’usage partout ? » pp. 115-125

Qu’ils préviennent ces reproches, et qu’ils ouvrent enfin les yeux à la lumière qui leur est présentée par des hommes qui ne doivent pas leur être suspects de rigorisme, et pour lesquels on ne peut s’empêcher d’être vivement affligé qu’ils n’aient pas été aussi éclairés sur tous les articles de notre foi, qu’ils l’ont été sur ce point de morale.

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