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64. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 17 avril. « En bateau ». — Le préjugé du rythme. »

Mais comparez donc le mouvement du danseur, dit moderne ou prétendu « antique » : genoux projetés verticalement, ruades variées, — s’il ne s’enhardit pas à sautiller, — à celui du danseur classique, à son amplitude, son aplomb, son élasticité prodigieuse, son articulation parfaite… Pour un œil qui sait voir, pour un œil contemporain, épris de « constructivité », de discipline, de beauté intellectuelle, il y a plus de beauté dans un simple développé à la seconde de Mlle Zambelli que dans maint bacchanal pseudo-grec escamoté à Fokine.

65. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1671 — 3 mars : Pomone — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du samedi 18 avril 1671 »

Car l’on ne saurait bien d’écrire Ces Prodiges que l’on admire, Ces magnifiques Changements Qui se font à tous les moments, Ces vols surprenants, ces Machines Qui passent, presque, pour divines, Ces chœurs de Musique, ces Airs, Et cent autres Charmes divers, Qui font passer ce grand Spectacle, Quoi qu’un simple Essai, pour Miracle.

66. (1921) L’âme et la danse pp. 99-128

par une marche toute divine : c’est une simple marche circulaire… Elle commence par le suprême de son art ; elle marche avec naturel sur le sommet qu’elle a atteint. […] SOCRATE Éryximaque, ce petit être donne à penser… Il assemble sur soi, il assume une majesté qui était confuse dans nous tous, et qui habitait imperceptiblement les acteurs de cette débauche… Une simple marche, et déesse la voici ; et nous, presque des dieux !… Une simple marche, l’enchaînement le plus simple ! […] PHÈDRE Divin Socrate, tu sais quelle confiance simple et singulière j’ai placée, depuis que je t’ai connu, dans tes lumières incomparables : je ne puis t’entendre sans te croire, ni te croire sans jouir de moi-même qui te crois. […] Elle tourne, elle tourne… ÉRYXIMAQUE C’est véritablement pénétrer dans un autre monde… SOCRATE C’est la suprême tentative… Elle tourne, et tout ce qui est visible, se détache de son âme ; toute la vase de son âme se sépare enfin du plus pur ; les hommes et les choses vont former autour d’elle une lie informe et circulaire… Voyez-vous… Elle tourne… Un corps, par sa simple force, et par son acte, est assez puissant pour altérer plus profondément la nature des choses que jamais l’esprit dans ses spéculations et dans ses songes n’y parvint !

67. (1765) Dissertation sur les Ballets Pantomimes des Anciens, pour servir de programme au Ballet Pantomime Tragique de Sémiramis « [Seconde partie] »

34En jetant ainsi sur le papier tout ce que j’ai pu acquérir de simples lueurs ou de véritables lumières sur la Danse Pantomime, je suis bien éloigné de prétendre diminuer le mérite de ceux de mes confrères qui ont pris une autre route. […] 40La Danse Pantomime-tragique est par conséquent la Tragédie de la Poésie ; elle est celle des Sophocle, des Euripide, des Corneille, des Racine, des Voltaire, ses Danseurs lorsqu’ils ont les qualités que j’ai détaillées sont eux-mêmes les grands Acteurs de la Tragédie, les Riboux, les Lekain, les Dumesnil, les Clairon, avec cette différence à l’avantage de notre Art sur celui de la simple déclamation, que pour être parfait Danseur Pantomime-tragique il faut réunir les deux talents, et être ensemble Vestris et Riboux, la Sallé et la Clairon.

68. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XV. » pp. 150-159

Si les mouvemeus des troupes sont précis, c’est parce qu’ils sont simples et d’une facile exécution ; si les pas, les figures et les temps de la danse s’exécutent mal, si le tout est privé d’harmonie et ne produit que confusion, c’est parce que le maître des ballets à qui tout est facile, règle trop savament, et que les temps et les pas étant trop compliqués, trop accéléeés et trop difficiles, les figurantes, (surtout quelques novices) ne peuvent ni les saisir de l’oeil, ni les exécuter avec leurs jambes mal exercées. […] Rameau avoit posé les limites sages qui convenoient au genre de musique propre à la danse ; ses chants étoient simples et nobles : en évitant la monotonie des airs et des mouvemens aux quels ses prédécesseurs s’étoient livrés, il les avoit variés ; et ayant senti que les jambes ne pouvoient se mouvoir avec autant de vitesse que les doigts, et que le danseur étoit dans l’impossibilité de faire autant de pas que les airs présentent de notes, il les phrâsoit avec goût.

69. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « Méthode ou Principes élémentaires sur L’art de la danse pour la ville. » pp. 11-92

Du tems appelé sissone, et exécuté simple. […] De la manière de lier la sissone simple, exécutée à la seconde position avec l’assemblé à la troisième. […] Ces deux tems doublés, pour être de la valeur de la sissone simple, doivent être exécutés promptement. […] Pour exécuter le balonné double, suivez la même règle que pour le faire simple, avec cette différence que vous exécuterez deux tems doubles pour un simple. […] Faites ensuite le jeté simple à la quatrième position devant, en passant également la jambe qui est dessous ou derrière ; continuez et terminez cet enchaînement de la même manière que pour le balonné simple, et durant quatre mesures, en observant toujours qu’il faut avoir le genou tourné à côté de soi, le pied également en dehors et renflé, comme il est démontré pour cette manière.

70. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « Des moyens de conserver le talent de la danse. » pp. 133-137

Il est cependant un moyen bien simple de mettre un frein à ce genre barbare d’exécution.

71. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 15 mai. Peut-on reconstituer une danse antique. »

Comme il est bon cavalier lui-même, rien de plus simple que de reconstituer le mouvement.

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