Pénétrez-vous alors, jusqu’à l’enthousiasme, du sujet que vous aurez à représenter.
N’est-ce pas là encore aujourd’hui la disposition de beaucoup de mauvais chrétiens qui, aimant leurs vices et les erreurs qui les favorisent, sont secrètement ennemis de la vérité, et ne peuvent souffrir ceux qui la leur représentent ?
sans être peintre-décorateur, ne peut-il pas conçevoir si telle décoration qui doit représenter une forêt de l’Afrique, n’emprûnte pas la forme de celle de Fontainebleau ? […] Sans être danseur et maitre de ballets, il peut également s’apperçevoir de la confusion qui y régnera, du peu d’expression des exécutans ; il peut, dis-je, sentir si son action est rendue avec chaleur ; si les tableaux en sont assez frappans, si la pantomime est vraie, et si le caractère de la danse répond au caractère du peuple et de la nation quelle doit représenter. […] Les habits et les caractères étant sans nombre à ce spectacle, je souhaiterois que la danse ne fut pas toujours la même : cette uniformité choquante disparoîtroit sans doute, si les danseurs étudioient le caractère de l’homme qu’ils doivent représenter, s’ils saisissoient ses mœurs, ses usages et ses coutumes. […] Tout acteur au théatre doit être libre : il ne doit pas même reçevoir des entraves du rôle et du personnage qu’il a à représenter, si son imagination est partagée, si la mode d’un costume ridicule le gêne au point d’être accablé par son habit d’en sentir le poids, et d’oublier son rôle, de gémir enfin sous le faix qui l’assomme, peut-il avoir de l’aisance et de la chaleur ? […] La danse à ce spectacle à trop de caractères idéaux, trop de personnes chimériques et trop d’êtres de fantaisie à rendre, pour qu’elle puisse les représenter tous avec des traits et des couleurs différentes : moins de féerie, moins de merveilleux, plus de vérité, plus de naturel, et la danse paroîtra dans un plus beau jour.
Vous connoissez la quantité immense des caractères que présente le théatre Anglais ; il les jouoit tous avec la même supériorité ; il avoit, pour ainsi dire, un visage différent pour chaque rôle ; il savoit distribuer à propos et suivant que les caractères l’exigeoient, quelques coups de pinceau sur les endroits où la physionomie doit se groupper, et faire tableau : l’âge, la situation, le caractère, l’emploi et le rang du personnage qu’il devoit représenter, déterminoient ses couleurs et ses pinceaux. […] Son génie l’élevoit au rang du prince qu’il devoit représenter ; il en prenoit les vertus et les foiblesses ; il en saisissoit le caractère, et les goûts ; il se transformoit ; ce n’étoit plus Garrick à qui l’on parloit, ce n’étoit plus Garrick que l’on entendoit : la métamorphose une fois faite, le comédien disparoissoit et le héros se montroit ; il ne reprenoit sa forme naturelle que lorsqu’il avoit rempli les devoirs de son état. […] Rien de si gai que lui au contraire, les jours, où il devoit représenter un poète, un artisan, un homme du peuple, un nouvelliste, un petit-maitre ; car cette espèce règne aussi en Angleterre, sous une autre forme, à la vérité, que chez nous : Le génie, différera, si vous le voulez, mais l’expression du ridicule et de l’impertinence est égale : Dans ces sortes de rôles, dis-je, sa physionomie se déployoit avec naïveté ; son âme y étoit toujours répandue ; ses traits laissoient voir à chaque instant de nouveaux sentimens peints avec la plus grande vérité. […] Je lui ai vû représenter une tragédie à la quelle il avoit retouché ; car il joignoit au mérite d’exceller dans la comédie, celui d’être un des poètes les plus agréables de sa nation ; je lui ai vu, dis-je, jouer un tyran, qui, effrayé de l’énormité de ses crimes, meurt déchiré de ses remords. […] les ballets étant des poèmes, ils exigeroient ainsi que les ouvrages dramatiques, un certain nombre de personnages pour les représenter : dèslors l’on ne diroit plus, tel danseur excelle dans la chaconne, tel autre brille dans la loure ; telle danseuse est admirable dans les tambourins ; celle-ci est unique pour les passe-pieds, et celle-là est supérieure dans les musettes : mais on pourroit dire alors, (et cet éloge seroit plus flatteur), tel danseur est inimitable dans les rôles tendres et voluptueux ; tel autre est excellent dans les rôles de tyrans, et dans tous ceux qui exigent une action forte ; telle danseuse séduit dans les rôles d’Amoureuses ; telle autre est incomparable dans les rôles de fureur ; celle-ci enfin rend les scènes de dépit avec une vérité singulière.
Sans être Peintre-Décorateur, ne peut-il pas concevoir si telle décoration qui doit représenter une Forêt de l’Affrique, n’emprunte pas la forme de celle de Fontainebleau ? […] Sans être Danseur & Maître de Ballets, il peut également s’appercevoir de la confusion qui y régnera, du peu d’expression des exécutans ; il peut, dis-je, sentir si son action est rendue avec chaleur ; si les Tableaux en sont assez frappants ; si la Pantomime est vraie, & si le caractere de la Danse répond au caractere du Peuple & de la Nation qu’elle doit représenter. […] Les habits & les caracteres étant sans nombre à ce Spectacle, je souhaiterois que la Danse ne fût pas toujours la même ; cette uniformité choquante disparoîtroit sans doute, si les Danseurs étudioient le caractere de l’homme qu’ils doivent représenter, s’ils saisissoient ses mœurs, ses usages & ses coutumes ; ce n’est qu’en se substituant à la place du Héros & du Personnage que l’on joue, que l’on peut parvenir à le rendre & à l’imiter parfaitement. […] Tout Acteur au Théatre doit être libre : il ne doit pas même recevoir des entraves du Rôle & du Personnage qu’il a à représenter. […] La Danse à ce Spectacle a trop de caracteres idéaux, trop de personnages chimériques & trop d’êtres de fantaisie à rendre, pour qu’elle puisse les représenter tous avec des traits & des couleurs différentes ; moins de féeries, moins de merveilleux, plus de vérité, plus de naturel, & la Danse paroîtra dans un plus beau jour.
Ces allégories grossieres ne sont plus de notre siecle ; mais ne pouvant consulter la nature à l’égard de ces êtres chimériques, consultons du moins les Peintres ; ils représentent les Vents, les Furies & les Démons sous des formes humaines ; les Faunes & les Tritons ont la partie supérieure du corps semblable aux hommes, la partie inférieure tient du Bouc & du Poisson. […] Vous connoissez la quantité immense des caracteres que présente le Théatre Anglois : il les joue tous avec la même supériorité ; il a, pour ainsi dire, un visage différent pour chaque rôle ; il sait distribuer à propos & suivant que les caracteres l’exigent, quelques coups de pinceau sur les endroits où la physionomie doit se groupper & faire Tableau ; l’âge, la situation, le caractere, l’emploi & le rang du Personnage qu’il doit représenter déterminent ses couleurs & ses pinceaux. […] Fortement attaché à son état, il se renferme en lui-même, & se dérobe à tout le monde les jours qu’il joue des rôles importants ; son génie l’éleve au rang du Prince qu’il doit représenter ; il en prend les vertus & les foiblesses ; il en saisit le caractere & les goûts ; il se transforme ; ce n’est plus Garrick à qui l’on parle, ce n’est plus Garrick que l’on entend : la métamorphose une fois faite, le Comédien disparoît & le Héros se montre ; il ne reprend sa forme naturelle que lorsqu’il a rempli les devoirs de son état. […] Rien de si gai que lui au contraire les jours où il doit représenter un Poëte, un Artisan, un Homme du Peuple, un Nouvelliste, un petit Maître ; car cette espece regne en Angleterre, sous une autre forme à la vérité que chez nous ; le génie différera, si vous le voulez, mais l’expression du ridicule & de l’impertinence est égale ; dans ces sortes de rôles, dis-je, sa physionomie se déploie avec naïveté ; son ame y est toujours répandue ; ses traits sont autant de rideaux qui se tirent adroitement, & qui laissent voir à chaque instant de nouveaux Tableaux peints par le sentiment & la vérité. […] Je lui ai vu représenter une Tragédie à laquelle il avoit retouché, car il joint au mérite d’exceller dans la Comédie celui d’être le Poëte le plus agréable de sa Nation ; je lui ai vu, dis-je, jouer un tyran, qui effrayé de l’énormité de ses crimes, meurt déchiré de ses remords.
Je me trouve des clartés que je n’eusse jamais obtenues de la présence toute seule de mon âme… Tout à l’heure, par exemple, l’Athikté me paraissait représenter l’amour. — Quel amour ? […] ÉRYXIMAQUE Phèdre, à tout prix, prétend qu’elle représente quelque chose ! […] SOCRATE Si elle représente quoi que ce soit ? […] Crois-tu qu’elle représente quelque chose ? […] L’un me dit qu’elle est ce qu’elle est, et qu’elle se réduit à ce que voient ici nos yeux ; et l’autre tient très ferme qu’elle représente quelque chose, et donc qu’elle n’est point entièrement en elle-même, mais principalement en nous.
Les deux ballets auxquels Gardel fait allusion furent représentés : Daphnis et Pandrose le 14 janvier 1803 et Achille à Scyros le 18 décembre 1804. […] Depuis 1793, Gardel, tout en s’occupant activement de l’Opéra, n’y avait pas eu de ballets représentés.