On nomme ainsi, à l’Académie nationale de musique et de danse, ces superbes créatures, — racolées à travers Paris, dans l’atelier, dans le bastringue, à même la boue du trottoir, au ras de la fange du ruisseau, — et qui défilent dans les cortèges, qui figurent dans les lointains, qui posent dans les espaliers, dans les apothéoses, et en général, dans tous ces groupes voluptueux que l’imagination délirante du chorégraphe invente pour ravigoter le public… Les marcheuses ne dansent pas… Elles ne chantent pas… Elles meublent… L’invention en est attribuée à Duponchel.
Nous avons enfin des jambes et une exécution que nos prédécesseurs n’avoient point : cette raison devroit déterminer, ce me semble, les musiciens à se varier dans leurs mouvemens, et à ne plus travailler pour ceux qui n’existent que dans la mémoire du public, et dont le genre est presqu’éteint. […] La raison, l’esprit, le bon sens et la nature l’ont guidée dans cette réforme : elle a consulté les anciens, et elle s’est imaginée que Medée, Electre et Ariane n’avoient point l’air, le ton, l’allure et l’habillement de nos petites-maîtresses ; elle a senti qu’en s’éloignant de nos usages, elle se rapprocheroit de ceux de l’antiquité ; que l’imitation des personnages, qu’elle représente, seroit plus vraie, plus naturelle ; que son action dailleurs étant vive et animée, elle la rendroit avec plus de feu et de vivacité, lorsqu’elle se seroit débarrassée du poids et degagée de la gêne d’un vêtement ridicule ; elle s’est persuadée enfin que le public ne mesureroit pas ses talens sur l’immensité de son panier.
Nous avons enfin des Jambes & une exécution que nos prédécesseurs n’avoient point ; cette raison devroit déterminer, ce me semble, les Musiciens à se varier dans leurs mouvements, & à ne plus travailler pour ceux qui n’existent que dans la mémoire du Public, & dont le genre est presque éteint. […] La raison, l’esprit, le bon sens & la nature l’ont guidée dans cette réforme ; elle a consulté les anciens, & elle s’est imaginée que Médée, Electre & Ariane n’avoient point l’air, le ton, l’allure & l’habillement de nos petites maîtresses ; elle a senti qu’en s’éloignant de nos usages elle se rapprocheroit de ceux de l’antiquité ; que l’imitation des Personnages qu’elle représente seroit plus vraie, plus naturelle ; que son action d’ailleurs étant vive & animée, elle la rendroit avec plus de feu & de vivacité, lorsqu’elle se seroit débarrassée du poids & dégagée de la gêne d’un vêtement ridicule ; elle s’est persuadée enfin que le Public ne mesureroit pas ses talents sur l’immensité de son Panier.
Viganò avait ici introduit le pas de deux exigé des amateurs milanais, concession malheureuse au goût du public, car cet intermède de danse classique venait rompre l’harmonie de ce drame chorégraphique entièrement construit sur l’emploi de la pantomime rythmée. […] Dans les Titans il ne fait plus aucune concession au goût du public.
Elle y obtint un grand succès, et depuis cette époque, les organes le plus en vogue de la presse britannique répètent que jamais danseuse ne sut conquérir plus entièrement le public anglais.
Il faut cultiver ce talent avec soin, et par cette culture, parvenir à ce degré de perfection qui fait l’admiration et obtient les suffrages et les applaudissemens publics : c’est pour mériter cette palme si agréable et si utile, que nous allons indiquer la manière de marcher, saluer et observer le corps dans ses principaux mouvemens.
Le public, qui regrettait encore Taglioni et comptait toujours sur le retour d’Elssler, la sylphide et la cachucha incarnées, se sentit consolé tout d’un coup et n’envia plus ni Saint-Pétersbourg ni l’Amérique : une danseuse s’était révélée.
Elle a fait pendant longtemps sur ce point illusion au gros du public ; on la louait sur cette partie qu’elle n’avait point, parce qu’elle chantait avec beaucoup de rapidité, mais sans aucun agrément et sans nulle sorte de variété.