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54. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre XI. De la maniere de faire les bras avec les pas Tombez & les pas de Gaillarde. » pp. 239-242

A l’égard des pas de Gaillarde, il faut les prendre differemment, en ce qu’ils se commencent par un assemblé ; c’est pourquoi les bras se tournent en dessous avant que vous pliez, lorsque vous assemblé les bras & les poignets se plient à demi en les prenant de bas en haut : mais lorsque vous faites votre second pas que vous portez à côté à la deuxiéme position, vos bras en retournant de haut en bas, s’étendent dans leur premiere situation : aussi lorsque vous vous élevez sur le pied que vous avez porté à côté pour tirer ensuite l’autre derriere, les bras font le même mouvement que je viens de dire au pas tombé, qui est de se baisser & de se relever. […] Mais comme j’ai deja dit, que ce pas ce commençoit par un assemblé ainsi si vous le faites du pied droit en avant, c’est le bras gauche qui doit s’opposer en avant de bas en haut : par exemple, en prenant votre mouvement pour assembler, le bras droit qui étoit devant, s’étend en dessous ; & dans le même tems le gauche se tourne aussi en dessous, & vient s’opposer au pied droit qui s’assemble devant le gauche : mais à peine cet assemblé est-il fait que le pied droit se glisse à la 4e position ; & en glissant le corps & la tête font un petit mouvement ; puis ils se redressent en vous élevant sur ce pied droit, & le bras gauche s’étend, pour lors vos deux bras restent dans leur situation, sans faire aucun mouvement pendant les deux jettez-chassez qui terminent l’étenduë de ce pas.

55. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — LETTRE XII. » pp. 157-180

Mais revenons à la position en dedans. […] L’attitude contraire donne de l’aisance et du brillant ; elle répand des graces dans les pas, dans les positions et dans les attitudes. […] Cette rigidité dans les muscles, cette privation des sucs et cet épuisement, conduisent insensiblement aux accidens les plus funestes ; 3°. par la mal-adresse, et par les mauvaises habitudes que l’on contracte dans l’exercice ; par les positions défectueuses des pieds qui, ne se présentant point directement vers la terre, lorsque le corps retombe, tournent, ploient et succombent sous le poids qu’ils reçoivent. […] et dans quelle position ses pieds se trouveroient-ils ? […] Mais si, sans être prévenu, on cassoit ou on déroboit la planche, alors je tombois perpendiculairement ; mon corps s’affaissoit sur les parties inférieures ; mes jambes étoient immobiles ; et mes pieds tendant directement vers la terre, étoient sans mouvement, mais dans une position propre à recevoir et à soutenir la masse.

56. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XII. » pp. 315-361

Rien n’est si nécessaire, Monsieur, que le tour de la cuisse en dehors pour bien danser, & rien n’est si naturel aux hommes que la position contraire. […] Mais revenons à la position en dedans. […] L’attitude contraire donne de l’aisance & du brillant, elle répand des graces dans les pas, dans les développements, dans les positions & dans les attitudes. […] Par la mal-adresse & par les mauvaises habitudes que l’on contracte dans l’exercice ; par les positions défectueuses des pieds qui ne se présentant point directement vers la terre lorsque le corps retombe, tournent, plient & succombent sous le poids qu’ils reçoivent. […] Mais si sans être prévenu on cassoit ou on déroboit la planche, alors je tombois perpendiculairement ; mon corps s’affaissoit sur les parties inférieures ; mes jambes étoient immobiles, & mes pieds tendant directement vers la terre étoient sans mouvement, mais dans une position propre à recevoir & à soutenir la masse.

57. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre IV. Origine de la Danse, définition qui en a été faite par les Philosophes. »

Le corps fut paisible ou s’agita, les yeux s’enflammèrent ou s’éteignirent ; le visage se colora ou pâlit ; les bras s’ouvrirent ou se fermèrent, s’élevèrent vers le ciel ou retombèrent vers la terre ; les pieds formèrent des pas lents ou rapides ; tout le corps enfin répondit par des positions, des attitudes, des sauts, des ébranlements aux sons dont l’âme peignait ses mouvements. […] La Nature a fourni les positions : l’expérience a donné les règles.

58. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre sixième. Des temps, des pas, des enchaînements et de l’entrechat » pp. 71-78

Entrechat : saut léger et brillant, pendant lequel les deux pieds du danseur se croisent rapidement, pour retomber à la cinquième position, ou en attitude sur une jambe (a) ; comme dans l’entrechat à cinq, à sept, à neuf ; dans la cabriole, dans les brisés, etc., dans les ronds de jambe en l’air, etc. […] Le corps s’élance en l’air, et les jambes passent à la cinquième position. […] Selon moi, les plus belles positions sont celles qu’offrent les fig.  […] Position du danseur dans l’entrechat droit, fig. 4, planc. 

59. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre II. De la maniere de bien marcher. » pp. 4-8

Le corps étant posé comme il est representé ci-devant, il est prêt de faire tout ce que l’on veut : de cette position vous partez, soit pour marcher, ou faire une reverence, soit pour danser. […] Comme le pas de Menuet, le pas de Courante, le pas de Bourée, & nombre d’autres, que j’enseigne la maniere de les faire ; & comme tous ces differens mouvemens doivent être pris à propos, & que les regles que l’on doit suivre ne sont fondées que sur les cinq Positions, c’est ce qui sera expliqué dans les Chapitres suivans.

60. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre X. » pp. 130-144

La seule action du bras droit que l’on porte en avant pour décrire un quart de cercle, pendant que le bras gauche qui étoit dans cette position rétrograde par la même route pour s’étendre de nouveau, et former l’opposition avec la jambe, n’est pas suffisante pour exprimer des passions : tant qu’on ne variera pas davantage les mouvemens des bras, ils n’auront jamais la force d’emouvoir ni d’affecter. […] Quant aux positions, tout le monde sait qu’il y en a cinq ; on prêtend même qu’il y en a dix, divisées assez singulièrement en bonnes et en mauvaises, en fausses ou en vraies. Le compte n’y fait rien et je ne le contesterai pas ; je dirai simplement que ces positions sont bonnes à savoir, et meilleures encore à oublier, et qu’il est de l’art du grand danseur de s’en écarter agréablement. […] Ceux qui sont attachés à l’alphabet de leur profession, me traiteront d’innovateur et de fanatique ; mais je les renverrai à l’école de peinture et de sculpture, et je leur demanderai ensuite s’ils approuvent ou s’ils condamnent la position du beau gladiateur et celle de l’hercule ? […] ils ont perdu, puisque je leur prouverai que les positions de ces deux statues, chefs-d’œuvre de l’antiquité, ne sont pas des positions adoptées dans les principes de la danse.

61. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE X. » pp. 261-289

La seule action du bras droit que l’on porte en avant pour décrire un quart de cercle, pendant que le bras gauche qui étoit dans cette position, rétrograde par la même route pour s’étendre de nouveau & former l’opposition avec la jambe, n’est pas suffisante pour exprimer les passions : tant qu’on ne variera pas davantage les mouvements des bras, ils n’auront jamais la force d’émouvoir & d’affecter. […] Ce ne seroit pas m’entendre que de penser que je cherche à abolir les mouvements ordinaires des bras, tous les pas difficiles & brillants, & toutes les positions élégantes de la Danse ; je demande plus de varieté & d’expression dans les bras ; je voudrois les voir parler avec plus d’énergie ; ils peignent le sentiment & la volupté, mais ce n’est pas assez, il faut encore qu’ils peignent la fureur, la jalousie, le dépit, l’inconstance, la douleur, la vengeance, l’ironie, toutes les passions innées enfin dans l’homme, & que d’accord avec les yeux, la physionomie & les pas, ils me fassent entendre le cri de la nature. […] Quant aux positions, tout le monde sait qu’il y en a cinq ; on prétend même qu’il y en a dix divisées assez singuliérement en bonnes ou en mauvaises, en fausses ou en vraies : le compte n’y fait rien, & je ne le contesterai point ; je dirai simplement que ces positions sont bonnes à savoir & meilleures encore à oublier, & qu’il est de l’Art du grand Danseur de s’en écarter agréablement. […] Ceux qui sont attachés à l’alphabet de leur profession, me traiteront d’innovateur & de fanatique, mais je les renverrai à l’Ecole de la Peinture & de la Sculpture, & je leur demanderai ensuite s’ils approuvent ou s’ils condamnent la position du beau Gladiateur & celle de l’Hercule ? […] ils ont perdu, puisque je leur prouverai que les positions de ces deux statues, chef-d’œuvres de l’antiquité, ne sont pas des positions adoptées dans les principes de la Danse.

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