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27. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXX. Des Coupez du mouvement. » pp. 139-141

C’est pourquoi je vais donner la maniere de les faire selon toute la propreté qu’ils doivent estre faits ; ainsi lorsque vous prenez votre demi-coupé, soit en avant, vous le pliez très-doucement, & vous vous élevez de même sur le pied qui a passé devant, les jambes bien étenduës : le corps se portant sur le pied de devant attire celle de derriere qui s’étend également, mais dans le même moment le talon du pied de devant se pose, & son genou se plie & la jambe qui est en l’air s’ouvre un peu à côté, & le genou, qui est plié en s’étendant rejette cette jambe en devant, en vous laissant tomber dessus en ne sautant qu’à demi, ce qu’on appelle demi-jetté, ce qui termine ce pas. […] D’autres qui se prennent de la premiere, & vous portés le pied à côté à la deuxiéme position, en vous élevant dessus, & du même tems poser le talon à terre pour plier, & le demi-jetté qui pour lors se croise à la cinquiéme position ; ce qui termine ce pas, on donne des exemples de ce pas dans l’Aimable Vainqueur ; qui est une fort belle danse de Ville, ils y sont placez de differentes manieres & si à propos, qu’il semble que la jambe exprime les notes ; ce qui prouve cet accord ou plutôt cette imitation de la Musique avec la danse, puisque l’on doit imiter la douceur de ses sons par des pas doux & gracieux.

28. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre II. De la position des Bras & de l’élevation qu’ils doivent avoir. » pp. 197-199

Elevation des bras pour Dancer Comme l’ornement du corps en dansant, ainsi que je viens de le dire, dépend de bien faire les bras, on ne peut donc prendre trop de précaution de les sçavoir bien poser d’abord, afin qu’ils puissent se mouvoir dans toute la liberté necessaire ; c’est pourquoi je suppose dans l’élevation que je represente par cette Figure, qu’une personne soit bien proportionnée : ainsi il m’a paru suivant les regles, qu’il faut les élever à la hauteur du creux de l’estomac, comme je le démontre par cette Figure : elle est representée de face pour que l’on puisse distinguer toutes les parties dans leur juste égalité, elle a la tête droite, le corps posé sur les deux jambes, les pieds à la deuxiéme position ; ce qui est relatif avec les bras, en ce que les jambes étant ouvertes, & les deux pieds sur une même ligne, les bras doivent estre ouverts & élevez également ; car s’ils étoient plus hauts, ils tiendroient du crucifix, outre qu’ils seroient plus portez à la roideur, & n’auroient pas la même douceur ; néanmoins comme nulle regle n’est pas sans exception, & que l’on est obligé d’aider ou de cacher les défauts de la nature, c’est dans cette occasion que les Maîtres doivent gouverner leurs Ecoliers : par exemple, si une personne a la taille courte il faut de necessité lui faire lever les bras un peu plus haut, afin de lui dégager la taille, ce qui par consequent lui donne plus d’agrément ; de même que si la taille est longue, il faut ne les faire lever qu’à la hauteur des hanches, ce qui diminue en quelque façon cette disproportion, & donne tout l’agrément que l’on n’auroit pas sans ces sortes d’attentions ; Je lui ai aussi répresenté les mains ni ouvertes ni fermées, pour que les mouvemens du poignet & du coude se fassent avec toute la douceur & la liberté qu’il faut observer dans leurs mouvemens : au lieu que si le pouce se joignoit à un des doigts, cela causeroit un retardement dans les autres jointures qui leur ôteroit cette facilité.

29. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXXVI. Des Jettez, ou demies Cabrioles. » pp. 162-165

Comme ce n’est que par le plus ou le moins de force, que vous possedez dans le cou de pied qui vous fait élever : ainsi ce pas dépend du cou de pied pour le faire avec legereté ; pour le faire en avant, je suppose que vous ayez le pied gauche devant & le corps posé dessus, la jambe droite preste à partir dans le moment que vous pliez sur la jambe gauche, la droite s’aproche auprès, & lorsque vous vous relevez ; ce qui se fait par la force du pied gauche, qui en s’étendant avec force vous en rejette sur la droite, parce qu’elle acheve de se passer devant, lorsque vous vous relevez en tombant sur la pointe du pied droit, & ne poser son talon qu’après, ce qui termine ce pas : ainsi vous pouvez en faire plusieurs de suite d’un pied, comme de l’autre en observant la même regle ; ce qui donne beaucoup de facilité & de legereté.

30. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXVI. Discours sur la Courante en general. » pp. 110-114

Après que l’on a fait les reverences qui se font ordinairement avant de danser ; & de même que je les ay representées ci-devant : en vous relevant de votre seconde reverence, vous laissez poser le corps sur le pied droit ; & vous portez le pied gauche à la quatriéme position, & posez le corps dessus en presentant la main à la Demoiselle & en faisant un tems de Courante : ensuite vous commencez le pas de courante, par un demi-jetté du pied gauche, & ensuite un coupé du pied droit, ce qui termine le pas de Courante (& fait voir la difference du pas au tems) & vous en recommencerez une autre du pied droit, en faisant un demi-jetté de ce pied & un coupé du gauche ; mais comme tous ces differens pas vous conduisent dans une figure reglée, qui forme une espece d’ovale longue, mais à ce dernier coupé, vous recommencez de faire un pas, marchez du pied gauche, & un tems de Courante ou pas grave du pied droit, & recontinuer les demi-jettez & les coupez ; ce qui se repete dans tout le courant de cette danse, & comme je n’entreprends pas de décrire les figures des danses, je laisse ce soin aux Maîtres de conduire leurs Ecoliers : de plus c’est que cette danse n’est plus en usage, non plus que les autres Courantes figurées de ce tems là, comme la Dauphine, la Duchesse, & la Bocanne, qui étoient de parfaitement belles danses, & que les personnes qui seront curieux de les sçavoir, pourront avoir recours à la Choregraphie.

31. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre XVI. De la maniere de faire les bras avec les Contre-tems de Gavote. » pp. 255-263

Premiere attitude pour le contretems en allant du coté gauche [Légende intérieure] [de part et d’autre] chemin du bras Sçavoir, lorsque vous avez les pieds à la deuxiéme position, & le corps posé sur les deux jambes : ainsi qu’il est representé par cette premiere Figure dont les deux bras sont étendus & où sont ces mots à chacun, chemin du bras, ce qui est pour faire remarquer de quelle situation les bras se doivent plier. […] Le Contre-tems de Chaconne se prend de la 3e ou 4e position ; comme il est expliqué dans ma premiere Partie : ainsi il demande une opposition ; c’est pourquoi si vous avez le pied gauche devant, c’est le bras droit qui se trouve opposé : & dans cette attitude ayant le corps posé sur le pied gauche, il faut plier dessus, & sauter en étendant le bras droit ; puis porter le pied droit à côté à la 2e position en allant à droit, & si vous portez le pied gauche derriere à la troisiéme, qui est votre second pas, dans le même tems le bras gauche se plie de bas en haut ; ce qui fait le contraste au pied droit qui est devant. […] Si vous le prenez en avant & que vous ayez le corps posé sur le pied gauche, vous pliez dessus en levant le droit, & le bras droit dans l’instant se contourne de haut en bas, & le gauche vient de bas en haut ; ce qui fait le contraste à la jambe qui se passe devant, mais en vous jettant sur le droit pour ce second mouvement, il ne faut pas changer vos bras.

32. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Explication des planches » pp. 104-107

Pose, préparation, terminaison des temps et des pas. […] Manières différentes de se poser en attitude.

33. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « De la manière de marcher »

De la manière de marcher On marchera de la manière la plus naturelle et sans affectation, levant le pied droit en avant, le jarret et le cou-de-pied tendus, la pointe basse, le corps soutenu par la partie gauche, conservant l’équilibre ; on posera le pied à plate terre à la quatrième position, portant ensuite le corps sur la partie droite en avant, le pied gauche se portera également à la quatrième position, ayant soin que les deux talons passent près l’un de l’autre, sans se toucher ni se croiser, observant de parcourir une ligne droite.

34. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XI. Des Révérences de differentes façons. » pp. 29-34

Je dis donc que vous devez passer le pied doucement devant vous, en laissant le corps posé sur le pied de derriere, duquel son genouil est obligé de se plier par le poids du corps : au lieu que la jambe qui est devant doit être fort étenduë : mais l’inclination du corps se fait de suite plus ou moins profonde selon la qualité des personnes que vous saluez, & la tête même s’incline, ce qui est encore une des parties essentielles de la reverence, en vous pliant la ceinture, n’étendez pas le genouil de la jambe qui reste derriere, parce que cela feroit lever la hanche, & de plus vous feroit paroître le corps de travers, au lieu qu’étant comme je vous le démontre, toutes les parties se soutiennent par leur opposé : mais lorsque vous vous redressez, que ce soit avec la même douceur que vous vous êtes plié : & en vous redressant, laissez poser le corps sur le pied de devant, ce qui donne la liberté à celui de derriere d’agir, soit pour aller en avant, ou se porter à côté pour faire une seconde reverence qui se fait ordinairement en arriere, ce que j’expliquerai dans la maniere de faire les reverences en entrant dans un appartement.

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