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61. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1663 — 8 janvier : Ballet des Arts — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 24 février 1663 »

Louis, qui sous ses justes Lois Gouverne les Peuples Gaulois, Avec des grâces sans pareilles, Y fit le Berger, à merveilles.

62. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre IX. le voyag e en amérique  » pp. 320-364

Aux plus beaux jours de Mme Malibran, jamais l’aristocratie féminine de New-York ne s’était faite peuple jusqu’au point de se risquer sur les derniers bancs des secondes galeries du Park. […] Le voyage de Fanny Elssler agit sur toutes les classes du peuple américain à la manière d’un puissant courant magnétique qui dérange tous les mécanismes et fait dévier les meilleures boussoles. […] Le peuple, qui ne pouvait s’offrir le luxe d’assister aux représentations de Fanny, n’en subissait pas moins le contre-coup de la commotion générale. […] Un soir que Fanny rentrait du théâtre, une femme du peuple s’approcha de la voiture et lui tendit un enfant de deux mois environ, en lui disant : « Prenez-le !  […] Le peuple américain se composait d’éléments hétérogènes, simplement juxtaposés et nullement confondus.

63. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre huitième. Danseur sérieux, danseur demi-caractère. Danseur comique » pp. 88-95

Selon moi, le type de ce genre est l’imitation de ces mouvements naturels qui ont formé ce qu’on a appelé les danses dans tous les temps et chez tous les peuples. […] Ils doivent se rendre esclaves de l’imitation la plus sévère des danses particulières à chaque peuple et, tout en dansant, donner à leurs pas et à leurs attitudes le genre et le caractère des danses nationales qu’ils exécutent69.

64. (1834) L’Opéra. Paris ou Le Livre des Cent-et-un. tome XV « L’Opéra. » pp. 366-428

On donnait aussi des représentations de par et pour le peuple : le Gouvernement en faisait les frais ; on jouait au profit des volontaires qui se rendaient à la frontière, et au bénéfice des malheureux des différentes sections. […] Célèbres montagnards que le peuple révère, Disciples fameux de Rousseau, Venez parer de fleurs leur modeste tombeau. […] La Comédie française avait été érigée en théâtre du peuple, c’est-à-dire destiné aux représentations officielles offertes gratuitement au peuple ; on ne pouvait être admis à ces représentations que sur l’exhibition d’une marque particulière que la municipalité devait distribuer aux patriotes. […] Si le bal de l’Opéra eût admis de telles mœurs, aux yeux des étrangers, qui s’obstinent encore à croire que c’est là qu’il faut juger la France, nous eussions apparu comme un peuple en état de démence et d’ivresse. […] Un peuple, une race, un monde tout entier, habitent l’Opéra.

65. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre V. De l’usage de la Danse grave & sérieuse, convenable aux Bals de cérémonie. » pp. 112-145

L’on peut présumer encore que l’usage en est aussi ancien que celui des festins, dont le bal termine ordinairement la fête : comme il est dit dans l’Exode, que le peuple s’assit pour boire & pour manger, & se leva pour se divertir, c’est-à-dire pour danser, comme nous le voyons encore pratiquer aujourd’hui. […] Philostrate nous aprend encore dans son troisiéme Tableau, & Cartari dans son Traité des Images des Dieux, que les Anciens ont regardé Comus, comme la Divinité du bal & des festins, & l’ont représenté dans un Salon superbement illuminé, avec un visage riant, la tête couverte d’un chapeau de fleurs, tenant de la main gauche un flambeau allumé, qu’il laisse pancher nonchalamment pour brûler plus vîte, & paroissant comme enyvré de plaisirs, appuyé sur un épieu qu’il tient de la main droite : on voit encore dans ce Salon, dont le parquet est parsemé de fleurs, une partie des conviez qui festinent autour d’une longue table proprement garnie, d’autres qui dansent un branle, & quantité de spectateurs rangez sous la Tribune, sur laquelle il y a une symphonie nombreuse ; desorte qu’il est aisé de comprendre par ce grand appareil, que les Anciens ont voulu nous faire entendre que les bals & les festins sont des dépenses qui se doivent faire avec autant de profusion que de sumptuosité ; & que ces sortes de divertissemens sont de l’appanage des grands Seigneurs, pour s’attirer la bienveillance des peuples, ou pour faire remarquer leur grandeur & leurs magnificences. […] Une réponse si sage fait bien voir la bonté que ce Roy avoit pour son peuple. […] La Danse au pied des autels Mena jadis vos Prêtresses, Offrir les vœux des mortels : Soleil, par ce seul langage Danse des Bracmanes, peuple des Indes, en l’honneur du Soleil. […] Danse des Bracmanes, peuple des Indes, en l’honneur du Soleil.

66. (1765) Dissertation sur les Ballets Pantomimes des Anciens, pour servir de programme au Ballet Pantomime Tragique de Sémiramis « [Première partie] »

L’étonnement augmente encore lorsqu’on considère que ceux qui en ont écrit avec tant d’enthousiasme, étaient l’élite des Grecs, et des Romains, Peuples les plus délicats, et les plus difficiles qu’il y ait jamais eu sur les Beaux Arts, et surtout, sur les Représentations théâtrales. […] 12Mais si les Danseurs Pantomimes représentaient des sujets tragiques ; si leurs Spectacles étaient préférés à la Tragédie simplement récitée ; si à côté des grands noms de Roscius, d’Andronicus, et d’Esope Comédiens, on trouve placés ceux de Pylade, de Bathylle, de Dyonisia, et de tant d’autres Pantomimes célèbres ; si la passion extrême que les Romains avaient pour leurs représentations alla jusqu’à partager le peuple en deux factions, les verts et les bleus, qui ont subsisté même après la décadence de l’Empire ; il est hors de doute que ces Danses faisaient alors sur les Spectacles des impressions beaucoup plus vives que le simple jeu des Comédiens ; et il me paraît démontré, ce que Lucien assure, et que j’ai rapporté plus haut, que des Peuples tels que les Grecs et les Romains pleuraient aux Danses Pantomimes tragiques, tout de même qu’aux Tragédies déclamées.

67. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVII. » pp. 173-184

Camille, cette fière Romaine étoit aussi élégament vétue que Cléopâtre, lorsqu’elle sortit de sa barque dorée pour subjuguer le coeur d’Antoine, et que le peuple la prit pour la mère de l’Amour ; mais une chose incroyable c’est que je ne pûs parvenir a faire mettre des casques aux Horaces et aux Coriaces, et à laire disparoitre leur chevelure. […] Le maître des ballets, souvent homme-machine, bien plus accoutumé à parler aux jambes qu’à l’esprit, plus habitué aux mouvemens des pieds qu’à ceux des passions, fera agir et danser dans le même sens et de la même manière, tous les peuples de la terre. […] C’est à l’imagination du maître de ballets à se transporter chez les peuples différens de nous : S’il ne pont nous montrer le vrai, il nous montrera au moins le vraisemblable.

68. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 24 mai. « Pétrouchka » et « Lâcheté » ou l’histoire vue par le ballet. »

Non plus au clair soleil d’hiver, mais dans les murs en béton armé de la « Maison du peuple » que le dernier des tsars éleva à la gloire de la capitale moderne.

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