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40. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE IX. » pp. 195-260

Ceux qui se livrent à ce genre ont sans doute plus de difficultés à surmonter, & plus d’obstacles à combattre pour arriver à la perfection. […] La taille du Danseur comique exige moins de perfections ; plus elle sera racourcie, & plus elle prêtera de grace, de gentillesse & de naïveté à l’expression. […] Au reste, Monsieur, les Danseurs qui péchent par la taille, par la figure & par l’esprit, & qui ont des défauts visibles & rebutans doivent renoncer au Théatre, & prendre, comme je l’ai déjà dit, un métier qui n’exige aucune perfection dans la structure ni dans les traits. […] L’élévation de son ame, le caractere respectable de sa physionomie, ses organes disposés à rendre le pathétique & à faire verser des larmes n’auroient pu convenir à des caracteres bas, qui exigent aussi peu de talent que de perfection. […] On a senti que ces ombres inanimées & imparfaites de la belle nature, s’opposoient à la vérité & à la perfection du Comédien.

41. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 27 mai. Les Ballets russes »

Comment ne pas insister sur la perfection où cette danseuse atteint ?

42. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « Épître dédicatoire à Madame **** »

Si je voulais donner à mon sujet une importance trop étrangère au but infiniment plus restreint que je me suis prescrit, il me serait aisé, Madame, de vous retracer le point étonnant de perfection où la danse a rapidement été portée de nos jours.

43. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XIII. » pp. 362-395

Cet Art au reste est très-imparfait ; il n’indique exactement que l’action des pieds, & s’il nous désigne les mouvements des bras, il n’ordonne ni les positions ni les contours qu’ils doivent avoir : il ne nous montre encore ni les attitudes du corps, ni ses effacements, ni les oppositions de la tête, ni les situations différentes, nobles & aisées, nécessaires dans cette partie, & je le regarde comme un Art inutile puisqu’il ne peut rien pour la perfection du nôtre. […] Ce Danseur, disent-ils, a reçu primitivement de mauvais principes ; s’il a des défauts, ce n’est pas ma faute, j’ai tenté l’impossible ; toutes les perfections que vous lui connoissez m’appartiennent, elles sont mon ouvrage. […] Vous conviendrez cependant que la perfection de l’ouvrage dépend en partie de la beauté de l’ébauche ; mais un Ecolier que l’on présente au Public est comme un tableau qu’un Peintre expose au Sallon ; tout le monde le voit, tout le monde l’admire & l’applaudit, ou tout le monde le blâme & le censure ; figurez-vous donc l’avantage que l’on a d’être constamment à l’affût des Sujets agréables formés dans la Province, dès qu’on peut se faire honneur des talents qu’on ne leur a pas donnés. […] La perfection même que l’on a voulu donner aux signes qui désignent les pas & les mouvements n’a servi qu’à les embrouiller & à les rendre indéchiffrable.

44. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les artistes de l’opéra »

Nous jouissons de nos jours d’un chanteur et d’une chanteuse qui ont porté le goût, la précision, l’expression, et la légèreté du chant, à un point de perfection qu’avant eux on n’avait ni prévu ni cru possible. […] Le nombre des sujets dont l’opéra de Paris est composé, son établissement stable, ses ressources, ses revenus, et le goût des Français pour ce spectacle, sont de grands moyens pour le porter à un point de perfection et de magnificence auquel il n’est point encore parvenu, et qui semble ne dépendre maintenant que de très peu de circonstances.

45. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XI. » pp. 107-114

Ces deux danseurs ont porté leur art à ue perfection telle, qu’ils n’ont point été remplacés, et qu’on n’a pas eu les moyens de les imiter, et de marcher sur leurs traces. […] Mais au milieu de tant d’étres ineptes, on distingue, comme je vous l’ai dit, des hommes privilégiés, et particulièrement favorisés par la nature, pour les quels l’étude n’est qu’un jeu, et qui portent progressivement les sciences et les arls au dernier dégré de perfection.

46. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Paralele. DE. LA PEINTURE. ET DE. LA POESIE. » pp. 213-269

Mon but est seulement de ne rien dire que l’on ne trouve établi dans les Ecrivains anciens & modernes, qui ont parlé du sujet de cette Dissertation ; je crois cependant qu’il est bon d’avertir qu’en parlant comme je fais de la Poésie & de la Peinture, je les suppose toujours dans le plus haut dégré de perfection où elles puissent arriver. […] Si donc il ne s’est rien conservé qui puisse nous donner une idée juste de la Peinture, comme elle se pratiquoit anciennement, c’est-à-dire dans le tems que les Arts étoient dans leur plus grande perfection ; il est certain que la Poësie se faisant voir encore aujourd’hui dans tout son lustre, peut jetter dans l’esprit de ceux qui y sont le plus attachez, une prévention qui les porte à lui donner la préférence sur la Peinture. Car il faut avouer qu’il y a beaucoup de gens d’esprit, qui loin de regarder la Peinture du côté de la perfection & de l’estime où elle étoit chez les Grecs, n’ont pas même donné la moindre attention à cet Art, tel que nous le possedons aujourd’hui, & que les derniers siécles l’ont fait renaître ; & si ces mêmes personnes font tant que de regarder quelques ouvrages de peinture, elles jugent de l’art par le tableau, au lieu qu’elles devroient juger du tableau par l’idée de l’art. […] Ces deux Arts se sont maintenus de tous les tems dans un même dégré de perfection. […] Mais supposé que l’idée de la Peinture, à la considérer dans sa perfection, ne soit pas encore bien établie, si celle que l’on conçoit aujourd’hui n’avoit pas un fond de mérite, par toutes les connoissances qu’elle renferme, & pour tout ce qu’elle est capable de produire sur les esprits, d’où viendroit la passion qu’ont pour elle les grands Seigneurs & tant de gens d’esprit, & que ceux mêmes qui ont de l’indifférence pour cet art, n’oseroient l’avouer sans rougir.

47. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Aduertissement. » pp. 1-3

Car de s’obliger de traicter de la Methode pour les Dames, & n’en rien dire du tout : Promettre d’enseigner en son lieu deux ou trois sortes de reuerences, & de cela nulles nouuelles, ne parler que des trois premiers bransles fort legerement & renuoyer à vn discours plus ample qui s’en fait auec les autres, à vne inuisible Methode pour les Dames : donner en fin à vne piece imparfaicte, le tiltre de ce qu’il faut obseruer à la Danse pour en acquerir la perfection, sans les autres absurditez que pour n’estre ennuyeux ie laisse à remarquer à ceux qui en voudront prendre la peine, sont des apparences visibles que le Sieur Montagut a esté mal seruy pour son argent, lequel ne deuoit iamais pour son honneur auoir tant de creance à ce qui sortoit des mains de ce Copiste, que d’en mespriser la veuë, pour en effacer au moins ce qui pourroit asseurer le soubçon qu’il sçauoit bien deuoir naistre de ceste sienne charité enuers moy : Mais son genie luy en a joüé d’vne ce coup là, permettant à sa vanité de trahir son iugement.

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