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3. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1666 — 3 janvier : Les Amours de Jupiter et de Sémélé — La Muse de la Cour à son Éminence Monseigneur le Prince Orsini d’Adrien Perdou de Subligny — Subligny, dixième semaine, lettre du 18 janvier 1666 »

Les Acteurs s’étaient mis en frais Pour divertir ce grand MONARQUE, Aussi leur donna-t-il une obligeante marque Que son plaisir y fut plus parfait que jamais.

4. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre xvii.  » pp. 102-108

D’ans l’impossibilité où je suis de placer devant vos yeux ces objets intéressans pour nos plaisirs, vous voudrez bien vous contenter devoir défiler leurs ombres devant vous ; c’est à votre imagination à leur prêter un corps et le mouvement ; si vous lui donnez l’essor, elle vous créera des êtres parfaits, remplis de graces, dansans, sautans et pirouettans à merveille. […] Ce mélange du bon, du moins parfait et du médiocre, présente un grand corps de danse, propre à exécuter et à transmettre au public toutes les idées d’un compositeur ingénieux. Les sublimes tableaux que lui offriraient Homère et Virgile, peuvent être transportés sur la scène ; mais pour les peindre d’une manière parfaite, il faudroit que les danseurs qui consacrent tous leurs momens à leurs jambes et à leurs mouvemens plus ou moins accélérés, en donnâssent une partie à l’étude des passions ; qu’ils exerçâssent leur ame à s’en bien pénétrer, et leurs bras, et leur physionomie, à les exprimer avec énergie. […] Qu’il se hâte donc de présenter dans sa personne, le modèle parfait de son art ; qu’il l’embellisse, qu’il le fasse briller par de belles proportions, par l’harmonie de ses mouvemens et par le fini précieux d’une exécution simple mais savante ; qu’il ramène les grâces que les difficultés et les tourbillons incommodes ont fait disparoître ; tel est le vœu des amateurs ; tel est celui de l’amitié, et de tous ceux qui s’intéressent à la réputation de ce danseur et à la perfection d’un art dont il a été le plus bel ornement.

5. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1670 — Janvier : Ballet royal — Lettres en vers au Roi de la Gravette de Mayolas — La Gravette de Mayolas, 2ème lettre du mois de janvier »

La Gravette de Mayolas, 2ème lettre du mois de janvier130 La REINE, qu’un chacun contemple Comme un parfait et rare exemple, Aux yeux de toute notre Cour, Au Château neuf fut l’autre jour, Avec encor Mademoiselle,131 Qui l’aime, et la suit avec zèle, Pour ouïr un concert charmant, Qu’on ajuste Royalement, Pour le Ballet que l’on prépare D’un air aussi pompeux que rare, Enfin pour le Ballet Royal, Qu’on dansera ce Carnaval.

6. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Avx cavaliers et avx dames, par luy mesme. »

Qvi desire scauoir les premiers Elemens, Et le bal mesuré d’une parfaite danse : Quil lise la Methode & les enseignemens, Dont Lauze a bien huré l’Angleterre & la France.

7. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre VI. De la troisiéme Position. » pp. 15-16

Troisieme Position Cette Position est pour les pas emboëtez & autres pas : on la nomme emboëture, & ce n’est pas sans raison : c’est que cette Position n’est parfaite, que lorsque les jambes sont bien étenduës l’une près de l’autre : ce qui fait que les deux jambes & les pieds étant bien serrez, l’on ne peut voir de jour entre deux : ainsi elles se joignent comme une boëte, aussi j’ai tracé cette Figure avec soin, pour qu’on la comprenne plus facilement, & que l’œil qui est le miroir de l’ame donne plus de force à mon expression, en conduisant plus aisément le Lecteur à cette intelligence claire que je desire lui donner.

8. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre XII. Règles générales à observer dans les actions de Danse »

Ainsi, elle sera, plus ou moins parfaite, selon que son exposition sera plus ou moins précise, son nœud plus ou moins ingénieux, son dénouement plus ou moins bien amené. […] Sans leur réunion, il n’en est point de parfaite.

9. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XV. » pp. 150-159

L’ordre, l’exactitude et la subordination qui doivent être observés dans tous les états, où un chef commande, sont établis dans la troupe militaire et n’existent point dans la troupe dansante de l’opéra ; d’où il résulte qu’une parfaite exécution est impossible. […] Si un ballet étoit uniquement composé de premiers danseurs et de premières danseuses ; l’exécution en seroit parfaite, et le compositeur pourroit alors se livrer à toutes les difficultés qu’offre le mélange des pas et des temps ; mais il y a bien de la différence à faire entre les talens des premiers sujets à ceux des figurants ; entre l’émulation des uns et l’insouciance des autres. […] Tout alors seroit fidèlement exécuté, tout marcheroit d’un pas égal, tout offriroit les tableaux intéressans qui résultent d’une entente parfaite et d’une exécution régulière. […] Le jeu mâle, précis et correct qui règne dans l’exécution de l’orchestre de l’opéra ; l’ensemble parfait qui résulte de la manière vigoureuse que cet orchestre emploie pour produire de grands effets, ne peut être assimilé au jeu brillant et souvent fantastique des violons qui ne jouent que des sonnates et des concertos : il leur est libre d’orner et d’embellir leur ouvrage, de démancher jusqu’au chevalet, de se perdre dans des variations, d’entreprendre toutes les difficultés possibles, et de les vaincre ; voilà le grand violon comparé au premier danseur ; mais l’orchestre a son thême écrit, comme le corps de ballet a le sien dicté.

10. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre premier. Instructions générales aux élèves » pp. 19-39

Il doit exister sans cesse une parfaite harmonie dans l’exécution entre toutes les parties du corps, et c’est cet ensemble charmant qui fera apprécier le mérite d’un véritable danseur. [5] Mettez tous vos soins à acquérir de l’aplomb et un parfait équilibre ; attachez-vous à la correction et à la précision dans votre danse ; que tous vos temps soient réglés d’après les meilleurs principes que vous avez reçus, et que l’exécution de vos pas soit toujours élégante et gracieuse. […] [9] Dans vos pirouettes observez l’équilibre le plus parfait, et soyez toujours bien placé en les commençant, en les tournant et en les terminant. […] On ne saurait trop vous recommander de filer délicatement la pirouette sur la pointe ; ce qui présente la plus agréable exécution, et en même temps la plus parfaite ; car rien n’est plus rebutant à voir qu’un mauvais danseur qui tournaille tantôt sur la pointe et tantôt sur le talon, et qui sautille par secousses à chacun des tours de sa pirouette. […] Un figurant médiocre, et même un homme sans avoir un goût parfait, pourront vous donner un conseil salutaire ; « Écoutez tout le monde, assidu consultant ; Un fat quelquefois ouvre un avis important. » Boileau.

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