/ 158
15. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre V. Témoignages des Évêques dans leurs Instructions pastorales, des Catéchismes, et des Théologiens contre les Danses. » pp. 51-71

D’autres évêques de France, animés du même zèle que ce saint prélat, ont donné comme lui des instructions pastorales et des ordonnances contre les danses ; mais ce que je viens d’en rapporter suffit pour montrer à quoi le zèle pour la gloire de Dieu et pour le salut des ames, porte ceux qui en sont chargés par rapport aux danses, si contraires à l’une et à l’autre. […] apporte un grand nombre de raisons pour montrer avec quel soin il faut éviter les danses. […] Les sauterelles montrées à St. […] L’agitation des mains, les mouvemens trop légers des pieds, la dissipation et la hardiesse des regards, montrent qu’il y a dans l’ame quelque chose de déréglé qui ne peut être vu des yeux du corps. […]  » Il y a quelques années qu’on donna au public les décisions d’un assez grand nombre de docteurs de Sorbonne sur plusieurs questions proposées par rapport aux danses ; et les réponses faites à chaque question tendent à montrer les dangers des danses, et que les curés et les confesseurs doivent apporter tous leurs soins pour en inspirer beaucoup d’éloignement à tous ceux dont ils sont chargés.

16. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre VI. Témoignage d’Auteurs et de Ministres protestans contre les Danses. » pp. 72-93

Ces ministres emploient tout ce traité à montrer par un grand nombre d’autorités des saintes Ecritures et des Pères, et par les plus fortes raisons, que les danses doivent absolument être interdites aux chrétiens ; et ils le finissent en répondant à plusieurs des raisons qu’on allégue pour les justifier. […] Ensuite les ministres, considérant la danse du côté des mouvemens qui la composent, observent « que l’ame qui les commande, et donne commencement à ces mouvemens, est nécessairement telle, qu’elle rend le corps qu’elle gouverne, volage, léger, remuant, sans arrêt ; ce qui ne peut convenir à l’honneur de l’homme chrétien… Quant à ce que de telles démarches se font par règles et mesures, ce n’est point pour les approuver davantage ; car c’est toujours faire ce que font les fous et les insensés : il y a seulement cette différence, que le faire avec règle et mesure, c’est, comme dit un certain poète comique (Térence), faire l’insensé avec raison, et montrer qu’on a la cervelle plutôt aux pieds qu’en la tête ; et nous disons que pour cela la folie et la vanité des hommes se montrent bien plus grandes… Avoir mis cette vanité en art, et aller à l’école pour l’apprendre, n’est-ce pas là la vanité des vanités ? […] Et comme on voudroit dispenser la jeunesse de ces règles si sévères, les ministres protestans s’y appliquent particulièrement à montrer que, bien loin que la danse soit plus permise dans la jeunesse, elle y est au contraire plus dangereuse… « qu’étant plus portée à la joie, à la gaîté, le remède est, non pas d’accorder à la jeunesse tout ce à quoi ce plaisir, c’est-à-dire la folie et la vanité la poussent, mais de lui retrancher plutôt ce qui seroit nuisible, et plus pour augmenter les maladies de l’âge, que pour les corriger ; selon que les médecins ont accoutumé envers les corps mal sains, et inclinans à des maladies, d’user de régimes plus sévères. […] Enfin, après avoir prouvé par l’Ecriture, les Pères, les conciles, les païens même, que les danses sont condamnables, ces ministres répondent à quelques-unes des raisons que les avocats des danses, (c’est ainsi qu’ils appellent ceux qui entreprennent de les justifier) alléguent pour s’efforcer de montrer qu’elles sont indifférentes, et que c’est s’opposer à la liberté chrétienne, que d’en faire un péché. […] Pour détruire ce vain prétexte, les ministres, auteurs de ce traité, font voir que des mariages qui ne se feroient que par une suite des passions excitées par les danses, sont bien plus propres à en montrer le danger et le mal, qu’à les justifier, et que de tels mariages ayant un aussi mauvais principe, ne peuvent guère être chrétiens ; mais que quand même de pareils mariages produiroient de très-grands avantages temporels, les danses qui auroient été le moyen d’y parvenir, n’en seroient pas plus légitimes.

17. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « A, son altesse royale. Monseigneur. le duc d'Orléans, petit-fils de France. » pp. -

Elles ne pouvoient l’une & l’autre se montrer dans une circonstance de tems plus convenable, que celle de la paix que vous avez fait régner dans l’Europe entre tous les Princes Chrétiens, dès le moment que vous avez pris le gouvernail ; & quel bonheur ne devons-nous pas attendre d’un regne dont le Monarque parvenu à l’âge de gouverner par lui-même, se repose encore sur la sagesse & la prudence de vos conseils !

18. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XIII. De la maniere dont les Demoiselles doivent marcher, & celle de se bien presenter. » pp. 38-41

Je ne douterois pas que l’on ne m’accusât d’indifference, ou bien de ne sçavoir montrer qu’aux hommes, si je ne marquois du zele & de l’attention pour l’instruction du beau Sexe, lui qui est l’ame de la danse, & qui lui donne tout le brillant qu’il a, outre que je retrancherois ce que la Nature a fait de plus gracieux ; c’est que sans la presence des Dames la danse n’est pas si animée, car ce sont elles qui font naître cette ardente & noble émulation qui paroît entre elles & nous quand nous dansons ensemble, & sur-tout avec celles qui possedent cet exercice, desquelles il y a un assez grand nombre, car rien ne me paroît plus interessant à une compagnie que de voir danser deux personnes de l’un & de l’autre sexe avec justesse, que d’applaudissement !

19. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1665 — 25 septembre : Ballet dansé par le roi à Villers-Cotterêts — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 4 octobre 1665 »

ITEM, du Nombre des Danseurs Étaient de célèbres CHASSEURS, Et le GOUVERNEUR DE PROVINCE, qui passe pour assez grand PRINCE, Ayant son Épouse avec lui, L’un des beaux ASTRES d’aujourd’hui, Mais qui pour un Autre, et sans blâme, Brûle d’un constante flamme ; Enfin et le Frère et la Sœur De ce célèbre GOUVERNEUR Montraient aussi dans cette Danse Qu’il entendait bien la cadence.

20. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre neuvième. Le maître » pp. 96-103

Gardel, le premier des choréographes modernes, me montra par ses productions toutes les richesses de ce beau talent, et ce fut encouragé et aidé par ses conseils, que j’ai dansé à l’ Académie Royale de Musique . […] Si l’élève se sent enclin à la composition, et qu’il paraisse montrer des dispositions pour imaginer, le maître savant dans son art doit le faire exercer dans la composition des pas et l’instruire dans le dessin et dans le beau de la choréographie.

21. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre V. » pp. 37-55

Ils commencèrent à se montrer sous le règne de François Premier, et sous celui de Louis treize, mais ils étoient jeunes, encore et leurs efforts furent proportionnés à la foiblesse de leur enfance. […] Les grands hommes parûrent dans tous les genres ; la nature sembla faire un nouvel effort pour immortaliser le règne de ce Prince ; et les arts se montrèrent à sa cour entourés du brillant cortège des sciences et de l’industrie. […] C’est alors que l’histoire pourra peindre librement, et oubliant tout à la fois les rangs, et les titres, elle nous montrera les hommes qui n’existent plus, tels qu’ils étoient, et nous tracera avec des couleurs franches et un pinceau hardi, leurs vices, ou leurs vertus, leur foiblesse ou leur courage, leur clémence ou leur tyrannie. […] Il faut considérer que cet opéra fut joué dans un petit local, et qu’il étoit privé de danse, de machines, et de décorations ; magie enchanteresse qu’il étoit réservé au génie de Quinault de nous montrer, et dont il nous a le premier fait éprouver les charmes. […] Je ne puis m’empêcher de rendre hommage au goût et à l’imagination du Marquis de Sourdéac Né riche, la méchanique fut le jeu de son enfance ; il appliqua une partie de cet art aux machines propres aux théâtres ; genre inconnu alors et qui tient du merveilleux ; genre, qui convient à l’opéra, puisque ce magnifique spectacle est celui des arts, et qu’ils doivent s’y montrer tous à la fois.

22. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre VII. Sur le même sujet. » pp. 40-55

Les plus belles choses imaginées pour décorer l’extérieur des palais, se montrent en miniature dans les boudoirs et les cabinets de bain ; examinent-ils les meubles ? […] quelle est cette pusillanimité d’emprunter le masque hideux d’Echyle, lorsque notre physionomie est faite pour se montrer avec confiance ? […] Mais pourquoi montrent-ils ce qu’ils devroient cacher ? […] En dérobant tout ce qu’on aime à voir, et tout ce qu’il ne faut pas montrer ; elles rallumeront des désirs éteints par l’habitude de posséder sans peine ; elles alimenteront l’espérance, et donneront tout à faire à l’imagination.

/ 158