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15. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — CHAPITRE I. De la maniere de se poser le corps. » pp. 2-3

Tout dépend pour bien apprendre, du bon commencement, ce qui est l’affaire du Maître, mais comme l’Ecolier a beaucoup de vivacité, ou que souvent le trop d’étude dont il est chargé, lui fait oublier la plûpart de ses exercices, & ordinairement celui de la Danse, que l’on ne croit pas aussi nécessaire qu’elle est, puisque c’est par elle que nous nous comportons dans le monde avec cette bonne grace & cet air qui fait briller notre Nation ; & c’est sur cette idée que je me suis fait un plan ou maniere de leçon que le Maître donne à son Ecolier pour le mener de pas en pas, même lui enseigner tous les differens mouvemens des bras, afin de les conduire à propos à chacun de ces differens pas de danse : & comme il est essentiel de sçavoir se poser le corps dans une situation gracieuse, c’est ce qui est expliqué dans ce premier Chapitre, de même que le represente cette Figure : Il faut avoir la tête droite sans être gêné, les épaules en arriere (ce qui fait paroître la poitrine large & donne plus de grace au corps,) les bras pendans à côté de soi, les mains ni ouvertes ni fermées, la ceinture ferme, les jambes étenduës, & les pieds en dehors : j’ai tâché de donner à cette Figure l’expression possible, afin qu’en la voïant on puisse se poser le corps tel qu’il doit être.

16. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Avant-propos » pp. 5-17

[3] Noverre 2, le restaurateur des ballets d’action et de l’art de la pantomime, a posé les principes qui doivent guider le maître de ballet, c’est-à-dire les compositeurs ; il a prescrit des règles aux mimes ; il a aussi écrit sur l’art, proprement dit, de la danse ; mais ses instructions à cet égard, se bornent à quelque conseil sur la poétique de l’art et à quelques légères observations sur son mécanisme. […] [5] J’ose donc espérer que les instructions, les leçons que je vais donner, provenant des écoles des plus grands maîtres, qui ont fait faire à la danse moderne des progrès immenses, et qui l’ont tant embellie, pourront d’autant plus faciliter les élèves dans leurs études, que j’ai, à l’aide d’un travail assidu, fait d’après les vrais principes, par ma propre expérience, et par l’observation des plus excellents modèles que j’ai eu sous les yeux, appliqué à mes leçons de nouveaux moyens d’enseignement, et des démonstrations rigoureusement exactes. […] Il aurait beaucoup mieux valu pour nous, que ces ouvrages composés pour la simple poétique de l’art, eussent été remplacés par quelque bon traité théorique, sur le mécanisme de la danse, écrit par un Dauberval, un Gardel, un Vestris, ou par quelque autre grand maître. […] Langage que je crois même indispensable dans nos leçons, en traçant sur l’ardoise ces figures par des lignes droites, comme dans l’exemple donné ici : cent élèves à la fois, ayant les yeux fixés sur ce modèle, concevront de suite, ensemble, et très facilement, leurs positions, leurs attitudes, sans que le maître soit obligé de s’époumoner par des discours longs à chacun d’eux. En outre de cela, les plus diligents de ces écoliers pourraient copier, sur de petites ardoises, ces mêmes figures, et les emporter, pour les étudier chez eux, comme l’enfant qui commence à syllaber, étudie dans son abécédaire, sans avoir près de lui le maître… et son fouet.

17. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 10 décembre « Le Festin de l’araignée ». »

Le Festin de l’Araignée n’a pas été imaginé par un maître de ballet. […] La ressource indiquée au maître de ballet c’est donc le mouvement imitatif. […] Le décor, les costumes sont signés par un maître.

18. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 12 février. Pylade chez Roscius. »

Cependant avec eux, « charbonnier est maître chez lui », car il est maître de lui-même. […] Et qui sait si cet autre maître vénéré, dont on va fêter après-demain le centenaire, n’aurait pas consacré à ces « clowns » dédaignés une de ses Odes funambulesques ?

19. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Avertissement. » pp. -1

J e vais parler librement et avec franchise des soi-disans maîtres des ballets ; ce n’est point contre ceux qui se distinguent dans cet art difficile, et qui embellissent par leurs productions les théatres sur les quels ils exercent leurs talens, que mes observations sevéres sont dirigées. Ma critique ne porte donc que sur cette masse monstrueuse de danseurs et de figurans médiocres, qui ont usurpé le titre de maîtres de ballets.

20. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre VIII. » pp. 65-96

Maîtres de musique et de ballets, chanteurs et danseurs, chœurs, tous également peuvent avoir part à sa gloire. […] L’œil du maître est un point nécessaire ; il doit entrer dans tous les détails. […] Voilà le maître de ballets bien instruit ! […] Maître de musique du Roi de Prusse. […] Maître de chapelle du Roi de Pologne, Electeur de Saxe.

21. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XIII. » pp. 362-395

Si les Ballets sont des tableaux vivants ; s’ils doivent réunir tous les charmes de la Peinture, pourquoi n’est-il pas permis à nos Maîtres d’exposer sur le Théatre de l’Opéra trois morceaux de ce genre, l’un tiré de l’Histoire, l’autre de la Fable, & le dernier de leur propre imagination ? Si ces Maîtres réussissoient, on les recevroit Membres de l’Académie, ou on les aggrégeroit à cette Société. […] J’ajouterai que ses succès, si elle se déterminoit à commencer les Disciples, seroient infiniment plus assurés, elle ôteroit du moins à une multitude de Maîtres avides d’une réputation qu’ils n’ont pas méritée, la ressource de s’attribuer les progrès des Eleves & la liberté d’en rejetter les défauts sur ceux dont ils ont reçu les premieres leçons. […] Le Maître est étonnant ! […] Ce n’est pas tout ; ce même Eleve fait un nouveau plaisir toutes les fois qu’il paroît ; bientôt il donne de la jalousie & de l’ombrage à son Maître ; celui-ci lui refuse alors des leçons parce que son genre est le même & qu’il craint que son Ecolier ne le surpasse & ne le fasse oublier.

22. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre XII. Ceux qui ont quelque autorité doivent, autant qu’ils le peuvent, s’opposer aux Danses, et empêcher d’y aller ceux et celles qui dépendent d’eux. » pp. 132-147

., ceux qui ont une obligation plus particulière de s’opposer aux danses, ce sont les pères et mères à l’égard de leurs enfans, et les maîtres et maîtresses à l’égard de leurs domestiques ; ils doivent mettre en usage tous les moyens qu’ils peuvent prendre pour les en détourner. […] Aussi, saint Augustin a-t-il réuni les devoirs des maîtres et maîtresses envers leurs domestiques, avec ceux des pères et mères envers leurs enfans, dans une exhortation qu’il fait aux uns et aux autres à se bien acquitter de ce qu’ils doivent à ceux dont ils sont chargés. […] L’apôtre saint Paul met le maître au-dessus du serviteur, et soumet le serviteur au maître ; mais Jésus-Christ a payé pour tous les deux un même prix. […] Voilà, ce me semble, à quoi doit tendre l’exercice dont je parle ; et j’ai vu avec joie des maîtres à danser de la première réputation, se renfermer dans ces bornes pour satisfaire aux désirs des mères chrétiennes, qui joignent à une grande naissance une piété encore plus grande. […] Qu’il seroit aussi à désirer que ceux qui sont revêtus du ministère ecclésiastique, ne cherchassent, comme saint Augustin, que le bien des ames, plutôt que leurs propres intérêts, et à plaire aux hommes ; et que, sans avoir égard à la condition des personnes, ils enseignassent toujours, à l’exemple de leur divin Maître, la voie de Dieu dans la vérité !

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