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6. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 16 janvier. Une soirée à l’hôtel Charpentier. »

Mes préférences vont au rigodon de Dardanus, transposition raffinée d’un thème populaire, avec ses demi-tours sautés et ces « jeux de mains » qui sont des « jeux de vilains » traduits dans le langage subtil du xviiie  siècle.

7. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Les Graces. Ballet anacréontique. » pp. 75-97

Jeux, Ris et Plaisirs de la suite de Vénus. […] Lorsqu’ils ont gagné la plaine, ils se disposent à y commencer leurs jeux. […]   Les jeux commencent ; on tire de l’arc ; on se livre ensuite à la lutte, et on finit les exercices par des danses, formées autour des statues d’Apollon, et d’Hyacinte. […] Les Bergers sont placés sur le coteau pour voir les jeux ; les Bergères se disputent le prix de la course, d’autres celui du tambourin ; celles-ci forment des danses avec des guirlandes, tandis que celles-là tracent en dansant avec des cerceaux garnis de roses, différentes figures variées, les Graces présentes à ces jeux, les embellissent encore en formant sous les berceaux différentes figures pittoresques. […] Cette fête Anacréontique est terminée par un grouppe général enrichi de tous les accessoires que la puissance de l’Amour leur a prodigués pour orner leurs Bergères et pour embellir leurs jeux.

8. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 18 septembre. Je fais l’école buissonnière. »

Si j’affronte un ballet d’opéra avec ce sang-froid que nous donne une longue expérience, j’avoue approcher les jeux frivoles du music-hall avec une déférence qui va jusqu’à la timidité. […] Et voilà qu’un jeu ou bien une lutte se déroule entre la danseuse et l’orchestre. […] Et quand l’homme fait le moulinet avec le corps de la danseuse, c’est un accès de jalousie furieuse qui est censé déterminer ce jeu de scène exhilarant. C’est ainsi que l’épanouissement libre du muscle, le jeu harmonieux de la force disciplinée sombre dans le ridicule prétentieux du mélodrame acrobatique et d’un exotisme de rebut.

9. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 10 juillet. Le répertoire : « Sylvia » »

Staats qui, en 1920, régla ces « jeux rustiques et divins » ; ils l’avaient été naguère par le célèbre Mérante. […] La beauté tectonique de ses poses, leur agencement plastique est de même très aigu et très pur ; elles valent, ces poses, non par les grandes lignes droites qui font du corps, une flèche dardée dans l’infini ou par les courbes puissantes, mais par le jeu des angles aigus et des mouvements parallèles et opposés. […] Évidemment il existe des temps de vigueur où toute l’attention est attachée aux jambes, au jeu du coup de pied, au taqueté des pointes, qui s’assemblent et se décroisent ; le torse rigide, à peine épaulé, les bras tombants, restent au repos.

10. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre VIII. » pp. 81-87

C’est l’âme seule qui imprime sur les traits du visage et en caractères énergiques, les sentimens, les affections, les passions, les plaisirs et les peines qu’elle éprouve ; c’est, elle encore qui donne aux muscles de la physionomie ce jeu varié, et ces teintes propres à l’expréssion ; mais cette variété et cette mobilité seroit imparfaite, si les yeux n’y ajoutoient pas le signe de la vérité, et de la ressemblance ; je les comparerai a deux flamheaux faits pour éclairer tous les traits, et y répandre ce clair-obscur qui les distingue, et les fait valoir. […] Si l’acteur récitant, l’acteur chantant, et l’acteur pantomime ne s’attachent point à ce jeu muet : leur diction sera froide, leur chant sera languissant, leurs gestes seront insignifiants ; et tout annoncera chez eux un coeur tiède, une àme glacée, et une monotonie fatigante. […] Seroit-ce un avantage que de dérober au public la partie la plus essentielle à l’expréssion de l’acteur, celle enfin qui met le sceau à la perfection de son jeu. […] on trouvoit encore dans ces magasins des masques de femmes tout, aussi volumineux, mais non pas si laids ; ils servoient à de jeunes acteurs, qui avoient une voix douce et agréable ; car il n’est fait aucune mention dans les écrits des anciens des noms des femmes dont les talens avoient embelli la scène ; ils ne parlent que d’Ampuse, de Tymèle, et de Dyonisia, célèbres pantomimes ; elles s’attachoient à peindre la volupté ; plusieurs auteurs assurent qu’excitées par les applaudissemens que leur prodiguoient les jeunes gens, elles avoient porté la pefection de leur jeu au dernier période d’indécence.

11. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XI. » pp. 107-114

demandez lui raison de sa foiblesse, et du froid qui s’est répandu dans sa déclamation et dans son jeu ; il vous répondra qu’il étoit mal disposé, que ses efforts étoient superflus, et. que son âme sembloit lui refuser l’énergie qu’il avoit la veille. […] On me dira, sans doute, que cette comparaison n’a rien de relatif à l’acteur pantomime, puisqu’il doit parler sans voix ; je répondrai que ses gestes, le jeu varié de sa physionomie, l’expression animée de ses yeux sont autant de langues qu’il a à sa disposition ; j’ajouterai à tous ces moyens ceux que la musique expressive offre à la pantomime ; elle en est l’organe, et lui fournit tous les accens dont elle peut avoir besoin. […] Les facultés physiques de l’homme quelles qu’elles soient, ne se développent qu’à l’aide d’un mouvement continuel ; les muscles, les leviers, les charnières qui composent les ressorts de notre machine, demandent à être exercés dans tous les sens, pour ne rien perdre de leur mobilité, de leur jeu, et de leur élasticité. […] Mais au milieu de tant d’étres ineptes, on distingue, comme je vous l’ai dit, des hommes privilégiés, et particulièrement favorisés par la nature, pour les quels l’étude n’est qu’un jeu, et qui portent progressivement les sciences et les arls au dernier dégré de perfection.

12. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Renaud et Armide. Ballet héroïque » pp. 99-108

Des buissons de roses et des arbres fleuris s’entr’ouvrent ; les Nymphes s’en échappent, et toutes s’empressent à séduire le jeune héros ; les tableaux voluptueux que ces Nymphes lui peignent, les grouppes variés qu’elles forment au tour de lui, l’enchantent et le séduisent ; elles désarment Renaud et se servent de son épée de son casque et de son bouclier, pour embellir leurs jeux, leurs attitudes et leurs positions ; elles le couronnent de fleurs et elles l’enchaînent avec des guirlandes. […] Cette Princesse paroît avec son vainqueur ; ils sont entourés par un cortège enchanté et voluptueux ; es jeux, les plaisirs, les graces, l’amour et une foule d’amans fortunés composent leur suite et peignent par leurs attitudes et leurs jeux la félicité dont ils jouissent. […] Armide et son amant sont suivis du plus brillant cortège ; ils se placent sur un sopha ; les Jeux, les Plaisirs, les Nymphes, les Graces et les Amours s’empressent à l’envi à exécuter des danses, et à se groupper de diverses manières autour de Renaud et d’Armide.

13. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1665 — 14 septembre : L’Amour médecin — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre en vers du 20 septembre 1665 »

Son jeu fut mêlé d’un Ballet, Qui fut trouvé drôle, & follet : Et des Voix pleines de merveilles56 Ravirent toutes les oreilles.

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