Pour servir de Supplément à l’Histoire de la Musique, imprimée en 1715. […] Pline nous apprend dans son Histoire naturelle, que quelques Grecs coupant de certains roseaux appellez Bonbiscins, il en sortit un son mélodieux, & ils étoient organisez à proportion de leur grosseur & de leur hauteur, dont Antigenes fameux Musicien fit faire des flutes excellentes ; desorte que c’est par les effets de ces roseaux harmonieux, que l’on a pû trouver l’invention des Orgues : ce son mélodieux est, ce me semble, une preuve de la résidence de la Musique dans la nature. […] L’Histoire naturelle des Isles Antiltes de l’Amérique, ch. 19, nous apprend que l’on trouve dans la mer de grandes coquilles que l’on appelle Musicales, parce qu’elles portent sur leur dos des lignes noirâtres, sur lesquelles les notes de Musique sont marquées ; & l’on voit une espece de clef comme pour mettre en chant ; desorte que l’on diroit qu’il ne manque que la lettre à cette tablature : ce qui est encore plus surprenant, c’est que chaque coquille est chargée de notes différentes, suivant les remarques que nos Curieux en ont faites à Paris sur celles qu’ils ont dans leurs cabinets : j’en ai vû deux chez M.
Dans un Héros d’ailleurs, dans ses actions, dans le cours de sa vie, il y a des traits, des événements, des écarts qui sont propres au théâtre, et qu’il faut savoir séparer de ceux qui peut-être plus éclatants dans l’Histoire, refroidiraient cependant la composition théâtrale. […] On trouvera une partie de l’histoire de Pylade et de Bathylle dans la suite.
*** Voici, maintenant, une histoire non point plus probante mais plus caractéristique : Un après-midi, la fille d’un architecte fort connu de la ville de Paris avait amené sa fillette à une matinée au cours de laquelle j’apparaissais. […] Cette femme raconte des histoires ! […] *** Une autre histoire curieuse est celle de la fille de Nevada, la grande diva américaine.
Il en est presque arrivé la même chose au garçon Maréchal d’Anvers, pour la récompense de son tableau que j’ai vû chez les Jésuites de cette Ville, qui en sçavent l’histoire par tradition. […] L’Histoire remarque entre autres que Mirsillus-Roi de Lidie, acheta au poids de l’or un grand tableau de la façon de Bularchus, où étoit représenté la bataille des Magnésiens. […] Quel plaisir n’aurions-nous pas à lire l’Histoire de Pausanias, lequel nous décrit toute la Grece, & nous y conduit comme par la main, si son discours étoit accompagné de figures démonstratives ? […] Baronius dit que le peuple Romain ayant découvert une autre ville sous terre, fut ravi d’y voir représenté en peinture les choses qu’il avoit lues dans ses histoires. […] Il s’ensuit donc de tout ce que je viens de dire touchant la Fable & l’Histoire, que la Poésie emprunte du moins autant de la Peinture, que la Peinture emprunte de la Poésie.
[4] Les Pantomimes étaient donc des imitateurs de tout, pour me servir de l’expression de l’Abbé Du Bos : ils jouaient des fables et des histoires, quelquefois entières. […] Et cependant quelle distance encore entre ces portraits isolés et l’ensemble d’une grande histoire, telle que le Sacrifice d’Iphigénie, l’Entrevue de Coriolan avec sa Mère ; Médée qui déchire ses enfants ; ou Clytemnestre qui fait assassiner Agamemnon !
Suivons l’histoire de cette dernière depuis cette époque jusqu’à nos jours, examinons ses différentes progressions, les formes qu’elle a successivement reçues ce qu’elle est aujourd’hui, ce qu’elle pourrait, et devrait être.
L’histoire nous a transmis les prodiges des Protées, des Empuses, des Pilades et des Bathiles ; ils ne se bornaient pas à des pas légèrement exécutés, à des attitudes régulières, si l’on veut, mais sans âme et sans vie : inspirés par le génie de leur art, ils exécutaient par son secours ce que le poète produit avec des paroles, le musicien avec des sons, le peintre avec des couleurs, le statuaire avec du marbre, c’est-à-dire qu’avec des pas et des gestes ils formaient de grands tableaux et représentaient des fables théâtrales, des véritables drames qui avaient leur exposition, leur nœud et leur dénouement. […] Un homme qui veut s’appliquer sérieusement à la danse doit posséder la fable, l’histoire et les poèmes de l’Antiquité.
Ils ont donc besoin d’une histoire qui fixe leurs incertitudes, d’une lumière pure qui leur montre les erreurs, le danger, le mauvais goût de leurs habitudes ; d’un fond assez riche, pour rendre utiles ces mêmes caprices que l’ignorance rend presque toujours nuisibles.