Quant à ceux que l’on fait de côté, quoique les mouvemens des bras se prennent à peu près de même, il y a cependant quelques petites observations à faire, qui sont un peu differentes ; Sçavoir, lorsque vous prenez votre demi-coupé (soit du pied droit) comme il se croise devant le gauche à la 5e. position, cela vous oblige pour vous assujetir en quelque façon à la regle de l’opposition, d’effacer un peu l’épaule droite, & de laisser venir un peu aussi la gauche en devant qui par consequent fait cette sorte d’opposé au pied droit, sans néanmoins vous distraire de faire ces mouvemens de bras de bas en haut ; mais les laisser un peu baissés en prenant votre second mouvement, & les relever en le finissant, comme aussi de faire une demie inclination du corps, & un petit baissement de tête, en observant pourtant que si c’est du côté droit que vous alliez, la tête doit aussi s’y tourner à demi.
Ce souvenir s’étiolant peu à peu, le javanais Raden Mas Jodjana, qui vient de danser pour quelques invités dans un atelier de la rive gauche, est venu renouveler, quelque chose de cette joie et raviver les mêmes préoccupations. […] Il commence un mouvement en s’appuyant sur la jambe gauche pliée et en tendant l’autre ; il porte son torse à gauche et imprime au bras un mouvement qui, tantôt se réduit à faire jouer le poignet, très souple, tantôt se détend dans une courbe pathétique.
« Par exemple, regardez marcher différentes personnes, vous verrez que lorsqu’elles portent le pied droit en avant, ce sera le bras gauche qui s’opposera naturellement ; ce qui me paraît être une règle certaine. C’est de cette même règle que les habiles danseurs ont conduit leurs bras ; l’opposition du bras au pied, qui est, que lorsque vous avez le pied droit devant, c’est le bras gauche qui doit être opposé (a). » [NdE J. […] C’est ce que nous dit Noverre dans l’exemple qu’il apporte de la marche de l’homme ; ainsi quand il ajoute que l’Opposition est, lorsque l’homme, ou le danseur, a le pied droit devant, c’est-à-dire qu’il le porte en avant, il veut indiquer que le bras gauche doit, pour balancer la déclinaison de la ligne du centre de gravité, se porter en même temps en avant ; ce qui donne de plus au danseur infiniment de grâce, parce qu’il doit toujours éviter l’uniformité des lignes, comme la peinture le recommande à ses élèves.
Supposez donc que vous soyez sur le pied gauche, la jambe droite à la seconde et la pointe appuyée à terre, il faut la croiser devant la gauche, en pliant le genou, et l’étendre en l’ouvrant à côté ; plier du même temps le genou en croisant derrière, puis l’étendre à côté, et continuer à faire plusieurs de ces battements de suite. […] Supposons la jambe gauche à terre et la droite à la seconde ; faites décrire à celle-ci un demi-cercle en arrière, qui se termine à la première position ; il faut que de là il continue et achève le rond, en finissant à l’endroit d’où il est parti ; c’est ce que nous appelions rond de jambes.
Voila la maniere qui m’a paru la plus séante pour le porter avec grace : on doit le poser d’abord sur le front un peu au-dessus des sourcils, & en appuyant la main moderément contre le retroussi, elle ne le fait enfoncer par derriere qu’autant qu’il le faut, devant être plus bas devant de deux ou trois lignes que derriere ; le bouton doit être du côté gauche, de même que le bec ou la pointe au-dessus de l’œil gauche, ce qui dégage le visage : car de le porter tout-à fait en arriere, cela donne un air niais & imbécile : le trop enfoncer par devant donne un air sournois, ou colere, ou rêveur, au lieu que la maniere de le porter tel que je vous l’ai representé, vous fait paroître bien sensé, modeste & temperé.
Le plié, c’est fléchir les genoux, comme le démontre la planche deuxième ; le glissé, soit qu’il s’exécute en avant, en arrière, à droite ou à gauche, est l’action de changer le pied d’une position à l’autre sans abandonner terre, ce qui s’exécute ordinairement avec le plié ; le marché et le tendu sont de porter les pieds dans les différentes positions, la pointe du pied basse, le jarret et le cou-de-pied tendus ; le sauté, c’est s’élever par un mouvement rapide, soit sur une jambe, soit sur l’autre ou sur les deux ensemble : on verra, dans la description suivante, des différents genres de danses, l’application et l’emploi des pas ci-dessus désignés.
Elle est posée sur les deux pieds dans son à plomb, le pied gauche devant, mais croisé devant le talon au droit du cou de pied, tel qu’il est démontré par cette Figure.
Le cavalier exécutera ce salut doucement et continuement ; selon qu’il voudra se diriger pour se placer devant quelqu’un, il exécutera des dégagemens de pied à droite, à gauche ou en arrière. […] Si l’on monte en voiture avec quelqu’un, que ce soit une dame ou autre personne pour qui l’on ait des considérations, on lui cédera le pas pour monter, lui laissant occuper la première place qui est la droite du fond, descendant ainsi jusqu’à la gauche sur le devant, qui est la dernière : montant ensuite, l’on se placera sur le devant, quand même la personne serait seule. […] Lorsque l’on invitera une jeune personne pour danser, en l’abordant, on fera un salut, lui demandant son consentement, et soumettant cette demande à l’approbation des personnes qui l’accompagneraient et paraîtraient la diriger : l’ayant obtenue, on s’inclinera en lui présentant la main droite pour recevoir sa main gauche qu’elle doit présenter, lesquelles on soutiendra levées, tenant les bras selon que nous l’avons démontré. Le cavalier se tenant un peu écarté et à côté de sa dame, la conduira à la place destinée pour danser, où ils se placeront, le cavalier à la gauche de la dame, la dame à la droite du cavalier. […] Lorsque la danse sera finie, on répétera le salut comme auparavant ; et chaque cavalier recevant la main gauche de sa dame, suivant l’ordre, également comme avant, la reconduira à sa place en s’inclinant devant elle et les personnes qui l’accompagnent.