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14. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre X. En convenant que les Danses doivent ordinairement être évitées, ne peut-on pas les permettre du moins aux jours de noces, où elles sont d’usage partout ? » pp. 115-125

Il n’est que trop ordinaire que dans les festins des noces les règles de la tempérance ne soient pas bien exactement observées, qu’on y chante des chansons mauvaises, et qu’on y tienne des discours indécens ; et quand des jeunes gens viennent à la danse, déjà échauffés par des chansons lubriques qu’ils ont chantées ou entendues, et par les discours très-indécens qu’une infinité de gens ne rougissent pas de tenir à l’occasion du mariage qui se célèbre, combien est-il facile, je dirai même inévitable, qu’ils soient fortement excités à la volupté par la vue des jeunes personnes d’un autre sexe, au milieu desquelles ils se trouvent, et par la très-grande familiarité que la danse leur fait avoir avec elles ? […] Qu’on n’entende parmi vous ni paroles déshonnêtes, ni folie, ni bouffonnerie, ce qui ne convient pas à votre état  ; et on n’entend dans vos noces que des discours bouffons et déshonnêtes… Le diable peut-il manquer de se trouver où l’on tient de pareils discours ? […] N’entendez-vous pas saint Paul qui dit : (1. […] N’entendez-vous pas aussi le prophète-roi qui dit : (ps. […] Je ne puis m’empêcher d’ajouter à ce qu’on vient d’entendre de saint Jean Chrysostôme, ce qu’on écrit contre les danses qui se font aux noces, les ministres protestans, du traité desquels j’ai fait plus haut l’analyse.

15. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — VIII, sarah bernhardt. — le rêve et la réalité » pp. 82-97

Et, à ma stupéfaction, j’entendis, comme si c’était celle d’une autre, ma voix qui disait d’un ton ferme : — Voilà, monsieur. […] Je ne vis pas les décors, je n’entendis pas la pièce : je ne vis, je n’entendis qu’Elle. […] Je l’entendais dire, dans ma langue maternelle, qu’elle était heureuse, et je l’aimais toujours. […] Chaque fois que je prenais la peine de montrer quelque chose à Sarah, on entendait l’électricien dire : — Mais je peux faire ça… C’est facile à copier… Oh ! je peux faire ça aussi… Tout cela n’est rien… Comme toujours pendant mes séances, les spectateurs étaient dans l’obscurité, et une de mes amies, qui s’était placée auprès de Sarah pour entendre ce qu’elle disait d’admiratif, fut pétrifiée par ce qu’elle entendit.

16. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVI. » pp. 160-172

O n doit entendre par Coriphées, Monsieur, ceux qui sont à la tête des corps de ballets. […] Gluck vif, impatient étoit hors de lui-méme, jettoit sa perruque à terre, chantait, faisoit des gestes ; peines inutiles ; les statues ont des oreilles et n’entendent point ; des yeux, et ne voyent rien : j’arrivai et je trouvai cet homme de génie et plein de feu, dans le désordre qu’impriment le dépit et la colère ; il me regarde sans me parler, puis rompant le silence il me dit avec quelques expressions énergiques que je ne rends pas : délivrez moi donc, mon ami, de la peine où je suis, donnez par charité du mouvement à ces automates ; voilà l’action ; servez leur de modèle, je serai votre interprète ; je le priai de ne leur faire chanter que deux vers a la fois, après avoir passé inutilement deux heures entières et employé tous les moyens d’expression, je dis à Gluck qu’il étoit impossible d’employer ces machines ; qu’elles gateroient tout ; et je lui conseillai de renoncer totalement a ces choeurs ; mais j’en ai besoin, sécria-t-il, j en ai besoin ! […] Dans l’instant de l’horrible massacre des fils d’Egyptus que les Danaïdes leurs nouvelles épouses immolent par obéissance aux volontés barbares de Danaiis leur père, cette action se passe dans la première nuit de leur union et au milieu des ténèbres ; si lorsque le tyran inquiet et farouche paroit devancé par des esclaves portant des torches allumées pour le conduire au lieu du massacre il entend les cris plaintifs et les accens douloureux des mourans, (articulés par un choeur caché) ; si comblé d’allégresse, il fait ouvrir les rideaux qui dérobent au public cette action sanguinaire ; s’il frappe du poignard dont il est armé celles de ses victimes dangereusement blessées et qui implorent vainement sa clémence ; quel effet prodigieux un pareil tableau ne doit-il pas produire ! […] J’entendrai dire à la plupart des maîtres de ballets, si toutefois ils me lisent, que cette action est noire, que la danse ne doit offrir que des images riantes, que les sujets tristes doivent être absolument proscrits, et que l’art n’exige que de la gaieté et de l’enjouement. […] Mais c’est assez parler, c’est assez écrire pour des hommes qui ne m’entendront peut-être pas.

17. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre VIII. Suites du Vice primitif »

Sur un Théâtre créé par le génie, pour mettre dans un exercice continuel la prodigieuse fécondité des Arts, on n’a chanté, on n’a dansé, on n’a entendu, on n’a vu constamment que les mêmes choses et de la même manière, pendant le long espace de plus de soixante ans. […] Le Public était enchanté de la représentation, et il entendait dire que les Poèmes de Quinault étaient mauvais.

18. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — V, mes débuts aux folies-bergère » pp. 50-

De fait, il la réprima le mieux du monde, car nous ne pûmes rien en apercevoir et nous ne découvrîmes point qu’il entendait la langue de Shakespeare. […] Pour finir, j’entendais danser, éclairée par-dessous, la lumière arrivant à travers un carreau sur lequel je me tenais, et ceci devait être le clou de mes danses. […] Lorsque le rideau tomba, après une quatrième danse, les bravos furent si assourdissants qu’on ne pouvait pas entendre la musique qui préludait pour le n° 5. […] N’entendez-vous pas les acclamations ?

19. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XII, la collection de m. groult » pp. 124-133

De loin, j’entendais une fanfare de chasse et je me demandais, non sans étonnement, dans quelle partie de Neuilly on pouvait bien chasser à courre ? […] Je ne pus m’empêcher de lui demander d’où partaient les sons que j’entendais et s’il y avait une chasse à courre dans son jardin. […] Je ne puis vous dire combien j’ai été surprise de l’entendre vous inviter. […] Je n’avais aucun souvenir d’avoir jamais entendu prononcer ce nom.

20. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre II » pp. 16-26

me disais-je, comment faire pour obtenir une pareille fortune, pour avoir, moi aussi, le plaisir d’entendre sonner « ma » pendule, de la remonter, d’écouter ses battements ! […] Je revins à moi : d’un bond, je fus à la cheminée, j’ôtai le globe pour entendre marcher le balancier de plus près. […] J’entendis le bruit sec qui annonce la sonnerie.

21. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1666 — 2 décembre : Le Ballet des Muses — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 30 janvier 1667 »

Là, par le mouvement des Eaux Qui en divers Tuyaux, On entendit une belle Orgue Qui fait à toute autres la morgue.

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