Ne chercherez-vous pas à comprendre par quels sortilèges ? […] À la fin du siècle dernier, l’art chorégraphique était arrivé à un tel degré de dégénérescence que la jeunesse n’y comprenait plus rien, et que, d’une seule voix, elle demande autre chose… La Danseuse Et quoi ? […] Nous comprenons tout de suite qu’elle est là par plaisir. […] Vous comprenez ça. […] Mais votre art comme leur écriture est devenu quelque chose d’inutilement abscons, où la formule remplace l’idée, où l’on ne sait même plus si l’artiste comprend la valeur des gestes traditionnels qu’elle répète.
Comme ma mère ne pouvait pas comprendre de quoi il voulait parler, je me levai du tapis sur lequel j’étais assise avec quelques joujoux et je déclarai : — J’ai oublié de vous dire, maman, que j’ai récité ma pièce au Lycée, dimanche dernier. […] Je débitai le petit poème d’un air si sérieux, que, malgré les fautes que je devais faire, l’esprit en fut compris et impressionna tous les assistants. […] Le dimanche dont je viens de parler, ma mère ressentit la première commotion nerveuse qui devait lui indiquer, si elle avait pu comprendre ce tragique avertissement, qu’elle allait devenir la proie de la maladie terrible qui devait la tenir immobile pendant de si longues années.
Je ne comprenais pas un mot et personne autour, de moi, je crois, ne comprenait davantage. […] Je ne comprenais pas un mot de ce qu’elle disait, mais chaque syllabe me faisait vibrer. […] Lui non plus ne comprenait pas le français. […] La commission avait été mal rapportée, et elle avait compris que je viendrais le jour même. Lorsqu’elle comprit qu’elle ne pouvait compter sur moi que pour le lendemain, elle déclara que j’étais tombée malade bien subitement.
Il faut voir l’homme, le cadre et l’œuvre, dans leur grand ensemble, pour en comprendre l’envergure et la profondeur. […] Mais sur leur visage, il y avait un reflet de grande joie, et je sus qu’ils avaient apprécié et compris Rodin. […] Son talent sera toujours imité, maintenant, et sa création sera reprise, toujours, car elle a recréé et des effets, et de la lumière, et de la mise en scène, toutes choses qui seront étudiées, éternellement, et dont j’ai compris la valeur initiale.
De retour enfin à Vienne, nous nous mîmes sérieusement à l’étude et je décidai d’organiser des soirées afin de la produire devant un public qui saurait l’apprécier et la comprendre. […] J’avais entendu dire qu’elle était la femme qui avait le plus d’influence à la Cour d’Autriche et en la contemplant, je le comprenais. […] Alors je compris soudain l’attitude étrange du public, et, poussée par une sorte d’inspiration, je m’écriai à voix assez haute pour que tout le monde pût m’entendre : — J’ai oublié de vous dire combien notre artiste est aimable. […] Tout le monde se serait empressé de l’aider y compris l’ambassadrice d’Angleterre et la princesse de Metternich.
Grâce à elle, je comprenais ce que veulent faire ces pauvres filles quand elles lèvent la jambe, le pied, ou tendent les bras en corbeille. […] *** Après avoir vu danser Isadora Duncan, j’allai visiter les musées de Berlin, et je compris soudain ce que recèlent de vie gracieuse et noble les bas-reliefs de l’antiquité. […] Elle seule a compris dans notre temps, comment marchaient, comment couraient, comment portaient les guirlandes et les amphores les filles de l’Hellade, et c’est cela, avec mille autres grâces, qu’elle ressuscite au son des musiques de notre temps. […] Ces corps d’enfants souples et beaux, leurs longs cheveux bouclés et libres, leurs petits bras s’agitant au rythme des jambes et des pieds nus, au son d’une musique suave, la grâce merveilleuse du moindre de leurs gestes débarrassés de cette sorte d’ankylose empruntée et maladroite que donnent chez nous aux petits rats d’opéra les exercices mal compris, surtout leurs yeux, leurs doux yeux candides et tendres d’enfants du Nord, me mirent dans un état d’exaltation pure et religieuse que je ne connaissais pas.
Loret, lettre du 6 août 1661 […] Le Ballet de Fontainebleau Comme il est admirable et beau, Et tout brillant de divers lustres, À cause des Danseurs illustres, Et des Objets de rare prix Que dans iceluy sont compris, À ce qu’on dit, se danse encore : Mais mon esprit se remémore, Qu’étant à Paris de retour, Lors que je parlai, l’autre-jour, De ce Ballet que tant on prise, J’oubliai Monseigneur de Guise, Dont je suis très-humble valet, Et l’un des Grands dudit Ballet.
Loret, lettre du 18 février 1662 Maintenant, qu’en grattant ma têtes, Cette Lettre au public j’apprête, D’un style morne, et non follet, On danse encore le grand Ballet, Le grand Ballet de nôtre Sire ; Et, certes, grand peut-on bien dire, Puis-que (comme l’on sait assez) Tous les autres Ballets passés, Soit pour la superbe manière, Soit pour les frais de la lumière, Soit pour les habits précieux, N’ont jamais fait voir à nos yeux Des magnificences pareilles À ces surprenantes merveilles : Je n’écris point en étourdi ; Car, pour prouver ce que je dis, (Sans y comprendre les Couronnes) Plus de sept cens trente Personnes, Dont quatre ou cinq cens je connai, Au susdit Ballet ont emploi.