Je pus les entendre longtemps encore, alors que déjà ils étaient très loin, crier : « Vive l’art !
On découvre dans le lointain des jardins illuminés & décorés des mains de l’Art & de la Nature.
Son action est celle de la fureur, mais habile en l’art de feindre, elle cache sa rage sous le voile de la candeur, elle court vers Créuse et la serre tendrement dans ses bras ; Jason, que sa passion emporte, et qui ne voit que Créuse, oublie ce qu’il doit à Médée.
L’horison s’entrouvre : le jardin disparoît et fait place au Palais brillant du soleil(1) : Apollon est assis sur un trône éclatant ; ce Dieu veut se montrer dans toute sa gloire : les Astres, les Constellations, les Heures, les Muses et les Arts l’environnent : Admète et Alceste se prosternent, et lui expriment leur gratitude.
Quelles délices lorsque Maury exécutait le pas des Sabots dans la Korrigane, ses variations dans le Cid, lorsque Subra jouait, mimait, dansait le personnage de Coppélia, ébauchant d’abord des pas raides, timides de poupée, puis peu à peu entrant à pleines voiles dans la vie et l’art le plus raffiné, le plus enveloppant ! […] L’histoire est là pour démontrer, qu’en chorégraphie comme dans toutes les variétés de l’art, de la science, personne n’est indispensable ni irremplaçable.
Déjanire qui a remarqué l’amour d’Hilias et qui a cru découvrir qu’Jolé n’y étoit point insensible, cherche à s’assurer des sentimens de cette Princesse, qui, peu faite à l’art de feindre, lui dévoile ingénuement les secrets de son cœur.
Avec tous ces objets d’art autour de soi, on se serait cru dans un minuscule musée.
L’art oratoire n’en emprunte-t-il pas toute sa force ?