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201. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1669 — 13 février : Le Ballet de Flore — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 23 février 1669 »

115 Enfin l’on aperçoit un Temple, D’une structure sans exemple, Qui se bâtit en un moment, Ainsi que par enchantement ; Et, là, les Quatre Parts du Monde, Dans une humilité profonde, Rendent ensemble leurs respects À ce divin Recueil d’Attraits, Cette belle et royale ALTESSE À qui mes Missives j’adresse.

202. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1671 — 17 janvier : Psyché — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 1er août 1671 »

Mademoiselle de Beauval, Cette Actrice de choix royal, Avec beaucoup de réussite, De l’un de ses Rôles, s’acquitte : Et Mademoiselle Lêtang, En l’autre, rend chacun contant.

203. (1834) L’Opéra. Paris ou Le Livre des Cent-et-un. tome XV « L’Opéra. » pp. 366-428

Partout, on rendait cette justice à l’Opéra national, qu’il était sans contredit le théâtre qui avait le plus contribué à échauffer l’esprit public par des scènes patriotiques. […] On donnait aussi des représentations de par et pour le peuple : le Gouvernement en faisait les frais ; on jouait au profit des volontaires qui se rendaient à la frontière, et au bénéfice des malheureux des différentes sections. […] A cette époque, il n’était question que d’affranchir le théâtre ; de nouveaux réglemens, de nouveaux décrets, de nouvelles lois, s’efforçaient à l’envi les uns des autres de lui rendre son indépendance. […] Le Directoire, époque de fastueux délire et d’opulence, rendit à l’Opéra une partie de son éclat royal ; il fut le rendez-vous de la société élégante : on eût dit qu’un reflet de la Régence, ou qu’un pâle rayon du siècle de Louis XV avait pénétré dans la salle, sur la scène et dans les coulisses ; c’était une aurore, aurore boréale toutefois, tant elle était à la fois éloignée des destinées passées et du destin futur de l’Opéra. […] Les journalistes y vont comme dans la grotte de la Sibylle ; car les pilastres du foyer semblent rendre des oracles.

204. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse et le ballet »

Les anciens, attentifs à tout ce qui pouvait former le corps, le rendre agile ou robuste, et donner des grâces à ses mouvements, avaient uni ces deux exercices ; en sorte que le mot ballet est venu de celui de balle : on en a fait bal, ballet, ballade, et baladin ; le ballar et ballo des Italiens, et le bailar des Espagnols, comme les Latins en avaient fait ceux de ballare, et de ballator, etc. […] Il faisait des rondeaux pour les récits ; et il avait un art singulier pour les rendre analogues au sujet général, à la personne qui en était chargée, au rôle qu’elle représentait, et à ceux à qui les récits étaient adressés. […] Les Fêtes Vénitiennes ont ouvert une carrière nouvelle aux Poètes et aux Musiciens, qui auront le courage de croire, que le théâtre du merveilleux est propre à rendre le comique. […] Il sert pour l’ordinaire d’intermèdes aux actes de la tragédie ; en cela il rend assez l’idée des intermèdes des Anciens.

205. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « V. Pastels après décès. » pp. 54-87

En 1773, elle se rendit aux vœux de La Harpe, qui, depuis longtemps, soupirait à ses genoux en vers anacréontiques et langoureux. […] Mais lorsque les admirateurs de la ballerine connurent le fait et les circonstances qui l’avaient motivé, ils se rendirent au théâtre bien résolus à faire payer à Vestris cet injuste abus de pouvoir. […] Celui-ci, pour obéir à cette injonction, s’étant rendu au For-l’Évêque, y tomba au milieu d’un joyeux souper que mademoiselle Dorival terminait avec des amis. […] C’est une courtisane qui fera vraiment époque par son art dans le raffinement des voluptés et dans les orgies qui se célèbrent chez elle et dont on rapporte des choses merveilleuses. » Ce Théâtre était, en outre, affirment, les Mémoires du temps le rendez-vous ordinaire des plus jolies filles de Paris et des plus aimables libertins.

206. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XIV, la princesse marie » pp. 146-

Je me rendis donc chez la Princesse, qui était la seule personne que je connusse en Roumanie, pour lui demander de me venir en aide. […] Elle me fit accompagner par un des officiers de service qui me conduisit auprès du maître des cérémonies avec lequel je devais me rendre à la banque.

207. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XIII. » pp. 122-133

Ce que je vais écrire, Monsieur, pourra servir de régulateur aux maîtres de ballets qui n’ont fait encore que quelques pas dans la carrière qu’ils se proposent de parcourir ; des réllexions mûries par le temps et éclairées par l’expérience, soixante années de travail, une foule de compositions, peut-être trop considérable, des circonstances heureuses au développement de mes idées, un nombre de sujets capables de les rendre, de grands corps de danse, de vastes théâtres, des dépenses proportionnées à la grandeur des sujets que je transportois sur la scène, des succès soutenus dans le genre que j’ai crée, tout, dis-je, jusqu’à mes fautes, pourra guider les maîtres de ballets, et j’espère que mes observations paroitront justes et utiles à ceux même, qui peuvent le plus aisément s’en passer, ou qui n’en ont pas besoin. […] Mais pour que le maitre de ballets arrive à ce but, il est absolument necessaire qu’il exerce son âme à sentir vivement, sa physionomie à recevoir les sensations diverses qu elle lui communique, les gestes qui doivent les rendre avec vérité ; si son coeur est froid, si son âme est glacée, si son visage est invariable et ne se prête point au-jeu des passions, si ses yeux sont fixes et immobiles, si son corps est roide et guindé, et que les articulations propres à le faire mouvoir ne jouent pas avec facilité, si enfin la tête ne se meut pas avec grâce et que les éffacemens du corps ne contrastent pas avec ses diverses positions ; comment un tel maître de ballets pourra-t-il servir de modèle à ses danseurs ?

208. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre X » pp. 138-147

Les louis qu’il gagne facilement le rendent fou.

209. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre troisième — Chapitre III. De la Danse théâtrale des Romains »

Il n’y avait point d’action théâtrale qu’elle ne rendît avec la force, la vivacité, et l’énergie dont elle était susceptible.

210. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — II, mes débuts sur une vraie scène a deux ans et demi » pp. 16-21

II mes débuts sur une vraie scène a deux ans et demi Alors que j’étais une toute petite fille, le président du Chicago Progressive Lyceum, où mes parents et moi allions tous les dimanches, rendit, un après-midi, visite à ma mère et la félicita des débuts que j’avais faits le dimanche précédent à son Lycée.

211. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 13 novembre. Échos du temps passé. Éloge de Rameau. »

Cambrures et ports de bras, le jeu serré et rapide de temps battus, l’emploi sobre de la pirouette comme ressource suprême et qu’Auguste Vestris fut le premier à prodiguer, le fléchissement du genou et la démarche élastique, tout cela tient du style rocaille magistralement rendu par Aveline, sauf peut-être pour certains temps d’élévation.

212. (1779) Trattato teorico-prattico di ballo « Trattato teorico-prattico di ballo —  Parte prima — Capitolo VI. Della Cadenza »

Abbia un Ballerino tutta la grazia, formi i passi a perfezione con la possibile agilità, se non si saprà adattare alla misura dell’armonia egli non potrà annoverarsi tra’ ballerini: se va fuor di cadenza, tutto il resto si rende inutile e per questo è necessario, a chi vuol saper la Danza, saper pur la Musica.

213. (1779) Trattato teorico-prattico di ballo « Trattato teorico-prattico di ballo —  Parte prima — Capitolo VII. Delle Positure de’ Piedi »

Delle false [8] Le posizioni “false” son pur cinque, e sono necessarie a sapersi per essere adoprate in Teatro da ballanti Grotteschi quasi in tutti i caratteri, e particolarmente nel ballare i passi all’Inglese, all’uso però Italiano; poiché nel loro ballar nazionale non usano positure né vere, né false: ma il loro ballare si rende vago e leggiadro per la grande franchezza con cui viene adoprato.

214. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre XVI. De la maniere de faire les bras avec les Contre-tems de Gavote. » pp. 255-263

La maniere d’en faire les bras n’est pas fort embarrassante, & on ne doit faire qu’une opposition, il est vrai, qu’il n’a qu’un pas ; mais dans ce seul pas il y a deux mouvemens, comme je l’ai déja dit ; ce qui le rend vif & brillant.

215. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre V. » pp. 37-55

L’histoire ne nous offre que des portraits infidèles lorsqu’elle peint ses contemporains ; la flatterie corrompt ses couleurs, l’intérêt émousse ses pinceaux, l’encens qu’elle mêle à ses teintes les rendent fausses, et ses tableaux sans ressemblance n’annoncent que la servitude et le mensonge. […] Ses ennemis augmentèrent sa gloire, et le rendirent aussi cher à son Roi qu’a la nation dont il fut constamment l’idole. […] Ce Ministre qui faisoit honneur à la France, qui avoit rendu a son Roi des services signalés, éprouva comme Sully l’ingralilude de ses contemporains ; il fut haï et calomnié ; l’envie qui s’attache à tout ce qui est grand, exagéra ses fautes, et chercha à rabaisser tout ce qu’il avoit fait pour la gloire de la nation, enfin la renommée s’est fait entendre ; et la postérité toujours juste a vengé la mémoire de Colbert, eu lui décernant le surnom de grand.

216. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Methode povr les cavaliers. » pp. 25-51

Et parce que la grace d’vne Courante consiste en partie en l’action des bras, il faut par apres apprendre à marquer les cadences par le mouuement d’iceux, les prenant donc à leur naturel, faut en pliant le genoüil porter esgalement les deux mains vers le busque du pourpoint, sans plier le poignet, & en se releuant pour former le premier pas, ouurir vn peu les bras, dont les mouuemens soient doux & sans force, & ainsi accompagnant de ceste action tous les pas, sans se laisser vaincre à l’impatience, il se faut bien exercer là dessus : car d’entreprendre beaucoup à la fois il est impossible de se rendre capable que de bien peu. […] La susdite Courante bien executee, auec la mesure requise, & auec les actions telles qu’elles y sont depeintes, donnera vne grande facilité à toute autre sorte de danses, & dés l’heure l’Escolier commençant à y prendre plaisir, s’apperceura comme auec la patience, le temps luy amene insensiblement ceste familiere cognoissance, qui luy rend en fin doux tout ce qui luy sembloit auparauant impossible, & sans qu’il soit besoin de plus ample instruction, les Maistres pourront par le moyen de la Courante & actions susdites en composer tout autant d’autres qu’il leur plairra, pourueu qu’ils n’ignorent la valeur des temps, & autres pas, & mouuemens dont on les enrichit, & qu’on danse auiourd’huy, d’vne certaine negligence nullement affectee ; & n’aymerois point qu’ils meslassent parmy leurs compositions des pas qui sentissent son baladin, comme fleurets, frisoteries, ou branslemens de pieds, piroüetes (i’entens à plusieurs tours violens & forcez,) caprioles, pas mesmes des demy caprioles, si ce n’est en tournant ou finissant, & tout plain d’autres petites actions ennemies du vray air qu’on y doit obseruer, mais seulement des pas coupez, & entrecoupez, d’autres graues, ensemble des liaisons, & des beaux temps, parce que les mouuemens qui en procedent, peuuent auec assez d’air & de grace accompagner tels pas sans force ; que si quelques vns d’eux s’offencent de c’est aduis & que manque de se sçauoir cognoistre, la vanité leur face iuger vaine la peine que ie prends, qu’ils apprennent que la charité seule m’en a serui d’obiect : Ioint que la verité & la raison estans communes à vn chacun ne sont non plus à qui les a dictes premierement, qu’à celuy qui les dict apres, & ainsi sans s’en esloigner, qu’ils facent meux s’ils peuuent. […] Iusques à present qu’on se sera serui de tous les moyens propres pour acheminer les fruicts des actions d’vn Caualier à vne parfaicte maturité : Il semble puis qu’entre les bonnes actions, les plus penibles ne sont pas les moins souhaitables, qu’il est à propos de poursuiure par la Gaillarde, en laquelle se peuuent rencontrer quelques difficultez : mais comme les precedentes auront esté vaincuës par la patience, l’exercice rendra celles-cy facilles, pourueu qu’on recherche & embrasse les remedes qui sont proposez, & que le Maistre ne s’esgare point de la Methode qui luy est prescrite, ie mets ceste derniere exception, pource qu’il y en a de si presomptueux, qu’ils pensent auoir la maistresse forme de l’humaine nature, & ainsi veulent regler tout le monde à leur moule : Estimans que les alleures qui ne se rapportent aux leurs, sont ou feintes, ou fausses ; Voire si on leur louë la gentillesse des actions ou facultez de quelque autre : la premiere chose qu’ils appellent à la consultation de leur iugement, c’est leur exemple, mais toutes personnes de bon sens trouueront ceste procedure vne asnerie insuportable. […] Et bien qu’il semble que Caprioler ou aller par haut soit vne action fort violente, penible, & tres-malaisee à acquerir, si est-ce que s’y exerçant, comme il est requis, & y obseruant ce que i’en diray cy apres, on se la pourra rendre aussi facile que les moindres actions qui se pratiquent en la danse.

217. (1921) L’âme et la danse pp. 99-128

Mais comme nous ne pouvons aller à l’infini, ni dans le rêve ni dans la veille, elle, pareillement, redevient toujours elle-même ; cesse d’être flocon, oiseau, idée ; — d’être enfin tout ce qu’il plut à la flûte qu’elle fût, car la même Terre qui l’a envoyée, la rappelle, et la rend toute haletante à sa nature de femme et à son ami… PHÈDRE Miracle ! […] C’est pourquoi la seule danseuse peut le rendre visible par ses beaux actes. […] … Mais à présent, pour rendre grâces à l’Aphrodite, regardez-la. […] SOCRATE L’opulence rend immobile. […] SOCRATE Nous ne la voyons jamais que devant tomber… ÉRYXIMAQUE Elle a fait tout son corps aussi délié, aussi bien lié qu’une main agile… Ma main seule peut imiter cette possession et cette facilité de tout son corps… SOCRATE Ô mes amis, ne vous sentez-vous pas enivrés par saccades, et comme par des coups répétés de plus en plus fort, peu à peu rendus semblables à tous ces convives qui trépignent, et qui ne peuvent plus tenir silencieux et cachés leurs démons ?

218. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VI. Ballade des dames du temps jadis. » pp. 88-

Mais les temps sont changés : « Par un moment de complaisance Elle a vu tomber son bonnet, Ses bas noirs, son schal (sic) violet ; Elle a vu les laines de France Changées en tissus du Thibet. » Fanny Biais C’est encore à l’ouvrage que je viens de citer que j’emprunte le portrait de cette ballerine : « Si quelqu’un doit des actions de grâce au costumier bourrelier, c’est sans contredit mademoiselle Fanny Bias ; elle ne doit pas oublier non plus son parfumeur, qui la rend semblable à la rose. […] Landau, cachemire, rubis, Ne peuvent la rendre traitable : Ma foi, si je ne l’ai pas pris, Il faut qu’elle soit imprenable. » Le 29 février 1828, mademoiselle Noblet créa, avec un immense succès, le rôle de Fenella de la Muette de Portici. […] « Il rendit, écrit M. de Boigne, justice à deux ou trois admirables morceaux d’Halévy, à la richesse de la mise en scène, au grand escalier volcanique construit en feu solide – ?  […] On se rendit à la police ; mais la police déclara qu’il ne se commettait pas à Paris un seul enlèvement sans sa permission, et qu’elle n’avait permis à personne d’enlever mademoiselle Duvernay. […] Mais bientôt, sans doute, elle s’était dégoûtée de la vie ascétique ; elle avait regretté l’Opéra, la Tentation, et elle avait voulu être rendue à ce monde qu’elle avait cru détester.

219. (1761) Le Festin de Pierre. Ballet Pantomime « [Première partie] »

Cesmouvements, ces gestes devaient former, pour ainsi dire, un discours suivi : c’était une espèce de Déclamation, faite pour les yeux, dont on rendait l’intelligence plus aisée aux Spectateurs par le moyen de la Musique qui variait ses sons, suivant que l’Acteur Pantomime avait dessein d’exprimer l’amour ou la haine, la fureur ou le désespoir.

220. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre II » pp. 16-26

— Rendez-moi ma pendule, me dit-il, l’œil en feu.

221. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre X. De la Danse sacrée des Chrétiens »

Elle se présenta naturellement à l’esprit des premiers Chrétiens, comme un moyen d’animer leurs Fêtes, d’embellir leurs cérémonies, de rendre leur Culte plus imposant.

222. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Table des matières » pp. 419-423

. — Hommages rendus par l’aristocratie et le peuple. — La presse. — Conflits de nationalités. — Les pompiers de la Nouvelle-Orléans. — La civilisation américaine vers 1840. — Insuffisance de l’éducation esthétique. — Vraies raisons du succès de Fanny. — Ses actes de bienfaisance. — Nostalgie de l’Europe  320 CHAPITRE X le coucher de l’astre Fâcheux effet produit à Paris par les nouvelles d’Amérique ; violent article de la Revue des Deux Mondes contre Fanny. — Le procès de Fanny avec l’Opéra. — Rupture avec Paris. — Tournées en Europe. — Représentations de Fanny à Vienne. — Ovations à Berlin ; le poète Rückert ; les feuilletons de Rellstab. — Londres, Bruxelles et Budapest. — Dangers d’une tournée en Italie ; haine contre les Autrichiens. — Fanny à Venise ; sa glorification par Prati. — A Rome ; Pie IX et la danseuse. — Foligno et Naples. — A Florence ; moulage de la jambe de Fanny. — Les passions politiques à Milan ; la révolution. — Anathème lancé par Carducci. — Les soirées de Saint-Pétersbourg et de Moscou. — Adieux à la scène, le 21 juin 1851, à Vienne. — Poésie de Grillparzer. — Séjour à Hambourg. — Fanny retirée à Vienne ; sa maison ; ses amis. — Bonheur de sa vieillesse. — Sa mort le 27 novembre 1884  365 Conclusion   414 paris. — typ. plon-nourrit et cie 8, rue garancière. — 12831.

223. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXIII, la valeur d’un nom » pp. 264-

Je me rendis donc à l’hôtel pour bien montrer à la propriétaire qu’elle se trompait.

224. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Preface. » pp. 5-10

C’est pourquoy si i’estois creu, on obserueroit desormais ceste regle, que nul ne pourroit auoir liberté de monstrer soit en public ou en particulier sans le certificat de quelques vns qui seroient choisis à cest effect, deuant lesquels il seroit obligé de rendre des preuues de la iustesse de ses actions, ensemble de sa suffisance, ou si incapable renuoyé a l’escole, procedure qui donneroit sans doubte vne loüable enuie à plusieurs d’employer heureusement leur temps, & à d’autres de corriger les deffauts où leur aueuglement (causé de trop de licence) les a entretenus iusques icy.

225. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 2 avril. Pour une danseuse morte. — Anniversaire. – Bilan. »

Dans le ballet de Théophile Gautier, Giselle, que le désespoir a rendue folle, reprend dans son délire le « lændler » qu’elle avait dansé avec son amoureux ; chose lamentable et déchirante que cette danse macabre, au rythme déchiqueté, à l’allure hoquetante.

226. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Hyménée et Cryséïs. Ballet anacréontique. » pp. 149-155

Ce beau danseur avoit à cette époque les talens, les graces, et la figure propres à rendre le rôle d’Hyménée et à entraîner le public à l’illusion.

227. (1881) Albine Fiori « Albine. Le dernier roman de George Sand — Septième lettre. Juste Odoard à Mlle de Nesmes. » pp. 446-448

Il ne voulait pas encore, disait-il, me parler de ses projets de construction ; mais je lui ai répondu que je commençais à m’en tourmenter et qu’il me rendrait grand service en donnant un aliment à mes réflexions.

228. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre III. Témoignages des SS. Pères et Docteurs de l’Eglise contre les Danses. » pp. 23-43

« Oubliant, dit ce saint docteur, la crainte de Dieu, et méprisant le feu de l’enfer, au lieu qu’elles devroient regarder leur maison, et le souvenir de ce jour terrible où les cieux s’ouvriront, et où le Juge souverain des vivans et des morts descendra pour rendre à chacun selon ses œuvres ; au lieu qu’elles devroient s’appliquer à purifier leur cœur de toute mauvaise pensée, et effacer, par leurs larmes, les péchés qu’elles ont commis, et se préparer ainsi au grand jour de l’avénement du Seigneur, elles secouent le joug de Jésus-Christ ; et, ôtant de dessus leur tête le voile dont l’honnêteté demanderoit qu’elles fussent couvertes, elles s’exposent ainsi sans pudeur aux yeux des hommes, elles ont elles-mêmes un regard hardi, elles se livrent à des ris immodérés, et s’agitent dans leurs danses comme des personnes qui sont dans des transports de frénésie et de fureur, ad saltandum quasi quodam furore concitæ  ; elles allument ainsi la passion des jeunes gens pour elles, omnem juvenum libidinem in se ipsis provocantes  ; enfin, faisant ces danses hors des murs de la ville où les saints martyrs sont honorés, elles font par là de ces lieux saints, comme une boutique de leurs obscénités : In martyrum basilicis prœ mœnibus civitatis choros constituentes, loca sancta officinam obscenitatis suæ effecerunt. […] Et si le silence des prédicateurs ou des confesseurs à cet égard, suffit seul pour les rendre très-criminels devant Dieu, combien plus le sont ceux qui ne rougissent pas d’avancer, qu’il n’y a rien de mauvais dans ces sortes de divertissemens, et qu’on peut se les procurer innocemment, pourvu qu’on n’ait point de mauvaises intentions en les recherchant ! […] Parce qu’une faute n’est pas aussi griève qu’une autre, s’ensuit-il qu’on puisse se la permettre plus facilement, ou qu’il ne faille faire aucune pénitence pour l’expier après s’en être rendu coupable ?

229. (1845) Notice sur Giselle pp. 3-24

En effet, après quelques pas désordonnés, espèce d’agonie chorégraphique merveilleusement rendue par Carlotta, elle tombe morte, la main sur son cœur, entre les bras de Bathilde et de Berthe, au profond désespoir d’Albrecht et même d’Hilarion, qui sent toute l’horreur du crime qu’il vient de commettre, car il est l’assassin de Giselle. […] La ressuscitée fait quelques pas en chancelant, tout engourdie encore ; mais bientôt l’air frais de la nuit, les rayons argentés de la lune, lui rendent sa vivacité. […] On aperçoit encore sa main frêle et blanche qui fait un signe d’adieu à celui qu’elle ne doit plus revoir, puis la main disparaît : la terre a repris sa proie pour ne plus la rendre.

230. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre quatrième. Étude des bras » pp. 57-63

Essayons de la rendre moins obscure.

231. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Appendice à l’ouvrage — Traduction des passages italiens parsemés dans cet ouvrage » pp. 115-118

— La nature enseigne et agit d’elle-même, sans qu’on ait besoin de raisonnement ; de sorte que celui qui veut sauter, élève avec vitesse les bras et les épaules qui se mettent simultanément en mouvement avec une partie du corps en raison de l’impulsion ; et ils se soutiennent élevés, tant que le mouvement est accompagné de celui du corps, dont les reins se courbent, et de l’élans qui se forme dans la jointure des cuisses, des genoux et des pieds, et cette extension se fait de deux sens ; c’est-à-dire en avant et en haut, alors le mouvement destiné à se porter en avant, place aussi le corps en avant au moment du saut, et celui qui le porte en haut l’élève, en lui faisant décrire un grand arc et rend le saut plus rapide.

232. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre premier » pp. 6-15

Ils se sont amusés à me rendre célèbre, tant pis pour eux, je suis leur égale maintenant.

233. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 5 mars. Pour le ballet français. Ballets russes ; ballets français. — Une variation de « Sylvia ». — « Fox-Péri ». — Juliette Péri. »

L’étoile vire en faisant tournoyer son arc au-dessus de la tête avec ce port de bras anguleux qui rend le mouvement cinglant, farouche, ivre d’ardeur guerrière.

234. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre III. » pp. 21-26

Là, je vois Périclès, cet homme, qui, par son éloquence, sa sagesse, et ses vertus héroïques, captiva pendant quarante ans l’amour des Athéniens ; je vois, dis-je, cet homme aussi illustre dans la paix que dans la guerre, à qui la république avoit érigé neuf trophées pour autant de victoires, qu’il avoit remportées ; accablé dans sa vieillesse par tous les maux, qui peuvent déchirer une âme sensible ; les Athéniens lui otèrent sa charge de général, le condamnèrent à une forte amende, et oublièrent en un instant les longs, et signalés services, qu’il avoit rendus à la République.

235. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre première. » pp. 8-13

Sans doute, votre prévention en faveur de la France, ne peut avoir qu’un motif louable, l’amour de la patrie : sous ce rapport, on vous rendra la justice de dire, que vous pensez et que vous écrivez en bon français ; mais il est un amour devant le quel il faut que tous les autres fléchissent, celui de la vérité : Amicus Plato, sed magis amica veritas .

236. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre IV. Sur le même sujet. » pp. 24-29

Un pareil hommage rendu au mérite, honore autant ceux qui l’ont offert, que celui au quel il fut présenté.

237. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1664 — 13 février : Le Ballet des Amours déguisés — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 16 février 1664 »

L’agréable de Montespan, Que l’on peut nommer un beau plan De toutes les grâces touchantes Qui rendent les Dames charmantes.

238. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre premier. les années d’apprentissage  » pp. 1-36

Elle fut le lieu de rendez-vous où les souverains et les diplomates vinrent refaire la carte de l’Europe. […] A cet égard l’enseignement d’Aumer lui rendit des services indéniables. […] La prédisposition naturelle à se dépenser tout entier, à souligner ses actes par le jeu souvent exagéré de tous les muscles, à extérioriser ses émotions, rend l’Italien particulièrement apte à réussir dans un art qui complète celui de la danse, dans la pantomime que Blasis appelle « l’âme et le soutien du ballet ». […] Le directeur de l’Opéra de Paris, le docteur Véron, à qui, dès 1831, Alphonse Royer avait vanté le talent de la jeune danseuse du Kærnthner-Thor, fut obligé de se rendre à Londres pour une affaire de matériel de théâtre.

239. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre V. marie taglioni  » pp. 156-187

toi si heureuse de danser, et qui nous rends si heureux de tes pas ! […] Dans les cours allemandes on rendait à cette reine de théâtre les honneurs militaires. […] s’écrie-t-elle, je suis absolument seule de mon avis. » *** Cette vogue colossale rendaient difficiles les rapports entre Marie Taglioni et les directeurs de théâtre. […] Des désaccords perpétuels, envenimés par les difficultés d’argent, rendirent nécessaire une séparation qui fut prononcée dès les premiers mois de 1835.

240. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XX et dernière. » pp. 213-241

Le buste de cette Princesse est présenté a Paris par les Graces et par les Amours ; frappé de la beauté noble de cette Spartiate, sur de posséder un objet dont l’image porte à son coeur le sentiment le plus délicieux, il ne balance plus, il rend les lauriers à Pallas, les sceptres à Junon, et donne la pomme à Vénus, en regardent moins cette divinité que la beauté qui a fixé son choix et dont la possession doit faire son bonheur. […] Il y auroit beaucoup d’art à rendre ce genre quelquefois intéressant. […] Ici, le grand-père veut se rendre captif pour ses enfans. […] L’Amour qui est allé chercher les Graces pour les rendre témoins de cette union paroit dans le lointain avec ses aimables soeurs.

241. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « Observations sur la construction d’une salle d’opéra. » pp. 3-32

LA quantité de salles de spectacles détruites depuis 20 années par les incendies ; le nombre effrayant de victimes livrées à la fureur des flammes, et mille autres accidens aussi funestes, engagent tous les gouvernemens, à ne jamais permettre qu’un édifice (qui, dans une grande ville est le rendez vous des citoyens pour y jouir du spectacle des arts, et se délasser de leurs travaux) fut construit dans un espace resserré et entouré de maisons ou de palais qui finissent toujours par être incendiés. […] Il seroit donc à desirer pour le progrès des arts qui concourent unanimement 0 la perfection d’un spectacle dont la nation Française se glorifiera toujours, il seroit à desirer, qu’on élevât un monument digne d’elle, qui permit aux artistes de donner l’essor à leur imagination, et qui rassurât le public sur des craintes que des événemens fâcheux ne rendent que trop légitimes. […] la foule d’artistes et de talens en tous genres qui le composent, enfante des modes propres à alimenter l’industrie, à accélerer l’activité des manufactures ; les nouveautés qu’ils imaginent chaque jour rendent les nations étrangères tributaires de nos goûts, de nos costumes et de nos fantaisies l’opéra n’a-t-il pas toujours ajouté un poids sensible dans la balance de ces mêmes intérêts ? […] Ce ne sera pas la première fois qu’une idée mal rendue aura donné le jour à des idées plus grandes et mieux développées ; la foiblesse et le besoin furent les premiers principes des arts et des sciences.

242. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre cinquième. Positions principales et leurs dérivés ; » pp. 64-70

Dans cette Bacchanale, dont j’ai parlé ci-dessus note (I), p. 67, j’introduisis avec succès, pour donner à mes tableaux plus de caractère, et pour la rendre plus vraie et plus piquante, des attitudes, des arabesques et des groupes que m’offrirent les peintures, les bronzes et les marbres qui nous sont parvenus des fouilles d’Herculanum (a).

243. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur les fêtes nationales] — Lettre iii. sur le même sujet. » pp. 122-128

Ils l’ont oublié ; ils n’ont point rendu à César ce qui appartenoit à César ; le directoire auroit-il senti qu’il n’appartient qu’a la gloire, de récompenser les héros ?

244. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Methode povr les dames. » pp. 53-69

Mais voyez mes Dames la responce que ie leur ay faicte en l’Apologie de ce traité, où vous aprendrez que l’on s’offence à tort d’vne intention innocente, & qu’il n’y a que les circonstances des temps & des lieux qui puissent rendre vos actions blasmables, ce que si vous considerez bien, vous n’attacherez iamais vostre creance à ces superstitieuses persuasions. […] Ioint que ce n’est pas icy qu’vn essay que i’ay resolu faire gouster auant que d’entreprendre d’auantage, & n’attens que l’honneur des commandemens de ceux en faueur de qui ie me donne au public, pour traicter plus au long vn sujet que leurs merites authorisent si dignement, & l’annoblir d’autre sorte de danses, tant pour le contentement des plus curieux, que pour le soulagement de ceux qui font profession de les enseigner, & bien que ie face en cela, comme en toute autre chose, vne humble confession de mon insuffisance, si esperay-ie qu’outre que la gloire que ie me suis promise en les obeyssant, me pourroit rendre aysé tout ce que tout le monde pense tenir de l’impossible.

245. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre IV. » pp. 25-31

Si de simples images m’entrainent à l’illusion ; si la magie de la peinture me transporte ; si je suis attendri à la vue d’un tableau ; si mon âme séduite est vivement affectée par ce prestige ; si les couleurs et le pinceau dans les mains du peintre habile, se jouent de mes sens au point de me montrer la nature, de la faire parler, de l’entendre et de lui repondre ; quelle sera ma sensibilité, que deviendrai-je, et quelle sensation n’éprouverai-je pas à la vue d’une représentation encore plus vraie, d’une action rendue par mes semblables ?

246. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre première. À Voltaire. » pp. 2-7

Comme je ne suis point attaché à mes idées, Vous me rendrez le plus signalé service, Monsieur, de vouloir me communiquer les vôtres.

247. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « II. Vocation. » pp. 14-23

… Et les rendrait fort heureuses, en somme.

248. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre IV. le ballet a l’opéra vers 1830  » pp. 129-155

« Mes études médicales, dit-il, me faisaient distinguer, plus sûrement peut-être que les autres juges, celles que leur santé, leur tempérament, les proportions de leur corps, la finesse des attaches des pieds et des mains, rendaient les plus propres à étudier l’art de la danse51. » L’important service médical que le médecin directeur fit fonctionner à l’Opéra eut en particulier pour heureux résultat de contraindre les danseuses à l’assiduité. […] A propos de la vogue obtenue à Paris par la danseuse espagnole Dolorès Serrai, il écrivit : « Nous avons été un des plus ardents propagateurs de la danse espagnole ; le premier, nous avons rendu à Dolorès la justice qu’elle méritait ; nous avons dit combien cette souplesse, cette vivacité et cette passion andalouses étaient supérieures aux poses géométriques et aux écarts à angle droit de l’école française. […] Une médication énergique la sauva et la rendit à l’Opéra.

249. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VII. Brelan d’astres » pp. 134-175

rendez sa patrie à Mignon, — et Mignon regrettera la danse des œufs… Marie Taglioni essaya de renoncer au théâtre… Mais, une fois sortie de cette atmosphère incandescente pour rentrer dans l’ombre froide du repos, l’ennui la prit, un ennui sombre, implacable, mortel ! […] La danse se prête peu à rendre des idées métaphysiques ; elle n’exprime que des passions : l’amour, le désir avec toutes ses coquetteries ; l’homme qui attaque, la femme qui se défend mollement forment le sujet de toutes les danses primitives. » Il n’y en eut pas moins, à la reprise de la Fille du Danube, tumulte, émeute, bataille à coups de poing. […] Au bout de quelque temps, Auguste sollicita une audience de la danseuse : — Tenez, mademoiselle, lui dit-il, faites-moi rendre ma position, et voici cinquante billets de mille francs que je vous supplie d’accepter. […] On dirait une feuille de rose que la brise promène ; et, pourtant, quels nerfs d’acier dans cette frêle jambe, quelle force dans ce pied, petit à rendre jalouse la Sévillane la mieux chaussée !

250. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 8 janvier. Esquisse pour un portrait de Mlle Camille Bos. — les Ballets Léonidoff. — « l’automne » et les « chansons arabes ». »

Ayant pirouetté quatre fois à la seconde, il passait en attitude sur la demi-pointe, celle du Mercure de Jean de Bologne, et cette trouvaille le rendait ivre d’orgueil.

251. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE IV. » pp. 47-60

que deviendrai-je, & quelle sensation n’éprouverai-je pas à la vue d’une représentation encore plus vraie, d’une action rendue par mes semblables !

252. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre premier. Instructions générales aux élèves » pp. 19-39

Dessinateurs, ils y gagneront des manières gracieuses et élégantes de se poser, de se développer avec aisance : musiciens, ils auront un tact plus sûr qu’aucun autre ; leur oreille les rendra maîtres du mouvement, de la mesure, et leurs pas cadencés25 se marieront parfaitement au rythme de l’air 26. […] Nos maîtres d’école de danse auront aussi introduit dans l’art cette expression, à raison des tableaux ressemblants aux arabesques de la peinture, par les groupes qu’ils ont formé de danseurs et de danseuses, s’entrelaçant de mille manières, avec des guirlandes, des couronnes, des cerceaux ornés de fleurs, et mélangés quelquefois d’instruments antiques propres à la pastorale ; et ces attitudes qui rappellent les belles Bacchantes que l’on voit sur les bas-reliefs antiques ; par leur légèreté presque aérienne, à laquelle se réunit eu même temps la vigueur et le contraste des oppositions, ont en quelque sorte rendu naturel à notre art le mot arabesque.

253. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre II. De la Danse Sacrée des Hébreux, des Chrétiens dans la primitive Eglise, & des Payens, depuis son origine jusqu’à présent. » pp. 33-58

La premiere étoit au mois de Mai, pour rendre graces à Dieu des fruits qu’il leur avoit donnez, dont ils lui offroient les prémices dès le lendemain de la fête de Pâques. […] On sçait aussi que les Philosophes & les Poëtes de l’antiquité formoient ces fictions pour rendre ces sortes de cérémonies plus respectables aux peuples.

254. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] « Lettre, d'un grand sauteur. A M. de Voltaire, sur les pantomimes . » pp. 17-37

Je le dis, parce que j’en suis sûr, & que personne ne le sait ; répandre de l’intérêt dans une Pantomime , l’orner d’intrigue, d’actions, la rendre un tableau mouvant de la folie des hommes, « c’est le caractère distinctif des grands Maîtres, c’est le mien ». […] C’est à moi de leur rendre l’éclat qu’elles ont perdu, jusqu’à ce que vous en preniez la peine vous-même.

255. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XIV. » pp. 134-149

Lorsque le liras est élevé et soutenu à la hautem de l’épaule, tous les muscles de cette partie agissent de concert par une contraction tonique, eu se balançant mutuellement ; si le bras, de colle position veut se porter en avant, pour s’y arrondir d’une manière moelleuse, l’omoplate qui a d’autant plus de mobilité qu’elle n’est attachée que par des muscles, coopère avec l’articulation des bras(1) à l’exécution de ces mouvemens flatteurs dont le principal agrément dérive d’une courbure adoucie en quart de cercle, à. la formation de la quelle concourent beaucoup de mouvemens de pronation et de supination de l’avant-bras, ainsi que lu flexion du poignet qui, en adoucissant les angles, les rendent moins saillants. […] Les règles arrondissent machinalement les bras, sans les rendre gracieux, sans les faire parler, et il faut que l’action des bras qui constitue le geste parle ; que les mains articulent ; que les doigts concourent à la prononciation du pantomime, qu’ils soient, pour me servir de l’expression de Garrick, autant de langues qui parlent.

256. (1806) L’Art de la danse, poëme en quatre chants, calqué sur l’Art poétique de Boileau pp. -247

Ce poète orgueilleux, trébuché de si haut, 130 Rendit plus retenus Desportes et Bertaut. […] D’un seul nom quelquefois le son dur ou bizarre Rend un poëme entier ou burlesque ou barbare. […] Les visites qu’il lui rendait devinrent suspectes au comte de Chois… Il le rencontra un jour chez elle : Pécour avait un habit équivoque, assez ressemblant à un uniforme. […] Il se rendit si illustre à la Cour, par ses inventions de ballets, de musique, de fêtes et de représentations, qu’on ne parlait que de lui. […] Je viens, lui dit-il, vous rendre un hommage que vous doivent tous les gens de notre art.

257. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre VIII. De la Musique naturelle attribuée à Dieu comme l’Auteur de la Nature. » pp. 183-194

J’oserai dire encore que la surprenante Machine de Marly peut donner une idée & même une espece de preuve du mouvement harmonieux des Planetes ; laquelle auroit été encore plus sensible, si l’Inventeur de cette merveilleuse Machine, avoit pensé d’ajoûter à son mouvement des tuyaux d’orgue, qui auroient pû former un Jeu d’orgue hidraulique, comme on en voit en Italie ; ce qui est encore faisable, si le Roi vouloit rendre ce grand chef-d’œuvre plus digne d’admiration.

258. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les artistes de l’opéra »

Leurs habits plus distingués que ceux des chœurs, ajouteraient à la magnificence du spectacle, et cet ordre rendrait toutes les belles idées qu’on veut peindre, lorsque les chœurs se rassemblent sur le théâtre.

259. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre deuxième — Chapitre II. Des Fêtes de la Cour de France, depuis 1560 jusqu’en l’année 1610 »

La Reine lui rendit la pareille par un autre où les Dames les plus belles firent le même office, la gorge découverte et les cheveux épars.

260. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XII, la collection de m. groult » pp. 124-133

voilà des oiseaux d’amour que vous rendez heureux !

261. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XVI, autres souverains » pp. 178-

Un jour que je me rendais à mon théâtre, j’aperçus au loin, mon amoureux de Nice.

262. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XI. » pp. 107-114

Ces cordes, quoique bien disposées, ne produiront entre elles que des sons faux et dissonants, lorsque l’art seul voudra les faire parler : mais elles obéiront, et rendront au contraire tous les tons propres au langage des passions, lorsqu’elles seront touchées par lâme, et que le coeur en déterminera toutes les vibrations.

263. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre xvii.  » pp. 102-108

Vestris plein d’aisance et de facilité, de vigueur et d’adresse, de souplesse et de force, de caprice et de fantaisie, et entreprenant sans réflexion, composa, pour ainsi dire, un nouveau genre d’architecture où tous les ordres, toutes les proportions furent confondus et exagérés ; il fit disparoître les trois genres connus et distincts ; il les fondit ensemble et en fit un, de cet amalgame ; il se forma une nouvelle manière qui eut du succès, parce que tout réussit à ce danseur, que tout lui sied à merveille, et qu’il a l’art heureux d’enjoliver jusqu’à la sottise et de la rendre aimable.

264. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — L’épouse persanne. Ballet héroï-pantomime. » pp. 197-206

On avertit l’Empereur que tout est prêt pour la cérémonie ; il présente la main à Zulmire ; Usbeck offre la sienne à Zélis, ils partent accompagnées du plus brillant cortège pour se rendre à la Mosquée.

265. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « Des manières de civilités. » pp. 138-159

On dansera décemment, et tenant la contenance indiquée par les principes que nous avons démontrés ; les cavaliers s’abstiendront principalement de trop répéter des tems de vigueur ou battus, surtout lorsque n’ayant pas assez exercé la danse pour les exécuter avec finesse et conserver le maintien, ils sont souvent susceptibles de s’enlever trop haut et avec force ; ce qui leur fait perdre le maintien, le gracieux, et les rend désagréables, indécens, et souvent incommodes aux personnes qui les entourent. […] C’est en observant ces règles prescrites par l’usage et la politesse qu’on se rend utile et agréable à la société, et qu’on obtient cette estime et cette considération que l’homme doit rechercher dans tous les tems et dans toutes les occasions.

266. (1845) Notice sur La Sylphide pp. 3-23

Effie, indignée, accable Gurn de ses mépris, elle rend à son ami ses grâces les plus charmantes, elle est toute prête à l’épouser, elle est heureuse et confiante. […] Mais notre jeune homme est résolu à tout braver, il obéit à la main qui le guide, où va la Sylphide, il ira ; il est à elle, pour la suivre il a tout oublié, tout quitté, il est son amant, il est son esclave : « Attache-moi comme ton esclave, comme ton hôte, esprit vagabond du foyer domestique, toi qui as rempli mon sommeil d’illusions si douces et si charmantes ; ou du moins, si je n’ai pas de place dans tes domaines, mon amour aérien, rends-moi le foyer d’où je pouvais t’entendre et te voir, la terre modeste de la cendre que tu agitais le soir pour éveiller une étincelle, le tissu aux mailles invisibles qui court sur les vieux lambris, et qui te prêtait son hamac flottant dans les nuits tièdes de l’été. — Reviens, reviens dans ma cabane ; s’il se peut, je ne te dirai plus que je t’aime, je n’effleurerai plus ta robe, même quand elle céderait, en courant vers moi, au courant de la flamme et de l’air. — Je te nommerai tout bas, personne ne m’entendra. — Tout ce que je veux, c’est de le savoir là et de respirer un air qui touche à l’air que tu respires, qui a passé si près de ton souffle, qui a circulé entre tes lèvres, qui ait été pénétré par tes regards ! 

267. (1921) Théophile Gautier et le ballet romantique pp. 149-162

Telles de ses critiques sur le ballet ont pour nous la valeur documentaire, le charme animé et précis de portraits peints avec toutes les délicatesses du modelé, toute la finesse harmonieuse du contour ; ces portraits rendent vivantes et inaltérables les figures quasi légendaires d’une Taglioni, d’une Carlotta. […] La danse se prête peu à rendre les idées métaphysiques ; elle n’exprime que des passions : l’amour, le désir avec toutes ses coquetteries, l’homme qui attaque et la femme qui se défend mollement, forment le sujet de toutes les danses primitives.

268. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre III » pp. 27-43

Leurs traits sont beaux et rappellent une beauté passée ; en les détaillant on se rend parfaitement compte de ce qu’elles ont pu être jadis.

269. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre XII » pp. 167-185

Mademoiselle Marquet du Vaudeville, une des jolies femmes de Paris, est blende à rendre jalouse une Allemande.

270. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — VII, un voyage en russie. — un contrat rompu » pp. 72-81

Je lui tendis de l’argent français : il me le rendit.

271. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XIII, mes danses et les enfants » pp. 134-145

Quelques jours plus tard, je me rendis au palais.

272. (1908) L’École de danse de Grünewald « L’école de danse du Grünewald » pp. 261-268

C’est à l’Allemagne que ma reconnaissance a voulu rendre ce que je lui devais.

273. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre III. » pp. 17-24

Le compositeur est-il excusable d’associer des paysans à cette déesse, et de les rendre témoins de sa foiblesse, et de sa passion, et peut-on pécher plus grossièrement contre la vraisemblance ?

274. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre VII. » pp. 72-80

Mais lorsque l’action pantomime se réunit à tous ces mouvemens machinaux, la danse acquiert un caractère de vie, qui la rend intéressante ; elle parle, elle exprime, elle peint les passions et mérite alors d’étre rangée dans la classe des arts imitateurs.

275. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre IX. » pp. 88-96

Cyprien s’exprime ainsi : « Le pantomime est un monstre, qui n’est ni homme ni femme, dont toutes les manières sont plus lascives que celles d’aucune Courtisanne, et dont l’art consiste à prononcer avec des gestes : cependant, continue-t-il, toute la ville se met en mouvement pour lui voir réprésenter les iniquité, et les infamies de l’antiquité fabuleuse. » En écrivant à Donat sur les horreurs de l’amphithéatre, il dit en parlant des pantomimes « qu’on dégrade les mâles de leur sexe, pour les rendre plus propre à faire un métier déshonnête ; et que le maître qui a su faire ressembler davantage un homme à une femme, est celui qui passe pour avoir fait le meilleur disciple ; sa réussite fait sa fortune. » D’après cette assertion, il est à présumer que les hommes, qui éxercoient la profession du théatre, étoient esclaves.

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