J’ai pris, du reste, cette décision depuis une certaine aventure où j’ai failli être ridicule — chose que je ne me pardonne pas. […] XV Un jour, au Bois, elle se prit de pitié pour un petit Savoyard de six ou sept ans qui lui demandait la charité ; comme elle avait du temps à perdre, elle le pria de raconter son histoire, ce que le petit fit d’une manière si touchante, que les assistants — deux amies et un Saint-Gaudens abâtardi — faillirent pleurer.
Lorsque je pris congé d’elle, ses derniers mots furent ceux-ci : — Je serai charmée d’aider votre amie, puisque je pourrai ainsi vous être agréable. […] On m’a raconté qu’elle s’était rendue chez tous les gens auxquels je l’avais présentée afin de leur demander de prendre des billets : Elle en aurait placé ainsi pour quelques milliers de florins.
Il est aisé de concevoir, d’après mes idées, que le ballet pantomime doit toujours être action, et que les figurans ne doivent prendre la place de l’acteur qui quitte la scène, que pour la remplir à leur tour, non pas simplement par des figures symétriques et des pas compassés, mais par une expression vive et animée, qui tienne le spectateur toujours attentif au sujet que les acteurs précédens ont exposé. […] Un maître de ballets doit s’attacher à donner à tous les acteurs dansans une action, une expression et un caractère différens ; ils doivent tous arriver au même but par des routes diverses, et concourir unanimement et de concert, à peindre, par la vérité de leurs gestes, et de leur imitation, l’action que le compositeur a pris soin de leur tracer.
La Reine, vivement sollicitée et par sa sœur et par le perfide Lycomède, accepte la proposition : le traître lui présente la main et traverse le pont qui unit le rivage au vaisseau : mais lorsqu’Hercule et Admète qui surviennent, veulent le suivre le pont s’enfonce et disparoît ; et le vaisseau prend le large. […] Alceste se saisit du poignard, elle le présente alternativement a ceux qu’elle croit le plus terdrement attachés à son époux ; mais ses amis fuient et l’abandonnent, alors elle prend la noble résolution de se dévouer ; elle ordonne à ses femmes de lui ôter son manteau royal, son diadême, et de lui amener ses enfans.
Il est aisé de concevoir d’après mes idées, que le Ballet Pantomime doit toujours être en action, & que les Figurants ne doivent prendre la place de l’Acteur qui quitte la Scene, que pour la remplir à leur tour, non pas simplement par des figures symmétriques & des pas compassés, mais par une expression vive & animée, qui tienne le Spectateur toujours attentif au sujet que les Acteurs précédents lui ont exposé. […] Un Maître de Ballets doit s’attacher à donner à tous les Acteurs dansants une action, une expression & un caractere différents ; ils doivent tous arriver au même but par des routes opposées, & concourir unanimement & de concert à peindre par la vérité de leurs gestes & de leur imitation, l’action que le Compositeur a pris soin de leur tracer.
Boismaison, bafoué par ses camarades, fut pris de la fièvre, se mit au lit, et mourut en faisant un singulier testament : Il léguait son corps à M. […] Marie Taglioni avait un pied d’une blancheur de lait, avec des ongles roses, polis et transparents, dont elle prenait un soin extrême. […] Et, lorsque j’admirais — il n’y a pas si longtemps — les extrémités de mademoiselle Hairiveau, il me prenait envie de lui demander : — C’est chez Pradier que vous vous êtes fournie, n’est-ce pas, mademoiselle ?
Le jeu des passions, les formes variées qu’elles prennent, suivant les caractères qu’elles subjuguent ou qui les maîtrisent, les événements terribles qu’elles amènent furent pour les inventeurs, comme autant d’études qui les guidèrent dans le premier dessein, et les figures une fois décidées, elles vinrent se placer d’elles-mêmes dans la composition générale.
Cette joie se varie, prend des nuances différentes, des couleurs, des tons divers suivant la nature des événements, le caractère des Nations, la qualité, l’éducation, les mœurs des Peuples.
Mais je ne tiens pas, pour le moment, à élucider ce problème qui me mettrait aux prises avec la gent dalcrozienne et les épigones du duncanisme expirant.
Roussel, des mailles si fines que la plus menue pointe de danseuse s’y prendrait.
D’autres personnes le prennent differemment ; c’est qu’après votre demi-coupé, étant élevé sur la pointe il glisse le pied dans le même tems qu’il s’éleve jusqu’à la quatriéme position ; en le passant la pointe doit être basse, la jambe bien étenduë, & à mesure que cette jambe gauche se passe devant, le genou droit se plie, & par ce mouvement renvoie le corps sur le pied gauche, ce qui termine ce pas ; ces deux manieres sont bonnes l’une & l’autre ; mais je trouve que la premiere est plus aisée, en ce que le corps est plus assuré par le talon droit que vous appuyez ; il se fait aussi en arriere, & de côté, aux positions près qui sont differentes selon le chemin que vous devez tenir.
Dans mes autres précédents Vers, En deux ou trois endroits divers, J’ai parlé de celle des Dames, Qui comblaient d’amoureuses flammes, Ainsi que des soleils ardents, Les cœurs de tous les regardants Y causant un désordre extrême, N’en étant pas exempt moi-même, Aujourd’hui, je prends le souci De toucher encore ceci ; Mais on pourrait cent choses dire Dudit Ballet de notre Sire, Passant tous les Ballets passés, Que ce ne serait pas assez.
Quelques personnes seront sans doute étonnées, qu’ayant pris la mort d’Agamemnon pour le sujet d’un ballet, je ne me sois pas renfermé dans cette catastrophe ; elles blameront la hardiesse que j’ai eu d’y joindre la vengeance d’Oreste et de terminer ce spectacle par la mort de Clytemnestre et d’Egisthe, par le desespoir et le fureurs d’Oreste. Peut-être me reprocheront-elles encore d’avoir rapproché deux évenemens, dans le vrai peu éloigné mais qu’elles affecteront d’éloigner encore : elles crieront à l’anathême, elles diront que sans respect pour les Anciens, j’ai secoué hardiment les règles dont ils ont fait la base de ces immortels chefs-d’œuvres, que toutes les nations ont constamment pris pour leurs modèles. […] J’ajoute encore qu’il est impossible à la danse de dialoguer tranquillement ; que tout ce qui tient au raisonnement froid ne peut être exprimé par elle ; qu’il faut dans un ballet beaucoup de spectacle et d’action pour suppléer à la parole, beaucoup de passions et de sentimens ; et qu’il faut que ces sentimens et ces passions soient vivement exprimés, pour produire de grands effets, c’est toujours en grand que la pantomime doit peindre ; elle doit employer les couleurs les plus fortes et les traits les plus hardis, parce que toutes les demi-teintes ne répandent qu’un vague obscur et indécis sur le caractère de telle ou telle passion, et sur l’action de la pantomime qui, dans ce cas, est toujours froide et indéterminée ; les passions ont d’ailleurs tant d’analogie entre elles qne le plus grand nombre se ressembleroient, si l’on négligeoit de les caractériser par des traits particuliers qui empêchent les spectateurs de les prendre l’une pour l’autre. […] Clytemnestre la prend d’un main tremblante, et de l’autre, lui fait signe de se relever. […] Electre la prend, mais en fixant ses regards sur les traits du jeune étranger, elle y reconnoît tous ceux de son frère ; elle tréssaille de joie, elle recule, elle avance, elle lui tend les bras ; le plaisir l’empêche de voler à lui ; l’excès d’un bonheur aussi vif et aussi inattendu semble anéantir toutes ses facultés.
Plusieurs se retrouvent, après 1870, dans cette citadelle du plaisir, citadelle toujours prise et toujours à prendre, qu’on appela, non sans emphase : le nouvel embarquement pour Cythère, les docks de la galanterie. […] par une mort affreuse : le feu prit un soir (1862) à la gaze de ses jupons, et elle expira après six mois d’atroces souffrances, âgée de vingt ans à peine : « Je me suis sentie perdue, dit-elle à sa mère le lendemain de l’accident, et j’ai vite fait un bout de prière. » Quand Feydeau commença le Mari de la danseuse, roman ou l’héroïne était brûlée vive, il demanda à Emma Livry de lui expliquer le langage chorégraphique dont il n’avait que des notions assez vagues ; elle le fit, et compléta la leçon en dansant le pas du ballet de la Sylphide que le romancier voulait décrire : « En retour, dit-elle, racontez-moi votre roman. » Quand il eut fini, elle demeura pensive, puis, se retournant vers sa mère : « Mourir brûlée, observa-t-elle, cela doit faire bien souffrir. […] Elles prennent leur retraite, comme de bons fonctionnaires, quand vient l’âge fatidique. […] Elles disparaissent enfin, ces créatures qui furent des créatrices d’illusions charmantes, printemps d’amour, joies de vivre, fleurs de tourbillon, divinités d’action gracieuse ; elles s’en vont, elles aussi, quérir un grand peut-être, prendre leur part des danses infernales ou célestes.
Quelque respect que nous ayons pour l’opinion de la diva Desdémone, si prématurément étouffée sous l’oreiller jaloux de la mort, nous croyons qu’elle se trompait ; Carlotta, guidée par cette voix intérieure qui ne ment jamais aux grands artistes, resta fidèle au culte de Terpsichore, comme dirait un écrivain de l’empire, et bien lui en prit. […] Prendre une corbeille et une serpette, et s’en aller à la vendange. — Si vous croyez cela, vous ne connaissez guère le cœur des jeunes filles ; son amant est là alerte et dispos : au risque de faire tomber la rosée des fleurs, elle va danser un peu ; cela est bien juste, elle n’a pas dansé depuis hier. […] Il est pris, quitté, repris ; chacune veut avoir sa part, et elles sont dix, elles sont vingt, elles sont trente. […] Les wilis, ogresses de la valse, ont flairé un danseur frais ; elles accourent en toute hâte prendre leur part de ce régal. « Méchantes !
Et je me tairai même encore sur ceux de la Fontaine de Jouvence et des caprices de Galathée 1, persuadé de vos bontés et de l’intérêt que vous voulez bien prendre à tout ce qui me touche, je pense, Monsieur, que la description des ouvrages que me doivent entièrement le jour, et que vous pouvez regarder comme le fruit unique de mon imagination, vous plaira davantage ; et je commence par celui de la toilette de Venus, ou des ruses de l’Amour, ballet heroï-pantomime. […] L’Amour témoin de l’impression, profite de l’instant ; il leur porte le dernier coup ; et dans une entrée générale il leur fait prendre toutes les passions qu’il inspire. […] Quelques-unes d’entre elles, profitant cependant d’un instant de mèsintelligence que l’ardeur de vaincre a jettée parmi eux, prennent la fuite et leur échappent ; il n’en reste que six aux douze Faunes ; alors il s’en disputent la conquête, nul d’entre eux ne veut consentir au partage, et la Fureur succédant bientôt à la jalousie, ils luttent et combattent. […] En s’attachant scrupuleusement à peindre le caractère, les mœurs et les usages de certaines nations les tableaux seroient souvent d’une composition pauvre et monotone : aussi y auroit-il de l’injustice à condamner un peintre sur les licences ingénieuses qu’il auroit prises, si ces mêmes licences contribuoient à la perfection, à la variété et à l’élégance de ses tableaux.
Qu’ils viennent donc auec moy chez les Profanes, & ie leur fairay cognoistre qu’vn Socrates (à qui ce fameux oracle d’Apollon donna la qualité de tressage) a prit à danser d’Aspasia, & que son disciple le diuin Platon conseille de ne pas employer moins de temps, & de solicitude aux exercices du corps qu’à ceux de l’ame : il ne veut pas qu’on les esleue l’vn sans l’autre : mais qu’on les conduise esgallement comme vne couple de Cheuaux attelez à mesme timon, & entre les diuertissemens qu’il a donnez à l’ame, tant s’en faut qu’il aye oublié la danse, qu’il ordonne mesmes aux vieillards d’y assister, non pour imiter la ieunesse : mais pour se resiouyr en autruy & rappeller à leur souuenance la grace & ferueur de leur aage verdissant, C’est merueille combien il est soigneux en ses loix de leurs courses, ieux & danses, desquelles il dit que l’ancienneté a donné la conduicte & patronnage aux Dieux mesmes, bien contraire en cela, à la pluspart de nos Pedans, lesquels (comme s’ils auoyent conspiré contre la gentillesse du corps) souffrent seulement à leurs Escoliers certains exercices qui ne les peuuent entretenir que dans l’ineptie, presque inseparable de ceux qui suyuent le train de leur institution, & leur deffendent la pratique d’autres qui les façonneroyent & les rendroit dignes d’vne ciuile conuersation, de laquelle vne si impertinente police les bannit ou les y fait receuoir comme des buses pour seruir de suject à la raillerie : Mais on a beau dire, ces Messieurs n’altereront pas pour cela la nature de leurs Colleges, & ne souscriront iamais que la science de l’antregent soit necessaire à la ieunesse, on ne leur ostera point cest erreur, que les exercices qui seruent le plus à ceste sçience ne soient autant d’allechemens à la desbauche, leur ignorance est en cela fatalement affectee ; Or d’autant qu’il n’y a rien à gaigner auec des gens, qui ne se peuuent separer de la passion mauuaise conseillere en toutes choses, & d’ailleurs que ie ne voudrois pas m’esloigner de mon subiect par vne discretion trop est enduë, retournant à ceux à qui ie parlois premierement ie les prieray de me suiure, pour leur faire voir que ie puis adiouster à l’authorité de Socrates & de Platon celle de plusieurs claires lumieres de l’antiquité payenne. […] pourquoy tant d’ennemis contre ce qui est si necessaire, & dequoy Messieurs nos Maistres ne me peuuent prouuer la censure dans les sainctes lettres, ouy bien dans quelques legeres apparences qu’ils mettent en consideration, nous ne blasmons pas la Danse, disent-ils, pour ses pas & ses mesures, autrement la voix & la Musique courroient la mesme fortune, mais parce qu’elle oblige les Venus à se parer plus ambitieusement, desquelles il faut fuir la hantise, d’autant que l’imagination prend feu (aussi soudain que le Naphthe) si on l’arreste tant soit peu en la contemplation d’vn obiect amoureux, qu’elle est en fin tousiours suiuie de mil mauuais desirs de vanité & de concupiscence, & ces desirs de scandales qui produisent souuent de grands malheurs. Ie m’estonne de ces gens qui font deux sortes de scandale (le pris & le donné,) & en condamnent l’obiect sans distinction : i’auouë que l’on doit prendre garde à l’vn, car ie n’approuue point ce qui est impudique, mais qui se peut empescher de l’autre, puis que l’ennemi des hommes se seruira des plus innocentes franchises pour trahir les ames susceptibles de ses tentations ; certes l’intention est le plus veritable iuge de nos actions, si elle n’est point alteree, peche qui voudra, il est luy mesme autheur de son offence.
Il me prit en amitié et me dit un jour : vous pouvez vous vanter d’être mon élève, et même le faire afficher, mais je veux Vous donner une nouvelle preuve de ma protection et de ma bienveillance, en Vous réglant un petit rondeau, qui se chante, et se danse, de l’amour nous suirons les lois, etc. […] Marcel tourmenté de la goute ne pouvoit faire le pas, il pensa tomber plusieurs fois et m’écraser, je lui dis alors : Monsieur, mettez-vous sur votre fauteuil, faites moi le pas avec les doigts ; j’espère le prendre à votre satisfaction comment diable, s’écria Marcel, vos jambes saisiront le mouvement de mes doigts ; oui, Monsieur, très rapidement en ajoutant toute fois le nom du pas, ou des temps que vos deux doigts me traceront. […] Il m’esquissa le pas avec les deux index, je le pris facilement ; son prévôt jouoit du violon, et je dansai ; le rondeau sçu, il m’arrangea les bras à l’antique, et content de mon intelligence il me dit : venez me voir de tems en tems ; je parlerai de vous, et je ferai votre fortune.
Lorsque tout cela m’ennuie, je prends la règle, le compas, et je bâtis des châteaux en Espagne. […] Prenons Boucher pour exemple. […] Les hommes peuvent se comparer à ces insectes, qui prennent la couleur de la plante à la quelle ils s’attachent.
Quand elle prend la nuance mystique, elle fait pis. […] Vous savez qu’une arme à feu déchargée trop près effraya les chevaux qui prirent le mors aux dents. […] J’avais voulu les prendre, on n’y avait pas consenti.
[2] Le danseur, pour se rendre agréable à l’œil du spectateur, doit toujours, sans affectation maniérée cependant, se complaire lui-même dans son maintien, dans la tournure de son corps, dans l’heureux développement de ses membres, et dans l’élégance de ses positions ; on lui saura gré du soin qu’il prendra à faire briller en lui tous ces avantages.
Comme les Prêtres d’Osiris avaient pris originairement des Prêtres du vrai Dieu, une partie de leurs cérémonies ; le Peuple juif, à son tour, entraîné par le penchant à l’imitation si puissant dans l’homme, se rappela, dans le désert, le culte du Peuple qu’il venait de quitter, et il l’imita.
Je ne ferais que mentionner, aujourd’hui, Idzikovsky, sauteur prodigieux ; Vladimiroff, qui avait pris à Pétrograd la place de Nijinski ; Viltzac, bel et bon danseur ; trop de portraits à faire pour une brève chronique.
Cependant, tout en cheminant le long de l’étroite plage beige, parmi l’ennui pesant des après-midis d’été, je me prends à songer aux choses vues et à imaginer des choses à faire.
On doit aussi faire attention que lorsque l’on se promene, on tient ordinairement le chapeau dessous le bras ; si quelqu’un d’un rang au-dessus de vous vous salue, c’est de prendre votre chapeau de la main droite, & de faire de suite votre reverence très-profonde pour marquer plus de respect.
Ce pas est très-singulier dans sa maniere de le faire, & je croy qu’il ne tient son nom que de sa seule construction, au lieu qu’aux autres la plus grande partie sont composez des autres pas ; mais celui-ci est different de son premier pas, il faut d’abord s’élever sur la pointe du pied & plier après le pas, ce que l’on va voir par cette description : par exemple, vous voulez faire un pas tombé du pied droit ; ayant le corps posé sur le pied gauche, & les jambes écartées à la deuxiéme position, en vous élevant sur le pied gauche, la jambe droite suit ; parce que le corps se penchant sur le côté gauche, il attire la jambe droite qui le tire derriere, jusqu’à la cinquiéme position, en se posant entierement à terre & son genou se plie, ce qui fait lever le pied gauche, mais le genou droit s’étendant vous oblige à vous laisser tomber sur le pied gauche à la deuxiéme position, ce qui est un demi jetté, qui se fait en sautant à demi, ce pas n’est pas d’une difficile execution, lorsque l’on sçait prendre ses mouvemens à propos, c’est par la force du coup de pied & la pente du corps qui attire les jambes & les genoux se plient comme si les forces manquoient, ce qui oblige le talon du pied droit que vous tirez derriere de se poser à terre & son genou se pliant par le poids du corps qui se pose dessus, en se relevant cela fait comme un ressort qui étant pressé cherche à s’étendre, ainsi le genou en s’étendant rejette le corps sur le pied gauche, ce qui termine l’étenduë de ce pas.
Informations prises, on découvrit qu’elles émanaient d’un vaudevilliste d’esprit, mais non joué. […] Effectivement, quatre dames effectuent leur sortie ; elles sont sur-le-champ entourées ; trois d’entre elles prennent des bras qui leur sont offerts, montent en voiture ou partent à pied, la quatrième s’en va seule.
J’ajouterai enfin que le programme trace la marche que le génie a pris relativement à la distribution des scènes, aux épisodes et à l’ordonnance du tableau en général. […] Les jeunes gens de Témesse viennent prendre ces deux amans pour les conduire au temple de l’hymen : c’est à l’autel de ce dieu que l’innocence et le courage doivent être unis pour toujours.
L’Électeur de Bavière, le Prince Emanuel de Portugal vinrent alors en France, et ils prirent le ton qu’ils trouvèrent établi.
Mais s’ils s’arrogent des droits tout-à-fait impertinens, ce n’est point leur faute ; qu’on s’en prenne à ceux qui pourraient mettre un frein à leur orgueil, & qui les laissent tranquillement former un Aréopage aussi indécent que ridicule.
Vivement irrité, il prend la fuite.
Deuxieme attitude ayant sauté Mais comme le mouvement que l’on prend pour sauter, est plus forcé que celui pour s’élever au demi-coupé ; cela fait qu’en vous élevant la jambe droite rejette le corps sur le pied gauche, & elle reste en l’air fort étenduë à côté, comme il est representé par cette seconde Figure, & de suite vous faites un pas de cette même jambe en la croisant jusqu’à la cinquiéme position, en posant le corps dessus, puis faites de suite un autre pas du pied gauche, en le portant à côté à la deuxiéme position, ce qui finit ce pas.
Or, renouvelant leur DÉBAT, Qui jadis fit si grand éclat, Trois Nymphes par elles choisies, Qui ne sont point Nymphes moisies, Pour juger sur ce différend, En dansant viennent prendre rang ; Et comme, en un mot, les dernières, Trop pigrièches66, trop altières, Se préparent encor après À batailler sur nouveaux frais, JUPIN, le MAÎTRE de la FOUDRE, Enfin de tout vient en découdre, En changeant ces Objets si beaux, Pour leur châtiment, en Oiseaux.
Dés que ce Prologue prend fin, Le Théâtre, en un tourne-main, Sans laisser de lui, nulle trace, À de riants Vergers, fait place : Où la Déesse, aussi-tôt, vient, Et, contre l’Amour, s’entretient, Avec les Nymphes, qui comme elle, Ayans, pour lui, le cœur rebelle, Le traitent de Peste, et font vœu, De ne jamais, aimer son Jeu, Quoi que Flore, Sœur de Pomone, Très fortement, les y semone, En leur exprimant les Plaisirs Qu’avec ses Amans, les Zéphires, Elle goûte, chaque journée, Le matin, & l’après dinée.
Il nous faut prendre d’autres routes pour nos Ouvrages Dramatiques, comme on voit que j’ai fait dans Sémiramis. […] 34En jetant ainsi sur le papier tout ce que j’ai pu acquérir de simples lueurs ou de véritables lumières sur la Danse Pantomime, je suis bien éloigné de prétendre diminuer le mérite de ceux de mes confrères qui ont pris une autre route.
Ainsi, sans que rien puisse le distraire, ou l’arrêter, le peintre saisit son pinceau, et la toile se colore, les figures s’arrangent, les morts revivent ; le ciseau est déjà dans la main du sculpteur, et le marbre s’anime ; les vers coulent de la plume du poète, et le théâtre s’embellit de mille actions nouvelles qui nous intéressent et nous étonnent ; le musicien monte sa lyre, et l’orchestre remplit les airs d’une harmonie sublime ; un spectacle inconnu, que le génie de Quinault a créé, et qu’elle embellit, ouvre une carrière brillante aux Arts divers qu’il rassemble ; des masures dégoûtantes disparaissent, et la superbe façade du Louvre s’élève ; des jardins réguliers et magnifiques prennent la place d’un terrain aride, ou d’un marais empoisonné ; une éloquence noble et mâle, des accents dignes de l’homme, font retentir le barreau, nos tribunes, nos chaires ; la face de la France change ainsi rapidement comme une belle décoration de théâtre ; les noms des Corneille, des Molière, des Quinault, des Lully, des Le Brun, des Bossuet, des Perrault, des Le Nôtre, volent de bouche en bouche, et l’Europe entière les répète et les admire : ils sont désormais des monuments immuables de la gloire de notre nation et de l’humanité. […] Il est de la nature de l’enthousiasme de se communiquer et de se reproduire ; c’est une flamme vive qui gagne de proche en proche, qui se nourrit de son propre feu, et qui loin de s’affaiblir en s’étendant, prend de nouvelles forces à mesure qu’elle se répand et se communique. […] La raison d’un homme de génie décompose les différentes idées qu’elle a reçues, se les rend propres, et en forme un tout, qui, s’il est permis de s’exprimer ainsi, prend toujours une physionomie qui lui est propre : plus il acquiert de connaissances, plus il a rassemblé d’idées ; et plus ses moments d’enthousiasme sont fréquents, plus les tableaux que la raison présente à son âme sont hardis, nobles, extraordinaires, etc.
« Je prends la liberté de vous consacrer cet essai de ma jeunesse ». […] Oui, s’il est prouvé que les gestes suffisent pour faire entendre ce qui se passe dans notre âme, la parole est inutile dans les drames ; & il est clair qu’on doit l’en bannir un jour, puisqu’on commence même à n’y mettre que de petites phrases, qu’on prend pour un dialogue vif & coupé. […] Ce qui n’a point empêché certain Auteur de prendre la licence de le piller entièrement, de le réduire en une petite brochure d’environ 100 pages, & de l’intituler : Essai sur la Comédie Lyrique.
Mais aussi, lorsque l’heure de la délivrance eut sonné, quelle magnifique occasion la vieille capitale des Habsbourg, si longtemps éprouvée, eut de prendre sa revanche ! […] Haydn le prit en affection et lui servit de témoin, lorsqu’il épousa, en 1766, la fille d’un quincaillier, Eva-Maria Kœstler. […] L’aîné des enfants, Joseph, né en 1800, entra, à l’âge de vingt-trois ans, dans l’ordre des Franciscains et prit le nom de Frère Pacifique. […] Par son horreur pour le désordre et le débraillé, par le soin que, jusque dans son extrême vieillesse, elle prit de sa personne et de sa maison, elle laisse l’impression d’une femme qui aurait traversé le monde toujours fraîchement gantée de blanc et attentive à ce qu’aucun faux pli ne dérangeât la correction de sa toilette. […] Barbaja fit donner cette phalange dans la lutte mémorable qui mit aux prises pendant des années à Vienne la musique italienne représentée par Rossini et la musique allemande héroïquement défendue par Weber.
On prit ordinairement la nuit pour l’exécution de ces Spectacles.
Malgré les glorieux exploits des Rosita Mauri, des Subra, des Zambelli, la danse n’a plus, à côté du drame musical renouvelé, qu’une situation subalterne ; elle a pris, dans la famille des arts, une attitude un peu honteuse de parente pauvre que l’on daigne admettre au bout de la table.
Si tant de faits réunis ne peuvent décider la question que vous proposez, je vous dirai, sans être enthousiaste, qu’il n’y a qu’un moyen à prendre pour la résoudre, sans offenser les parties, c’est de convenir que la musique a fait en France des progrès inouis, et qu’on y aime autant cet art aujourd’hui qu’en Italie.
Homme et Femme prest a faire la premier Reverence avant de Dancer Je suppose donc que vous soyez à côté l’un de l’autre, le pied droit devant à la quatriéme position, comme cette Figure le réprésente ; je ne repete pas la maniere d’ôter le chapeau, en ayant déja parlé cy-devant, je dirai seulement qu’il faut le prendre icy de la main gauche avec les mêmes précautions que celles que j’ay dit pour l’ôter de la main droite ; le corps étant posé sur le pied gauche 1. le pied droit devant 2. vous ôtez le chapeau de la main gauche en laissant tomber le bras gauche à côté de soy ainsi que le bras droit, de même qu’il est démontré 3.
On trouve encore dans Lucien, qu’Appellès ayant été accusé par un Peintre jaloux de sa gloire, d’avoir conjuré contre le Roi Ptolomé, ce Prince après l’avoir comble de bien-faits, prit tellement feu là-dessus, que sans considérer la jalousie qui est ordinaire entre les personnes de même Profession, il lui eût fait soufrir le dernier suplice, si un des complices ne l’eût déchargé à la question. […] Cet ouvrage, dit Pline, empêcha le Roi Démétrius de prendre Rhodes, dans l’appréhension qu’il avoit de brûler les tableaux de ce grand Peintre ; & ne pouvant mettre le feu dans la Ville par un autre côté que celui où étoit le Cabinet de cet homme illustre, il aima mieux épargner la Peinture, que de recevoir la victoire qui lui étoit offerte. […] On peut encore accorder cet avantage à la Peinture, qu’elle vient à nous par le sens le plus subtil, le plus capable de nous ébranler & d’émouvoir nos passions, je veux dire par la vûe ; car les choses, dit Horace, qui entrent dans l’esprit par les oreilles, prennent un chemin bien plus long que celles qui entrent par les yeux, qui sont des témoins plus fidéles & plus surs que les oreilles. […] Je sçai bien que l’on peut attribuer à la parole des expressions que la Peinture ne peut suppléer qu’imparfaitement ; mais je sçai bien aussi que la Poésie est fort éloignée d’exprimer avec autant de vérité & d’éxactitude que la Peinture : tout ce qui tombe sous le sens de l’ouie, quelque soin qu’elle prenne de nous représenter la phisionomie, les traits, & la couleur d’un visage, ses portraits laissent toujours de l’obscurité & de l’incertitude dans l’esprit ; ils n’approcheront jamais de ceux que la Peinture nous expose. […] Quintilien, Livre X. dit que les premiers Peintres prirent les proportions de l’homme à l’ombre du Soleil, en tirant des lignes pour en marquer les dimensions, surtout pour la régularité du visage, & que Philade Peintre Egiptien, ou Cléante Peintre de Corinte, en furent les inventeurs.
) « Tout dans vos noces, dit-il, devroit être plein de tempérance, de modestie, de gravité et d’honnêteté ; et j’y remarque tout le contraire, y voyant des gens qui sautent comme des chevreaux et des mulets… Dans toutes vos actions vous avez soin de séparer le mauvais du bon ; comme quand vous voulez ensemencer vos terres, ou que vous faîtes vos vendanges, vous ôtez tous les mauvais grains ; de même, si vous composez quelque parfum, vous prenez bien garde qu’il n’y tombe rien qui soit de mauvaise odeur. […] Ç’a toujours été la coutume de venir à l’église, afin que là leurs mariages fussent sanctifiés par la parole de Dieu et l’oraison, que leurs promesses fussent comme déposées entre les mains de Dieu, que de sa bouche ils prissent les assurances de ses bénédictions.
L’un et l’autre se rua incontinent sur ce à quoi il avait été nourri ; car l’un alla à la soupe, et l’autre prit le lièvre ; et lors il leur dit : Vous voyez, Citoyens mes amis, comme ces deux chiens étant nés d’un même père et mère, sont devenus fort différents l’un de l’autre pour leur diverse éducation, et combien plus peut, à rendre les hommes vertueux la nourriture que non pas la Nature. » Plut.
On les plaçait entre les Actes des Tragédies ou des Comédies, pour divertir la multitude, qui ne prenait qu’un plaisir médiocre aux Représentations régulières.
On supposait, qu’il venait, pour la seconde fois, prendre la protection du Royaume.
Le grand Ballet fut pour toujours relégué dans les Collèges, et à l’Opéra même le Chant prit tout à fait le dessus.
Elle l’animait par degrés : on lisait, dans ses expressions, une suite de sentiments : on la voyait flottante tour à tour entre la crainte et l’espérance ; mais, au moment où le Sultan donne le mouchoir à la Sultane Favorite, son visage, ses regards, tout son maintien prenaient rapidement une forme nouvelle.
Elle prit le parti de s’asseoir et de se laisser glisser d’une marche à l’autre jusqu’à ce qu’elle fût arrivée sur le parquet.
Mlle Johnsson prend, après cent quarante ans, la suite de cette Mlle Heinel qui s’appelait comme elle Anna et qui épousa Gaétan Vestris.
D’Armagnac, cette autre Comtesse, Qu’on prendrait pour une Déesse, Et qui, dès l’âge de douze ans, Ravissait Cour et Courtisans.
Elle prend volontiers une teinte d’exotisme. […] Dans la retentissante querelle des deux ballerines il a pris parti. […] « Taglioni, dit-il, c’était la danse, comme Malibran c’était la musique. » Taglioni commençait à devenir pour les gens dont la vie avait pris une autre pente, qui s’étaient fait d’autres enthousiasmes et d’autres amours une figure idéale, une personnification poétique.
Ne pouvant ni soutenir sa situation affreuse ni résister aux remords, qui déchiroient son cœur, il prit la résolution d’aller à Delphes, pour y consulter L’Oracle d’Apollon. […] Aucun ne veut céder l’honneur de perdre la vie, pour sauver celle de son ami ; tous deux se pressent et se sollicitent à prendre la fuite, et tous deux restent pour recevoir la mort. […] Iphigénie présente la lettre à Oreste ; elle tente vainement de la lui faire prendre ; il la refuse avec indignation ; elle trouve la même résistance dans Pylade qui la presse de conserver les jours de son ami.
Là pour nous enchanter tout est mis en usage ; Tout prend un corps, une ame, un esprit, un visage. […] Là pour nous enchanter tout est mis en usage ; Tout prend un corps, une ame, un esprit, un visage. […] L’abus amena les difficultés, et les tours de force prirent la place de la grace et de l’aimable gaité. […] Jadis nos danseurs les plus célèbres, au milieu des Danses les plus graves, s’arrêtaient en équilibre sur la pointe d’un pied, pendant dix à douze mesures ; ils pouvaient prendre pour patron S. […] Après plus de vingt-cinq ans, je le retrouvai par hasard ; il me prit envie de le finir, et le voilà.
Je dirai simplement que la danse dans ce spectacle devroit être placée dans un jour plus avantageux ; j’avancerai seulement que l’opéra est son élément, que c’est là que l’art devroit prendre de nouvelles forces, et paroitre avec le plus d’avantage ; mais, par un malheur qui nait de l’entêtement des poètes, ou de la mal-adresse des maitres de ballets, la danse à ce spectacle ne tient à rien et ne dit rien ; elle est dans mille circonstances si peu analogue au sujet, et si indépendante du drame, que l’on pourroit la supprimer, sans affoiblir l’intérêt, sans interrompre la marche des scènes et sans en refroidir l’action. […] Chaque ballet devroit, à mon sens, offrir une scène qui enchaînât, et qui liât intimement le premier acte avec le second, le second avec le troisième etc. ces scènes, absolument nécessaires à la marche du drame, seroient vives et animées ; les danseurs seroient forcés d’abandonner leur allure, et de prendre une ame pour les rendre avec vérité et avec précision ; ils seroient contraints d’oublier en quelque sorte leurs pieds et leurs jambes, pour penser à leur physionomie et à leurs gestes ; chaque ballet seroit le complément de l’acte, et le termineroit heureusement ; ces sujets puisés du fond même du drame, seroient écrits par le poète ; le musicien seroit chargé de les traduire avec fidélité, et les danseurs, de les réciter par le geste, et de les expliquer avec énergie. […] Le musicien, à son exemple, prend les paroles, il les parcourt sans attention, et, se livrant à la fertilité de son génie, il compose de la musique qui ne signifie rien, parce qu’il n’a pas entendu le sens de ce qu’il n’a lu que des yeux, ou qu’il sacrifie au brillant de son art et à l’harmonie qui le flatte, l’expression vraie qu’il devroit attacher au récitatif. […] Monsieur, dit le premier danseur au maître de ballets, je remplace un tel et je dois danser tel air, par la même raison, Mademoiselle une telle se reserve les passe-pieds ; l’autre les musettes ; celle-ci les tambourins ; celui-là les loures ; celui-ci la chaconne ; et ce droit imaginaire, cette dispute d’emplois et de genres, fournissent à chaque opéra, vingt entrées seules, qui sont dansées avec des habits d’un goût et d’un genre opposés, mais qui ne différent ni par le caractère, ni par l’esprit ni par les enchaînemens de pas, ni par les attitudes ; cette monotonie prend sa source de l’imitation machinale. […] ils estropient l’original, ils le chargent et n’en prennent que les défauts ; car il est plus aisé de saisir les ridicules, que d’imiter les perfections : Tels les courtisans d’Alexandre, qui ne pouvant lui ressembler par sa valeur et ses vertus héroïques, portoient tous le cou de côté pour imiter le défaut naturel de ce prince.
Garrick possédoit ; talent d’autant plus estimable, qu’il empêche l’acteur de s’égarer et de se tromper dans les teintes, qu’il doit employer dans ses tableaux ; car on prend souvent le froid pour la décence, la monotonie pour le raisonnement, l’air guindé pour l’air noble, la minauderie pour les grâces, le poumon pour les entrailles, la multiplicité des gestes pour l’action, l’imbécillité pour la naïveté, la volubilité sans nuances pour le feu, et les contorsions de la physionomie, pour l’expression vive de l’ame. […] Les Tics, les contorsions et les grimaces prennent moins naissance de l’habitude, que des efforts violens que l’on fait pour sauter ; efforts qui contractant tous les muscles, font grimacer les traits de cent manières différentes, et aux quels je ne peux reconnoitre qu’un forçat, et non un danseur et un artiste. […] Au reste, Monsieur, les danseurs, qui pèchent par la taille, par la figure et par l’esprit, et qui ont des défauts visibles et rebutans, doivent renoncer au théatre, et prendre, comme je l’ai déja dit, un métier qui n’exige aucune perfection dans la structure ni dans les traits. […] Si Préville n’a pas pris les rôles de Rois, c’est que le caractère plaisant et enjoué de sa figure auroit fait rire au lieu d’en imposer ; et s’il excelle dans son emploi, c’est qu’il a su le choisir comme celui qui lui convenoit le mieux, et pour le quel il étoit né. […] Voilà pourtant l’effet que produit le masque sérieux ; il est toujours gracieux et ne peut changer de caractère, lorsque les yeux en prennent à chaque instant de nouveaux.
Je dirai simplement que la Danse dans ce Spectacle devroit être placée dans un jour plus avantageux ; j’avancerai même que l’Opéra est son élément, que c’est là que l’Art devroit prendre de nouvelles forces, & paroître avec le plus d’avantage ; mais par un malheur qui naît de l’entêtement des Poëtes ou de leur maladresse, la Danse à ce Spectacle ne tient à rien & ne dit rien ; elle est dans mille circonstances si peu analogue au sujet, & si indépendante du Drame, que l’on pourroit la supprimer sans affoiblir l’intérêt, sans interrompre la marche des Scenes, & sans en refroidir l’action. […] Ces Scenes absolument nécessaires à la marche du Drame seroient vives & animées ; les Danseurs seroient forcés d’abandonner leur allure, & de prendre une ame pour les rendre avec vérité & avec précision ; ils seroient contraints d’oublier en quelque sorte leurs pieds & leurs jambes, pour penser à leur physionomie & à leurs gestes ; chaque Ballet seroit un Poëme qui termineroit l’Acte heureusement : ces Poëmes puisés du fonds même du Drame seroient écrits par le Poëte ; le Musicien seroit chargé de les traduire avec fidélité, & les Danseurs de les réciter par le geste, & de les expliquer avec énergie. […] Pour peu que le Poëte s’humanisât, il donneroit le ton & les choses changeroient de face, mais il n’écoute que sa verve : dédaignant les autres Arts il ne peut en avoir qu’une foible idée ; il ignore l’effet que chacun d’eux peut produire en particulier, & celui qui peut résulter de leur union & de leur harmonie ; le Musicien à son exemple prend les paroles, il les parcourt sans attention, & se livrant à la fertilité de son génie, il compose de la Musique qui ne signifie rien, parce qu’il n’a pas entendu le sens de ce qu’il n’a lu que des yeux, ou qu’il sacrifie au brillant de son Art & au grouppe d’harmonie qui le flatte, l’expression vraie qu’il devroit attacher au récitatif. […] que tous les Personnages du Ballet dansent, & on les fait danser : de cet abus naissent les prétentions ridicules ; Monsieur, dit le premier danseur au Maître de Ballets, « je remplace un tel, & je dois danser tel air. » Par la même raison, Mlle. une telle se réserve les Passepieds ; l’autre les Musettes ; celle-ci les Tambourins ; celui-là les Loures ; celui-ci la Chaconne ; & ce droit imaginaire, cette dispute d’emplois & de genres fournissent à chaque Opéra, vingt entrées seuls, qui sont dansées avec des habits d’un goût & d’un genre opposé, mais qui ne différent ni par le caractere, ni par l’esprit, ni par les enchaînements de pas, ni par les attitudes ; cette monotonie prend sa source de l’imitation machinale. […] Ils estropient l’original, ils le chargent & n’en prennent que les défauts ; car il est plus aisé de saisir les ridicules que d’imiter les perfections : tels les courtisans d’Alexandre, qui ne pouvant lui ressembler par sa valeur & ses vertus héroïques, portoient tous le col de côté, pour imiter le défaut naturel de ce Prince.
9Je n’ignore pas qu’il y a eu des Auteurs modernes qui ont avancé que la Danse des Anciens appelée Saltatio par les Romains, et Orchesis par les Grecs, n’était que l’art de jouer par les gestes une Action Dramatique quelconque, soit qu’elle eût été déjà composée par des Poètes célèbres pour être déclamée, ou chantée, soit qu’elle eût été imaginée expressément pour être donnée en Pantomime, de manière que la Saltation (qu’on me passe ce terme) n’était à la bien prendre, que cette même Pantomime dans laquelle les Anglais s’exercent de nos jours. […] Mais d’ailleurs par quel art pourrions-nous expliquer aux Spectateurs, je ne dis pas l’intérêt que chacun des personnages ajoutés prend dans l’action, mais simplement leurs noms ?
Entre autres choses elle a dit, en parlant des effets qu’elle obtenait : « Tout le monde sait quand c’est réussi, mais personne ne sait comment il faut s’y prendre pour y arriver et c’est cela que je cherche sans cesse. » Son interlocuteur lui demanda encore s’il n’y avait pas un système établi ou des livres qui pussent le mettre sur la voie. […] La mère de Gab après avoir répondu au salut du directeur, qui prenait congé, demanda encore à la buraliste : — Est-elle comme il faut ?
Ou les vices naturels qu’on observe en soi sont tels que rien ne peut y remédier ; en ce cas, il faut perdre sur le champ et totalement de vüe l’idée que l’on s’étoit formée de l’avantage de concourir aux plaisirs des autres ; ou ces vices peuvent être réformés par une application, par une étude constante, et par les conseils et les avis d’un maître instruit et éclairé ; et dèslors il importe essentiellement de ne négliger aucuns des efforts, qui peuvent remédier à des imperfections dont on triomphera, si l’on prévient le tems où les parties ont acquis leur dernier dégré de force et de consistance, où la nature a pris son pli, et où le défaut à vaincre s’est fortifié par une habitude trop longue et trop invétérée, pour pouvoir être détruit. […] Vraisemblablement si les bons maîtres étoient plus communs, les éléves ne seroient pas si rares ; mais les maîtres qui sont en état d’enseigner ne donnent point de leçons et ceux qui en devroient prendre ont toujours la fureur d’en donner aux autres.
Cette représentation fit une telle impression sur une partie du peuple, qu’en voyant les Danaïdes, les spectres, la mort et les parques, elle prit la fuite. […] Ce Monarque déploye chaque jour en leur faveur ce sentiment de bienfaisance et de générosité qu’il a pris soin d’associer aux vertus qui le caractérisent.
Le Père Ménestrier31 Jésuite, dit avoir vu de son temps, dans quelques Églises, les Chanoines et les Enfants de chœur, qui, le jour de Pâques, se prenaient tout bonnement par la main et dansaient en chantant des Hymnes de réjouissance.
Entre plusieurs personnages médiocres qui entouraient le Cardinal de Richelieu, il s’était pris de quelque amitié pour Durand, homme maintenant tout à fait inconnu, et que je n’arrache aujourd’hui à son obscurité, que pour faire connaître combien les préférences ou les dédains des gens en place, qui donnent toujours le ton de leur temps, influent peu cependant sur l’avenir des Artistes.
Mon père et ma mère étaient avec moi et nous prenions nos repas dans une très modeste pension.
Camargo, quitteroient le genre qui ne leur convient pas. pour prendre celui qui s’ajusteroit le mieux à leur taille et à leurs moyens physiques1.
10 Persuadé des bontés dont vous m’honorez & de l’intérêt que vous daignez prendre à tout ce qui me touche, je pense, Monsieur, que la description des ouvrages qui me doivent entiérement le jour & que vous pouvez regarder comme le fruit unique de mon imagination, vous plaira d’avantage ; & je commence par celui de la Toilette de Vénus, ou des Ruses de l’Amour, Ballet héroï-pantomime. […] Les Faunes poursuivent les Nymphes qui fuyent devant eux, mais ils s’en saisissent bientôt ; quelques-unes d’entr’elles profitant cependant d’un instant de mésintelligence que l’ardeur de vaincre a jetté parmi eux, prennent la fuite & leur échappent ; il n’en reste que six aux douze Faunes ; alors ils s’en disputent la conquête ; nul d’entr’eux ne veut consentir au partage, & la fureur succédant bientôt à la jalousie, ils luttent & combattent. […] En s’attachant exactement à peindre le caractere, les mœurs & les usages de certaines Nations, les tableaux seroient souvent d’une composition pauvre & monotone ; aussi y auroit-il de l’injustice à condamner un Peintre sur les licences ingénieuses qu’il auroit prises, si ces mêmes licences contribuoient à la perfection, à la variété & à l’élégance de ses tableaux.
Ou les vices naturels qu’on observe en soi sont tels que rien ne peut y remédier ; en ce cas, il faut perdre sur le champ & totalement de vue l’idée que l’on s’étoit formée de l’avantage de concourir aux plaisirs des autres ; ou ces vices peuvent être réformés par une application, par une étude constante & par les conseils & les avis d’un Maître savant & éclairé ; & dès-lors il importe essentiellement de ne négliger aucun des efforts qui peuvent remédier à des imperfections dont on triomphera, si l’on prévient le temps où les parties ont acquis leur dernier degré de force & de consistance, où la nature a pris son pli, & où le défaut à vaincre s’est fortifié par une habitude trop longue & trop invétérée pour pouvoir être détruit. […] Vraisemblablement si les bons Maîtres étoient plus communs, les bons éleves ne seroient pas si rares ; mais les Maîtres qui sont en état d’enseigner ne donnent point de leçons, & ceux qui en devroient prendre ont toujours la fureur d’en donner aux autres.
Rond de jambe [7] Pour commencer à faire les ronds de jambe en dehors, placez-vous dans la même position que vous prenez en commençant les petits battements.
Il n’y a que trop de gens qui, abusant de l’ingénuité du peuple, pour s’emparer de son vœu, foulant aux pieds la raison et outrageant le mérite, savent adroitement se servir du penchant naturel qu’a l’homme d’être imitateur, de courir où il voit les autres se porter, de répéter ce qu’il entend dire, surtout de la bouche des savants ou des grands qu’il suppose plus sages que lui, et aux opinions desquels il s’asservit par cette raison, religieusement ; et comme les plaisirs qui s’offrent aux yeux sont plus faciles à comprendre que ceux qui frappent l’esprit, ces gens abusent de l’ascendant qu’ils ont pris ; mais ces prestiges artificieux et trompeurs n’ont pas une longue durée.
Ainsi, d’œuvre en œuvre, de pièce en pièce — car il y a trois ateliers dans le temple de Rodin — nous poursuivîmes ; longuement, lentement, notre pèlerinage d’art qui prenait, dans le silence, des allures de communion.
Molière prenait son bien où il le trouvait.
Ce ne sera point dans les tavernes qu’il ira prendre ses modèles.
Après la première Musique Qui fut tout à fait harmonique, Mercure, Pallas et Vénus, Sur le Théâtre intervenus, Firent, entre eux, un Dialogue, Qui du sujet est le Prologue, Où ces belles Divinités, En Vers par elles récités, Prétendent donner la victoire, L’une à l’Amour, l’autre à la Gloire : Pallas, avec son sage Esprit, Le parti de la Gloire prit, (Seul but des Lettres et des Armes ;) Et Venus avec ses doux charmes À qui tant de cœurs font la cour, Ne parla qu’en faveur d’Amour, Chacune dans leurs contreverses, Alléguant des raisons diverses : Enfin, ne pouvant s’accorder, Mercure, sans rien décider, Leur fait accepter pour Arbitre Louis, qui mérite le titre Du Roi qui le plus judicieux Qui soit sous la rondeur des Cieux, Roi, qui dans la fleur de son âge Est aussi charmant qu’il est sage, Et dont ces trois Divinités Prônant les hautes qualités, À son honneur cent choses disent Et ses Vertus immortalisent.
C’est en effet en 1836 qu’elle allait toucher au terme de son développement, réaliser toutes ses promesses, et prendre dans l’histoire de l’art sa place définitive où sa physionomie nous apparaît en traits précis et charmants. […] Son critique musical ne prenait pas un plaisir sans mélange « aux mouvements emportés et fougueux, aux gestes brusques et souvent communs de Dolorès et de ses compagnons104 ». […] Don Cléofas Zambulo, écolier d’Alcala, jeune homme élégant et de fière tournure, noue, au bal du Grand-Opéra de Madrid, une triple intrigue avec la manola Paquita, la danseuse Florinde et la senora Dorotea, veuve jeune et riche, ce qui le met aux prises avec deux jaloux, don Gil et le capitaine Bellaspada. […] « Si Mlle Elssler, disait Théophile Gautier, n’avait pas pris la danse espagnole sous son puissant patronage et tempéré, avec sa naïveté d’Allemande et son esprit de Française, ce que la manière de Dolorès avait de trop abandonné et de trop primitif, cet essai d’importation n’eût pas réussi110. » L’Artiste comprenait aussi fort bien que les danses populaires d’Espagne demandaient à être traduites, modérées, légèrement académisées, pour être admises dans notre institut national, et, tout en regrettant la contrainte imposée à nos artistes officiels, il admirait la retenue de Fanny Elssler ; il la félicitait de danser « en grande dame cette danse échevelée que l’Espagnole Dolorès nous dansait avec tant d’abandon, un abandon de carrefour, mais de carrefour espagnol111 ». […] Mais le 31 octobre le mal prit un caractère alarmant.