Les Poètes, qui étaient les seuls Généalogistes de ces temps reculés, lui eurent bientôt trouvé une origine illustre ; et les Magistrats pour exciter la vertu par des exemples, instituèrent les Fêtes hyménées, dans lesquelles on retraçait tous les ans l’histoire qu’on vient de rapporter.
Ils formèrent seuls un Spectacle d’une dépense vraiment royale, et qui fut porté souvent dans les deux derniers siècles au plus haut point de magnificence et de grandeur.
On ne vit plus que cette partie matérielle qui défigurait un art plein de grâces et de charmes : on se tourna alors vers la danse de théâtre, et l’on s’en occupa entièrement, comme du seul moyen nécessaire pour briller en société.
C’est aux parens qui souvent donnent des bals pour fournir à leurs enfans l’occasion de stimuler leur amour-propre ; c’est à eux seuls qu’il appartient de mettre un terme à ce désordre et à cette confusion.
Gardel, Dauberval, le Picq et Gallet, ces compositeurs ingénieux, se sont-ils fixés dans leurs brillantes compositions à un seul genre ?
Il faut d’abord sçavoir que le vrai pas de Menuet est composé de quatre pas, (qui cependant par leurs liaisons, suivant le terme de l’art ne font qu’un seul pas,) ce pas de menuet a trois mouvemens & un pas marché sur la pointe du pied ; sçavoir, le premier est un demi-coupé du pied droit, & un du gauche, un pas marché du pied droit sur la pointe & les jambes étenduës ; à la fin de ce pas vous laissez doucement poser le talon droit à terre, pour laisser plier son genoüil ; qui par ce mouvement fait lever la jambe gauche, qui se passe en avant en faisant un demi-coupé échappé, qui est le troisiéme mouvement de ce pas de menuet & son quatriéme pas.
Mais lorsque vous en avez plusieurs de suite, comme à l’Allemande, vous faites vos sauts de suite, sans vous relever sur un seul pied, & sans vous relever comme il se pratique, quand il n’y en a que deux, ainsi que je viens de vous le dire.
Madame, avec son divin geste, Y paraît en Vénus céleste, Capable de tout enflammer, Qui, sortant, du fond de la Mer, Embrase, non seulement l’Onde, Mais l’Air, le Ciel, et tout le monde ; Par ses grâces et ses beautés, Les plus nobles Coeurs sont domptés ; Et lorsque tous ceux du rivage Ont adoré son beau visage, Elle s’élève dans les Cieux, Afin d’y charmer tous les Dieux, Jugeant cette grande victoire Seule convenable à sa gloire.
Les Six Héros changés en Fleurs De toutes sortes de couleurs,114 Forment la quatorzième Entrée, Autant qu’aucune autre admirée, Et comme chacun d’eux prétends Que sa Fleurs ait le premier Rang, Jupin survient dans leur Discorde, Lequel tout soudain les accorde En leur remontrant que le Prix N’est dû qu’aux seules FLEURS DE LYS.
Mais un des Faunes qui l’oyait, Quand de la sorte, elle chantait, En vient, tout seul, ensuite, rire : Et se mêle de lui prédire Qu’un jour, les Mystères d’Amour Pourront bien lui plaire à leur tour.
Taglioni vous a pris la Cachucha, c’est-à-dire la Smolenska, la Mazourka, la Cracovienne, toutes ces variations d’une même chose, toutes ces facettes du seul diamant de votre chétive couronne. […] Elle nous apparaît comme la belluaire qui, par la seule force du regard et du sourire, fait taire les rugissements des lions. […] La force seule a gardé son ancien empire, « Au dehors, c’est la force des armes ; dans le monde des âmes, c’est la puissance des arts. […] Ta vie ne t’appartient pas à toi seule. […] L’exemple de Marie Taglioni qui, seule, ne se voyait pas vieillir, lui faisait peur.
Il mourut, et Pylade pendant quelque temps, resta seul maître sans contradiction du champ de la gloire ; mais sa fierté, ou son humeur, mirent bientôt de nouveaux obstacles à sa tranquillité.
Rien n’est plus ordinaire que de voir les gens à talents déclarer hautement qu’une pratique qu’on veut établir pour l’avantage de l’art, est impossible, par la seule raison que le travail et l’effort ne leur ont pas encore procuré la facilité de la suivre.
L’image seule du nouveau Saint fut enrichie de plus d’un million de pierreries.
Je ne m’arrêtai pas une seule fois, et récitai mon petit morceau du commencement à la fin.
L’incomparable de Luynes, Dont les beautés, quasi divines, Font infinité d’Amoureux, Mais ne font qu’un seul Homme heureux.
L’amour, pour les convaincre de son attachement, réunit plusieurs guirlandes éparses pour n’en former qu’une seule avec la quelle il s’enchaîne aux trois jeunes Bergères qui en tiennent l’extrémité. […] Philis triste et rêveuse, fixe un rameau sur le quel sont perchées deux tendres tourterelles, image la plus belle de l’Amour et de la fidélité ; puis détournant les yeux, elle considère deux cygnes qui folâtrent sur les eaux d’un bassin rustique ; elle apperçoit sur un autre bassin un autre cygne, qui seul et sans compagne, paroît livré à la tristesse. […] Les Bergères descendent à leur tour du coteau, précédées par l’Amour et par les Graces ; Philis inquiète et tremblante n’ose lever les yeux, et si par hazard elle les lève, ce n’est que pour regarder les filles de Lycénion et pour se dire qu’elles seules méritent la préférence.
20L’art du geste qui abrège merveilleusement les discours, qui par un seul signe expressif supplée souvent à un nombre considérable de paroles, resserre lui-même par sa nature la durée de l’Action pantomime, lorsque le plan est dans les règles. […] On ne pourrait pas plus l’obliger à étendre ses expressions, qu’un langage qui d’un seul mot rendrait une phrase entière d’un autre ; de manière qu’on est tout étonné en composant des Ballets Pantomimes sur des plans judicieux et réfléchis, de voir comme l’Action se rétrécit, et nous entraîne tout d’un coup à la catastrophe.
Elle était toujours si calme, tellement silencieuse, si peu démonstrative, si peu semblable à aucun autre être que seul un être surnaturel, semblait-il, pouvait arriver à la comprendre. […] La danse blanche à elle seule dure onze minutes.
Il ne s’agit pas à cet effet de posséder seulement les connoissances les plus exactes de l’art ; il faut encore se déffendre soigneusement de ce vain orgueil qui persuade à chacun que sa manière d’exécuter est l’unique, et la seule qui puisse plaire ; car un maître qui se propose toujours comme un modèle de perfection, et qui ne s’attache à faire de ses écoliers qu’une copie dont il est le bon ou mauvais original, ne réussira à en former de passables que lorsqu’il en rencontrera qui seront doués des mêmes dispositions que lui, et qui auront la même taille, la même conformation et la même intelligence enfin la même aptitude. […] Quoiqu’il en soit, la danse noble, et terre à terre est la seule qui convienne à de pareils danseurs.
Personne ne rompoit cette ligne ; l’application, le zèle, et les succès pouvoient seuls la franchir, Si la mort n’eût, pas enlevé Roubillard, sculpteur français, et homme de mérite, il lui auroit fait, exécuter votre buste, ceux de Corneille et de Racine. […] Garrick avoit, en face de son jardin, une prairie immense, qui était séparée par un grand chemin, je lui conseillai de faire construire un pont d’une seule arche, qui auroit des deux côtés une pente douce et facile, et qui lui offriroit un spectacle perpétuellement varié.
Zéphyre a bientôt atteint la cime du rocher ; l’Amour d’un seul geste le change en un char brillant, qui soutenu par des nuages, s’élève et traverse les airs. […] C’est au peintre seul qu’il appartient de représenter l’horreur de ce lieu.
Une pendule, c’est presqu’une compagne qui vit, qui conseille, qui parle ; si j’en avais une il me semble que je serais moins seule.
De la Danse sacrée des Chrétiens L’Église, en réunissant les fidèles, en leur inspirant un dégoût légitime des vains plaisirs du monde, en les attachant à l’amour seul des biens éternels, cherchait à les remplir, en même temps d’une joie pure dans la célébration des Fêtes qu’elle avait établies, pour leur rappeler les bienfaits d’un Dieu sauveur.
Personne cependant n’avait compris un seul mot de ce qu’il venait de dire.
Je demande à la danse la sensation esthétique seule, la plus haute satisfaction spirituelle.
Il y a quelque quinze ans Nijinski brillait seul.
Seuls les repos des danseurs, les moments où un équilibre stable est obtenu, leur permettent l’effusion ou les violences du drame mimé.
Colbert donnoit des fêtes qui, en attirant des spectateurs de toutes les parties de l’Europe, apportoient beaucoup d’argent en France ; mais l’orgueil national étoit seul satisfait.
Il ne m’eût pas quitté s’il n’eût été préoccupé de l’idée de le laisser seul.
Valéry repousse-t-il d’emblée cette imposture du romantisme anglo-saxon qui, de la danse grecque antique, fait une improvisation dictée par l’émoi seul d’une sensibilité facile, à fleur de peau. […] « Je ne vois autre chose dans les fêtes de l’antiquité fabuleuse, se plaint l’illustre chevalier Noverre, que des marches, des contremarches, et des évolutions propres à former mille figures variées. »Pour le ballet renaissant, issu de l’esprit antique, c’est le cheminement des danseurs sur la surface plane qui seul importe. […] Une seule phrase de Socrate, propos de pure convenance, sacrifie à cette confusion, instaurée par les réthoriciens, qui substitue l’arrière-pensée élocutoire à l’essor fervent du danseur.
Le poids de l’homme qui repose sur une jambe seule, se partagera en proportion égale sur le point qui le soutient.
On sait à quelle perfection leurs acteurs l’avaient poussé ; on sait que par le geste seul, ils rendaient leurs idées avec tant d’intelligence et de vérité que tout le monde les entendait sans peine.
Alors vous auriez été convaincu, Monsieur, qu’en Italie, les personnes riches ne sont pas les seules qui cultivent la musique ; que le goût de cet art y est généralement plus pur, plus répandu, plus éclairé qu’à Paris ; et que les paroles n’y sont pas plus négligées qu’en France, ou le plus bel opéra ne se soutient que par la perfection du poëme, l’empire de la musique, des décorations et des ballets : quant aux paroles, on ne les entend point et la plupart de nos chanteurs et de nos chanteuses se sauvent par les cinq voyelles.
L’encens que font bruler les grands talens, est le seul qui puisse plaire au génie.
Les premiers n’ont reçu aucuns principes déduction ; les seconds dont la jeunesse ne fut point négligée et qui firent de bonnes études, sont presque les seuls qui puissent surnager sur les flots que les passions agitent sans cesse.
Cette danseuse étoit l’image de Terpsicore ; elle avoit de l’aisance, de la facilité, et du brillant c’étoit un balon qui rendoitson exécution si légère, que sans sauter, et par la seule élasticité de ses coups de pieds, on se persuadoit qu’elle ne touchoit point la terre.
Après la première Musique Qui fut tout à fait harmonique, Mercure, Pallas et Vénus, Sur le Théâtre intervenus, Firent, entre eux, un Dialogue, Qui du sujet est le Prologue, Où ces belles Divinités, En Vers par elles récités, Prétendent donner la victoire, L’une à l’Amour, l’autre à la Gloire : Pallas, avec son sage Esprit, Le parti de la Gloire prit, (Seul but des Lettres et des Armes ;) Et Venus avec ses doux charmes À qui tant de cœurs font la cour, Ne parla qu’en faveur d’Amour, Chacune dans leurs contreverses, Alléguant des raisons diverses : Enfin, ne pouvant s’accorder, Mercure, sans rien décider, Leur fait accepter pour Arbitre Louis, qui mérite le titre Du Roi qui le plus judicieux Qui soit sous la rondeur des Cieux, Roi, qui dans la fleur de son âge Est aussi charmant qu’il est sage, Et dont ces trois Divinités Prônant les hautes qualités, À son honneur cent choses disent Et ses Vertus immortalisent.
Les héros de la pensée et de l’action ne font pas seuls la parure des peuples. […] Rahel Varnhagen, qui a écrit sur la danse des pages admirables, était seule de son espèce. […] Rahel Varnhagen seule fut perspicace, saisit les nuances et définit avec justesse le talent propre de chacune des deux Viennoises. […] Le fait seul que son nom fût prononcé en même temps que celui de la triomphatrice qui, depuis près de dix ans, remplissait l’Europe du bruit de sa gloire, était pour Fanny, âgée de vingt-un ans à peine, un singulier honneur.
Le blanc fut presque la seule couleur adoptée71. » A la nombreuse lignée des œuvres que suscita la Sylphide, appartient un ballet de Théophile Gautier lui-même. […] « Elle n’en est pas pénétrée, écrit-elle en français, et voilà ce qui manque à ses membres », et elle continue en allemand : « Ils ne sont pas animés d’un seul et même esprit comme chez Fanny Elssler. » Rahel revient à l’appréciation du physique pour s’écrier : « Magra, magra, magrissima ! […] s’écrie-t-elle, je suis absolument seule de mon avis. » *** Cette vogue colossale rendaient difficiles les rapports entre Marie Taglioni et les directeurs de théâtre. […] Vaniteuse, jalouse, elle réclamait tout le succès pour elle seule et se jugeait lésée, lorsqu’elle avait à partager des applaudissements avec des camarades.
Je dis donc, que le théâtre actuel est trop petit pour les grandes choses qu’on y donne, et qu’il seroit encore plus petit, pour les plus grandes choses que l’on pourroit y donner ; il faut un cadre plus vaste et propre à recevoir sans gêne, les tableaux de l’imagination et du génie : on me dira peut-être qu’on y représente facilement Psiché, Paris et la Caravane ; que les raisonneurs consultent le maître des ballets, le machiniste et le peintre, ils seront étonnés des difficultés qu’ils ont eu à vaincre, des obstacles qu’ils ont eu à surmonter et des entraves qui s’opposent non seulement à leur goût, mais les forcent souvent à renoncer aux vastes projets qu’ils avoient conçus : ce n’est point une halle que je demande, quatre pieds d’ouverture de plus à l’avant-scène, et dix-huit pieds ajoutés à la profondeur du théâtre, produiroient une étendue suffisante à toutes les grandes compositions ; je vais offrir un seul exemple. […] L’exemple que je vais citer, et qui malheureusement n’est pas le seul de ce genre, en démontrera l’absolue nécessité. […] Quelques architectes riront peut-être de mes idées ; peut-être ceux qui sont sans cesse occupés dé la perfection de leur art, y trouveront-ils matière à réflexion et c’est de ceux-là seuls que j’ambitionne le suffrage. […] Ce que je viens de dire sur la construction d’une salle d’opéra, est environné d’un nuage, que le génie des artistes pourra seul dissiper.
La fillette était seule… Une fenêtre était ouverte… Quelques instants plus tard, les camarades entraient.. […] Aujourd’hui, ces demoiselles se culottent toutes seules.
Il faut que le danseur, tout en se plaçant gracieusement, s’attache, pour avoir de l’aplomb, à former un juste contrepoids des autres parties du corps pour se soutenir sur une seule jambe, et même pour être bien posé sur les deux.
N’est-ce pas la confession d’un isolé sublime, confiée au seul piano qu’on donne, malgré lui, en spectacle ?
Comme c’est toujours la même chose ou peu s’en faut, j’ai l’intention de préparer un article définitif et ne varietur qu’on fera passer tous les huit jours ou plutôt une seule fois et que le public, ayant noté la date, relira tous les lundis.
Depuis lors rien ne put décider un seul des nègres de l’établissement à entrer dans la chambre de Mortier quand celui-ci s’y trouvait. […] Un matin, il descendit, seul, dans la salle de restaurant, pour y déjeuner.
Canova tient lui seul le sceptre de la sculpture moderne ; ses nombreux ouvrages, épars par toute l’Europe, se distinguent par le moelleux des contours, par une expression infinie, par une douce naïveté, par une grâce naturelle, et par le charme d’une suavité rare qui attire et séduit tous ceux qui ont le plaisir de voir sa Hébé, sa Madelaine, son Pâris, sa Vénus, son Amour et Psyché, son Dédale, sa Danseuse, sa Muse, etc.
Du flegme, une étude profonde, beaucoup de patience, un grand fond de fermeté, la certitude que les hommes ne sont pas toujours injustes, le secours du temps, et surtout des efforts redoublés pour mieux faire ; voilà les moyens légitimes qu’on doit se ménager pour les circonstances malheureuses, les seules armes avec lesquelles il faut combattre ses ennemis, les grandes ressources qu’il est glorieux d’employer en faveur de la bonne cause.
d’Asiatique juvénile avec cette « candeur de l’antique animal » qui seule apaisait Baudelaire.
Le neuvième chant de la Henriade m’offre une carrière vaste dans la quelle je puis déployer toutes les richesses de mon art, et réunir dans un seul cadre tous les genres d’expréssions possibles ; le tendre, le voluptueux, le terrible y paroitront tour-à-tour, s’y disputeront l’avantage de plaire, et me fourniront avec des contrastes admirables ce clair-obscur si nécessaire a la réussite des arts.
Cette harmonie intime de mouvemens de toute la machine ne peut être le résultat des principes de l’école ; l’élève est, si j’ose m’exprimer ainsi, un bloc que les principes dégrossissent ; ils l’ébauchent, mais le goût seul, je le répète, finit et donne à la figure les contours et la grace qu’elle doit avoir pour être vraiment belle.
*** Voici la première danseuse qui ait paru sur la scène de l’Opéra, où, avant elle, quelques dames, — madame la Dauphine, la princesse de Conti, mademoiselle de Nantes, — avaient seules figuré dans les ballets de la cour : Mademoiselle Lafontaine dont le début, le 16 mai 1621 dans le Triomphe de l’Amour, fut plus qu’un événement, — une révolution presque. […] Mademoiselle Lafontaine, — la première des premières danseuses, — l’unique en ce moment, — reçut le titre de Reine de la danse, qu’elle daigna partager, du reste, avec mademoiselle Lepeintre, mademoiselle Fernon, mademoiselle Roland, première du nom, et Mademoiselle Subligny toutes quatre ses contemporaines, — ou à peu près, — mais dont la dernière seule a eu l’honneur de voir son portrait prendre place parmi les vingt médaillons ovales qui décorent le foyer actuel de la danse à l’Opéra. […] Elle avait soixante-quatre ans, lorsque, cédant aux sollicitations d’amis intimes, elle consentit à donner pour eux seuls une définitivement dernière représentation.
Parviendra-t-il à répandre sur un seul de ces visages artificiels les caracteres innombrables des passions ? […] & quel sera mon étonnement lorsque je trouverai dans les Grecs, dans les Romains, dans les Bergers, dans les Matelots, dans les Jeux, dans les Ris, dans les Plaisirs, dans les Prêtres, dans les Sacrificateurs enfin une seule & même Physionomie ! […] Une physionomie plaisante & toujours animée par l’enjouement & la gaieté, est la seule qui convienne aux Danseurs comiques. […] Voilà, Monsieur, le seul passage qui puisse assurer que les Pantomimes se servoient du masque, mais il n’en est aucun dans les Auteurs anciens ni dans les Auteurs modernes qui ont traité de cette matiere, qui me convainque que ces figures colossalles aient été enfantées pour la Danse.
Voilà ce que lui présente cette seule partie de la Grèce.
D’abord, je demande s’il y a un seul concile, en quelque temps, en quelque lieu qu’il ait été tenu, qui ait mis les danses au rang des choses indifférentes ; et qui ait marqué aucune condition à observer dans les danses, afin qu’en les observant, tous abus et tous dangers pour l’ame en soient retranchés ?
La Danse sérieuse & héroïque est sans contredit la seule qui puisse convenir à un Théatre où tout respire la décence & la grandeur.
Apres auoir tiré le chapeau de la main droite qu’il portera negligemment, non sur la cuisse comme on souloit faire, ains deuant le busque du pourpoint sur la main gauche pour laisser l’autre libre, regardant d’vn visage riant la compagnie, qu’il s’aduance, mais auec des demarches graues & sans contrainte, & lors que sa discretion luy fera iuger le temps de faire la reuerance, sans plier les genoux, qu’il coule doucement la iambe droite deuant iusque à ce qu’elle touche quasi la gauche, & sans s’arrester que bien peu la dessus, la pointe des pieds fort ouuertes en pliant doucement l’vne & l’autre, il desgagera comme insensiblement la gauche, & continuëra ainsi iusqu’à ce qu’il ait ioint ceux qui l’y obligent, que s’il se trouuoit, comme il est ordinaire, plusieurs compagnies en vn mesme lieu, il fera ces mesmes reuerences sur l’vn & sur l’autre pied, selon que les personnes seront placees, toutesfois sans aucun geste ou posture du corps : car en cela la seule conduite de la veuë est suffisante. […] La susdite Courante bien executee, auec la mesure requise, & auec les actions telles qu’elles y sont depeintes, donnera vne grande facilité à toute autre sorte de danses, & dés l’heure l’Escolier commençant à y prendre plaisir, s’apperceura comme auec la patience, le temps luy amene insensiblement ceste familiere cognoissance, qui luy rend en fin doux tout ce qui luy sembloit auparauant impossible, & sans qu’il soit besoin de plus ample instruction, les Maistres pourront par le moyen de la Courante & actions susdites en composer tout autant d’autres qu’il leur plairra, pourueu qu’ils n’ignorent la valeur des temps, & autres pas, & mouuemens dont on les enrichit, & qu’on danse auiourd’huy, d’vne certaine negligence nullement affectee ; & n’aymerois point qu’ils meslassent parmy leurs compositions des pas qui sentissent son baladin, comme fleurets, frisoteries, ou branslemens de pieds, piroüetes (i’entens à plusieurs tours violens & forcez,) caprioles, pas mesmes des demy caprioles, si ce n’est en tournant ou finissant, & tout plain d’autres petites actions ennemies du vray air qu’on y doit obseruer, mais seulement des pas coupez, & entrecoupez, d’autres graues, ensemble des liaisons, & des beaux temps, parce que les mouuemens qui en procedent, peuuent auec assez d’air & de grace accompagner tels pas sans force ; que si quelques vns d’eux s’offencent de c’est aduis & que manque de se sçauoir cognoistre, la vanité leur face iuger vaine la peine que ie prends, qu’ils apprennent que la charité seule m’en a serui d’obiect : Ioint que la verité & la raison estans communes à vn chacun ne sont non plus à qui les a dictes premierement, qu’à celuy qui les dict apres, & ainsi sans s’en esloigner, qu’ils facent meux s’ils peuuent. […] Mais parce que ceux qui en ont atteint la perfection y ont auec plus d’apparence commencé de longue main, il est grandement necessaire que ceux qui l’entreprendront n’attendent point à vn aage trop auancé, autrement ce qui se pourroit quasi acquerir insensiblement par succession de temps, venant à estre precipité ne se pourroit vaincre qu’auec grande difficulté, & peut estre se trouueroient-ils au bout de leur compte, au pied d’vn mur sans eschelle, estant tres-veritable que les mieux dansans n’y ont pas apporté d’autre finesse qu’vn long & assidu exercice, qui seul fait ioüer en eux ces ressorts qui produisent la douceur de tant de diuers mouuemens dont la danse se voit annoblie.
Au lieu donc de se servir de la parole du Saint-Esprit, qu’il y a un temps de pleurer, et un temps de sauter de joie , pour autoriser les danses, servons-nous-en plutôt pour nous convaincre que notre partage en ce monde doit être les gémissemens et les larmes, à la vue de tant de péchés que nous avons commis, de tant de dangers dont nous sommes environnés, et de notre éloignement du ciel, dans lequel seul le vrai bonheur nous est promis. […] Mais, sans nous arrêter à observer que cette danse de David, se livrant seul à ces mouvemens devant l’arche, ne ressembloit en rien aux danses que nous réprouvons, dont le mélange de personnes de différent sexe fait le fonds et le danger, est-il pardonnable de ne considérer cette danse du Prophète-Roi, qu’avec des yeux tout charnels, comme s’il n’y avoit cherché que le plaisir sensuel que recherchent uniquement ceux qui vont aujourd’hui aux danses ?
L’amour de mon art, et non l’amour de moi-même, est le seul qui m’anime ; et je me persuade que sans blesser quelqu’un, il m’est permis de souhaiter à la danse les prérogatives dont jouit la comédie. […] La conduite et la marche d’un grand ballet bien dessiné exige, Monsieur, des connoissances, de l’esprit, du goût, de la finesse, un tact sûr, un prévoyance sage et un coup-d’œil infaillible ; et toutes ces qualités ne s’acquièrent pas en déchiffrant, en en écrivant la danse chorégraphiquement ; le moment seul détermine la composition ; l’habileté consiste à le saisir, et à en profiter heureusement.
Point de principes, point de règles fixes pour les bras ; c’est le goût seul qui leur assigne leurs mouvemens et leurs contours ; la nature se prête et obéit à ce goût ; elle ne refuse point les secours qu’elle peut prodiguer ; elle est esclave de la volonté ; mais que cette volonté soit sage ou extravagante, elle opère en conséquence. […] J’ai déjà dit que les angles doivent être proscrits des mouvemens des bras ; il est nécessaire de dire qu’ils doivent également l’être de tous les mouvemens que la cuisse et la jambe décrivent de concert ; or tous ces mouvemens, tous ces deployemens, tous ces ronds de jambe devant tracer perpétuellement des cercles, ne peuvent parvenir à dessiner cette figure sans le secours de la hanche, puisqu’elle seule jouit de la faculté de se mouvoir et de tourner dans tous les sens.
Ne croyez pas, Monsieur, que je veuille déprimer les Danseurs que la faveur, ou si vous le voulez, une étoile propice & favorable a conduit à une place à laquelle de vrais talents les appelloient ; l’amour demon Art, & non l’amour de moi-même est le seul qui m’anime, & je me persuade que sans blesser quelqu’un, il m’est permis de souhaiter à la Danse les prérogatives dont jouit la Comédie. […] La conduite & la marche d’un grand Ballet bien dessiné exige, Monsieur, des connoissances, de l’esprit, du génie, de la finesse, un tact sûr, une prévoyance sage & un coup d’œil infaillible, & toutes ces qualités ne s’acquiérent pas en déchiffrant & en écrivant la Danse chorégraphiquement ; le moment seul détermine la composition ; l’habileté consiste à le saisir & à en profiter heureusement.
Il faut que le corps soit bien assuré sur ses jambes dans cette position et que les bras soient prêts à donner le mouvement et la force au corps pour le faire tourner, et qu’en même temps il prennent leur position, servent de balancier pour conserver l’équilibre de toutes les parties du corps qui se trouvent appuyées sur une seule jambe, et sur l’extrémité de la pointe (a).
Elle imagina Fêtes sur Fêtes, pour lui faire perdre de vue sans cesse le seul objet dont elle aurait dû toujours l’occuper.
L’orchestre se composait d’un seul violon, et pour éclairage je n’avais que la rampe.
La seule jolie plante était celle qui avait poussé en pleine terre et en plein air : elle était normale.
Servandoni ne réussissoit pas, ce n’étoit pas faute de gestes ; les bras de ses acteurs n’étoient jamais dans l’inaction ; cependant ses représentations pantomimes étoient de glace ; à peine une heure et demie de mouvemens et de gestes, fournissoit-elle un seul instant au peintre.
Ces cordes, quoique bien disposées, ne produiront entre elles que des sons faux et dissonants, lorsque l’art seul voudra les faire parler : mais elles obéiront, et rendront au contraire tous les tons propres au langage des passions, lorsqu’elles seront touchées par lâme, et que le coeur en déterminera toutes les vibrations.
Servandoni ne réussissoit pas faute de gestes ; les bras de ses Acteurs n’étoient jamais dans l’inaction ; cependant ses représentations Pantomimes étoient de glace ; à peine une heure & demie de mouvement & de geste fournissoit-elle un seul instant au Peintre.
Une seule statue de la main d’Aristide, fut vendue 375 talens ; une autre de Policlete, 120000 sesterces : & le Roi de Nicomédie voulant affranchir la ville de Guide de plusieurs tributs, pourvû qu’elle lui donnât cette Vénus de la main de Praxitelle, qui y attiroit toutes les années un concours infini de gens ; les Guidiens aimerent mieux demeurer toujours tributaires, que de lui donner une statue qui faisoit le plus grand ornement de leur Ville. […] Le Dessein suppose la science du corps humain, non seulement comme il doit être pour être parfait, & selon la premiere intention de la nature ; il est fondé sur la connoissance de l’Anatomie, & sur des proportions tantôt sortes & robustes, & tantôt délicates & élégantes, selon qu’elles conviennent aux âges, aux séxes, & aux conditions différentes : cela seul demande des études & des réfléxions de beaucoup d’années. […] Aristide fut aussi le premier Peintre qui se servit de la Morale dans sa Profession, & qui sçut peindre l’ame avec ses pensées, aussi-bien que le corps, par l’expression visible de tous les mouvemens interieurs ; & Pline nous aprend que Paulus, après avoir subjugué le dernier Roi de Macédoine, envoya demander aux Athéniens un Philosophe excellent pour l’instruction de ses enfans, & le meilleur Peintre : le Sénat lui envoya seulement le Peintre Métrodore, comme capable lui seul de satisfaire à tout ce que le Roi désiroit. […] Mais il faut bien un autre art pour exécuter la pensée d’un tableau, que pour déclamer une Tragédie : pour celle-ci, il y a peu de préceptes à ajouter aux talens extérieurs de la nature ; mais l’exécution de la Peinture demande beaucoup de réfléxion & d’intelligence : il suffit presque uniquement au déclamateur de s’abandonner à son talent, & d’entrer vivement dans son sujet : le Comédien Roscius s’en acquitoit avec tant de force, que pour cela seul il méritoit, dit Cicéron, d’être fort regreté des honnêtes gens, ou plutôt de vivre toujours.
Si l’on monte en voiture avec quelqu’un, que ce soit une dame ou autre personne pour qui l’on ait des considérations, on lui cédera le pas pour monter, lui laissant occuper la première place qui est la droite du fond, descendant ainsi jusqu’à la gauche sur le devant, qui est la dernière : montant ensuite, l’on se placera sur le devant, quand même la personne serait seule. […] Dans une assemblée où le cérémonial est moins observé, on peut abréger en faisant un seul salut ou révérence, promenant en même tems ses regards vers toute la société ; mais cette manière de saluer perd toujours du gracieux ; et en pareil cas, on fera, comme dans l’autre, quelques pas vers le maître de la maison ou la personne supérieure de la société ; on s’arrêtera à une distance de quelques pas, et l’on saluera ou fera la révérence, pour lui marquer les honneurs particuliers qu’on lui doit ; et se relevant, l’on fera quelques pas en arrière vers la place qui vous est offerte ou destinée, à laquelle étant arrivé, vous inclinerez vers ceux auprès, comme signe d’un rapprochement particulier, et s’asseyant doucement avec précaution, afin de n’incommoder personne.
Débarrassé du Cardinal, il voulut régner seul, et il régna glorieusement. […] « Pour toute ambition, pour vertu singulière Il excelle à conduire un char dans la carrière ; A disputer des prix indignes de ses mains, A se donner lui-même en spectacle aux Romains, A venir prodiguer sa voix sur un théatre, etc. » Ne seroit-il pas plus simple et plus juste de croire que Louis quatorze délivré de Mazarin, prit les Rênes de son Royaume, qu’il devint l’âme de son conseil, qu’il voulut règner seul, et se livrer entièrement aux affaires de l’état.
Le moyen dont je me suis servi pour amener cette reconnoissance, est le seul qui puisse convenir à la pantomime, et l’unique qui puisse instruire le public que la victime est Oreste. […] Iphigénie, le cœur déchiré par les fonctions barbares de son ministère, se livre à sa douleur ; d’un autre côté, elle ignore le sort de sa famille ; un rêve affreux lui a peint Oreste immolé de sa propre main, Oreste, l’unique objet de ses espérances, le seul qui puisse l’arracher du temple de sang qu’elle habite ; Iphigénie en pleurs veut consulter la Déesse et effacer par ses larmes le sang dont l’autel est souillé.
L’homme s’est aperçu qu’il possédait plus de vigueur, plus de souplesse, plus de possibilités articulaires et musculaires qu’il n’en avait besoin pour satisfaire aux nécessités de son existence et il a découvert que certains de ces mouvements lui procuraient par leur fréquence, leur succession ou leur amplitude, un plaisir qui allait jusqu’à une sorte d’ivresse, et si intense parfois, qu’un épuisement total de ses forces, une sorte d’extase d’épuisement pouvait seule interrompre son délire, sa dépense motrice exaspérée. […] En général, il se donne un régime périodique plus ou moins simple, qui semble se conserver de soi seul ; il est comme doué d’une élasticité supérieure qui récupérerait l’impulsion de chaque mouvement et la restituerait aussitôt.