Dans les beaux jours de l’été, les spectacles sont déserts ; on abandonne la magie des arts, pour aller jouir des prodiges de la nature ; je fis faire cette observation à Soufflot au moment où il alloit construire le théâtre de Lyon, et je lui conseillai d’élever dans les loges une séparation qui s’ouvriroit à volonté, comme on ouvre les glaces ou les jalousies d’une voiture. […] Les grands talens en tous genres ressemblent aux belles productions de la nature : chaque arbre, chaque fleur a sa chenille et son insecte. […] La nature et le genre de spectacle ainsi que le nombre des citoyens et des étrangers doivent en détermiuer les dimensions. […] Je ne sais donc ce qui a pu déterminer les machinistes à adopter et à perpétuer une manière d’éclairer si fausse, si désagréable pour l’acteur, si fatigante pour le public, et si diamétralement opposée aux règles de la nature. […] Quant à la partie de la salle destinée pour le public, elle doit être assez spacieuse, pour que les recettes et les représentations extraordinaires puissent s’élever à dix ou douze mille francs ; au reste, c est la nature et le genre de spectacle, la population et le nombre des citoyens qui doivent déterminer l’espace et l’étendue de ce monument, et sous ce rapport une plus grande dépense sera compensée par une plus forte recette.
Elle se débat autant que la nature presque anéantie par l’horreur et par le désespoir peut le permettre en pareil cas.
Il ajoute au chef-d’œuvre de la nature toute la magie que le son met au service du génie humain.
D’autres hommes, et ils sont rares, étudient les arts sans les exercer ; mais en examinant la route qu’ils ont à parcourir, les difficultés qu’ils ont à vaincre et les nombreux obstacles qu’ils ont à surmonter, avant de pouvoir atteindre ce but commun à tous les arts, l’imitation de la nature ; ces hommes, dis-je, sont des juges intègres ; ils prononcent sans partialité, et sont d’autant plus indulgens qu’ils n’ont point oublié, que la critique est aisée, mais que l’art est difficile.
Dampierre, bel et noble Objet, Qui, certes, n’a pas de sujet De se plaindre de la Nature, Puisqu’elle est une créature Dont les attraits font avouer Qu’on ne le saurait trop louer.
Les Dieux, les premiers Héros dont la Fable nous donne des idées si poétiques et si élevées, l’Olympe, les Enfers, l’Empire des Mers, les Métamorphoses miraculeuses, l’Amour, la Vengeance, la Haine, toutes les passions personnifiées, les Éléments en mouvement, la Nature entière animée fournissaient dès lors au génie du Poète et du Musicien mille tableaux variés, et la matière inépuisable du plus brillant Spectacle. […] La danse la plus composée, les miracles de la peinture, les prodiges de la mécanique, l’harmonie, la perspective, l’optique, tout ce qui, en un mot, pouvait concourir à rendre sensibles aux yeux et l’oreille les prestiges des Arts, et les charmes de la nature entrait raisonnablement dans un pareil plan, et en devenait un accessoire nécessaire.
La nature a tout fait pour eux ; mais il faut qu’ils sachent qu’ils ont encore tout à faire pour l’art.
Le jour 18. étoit consacré à mettre aux voix et à résoudre une grande question ; il s’agissoit d’abattre un jeune chêne, planté par la nature.
Deux natures et deux tempéraments se combattent en elle… Elle est jolie mais elle manque de race ; elle hésite entre l’Espagne et l’Allemagne. […] « La Carlotta a dansé avec une perfection, une légèreté, une hardiesse, une volupté chaste et délicate qui la mettent au premier rang entre Elssler et la Taglioni ; pour la pantomime, elle a dépassé toutes les espérances ; pas un geste de convention, pas un mouvement faux ; c’est la nature et la naïveté même… » Quelques mois plus tard Gautier suivra Giselle à Londres pour se faire l’écho de son triomphe. […] « Que Carlotta Grisi dansât parfaitement ses pas, cela n’était douteux pour personne : elle est à présent la première danseuse de l’Europe ; mais on aurait pu craindre que les scènes dramatiques et violentes du livret, conçu tout en pantomime, ne convinssent pas à sa nature simple et poétique.
Le bonheur est éphémère ; les guerres qui survinrent après l’illustre Pontificat de Leon X. dissipèrent pour la troisième fois les brillantes productions du génie ; les arts prirent de nouveau la fuite, Rome fut saccagée, Florence fut asservie, et la guerre dévasta ces riantes et délicieuses contrées, qui offroient aux voyageurs les tableaux variés de la belle nature, et les chefs-d’oeuvre des beaux arts. […] Les grands hommes parûrent dans tous les genres ; la nature sembla faire un nouvel effort pour immortaliser le règne de ce Prince ; et les arts se montrèrent à sa cour entourés du brillant cortège des sciences et de l’industrie. Louis quatorze avoit pris le soleil pour devise, il étoit aux productions de l’esprit et du génie, ce que cet astre paternel est à celles de la nature.
Un compositeur de musique devroit savoir la danse, ou du moins connoître le temps et la possibilité des mouvemens qui sont propres à chaque genre, à chaque caractère, et à chaque passion, pour pouvoir ajuster des traits convenables à toutes les situations que le danseur peut peindre successivement ; mais, loin de s’attacher aux premiers élémens de cet art, et d’en apprendre la théorie, il fuit le maître de ballets, il imagine que son art l’éléve et lui donne le pas sur la danse ; je ne le lui disputerai pas, quoiqu’il n’y ait que la supériorité, et non la nature du talent qui puisse mériter des préséances et des distinctions. […] Des sons arrangés machinalement et sans esprit ne peuvent ni servir le danseur, ni convenir à une action vive, il ne s’agit donc point d’assembler simplement des notes suivant les règles de l’école : la succession harmonique des tons, doit, dans cette circonstance, imiter ceux de la nature, et l’inflexion juste de sons présenter l’image du dialogue. […] Un élan, un pas vif, une fuite, agiteroient la draperie dans des sens différens ; voilà ce qui nous rapprocheroit de la peinture, et par conséquent de la nature : voilà ce qui prêteroit de l’agrément aux attitudes et de l’élégance aux positions ; voilà enfin ce qui donneroit au danseur cet air leste qu’il ne peut avoir sous le harnois gothique de l’opéra. […] Le même goût qui porta l’art de cette grande actrice à un si haut dégré de perfection, lui fit sentir le ridicule de ces anciens costumes du théatre ; et cherchant à rendre, à imiter la nature dans son jeu, elle pensa, avec raison, qu’il falloit la suivre dans les habillemens. […] La raison, l’esprit, le bon sens et la nature l’ont guidée dans cette réforme : elle a consulté les anciens, et elle s’est imaginée que Medée, Electre et Ariane n’avoient point l’air, le ton, l’allure et l’habillement de nos petites-maîtresses ; elle a senti qu’en s’éloignant de nos usages, elle se rapprocheroit de ceux de l’antiquité ; que l’imitation des personnages, qu’elle représente, seroit plus vraie, plus naturelle ; que son action dailleurs étant vive et animée, elle la rendroit avec plus de feu et de vivacité, lorsqu’elle se seroit débarrassée du poids et degagée de la gêne d’un vêtement ridicule ; elle s’est persuadée enfin que le public ne mesureroit pas ses talens sur l’immensité de son panier.
Je ne le lui disputerai point, quoi qu’il n’y ait que la supériorité & non la nature du talent, qui puisse mériter des preséances & des distinctions. […] Il ne s’agit donc point d’assembler simplement des notes suivant les regles de l’Ecole ; la succession harmonique des tons doit dans cette circonstance imiter ceux de la nature, & l’inflexion juste des sons présenter l’image du Dialogue. […] Un élan, un pas vif, une fuité agiteroient la draperie dans des sens différents : voilà ce qui nous rapprocheroit de la Peinture, & par conséquent de la Nature ; voilà ce qui prêteroit de l’agrément aux attitudes & de l’élégance aux positions ; voilà enfin ce qui donneroit au Danseur cet air leste qu’il ne peut avoir sous le harnois gothique de l’Opéra. […] Dumesnil, Actrice, qui remuera toujours infailliblement les cœurs sensibles aux accents & au cri de la nature. […] La raison, l’esprit, le bon sens & la nature l’ont guidée dans cette réforme ; elle a consulté les anciens, & elle s’est imaginée que Médée, Electre & Ariane n’avoient point l’air, le ton, l’allure & l’habillement de nos petites maîtresses ; elle a senti qu’en s’éloignant de nos usages elle se rapprocheroit de ceux de l’antiquité ; que l’imitation des Personnages qu’elle représente seroit plus vraie, plus naturelle ; que son action d’ailleurs étant vive & animée, elle la rendroit avec plus de feu & de vivacité, lorsqu’elle se seroit débarrassée du poids & dégagée de la gêne d’un vêtement ridicule ; elle s’est persuadée enfin que le Public ne mesureroit pas ses talents sur l’immensité de son Panier.
Quand elle marche, malgré son jeune âge, c’est d’un pas lent et allongé qui donne l’impression que, si elle n’est pas méditative ou pondérée, elle doit être d’une nature grave et réfléchie. […] Amoureuse de la Beauté qui resplendit dans la nature elle l’interroge de ses yeux clairs.
Pourquoi les œuvres serviles, bonnes de leur nature et permises en tout autre jour, sont-elles défendues les jours particulièrement consacrés au service de Dieu ? […] La femme, en changeant ainsi d’habits, se dépouille assez aisément de la pudeur et de la modestie naturelles aux femmes ; et l’homme aussi, en prenant l’habit qui convient à l’autre sexe, donne lieu de craindre qu’il n’en ait la mollesse et l’esprit, ou qu’il ne les prenne bientôt : ce qui est un renversement de la nature, abominable aux yeux de Dieu.
. — Nature des sentiments de Fanny pour lui. — Légende des amours de Fanny et du duc de Reichstadt ; les Mohicans de Paris ; l’Aiglon.
Mais d’autant que la deprauation de nostre nature nous fait trouuer ce combat trop penible, il est extra-ordinaire de voir quelqu’vn qui ne se laisse emporter à l’influence de son astre, ce que n’ignorant pas, ce seroit perdre la cognoissance de moy mesme, de m’imaginer pouuoir estre plus heureux qu’vne infinité de beaux esprits, qui ont esté mis au monde pour y estre admirez de mes semblables, & qui pourtant ne se sont peu affranchir de l’agitation de tant de vents contraires.
Le danseur comme la statue est un être hors nature, créé, donc conventionnel.
Ainsi, le Jardin et la Prairie, Le Nôtre et la nature, le rythme de la civilisation la plus factice qui fût et la pulsation véhémente d’une vie primitive sont juxtaposés dans le conte dansé de M.
Lorcia est une nature.
Les Corsaires se réfugient avec leur capture dans une grotte pratiquée par la nature ; les jeunes Athéniennes s’abritent sous les arbres des bosquets.
Si le soleil, après un long et rigoureux hyver réssuscite, pour ainsi dire la nature ; si en la pénétrant de ses rayons bienfaisans, il la ranime et l’aide à enfanter des fleurs et des fruits ; de même la paix, cette fille du ciel, rallumera les feux presqu’éteints de l’imagination et de génie ; à son retour les arts sortiront de leur léthargie ; les artistes heureux et tranquilles reprendront leurs brillans travaux, en cessant d’être épouvantés par les orages ensanglantés de la révolution, et par les tableaux effrayans de la guerre ; c’est alors, qu’à l’ombre de l’olivier, ils donneront le jour à des chefs-d’œuvres immortels qui leur mériteront la véritable gloire.
Le danger n’est jamais petit, où il y a tant soit peu de chose attirant au mal notre nature qui déjà n’y court que trop vîte d’elle-même, et il se faut souvenir de la sentence des sages, que d’une petite étincelle se fait souvent un grand incendie. […] Et sur ce que quelques personnes pouvoient répliquer qu’à la vérité on ne peut pas nier qu’aux danses d’aujourd’hui il n’y ait beaucoup d’abus, mais qu’il faut réformer l’abus sans rejeter la chose, voici leur réponse : « Nous répondrons, qu’en cas de réforme, il faut user d’une prudence bien grande, et considérer la nature des abus, et si ce sont des accidens survenus à une chose bonne en elle-même, ou autrement. Car si la chose est bonne en elle-même, il faut la conserver, mais en ôter les abus… Que si le vice est en la chose inséparablement, et ne se peut retrancher qu’en anéantissant la chose même, il ne faut rien épargner… Or, les danses ne sont point d’une autre nature.
La nature est le seul modèle que j’ai envisagé, et que je me suis proposé de suivre. […] L’Amour paroît seul ; d’un geste et d’un regard il anime la nature. […] Lorsque les caractères sont soutenus, que celui de la nation qu’on représente n’est point altéré, et que la nature ne se perd pas sous des embellissemens qui lui sont étrangers et qui la dégradent ; lorsqu’enfin l’expression du sentiment est fidèle, que le coloris est vrai, que le clair-obscur est ménagé avec art, que les positions sont nobles, que les groupes sont ingénieux, que les masses sont belles et que le dessin est correct, le tableau dèslors est excellent et produit son effet.
La nature est le seul modele que j’ai envisagé & que je me suis proposé de suivre. […] L’Amour paroît seul ; d’un geste & d’un regard il anime la nature. […] Lorsque les caracteres sont soutenus ; que celui de la Nation qu’on représente n’est point altéré, & que la nature ne se perd pas sous des embellissements qui lui sont étrangers & qui la dégradent ; lorsqu’enfin l’expression du sentiment est fidelle ; que le coloris est vrai ; que le clair-obscur est ménagé avec art ; que les positions sont nobles ; que les grouppes sont ingénieux ; que les masses sont belles & que le dessein est correct, le tableau dès-lors est excellent & mérite les plus grands éloges.
[2] Si la nature ne vous a point favorisé, en vous donnant de beaux bras arrondis et bien faits, vous ne sauriez alors trop vous livrer à l’étude, pour la forcer de suppléer à ses dons : mais par un exercice réfléchi vous pourrez parvenir à donner de l’élégance, de la grâce à des bras maigres, et vous ferez même disparaître leur longueur, en sachant les arrondir avec art45.
Les sujets ignobles ne prêteront point à ses talents ; il n’y trouverait qu’une nature avilie qui flétrirait son imagination.
Et dans un autre endroit il dit que la Peinture cause une extrême satisfaction : la raison qu’il en rend, c’est qu’elle arrive si parfaitement à sa fin, qui est l’imitation, qu’entre toutes les choses qu’elle imite, celles mêmes que nous ne pourrions voir dans la nature sans horreur, nous font en peinture un fort grand plaisir ; il ajoute à cette raison que la peinture instruit, & qu’elle donne matiere de raisonner non seulement aux Philosophes, mais à tout le monde. […] Elles demandent toutes deux un génie extraordinaire, qui les emporte plutôt qu’il ne les conduit : nous voyons que la nature par une douce violence a engagé les fameux Peintres & les grands Poëtes dans leurs professions, sans leur donner le tems de délibérer & d’en faire choix ; si nous voulons pénétrer dans leurs excellens ouvrages, nous y trouverons une sécrete influence, qui pourroit avoir quelque chose de plus qu’humain. […] Le Dessein suppose la science du corps humain, non seulement comme il doit être pour être parfait, & selon la premiere intention de la nature ; il est fondé sur la connoissance de l’Anatomie, & sur des proportions tantôt sortes & robustes, & tantôt délicates & élégantes, selon qu’elles conviennent aux âges, aux séxes, & aux conditions différentes : cela seul demande des études & des réfléxions de beaucoup d’années. […] Mais il faut bien un autre art pour exécuter la pensée d’un tableau, que pour déclamer une Tragédie : pour celle-ci, il y a peu de préceptes à ajouter aux talens extérieurs de la nature ; mais l’exécution de la Peinture demande beaucoup de réfléxion & d’intelligence : il suffit presque uniquement au déclamateur de s’abandonner à son talent, & d’entrer vivement dans son sujet : le Comédien Roscius s’en acquitoit avec tant de force, que pour cela seul il méritoit, dit Cicéron, d’être fort regreté des honnêtes gens, ou plutôt de vivre toujours. […] Il n’y a point d’habile Peintre qui ne nous ait fait voir de semblables raisonnemens, quand l’ouvrage s’est trouvé d’une nature à l’éxiger de la sorte ; car encore que les raisonnemens entrent dans la Poésie & dans la Peinture ; les ouvrages de ces deux arts n’en sont pas toujours mêlez ni toujours susceptibles ; les Métamorphoses d’Ovide qui sont des ouvrages de Poésie, ne sont la plupart que des descriptions.
Un grand acteur disait : On ne peut se distinguer au théâtre que lorsqu’on est aidé par la nature.
Il lui expliquait la nature et l’histoire à son point de vue. […] Et quand tu m’as adopté, quand il m’a fallu apprendre que tu m’avais donné la vie matérielle, intellectuelle et morale sans y être poussée par le devoir et la nature, j’ai constaté que j’étais un orphelin abandonné des hommes et recueilli par un bon ange comme le héros d’un conte de fées.
Hommes privilégiés par la nature, aimez-vous mutuellement ; estimez-vous, encouragez-vous : donnez le ton au Public qui ne demande pas mieux que de le prendre.
J’ai fait revivre l’art de la pantomime si célèbre sous le regne d’Auguste, et la nature que j’ai pris pour guide et pour modèle, m’a fourni les moyens de faire parier la danse, de lui faire peindre toutes les passions, et de la placer au rang des arts imitateurs.
Mais Mme Leonidoff ne nous paraît pas une nature.
Le poids de la cupidité empêchant l’ame de s’élever jusqu’aux vérités qui déplaisent, pour s’y attacher et en faire sa règle, on s’efforce de les abaisser en quelque sorte jusqu’à soi, et de les faire, pour ainsi dire, tomber dans ses inclinations particulières, toutes déréglées qu’elles sont, et si on manque entièrement de raisons qu’on puisse leur opposer, on a recours aux coutumes du monde et aux exemples de la multitude : comme si l’erreur, pour être devenue commune, changeoit de nature, et comme si la vérité dépendoit du caprice des hommes pour être vérité. […] Il y a donc un autre adversaire ; mais c’est l’homme qui se fait à lui-même cet adversaire : car s’il étoit par sa nature son adversaire, il ne se trouveroit pas avec lui dans le chemin, et il s’y trouve afin que vous vous accordiez avec lui. […] Vos bons et fidèles serviteurs sont ceux qui, au lieu de vouloir que vous leur répondiez selon leurs désirs et leurs inclinations, ne cherchent qu’à les conformer à ce qui vous plaira. » Qu’on lise dans cette disposition le petit ouvrage que je donne au public, et j’ai lieu d’espérer que quelque contraires que les principes que j’ai établis soient aux inclinations de la nature corrompue, aux maximes et aux coutumes du monde, il portera quelque fruit, du moins pour un certain nombre de personnes.
C’est le présent le plus cher de la Nature : mais tout le monde n’en est pas doué. […] Les Spectateurs émus, agités, en concluent que le grand Timoléon, par un effort plus qu’héroïque, étouffe dans son âme les sentimens de la nature, n’écoute que l’amour de la Patrie, & se décide à faire poignarder son frère : les paroles sont inutiles pour exprimer tant de choses sublimes.
L’homme que la nature aura favorisé dans sa construction, parviendra à les exécuter avec grâce ; mais celui qui sera serré des hanches et qui se trouvera gêné dans le développement des jambes, ne réussira que faiblement et ne pourra bien tourner que sur le cou-de-pied ; il faut qu’il abandonne les grandes pirouettes.
Il faut des actions pour animer la danse ; elle perd la plus grande partie de son agrément, et cesse d’être dans sa nature, lorsqu’elle n’exprime rien et qu’elle ne fait que des pas.
Mais depuis il n’y a plus eu aucun affaissement du sol, et le merveilleux site de Juvisy mérite une visite de tous ceux qui aiment la belle nature.
Aux accens de la lyre d’Orphée, la décoration change successivement de forme, et s’embellit par gradation : les arbres viennent se ranger à la place des rochers ; les ronces se métamorphosent en fleurs, les autres se transforment en berceaux ; le coteau enfante des vignes qui en croissant s’unissent pour former de leurs pampres des guirlandes ; les oiseaux s’empressent, à répéter les chants d’Orphée ; des bergers et des Bergères quittent leurs hameaux pour se livrer aux transports de leur innocente joie : ils lui présentent des fleurs et des fruits, et ils expriment par des danses simples et naïves le bonheur qu’ils ont de le posséder dans leur voisinage ; la nature enfin, semble rendre hommage au chantre de la Thrace, en s’empressant d’embéllir sa sollitude par ces agréables métamorphoses.
La politesse est de tous les rangs ; cependant il faut en user suivant le genre des personnes à qui l’on a affaire ou devant qui l’on se présente ; car il existe une grande différence de genre et d’habitudes entre les personnes d’un haut rang et celles d’un rang inférieur : chez les premières, la politesse s’exécute en silence ; c’est alors que vous devez avoir recours aux principes qui vous prescrivent la manière de vous présenter et d’observer le corps dans tous ses mouvemens, ce qui devient une habitude dans la nature, quand on a souvent occasion d’en faire usage. […] Nous n’avons point eu la prétention d’orner, par cet ouvrage, l’esprit de nos lecteurs ; mais d’orner le corps par des principes puisés dans la nature, et combinés avec les besoins de la bonne société.
Ce que je dis, je ne le sus jamais, mais je me souviens vaguement d’avoir fait quelque chose comme une dissertation sur la danse et sa valeur relativement aux autres arts et à la nature.
On découvre dans le lointain des jardins illuminés & décorés des mains de l’Art & de la Nature.
Cependant, comme dans tous les arts les observations et les principes puisés dans la nature finissent toujours par l’emporter, en criant que j’avois tort, en combattant mes idées, on les adoptoit par dégrès, on se rapprochoit de moi pas à pas, on faisoit insensiblement des réformes ; et je me vis bientôt secondé par des artistes dont le goût et l’imagination étant au dessus de leur art, se trouvèrent bien supérieurs au sentiment de l’envie et de la jalousie.
Le fer échappe de sa main, et la nature semble lui reprocher l’atrocité d’un tel crime, elle charge ses enfans des présens empoisonnés ; et elle les accompagne, pour faire agir plus sûrement les ressorts qu’elle a résolu d’employer pour assouvir sa vengeance.
Il y en a même qui, par leur nature, ayant plus de difficultés à vaincre, se martyrisent elles-mêmes avec une barbarie plus féroce.
Si tout pays est fier de produire des génies exceptionnels qui s’élèvent au-dessus de toute frontière et appartiennent à l’humanité, avec quelle joie il se reconnaît aussi dans les natures normales dont la supériorité, sans aller jusqu’à rompre le contact avec la masse, est le simple perfectionnement de ses vertus et de ses qualités ordinaires ! […] Sous le joug académique il se cabrait et par moments suivait sans contrainte l’élan de sa nature impétueuse. […] Cependant un œil exercé reconnaît l’école ; c’est la manière italienne, mais assagie, disciplinée ; c’est une heureuse alliance de la nature et de l’art.
C’est cette personne, à tel point déshéritée de la nature, qui devint la danseuse la plus adulée de son époque. […] De la nécessité, elle se faisait une vertu ; pourvue d’appas médiocres par la nature, la femme disparaissait chez elle derrière la danseuse qui répudiait tout appel aux sens, tout assaisonnement de grâces piquantes et minaudières. […] Cette donnée s’adaptait entièrement à la nature du talent de Marie Taglioni.
Il comparait le chant des dames américaines au son que l’on obtient lorsqu’on promène un doigt mouillé sur le bord d’un verre rempli d’eau. « C’est un crissement bizarre, qui se rapproche de celui de la mouette. » Ces natures frustes de demi-civilisés étaient incapables d’apprécier toutes les qualités qui avaient imposé Fanny Elssler à l’admiration des Parisiens. […] Le Courrier de New-York rendait un hommage éclatant « à la conduite de Mlle Elssler, si pleine de retenue, de bon ton, de décence, que le public américain est tombé en admiration devant cette chasteté d’un talent si difficilement chaste de sa nature. » N’était-ce pas aussi un titre à la sympathie d’une population laborieuse que l’effort énorme soutenu par Fanny pendant deux années ? […] Je me présente comme l’un des membres de la grande famille des artistes qui regarderaient comme une faveur, comme un privilège, de prêter tous leurs efforts au soulagement de leurs frères malheureux, qui, bien qu’ils appartiennent à un sol et à un climat étrangers aux miens, n’en sont pas moins unis à moi par les liens puissants d’une même carrière et d’une commune nature. […] Elle avait une nature trop fine d’artiste pour ne pas sentir que l’encens brûlé devant elle était épais et âcre.
Pour éviter ces grands inconvénients à ceux qui désirent devenir des danseurs, on ne saurait trop examiner leur structure et leurs formes, avant de les destiner à l’art de la danse, dans lequel on ne peut réussir sans les dons de la nature.
Un Bal est sitôt ordonné, si facilement arrangé : il faut si peu de combinaisons dans l’Esprit, pour le rendre magnifique : il naît tant d’hommes communs, et on en voit si peu qui soient capables d’inventer des choses nouvelles, qu’il était dans la nature, que les Bals de cérémonie une fois trouvés fussent les Fêtes de tous les temps.
Ne sait-on pas combien est violente la pente de la nature pour le mal, et qu’elle n’a pas besoin d’être fortifiée par une réunion si dangereuse, et si propre à allumer dans les uns et dans les autres le feu des passions ?
Je répondrai en peu de mots à cette grave objection, qu’il est impossible qu’un seul homme réunisse toutes les connaissances humaines, dont l’ensemble forme une véritable clarté ; & que quand il les posséderait même toutes, les préjugés, la faiblesse de sa nature, offusqueraient toujours son jugement, de manière à rendre aux yeux du Sage ses décisions incertaines.
Lorsque les danseurs animés par le sentiment, se transformeront sous mille formes différentes avec les traits variés des passions ; lorsqu’ils seront des Prothée, et que leur physionomie, et leurs regards traceront tous les mouvemens de leur âme ; lorsque leurs bras sortiront de ce chemin étroit que l’école leur a prescrit, et que, parcourant avec autant de grace que de vérité un espace plus considérable, ils décriront par des positions justes les mouvemens successifs des passions ; Lorsqu’enfin ils associeront l’esprit et le génie à leur art, ils se distingueront ; les récits dès lors deviendront inutiles ; tout parlera, chaque mouvement sera expressif, chaque attitude peindra une situation, chaque geste dévoilera une intention, chaque regard annoncera un nouveau sentiment ; tout sera séduisant, parceque tout sera vrai, et que l’imitation sera prise dans la nature.
Mais en partant de l’epoque, où ils furent bannis de la Grèce, jusqu’à celle, où ils parurent à Rome, il est a présumer que ces productions furent oubliées ; que la nature avare se réposa long-tems, sans donner de successeurs à cette foule de grands hommes que la Grèce avoit produits.
Je lis dans le journal le Fouet, en date du 7 juin 1868 : « Tous les goûts sont dans la nature.
Lorsque les Danseurs animés par le sentiment, se transformeront sous mille formes différentes avec les traits variés des passions ; lorsqu’ils seront des prothées, & que leur physionomie & leurs regards traceront tous les mouvements de leur ame ; lorsque leurs bras sortiront de ce chemin étroit que l’école leur a prescrit ; & que parcourant avec autant de grace que de vérité un espace plus considérable, ils décriront par des positions justes les mouvements successifs des passions ; lorsqu’enfin ils associeront l’esprit & le génie à leur Art ; ils se distingueront ; les récits dès-lors deviendront inutiles ; tout parlera, chaque mouvement dictera une phrase ; chaque attitude peindra une situation ; chaque geste dévoilera une pensée ; chaque regard annoncera un nouveau sentiment ; tout sera séduisant parce que tout sera vrai, & que l’imitation sera prise dans la nature.
C’est ordinairement parmi les marcheuses que se trouve le rat, cet animal rongeur, très-peu sentimental de sa nature, qui préfère un cachemire à la déclaration d’amour la plus galamment troussée, et qui se nourrit, autant que possible, de homards et de billets de banque.
Oui, la forme et la nature du ballet français sont chastes, mais les yeux des danseuses accompagnent d’un commentaire très immoral les pas les plus décents, et leur sourire vicieux est en contradiction perpétuelle avec leurs pieds53. » L’adversaire le plus spirituel du ballet classique fut Théophile Gautier. […] Toutes les qualités de la pauvre fille furent impuissantes à contrebalancer cette disgrâce de la nature.
Noverre n’est pas moins explicite : « J’ai vu danser Mlle de Camargo ; c’est à tort que quelques auteurs lui ont prêté des grâces : la nature lui avait refusé tout ce qu’il faut pour en avoir. » Aussitôt qu’elle entrait en scène, on oubliait sa figure. […] Subissant toutefois la loi de la nature, et le cœur envahi par la passion, elle allait se retirer du théâtre, lorsque d’Auberval, à qui elle ne voulait se donner qu’en mariage, touché de son amour pour lui, l’épousa.
Ces deux Auteurs vouloient aussi que le compositeur des Balets, les Pantomimes & les Danseurs sçussent la Poésie, la Géometrie, la Musique, la Phisique, & même la Philosophie : la Poésie, pour composer & inventer les sujets ; la Géometrie, pour les figures & les mouvemens ; la Musique, pour les airs, les cadences, les accords & les mouvemens harmoniques ; la Phisique, pour la connoissance de la nature ; & la Philosophie, pour l’imitation naturelle des passions, des mœurs, & des affections de l’ame, qui regnent le plus dans le commerce des hommes & dans les usages de la vie civile ; & qu’ils empruntassent même de la Peinture & de la Sculpture, pour juger des atitudes pour la variété des danses, comme nous le voyons dans les Bacchanales des plus fameux Peintres, où sont exprimées les danses gracieuses des Bacchantes & l’impudicité des Satyres, & de cent autres sujets qui conviennent à la représentation & à la perfection des Balets. […] Il suffit d’avoir vû par ce que j’en rapporte, qu’il n’y a rien dans la Nature, dans la Religion, dans la Philosophie morale, dans la Fable, dans l’Histoire, dans les Romans, dans les Poétes, dans la Peinture, & dans le Caprice, que l’on ne puisse imiter sous des figures naturelles, feintes, ou allégoriques, & qui par conséquent ne puisse servir de sujet pour la composition d’un Balet, quand ceux qui s’en mêlent sont assez profonds pour employer tout ce qui convient à ces spectacles.
Après avoir prouvé qu’un ballet pantomime n’est ni ne peut être un drame, j’ose croire que, s’il peut être comparé à quelque genre de poésie, ce n’est qu’au poëme ; mais il a une analogie bien plus parfaite avec la peinture : celle-ci est une pantomine fixe et tranquille ; celui-là est une pantomime vivante ; l’une parle, inspire et touche par une imitation parfaite de la nature, l’autre séduit et intéresse par l’expression vraie de la nature elle-même.
Le compositeur de ballets et le peintre sont les maîtres de choisir à leur gré tous les grands tableaux que la nature a soumis à leurs pinceaux ; et tout ce que les livres saints, la poésie, la fable et l’histoire leur offrent d’agréable, de sérieux et de tragique, la peinture en jouissant du privilège sanctionné par le génie et approuvé par l’imagination, a tracé la peste de St.
A l’exemple des peintres célèbres il vouloit imiter la nature, et pour y réussir, il la cherehoit sans cesse, et savoit en faire un heureux choix : c’est sans doute à cette étude constante et suivie qu’il a du la supériorité de ses talens.
« Il égaye, écrivait Théophile Gautier, et rend vivantes les représentations, qui, sans lui, seraient mornes et froides ; il est la mèche du fouet qui fait bondir l’acteur et le précipite au succès ; il donne du cœur à la jeune première qui tremble, et desserre la gorge de la débutante qui ne pourrait, sans lui, laisser filtrer un son perceptible ; ses applaudissements sont un baume pour l’amour-propre blessé des auteurs, qui oublient aisément qu’ils ont été commandés le matin… « Le claqueur n’est, du reste, qu’une nature admirative un peu exagérée40. » A l’époque où Véron prit possession du fauteuil directorial, ces natures admiratives étaient commandées à l’Opéra par un chef habile et majestueux, Auguste, devenu tellement illustre sous ce prénom, qu’il eût été dérisoire d’y ajouter son nom de famille, Levasseur, de même qu’il eût été malséant de faire suivre le nom de Louis XIV de celui de Capet.
Jadis, il avait pu admirer la nature ; voir de jolies filles dans des paysages ensoleillés ; considérer dans ses yeux en joie le sourire d’autres yeux, de tendres yeux aimés : il avait vu.
Ce moment est cruel pour Camille, l’Amour se taît, la nature parle ; la voix du sang et celle de la patrie se font entendre.
« Partout on sent l’effort et le travail : Mlle Elssler arrondit ses gestes et prépare à loisir ses moindres poses… L’art des autres danseuses s’apprend comme un métier ; l’art de Taglioni vient de la nature… Taglioni appartient aux éléments, comme dirait Gœthe ; il lui faut des rôles en dehors de ce monde : aussi que de rôles élémentaires n’a-t-on pas inventés pour elle, ondines, sirènes, hamadryades, que sais-je ? […] Avec cela elle est experte dans les secrets de la toilette, dans les secrets innocents, si je puis dire, ceux dont l’action concorde presque avec l’action de la nature. » A part les deuils inévitables et les séparations que la nature exige de nous tous, rien n’assombrit la vieillesse de Fanny.
Ils donnent les noms des deux sœurs, indiquent leur taille et la nature du talent de chacune d’elles. […] Fondé ou non, ce bruit est certainement de nature à exciter la bienveillance, à piquer la curiosité en faveur de Mlle Esler.
Il le distraira ensuite de ce spectacle par celui d’un temple auguste : toutes les parties de la belle architecture des anciens rassemblées dans cet édifice, formeront un ensemble majestueux ; et des jardins embellis par la nature, l’art et le goût, termineront d’une manière satisfaisante une représentation dans laquelle on n’aura rien négligé pour faire naitre et pour entretenir l’illusion.
sont portés à juger de la nature du péché par leurs usages et par leurs coutumes, plutôt que par la malice de la convoitise, il arrive souvent qu’on croit ne devoir blâmer que ce que les gens de son pays et de son temps ont coutume de condamner ; et pareillement ne rien louer et approuver que ce qui est communément approuvé par ceux avec qui l’on est en commerce. » Mais est-ce là une règle bien sûre pour juger sainement des choses et pour se bien conduire ?
Le public s’imagine volontiers que celles, parmi les ballerines, que la nature ingrate a négligé de doter de mollets… suffisants, s’en fabriquent de postiches au moyen d’un coton savamment combiné.
… Dans un de ces articles, un critique disait : « Loïe Fuller renaît de ses cendres. » Dès le lendemain la ville entière était inondée d’affiches sur lesquelles une lithographie, reproduite d’après une de mes photographies, me représentait grandeur nature avec ces lettres hautes d’un pied : « La Serpentine.