La terre s’entr’ouvre, l’Amour lui ordonne de le suivre. […] La terre s’entr’ouvre ; il en sort une légère vapeur, qui, en se dissipant insensiblement, laisse voir l’Amour et Euridice.
Des esclaves déploient et placent à terre les tapis nécessaires à cette cérémonie. Le silence succède au bruit éclatant de la musique : le Sophi pose la main sur le livre de la loi ; les assistants tombent à genoux ; il met ensuite le diadême sur la tête de Zulmire ; il la montre au peuple comme l’épouse qu’il a adoptée et que son cœur a choisie ; il la place sur son trône : dans ce moment on se prosterne la face contre terre : le bruit de l’artillerie, celui des instrumens militaires, tout annonce un instant précieux aux vœux du Souverain et à la satisfaction de ses sujets ; on se relève ; on exprime l’allégresse et la joye ; la danse en étant le symbole, on s’y livre avec transport ; chacun exprime la gaieté suivant le costume de ces climats.
Ces saillies vives, ces traits légers, ce badinage élégant, qui sont l’âme aujourd’hui de nos Fêtes de tous les jours, furent constamment inconnus aux peuples jadis les plus polis et les mieux instruits de la terre.
Sa danse grave, ses bras croisés, ses pas lents, ses mouvements quelquefois animés, souvent suspendus, ses regards tantôt fixes sur la terre, tantôt tournés vers le ciel, peignaient un homme occupé des plus grandes choses, qu’il voyait, qu’il pesait, qu’il comparait en Roi.
Robinet, lettre du 21 juillet 1668 Dans le PARC de ce beau VERSAILLE, Qui n’est pas un Lieu de Broussaille, Mais le Palais le plus riant Où, du Couchant à l’Orient, Les claires et pure Naïades, Les gaies et vertes Dryades, La jeune Flore et les Zéphirs, Les Amours, les Jeux, les Plasirs, Les Labyrinthes, la Verdure, L’Art, en un mot, et la Nature Fassent par leurs beaux Agréments Le doux charme de tous les Sens ; Là, dis-je, où le Ciel à la Terre Ses plus chères faveurs desserre, On vit, Lundi, ce que les yeux Ne peuvent voir que chez les Dieux, Ou chez LOUIS, qui les égale Dedans la pompe d’un Régale.
Comme il avait prononcé le mot : « jolie », je m’enquis de ce qui lui semblait le plus joli sur terre. — La plus belle chose qui existe sur la terre, me dit-il, c’est la femme. […] L’animal se jeta dessus avec un cri de joie tel, qu’on aurait pu croire qu’il venait de recevoir le meilleur morceau de sucre de la terre.
Un Médecin et un Apothicaire qui formèrent la première Scène, s’y réjouissaient de ce que les maux du monde faisaient tout leur bien, et de ce que la terre couvrait toujours leurs fautes.