Une forte matrone, qui tient les balances, le regard dans les frises, sans voir où elle pose le pied, c’est la justice ; et l’on devine aisément qu’elle va boiter dans la coulisse ; car elle ne sortira pas de scène, sans avoir trébuché.
Le susdit Ballet harmonique, Allégorique, magnifique, A, durant des soirs, ou des nuits, Été dansé cinq fois depuis, Où Verbec, fille assez jeunette, Et, mêmement, assez brunette, A toujours enchanté les yeux Des spectateurs jeunes et vieux ; Et, sans parler par complaisance, On la tient la fille de France Qui fait ses pas du plus bel air, Et qui sait mieux cabrioler ; Je dis cela volontiers d’elle, Car quand je vois que l’on excelle En quelque art, ou profession, J’en parle avec affection, Et ce fut toujours ma coutume D’en donner quelque trait de plume.
Le cavalier et la dame qui se tiennent la main gauche, donnent la main droite en main droite, l’un à sa dame et l’autre à son cavalier, balancent tous les quatre en se tenant sur une seule ligne et en quatre mesures. […] Le cavalier et la dame qui sont au milieu se quittent la main droite, et chaque cavalier avec sa dame se tiennent toujours par la main gauche, et tournent comme au n°. 2, ci-dessus, mais en se remettant à leur place. […] Chaque cavalier et sa dame s’étant rejoints après le tour précédent, se donnent la main gauche en main gauche, sans, pour cela, quitter la main droite de l’autre côté, et font un balancé tous en même tems ; les cavaliers sont alors placés le dos au centre de la danse, et les dames dans le sens opposé, et suivant celui qu’elles tiennent ordinairement étant à leur place. […] Le cavalier se retire en arrière, en se baissant pour passer dessous les bras des dames, lesquelles se tiennent les mains ; le cavalier en se relevant de suite, fait passer et tourner les deux dames dessous chacun de ses deux bras, et fait aussitôt un salut en même tems que les deux dames font la révérence sur le point d’orgue, après les quatre mesures.
Je ne saurais encor que dire De ce Ballet de notre Sire, (Qu’on tient charmant au dernier point) Ne l’ayant vu ni peu, ni point.
Cette Pièce si singulière, Est de la façon de Molière, Dont l’esprit doublement docteur, Est aussi bien Auteur, qu’Acteur, Et que l’on tient par excellence, De son temps, le Plaute, ou Térence.
Robinet, lettre du 23 février 1669 J’eus, l’autre jour, mauvaise grâce D’avoir promis dans ma Préface Des merveilles sur le Couplet Du grand et florissant Ballet, Et je fis, touchant cette Corde, Ainsi que font, dans leur Exorde, La plupart de nos Orateurs, Qui promettent aux Auditeurs Plus qu’ils ne tiennent d’ordinaire. […] MADAME, qui, par son Teint frais Et par tous ses jeunes Attraits, Ressemble plus à la Déesse, Sans la bienheureuse Grossesse, Aurait été là, trait pour trait, Son incomparable Portrait ; Mais, au défaut de son Altesse, De SULLY la belle Duchesse Tient illec son illustre Rang, Par un honneur tout à fait grand, Et forme la seconde Entrée, Ayant pour sa Troupe admirée La Jeunesse, avec la Beauté, L’Abondance et Félicité, Que représentent quatre Belles,107 Que l’on peut bien prendre pour Elles, Et chacune séparément Pour toutes quatre mêmement.
C’était immense, c’était géant, cela tenait du prodige. […] Il me disait combien il tenait à mon amitié, — plus qu’à tout au monde. […] J’ai fréquemment réfléchi, depuis, au rôle qu’avait tenu le « vicomte » dans toute cette affaire, et je ne serais pas étonnée si j’apprenais qu’il mena dans l’occurrence quelque sournoise et malpropre ambassade contre Sa Majesté l’Amour.