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14. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXXVI. Des Jettez, ou demies Cabrioles. » pp. 162-165

Ce pas ne fait que la partie d’un autre pas, comme on la déja pû remarquer dans plusieurs pas ci-devant, ainsi un Jetté seul ne peut remplir une mesure, il en faut faire deux de suite pour faire l’équivalant d’un autre pas. […] Comme ce n’est que par le plus ou le moins de force, que vous possedez dans le cou de pied qui vous fait élever : ainsi ce pas dépend du cou de pied pour le faire avec legereté ; pour le faire en avant, je suppose que vous ayez le pied gauche devant & le corps posé dessus, la jambe droite preste à partir dans le moment que vous pliez sur la jambe gauche, la droite s’aproche auprès, & lorsque vous vous relevez ; ce qui se fait par la force du pied gauche, qui en s’étendant avec force vous en rejette sur la droite, parce qu’elle acheve de se passer devant, lorsque vous vous relevez en tombant sur la pointe du pied droit, & ne poser son talon qu’après, ce qui termine ce pas : ainsi vous pouvez en faire plusieurs de suite d’un pied, comme de l’autre en observant la même regle ; ce qui donne beaucoup de facilité & de legereté.

15. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XLII. Des Battemens de differentes façons. » pp. 190-193

Je suppose donc que vous soyez sur le pied gauche, la jambe droite en l’air & bien étenduë, il faut la croiser devant la gauche en aprochant la cuise & en pliant le genou, & l’étendre en l’ouvrant à côté du même tems son genou se plie, en la croisant derriere, puis l’étendre à côté & continuer d’en faire plusieurs de suite, tant d’une jambe que de l’autre ; ce qui les délie & les met dans l’habitude de les faire vîte, en observant à chacun de ces battemens d’étendre le genou après que vous l’avez plié. […] On les prend quelquefois en sautant, dont on en voit un exemple dans l’Allemande au troisiéme couplet ; ce pas commence par une espece de contre-tems en sautant sur une jambe, & de suite la jambe qui est en l’air fait deux battemens, l’un devant, & l’autre derriere, & se porte à la quatriéme position derriere, & poser le corps dessus pour en faire autant de l’autre jambe ; on doit en faisant ce pas effacer le corps du même côte que vous faites les batemens ; c’est-à-dire, que si c’est de la jambe droite que vous faites les battemens, ce doit estre l’épaule droite que vous retirez en arriere.

16. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXVIII. Des pas de Bourée & des Fleurets. » pp. 122-132

Mais il n’a qu’un mouvement ; c’est un pas aisé & que l’on apprend facilement, il suffit d’en connoître la construction pour le faire de suite : il est composé d’un demi-coupé & de deux pas marchez sur la pointe des pieds. Quoique j’aye donné la maniere de faire ces demi-coupez dans la construction du pas du Menuet, néanmoins pour vous en donner de suite l’intelligence, je dirai que lorsque vous voulez faire un fleuret, étant posé à la quatriéme position, si c’est le pied gauche que vous ayez devant, qu’il faut que le corps soit entierement dessus, en approchant le pied droit à la premiere position, sans qu’il touche à terre ; puis plier les deux genoux également, ce qui s’appelle plier sous soi, mais il ne faut pas passer le pied droit devant vous à la quatriéme position, que lorsque vous avez plié, & du même tems qu’il est passé vous vous élevez sur la pointe : puis marcher deux autres pas tout de suite sur la pointe ; sçavoir, l’un du gauche, & l’autre du droit, & à ce dernier il faut poser le talon, en le finissant, afin que le corps soit plus ferme, soit pour en reprendre un autre, ou tel autre pas que la danse que vous dansez le demande ; mais pour se mettre dans l’habitude de faire ainsi que des autres, il est à propos d’en repeter plusieurs de suite ; outre que cela vous donne la facilité de faire d’un pied ce que vous faites de l’autre. […] Il s’en fait aussi d’une autre façon, que l’on appelle pas de Bourée ouverts qui se font de la maniere suivante, sçavoir si on le prend du pied droit l’ayant en l’air, à la premiere position : vous pliez sur le gauche & vous portez le droit à côté à la deuxiéme position & vous élevez dessus : en vous élevant sur le droit la jambe gauche suit la droite en s’approchant à la premiere position, dans le même tems le pied droit se pose entierement, & de suite vous posez le pied gauche à côté à la seconde position en posant le talon premier, & lorsque le corps se pose sur ce pied, vous vous élevez sur la pointe ; ce qui attire la droite dont le pied se glisse derriere le gauche jusqu’à la troisiéme position, ce qui termine ce pas ; mais si vous en voulez faire un autre du pied gauche, il faut poser le talon droit à terre & plier dessus, & porter le pied gauche à côté en observant la même maniere, d’autant que l’on doit s’habituer de faire un pas d’un pied comme de l’autre.

17. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 26 février. Affaires courantes. »

Cependant que l’Opéra prépare une de ces soirées de danse tant demandées, nous continuons à nous prêter de bonne grâce à la corvée réglementaire, mais pourtant agréable de Faust et de Suite de danses. […] Nous avons de derechef relevé, notamment dans la suite de Chopin, des réussites de tout point admirables, et témoignant d’une supériorité réelle.

18. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XVI. Du Cérémonial que l’on observe au grand Bal du Roy. » pp. 49-54

Ensuite ce sont les danses à deux, autrefois c’étoit la courante qui se dansoit aprés les branles, & même Louis Quatorze d’heureuse mémoire la dansoit mieux que personne de sa Cour, ce que je dirai dans la suite ; mais à présent c’est le menuet qui se danse après les branles. C’est pourquoi après que le Roy a dansé le premier menuet, il va se placer, & tout le monde pour lors s’asseoit, d’autant que lorsque Sa Majesté danse tout le monde est debout ; après quoy le Prince qui doit danser lorsque Sa Majesté est placée, il lui fait une très-profonde reverence, ensuite il vient à l’endroit où est la Reine, ou premiere Princesse, & font ensemble les reverences que l’on fait avant de danser, & de suite ils dansent le menuet, & aprés le menuet on fait de pareilles reverences que celles que l’on a fait devant.

19. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre troisième — Chapitre I. Naissance du Théâtre »

On peut juger, par cette seule réflexion, du point éminent auquel les Grecs portèrent, dans les suites, cet Art qu’ils connurent sitôt et qu’ils cultivèrent si vite, eux qui du barbouillage et des tréteaux informes de Thespis formèrent avec tant de rapidité ce théâtre sublime, qui a servi depuis de modèle aux Corneilles, aux Molières aux Quinaults49. […] Le sujet trouvé, la manière de la traiter en devenait une suite nécessaire.

20. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 18 décembre. Quinault, Rowe. »

La suite s’ouvre par une danse dont l’intention grotesque, le parti pris de parodie et de sarcasme sont évidents mais dont la réalisation est parfois déconcertante. […] Quant à la Poupée d’Arlequin qui clôt la suite, c’est la partie la plus complète, la plus heureuse, de ce passionnant spectacle.

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