Elle est, cette action, vivace et contrastée, établie sur un « dualisme » aussi simple que fécond en jeux scéniques.
Elle ne possédoit ni le brillant ni les difficultés qui régnent dans celle de nos jours, mais elle remplaçoit ce clinquant par des graces simples et touchantes ; exempte d’afféterie, sa physionomie étoit noble, expressive et spirituelle.
Les arts doivent s’annoncer avec majesté ; ce qu’ils créent doit être noble, simple et grand, à l’exclusion du gigantesque, la beauté ne peut exister sans proportions ; une imitation outrée, dégrade l’artiste, et choque le bon goût.
Ses expressions sont simples et ne cherchent pas le pittoresque.
Ainsi la Danse prophane n’a pas seulement passé chez les Anciens pour un simple divertissement, mais aussi pour une espece d’étude & d’aplication nécessaire, pour régler tous nos mouvemens & même nos passions les plus dominantes. […] Cet exercice étoit si estimé chez les Anciens, qu’une personne de l’un ou de l’autre sexe qui ne sçavoit pas danser, passoit pour n’avoir point eu d’éducation dans sa jeunesse : c’est pourquoi les Législateurs ne regarderent point non plus la Danse comme un simple amusement. […] Par la suite des tems les plus honnêtes gens cultiverent la simple Danse en Crete, convenable à la société civile : il se forma des Maîtres pour l’instruction de cet Art ; desorte que la Danse devint le passe-tems non seulement des personnes de condition, mais aussi du peuple.
[5] Simple position des bras, fig.
Cet art que les anciens ont peut-être ignoré était autrefois fort simple ainsi que la danse ; mais de nos jours, les pas sont compliqués, doubles, triples même ; leur mélange, leur combinaison est immense et presque incalculable ; il est donc difficile de les écrire et plus encore de les déchiffrer.