Pour une première fois Bakst y fit triompher l’unité optique du spectacle, méconnue, perdue pendant un siècle ou presque ; Shéhérazade, instaura de même cet exotisme pittoresque, intense et sensuel, qui fit surgir de par le monde une foule d’œuvres théâtrales, qui subordonna pendant plus d’une saison à la peinture la Mode jusqu’alors incoercible, cependant que l’imagination du peintre-auteur s’évadait vers d’autres horizons.
Il est indispensable de revenir ici sur ses pas, et de se rappeler les différents emplois qu’avait remplis la Danse chez les Grecs, chez les Romains, et dans les derniers siècles. […] Dans les derniers siècles[,] froide et languissante, elle ne fut qu’un divertissement peu varié et sans âme.
Au reste soit que la vérité triomphe enfin de l’erreur, soit que le préjugé plus puissant demeure le tyran perpétuel des opinions contemporaines, que nos illustres modernes se consolent et se rassurent : les ouvrages du dernier siècle sont regardés maintenant sans contradiction, comme des chefs-d’œuvre de la raison humaine, et il n’est pas à craindre qu’on ose prétendre qu’ils ont été faits sans enthousiasme : tel sera le sort, dans le siècle prochain, de tous ces divers monuments glorieux aux Arts et à la patrie, qui s’élèvent sous nos yeux. […] L’éloquence d’ailleurs est sublime sans enthousiasme, et il faut supprimer de cet article tout ce qui a été dit des orateurs du siècle dernier.
Le bon vieux temps n’est plus, « & l’on dit tout haut qu’une Pantomime du siècle d’Alexandre ou de César, donnée aujourd’hui pour la première fois, seroit à peine regardée ». […] « Je crois bien que vous m’en saurez bon gré ; quant à ces personnes dont je vous parle, je suis bien fâché de ne pouvoir les satisfaire ; mais je leur répondrai, & vous appuierez mon avis, sans doute, que pour bien exceller dans l’Art Pantomimique, il faut mettre la chose pour le mot, & rien de plus ; que des gestes de situation profondément sentis, valent cent fois mieux que des gestes faits par l’esprit, pour refroidir l’ame ; qu’enfin il faut préférer le geste qui fait vivre un ouvrage, à celui qui sait briller l’Acteur » : soit dit en passant, ceci peut encore servir de règle pour les Théâtres, où la parole est en usage ; car je ne prétends pas moins qu’à la gloire d’éclairer mon siècle .... […] Voilà quel est l’aveuglement & la malice du siècle.
V ous voulez, Monsieur, que je vous trace le portrait de Garrick, de cet homme extraordinaire, qui fut tout à la fois le Protée, l’Esope, et le Roscius de son siècle. […] Le nom du poète, celui du peintre, du sculpteur, du graveur et du musicien parcourent avec leurs chefs-d’oeuvre l’immensité des siècles, et deviennent immortels comme eux. […] Garrick disoit que Grandval étoit le peintre fidèle des moeurs de son siècle ; qu’il les représentoit avec une vérité d’autant plus précieuse qu’il avoit l’art heureux d’embéllir jusqu’aux ridicules, de les peindre sans charge, et de faire oublier, par un agréable prestige, jusqu’à son nom, pour ne paraître que M. le comte, ou M. le Marquis.
Donc Jodjana a incarné, selon des procédés élaborés au cours des siècles, certains chapitres de la Légende Dorée de son île, certaines fictions du mythe bouddhique.
Il a existé et il existe encore en Italie des hommes du plus grand mérite dans tous les genres ; les Italiens nous ont donné depuis deux siècles d’excellentes leçons musicales, et nous ont toujours fourni de grands modèles.