« La danse est un art, car elle obéit à des règles », a judicieusement dit Voltaire, quoique je ne sache plus exactement où j’ai relevé ce tronçon de syllogisme.
Les mauvais entretiens corrompent les bonnes mœurs ; le catéchisme ajoute en termes formels : « Et comme les chansons tendres et amoureuses et les danses produisent le même effet, il faut aussi les éviter soigneusement. » Toutes les décisions des bons théologiens moraux, (c’est-à-dire qui ont écrit sur les règles des mœurs) s’accordent à défendre les danses comme étant très-pernicieuses. […] Le père Alexandre, célèbre jacobin, dans sa théologie morale et dogmatique, expliquant le sixième commandement, et prescrivant des règles pour l’observer exactement, donne pour huitième règle, que les danses sont dangereuses pour la chasteté et l’innocence chrétiennes, et que pour cette raison les Fidèles doivent les éviter.
Je ne sais donc ce qui a pu déterminer les machinistes à adopter et à perpétuer une manière d’éclairer si fausse, si désagréable pour l’acteur, si fatigante pour le public, et si diamétralement opposée aux règles de la nature. […] Ne pourroit-on pas avoir recours au genre gothique qui n’a point de règle fixe, et qui se prêle, par conséquent à la fantaisie de l’artiste ? […] Je ne leur donne point mes pensées comme les règles de leur art. […] C’est au talent de l’artiste à tirer de tout ce que j’ai dit ce qui pourra s’adapter aux règles de l’architecture.
« Tiens-toi droit, ou je te mettrai une règle dans le dos » comme nous disait jadis le maître d’études.
Il est vrai que les curés qui ne se font point de scrupule d’être présens aux danses de leurs paroissiens, prétendent excuser une conduite si peu pastorale et si opposée à toutes les règles, en disant que leur présence peut servir à arrêter des libertés criminelles qui s’y prendroient, et bien des péchés qui pourroient s’y commettre si leur présence ne retenoit pas ceux qui dansent.
Mais nous ne saurions dédaigner cette hautaine retenue, cette douce sévérité de sœur converse qui respecte par-dessus tout la règle de l’ordre chorégraphique dont elle a pris l’habit : le blanc tutu, vêtement séraphique.
Je vais parcourir le plus rapidement possible les occupations du maître de ballets, les obligations qu’il a à remplir, les règles qu’il doit suivre, et les principes qu’il doit adopter.