Esprits, et démons sous les formes agréables des Plaisirs , de Nymphes et de Nayades . […] Cette Princesse paroît avec son vainqueur ; ils sont entourés par un cortège enchanté et voluptueux ; es jeux, les plaisirs, les graces, l’amour et une foule d’amans fortunés composent leur suite et peignent par leurs attitudes et leurs jeux la félicité dont ils jouissent. […] Les tableaux animés du plaisir effacent de son ame l’amour de la gloire ; ils préfére les roses aux lauriers ; on orne son vêtement de fleurs ; on le couronne de myrthe ; et enivré de son bonheur, il se jette aux genoux d’Armide. […] Le chevalier Danois oublie tout pour se livrer au plaisir de voir et de retrouver ce qu’il chérit. […] Armide et son amant sont suivis du plus brillant cortège ; ils se placent sur un sopha ; les Jeux, les Plaisirs, les Nymphes, les Graces et les Amours s’empressent à l’envi à exécuter des danses, et à se groupper de diverses manières autour de Renaud et d’Armide.
Loret, lettre du 20 août 1661 Mais il ne faut pas que je die Le reste de la Comédie, Car bientôt Paris la verra, On n’ira pas, on y courra ; Et chacun prêtant les oreilles À tant de charmantes merveilles, Y prendra plaisir, à gogo, Et rira tout son saoul ; ergo, Pour ne faire, aux Acteurs, outrage Je n’en dirai pas davantage, Sinon qu’au gré des Curieux, Un Ballet entendu des mieux, Qui par intervalles succède, Sert à la Pièce, d’Intermède, Lequel Ballet fut composé Par Beauchamp, Danseur fort prisé, Et dansé de la belle sorte Par les Messieurs de son Escorte ; Et, même, où le sieur d’Olivet, Digne d’avoir quelque Brevet, Et fameux en cette Contrée, A fait mainte agréable Entrée. Après la Danse et le Récit, Où, des mieux, chacun réussit, Après ce plaisir de Théâtre, Dont la Cour fut presque idolâtre,…
si elles ne doivent pas, sous l’enveloppe du plaisir, cacher un but moral et politique ? […] Les fêtes publiques ont eu jusqu’ici différens objets, tantôt celui de distraire le peuple de ses maux, tantôt de capter son suffrage par d’inutiles prodigalités ; tantôt enfin, de déployer à ses yeux une magnificence qui, par un triste retour sur lui-même, lui faisoit plus profondément sentir sa misère ; mais je n’ai pas encore vu de fêtes en France, où la moralité fut unie au plaisir, où la décence et le bon goût fussent joints à la gaieté : le résultat de toutes les fêtes est, beaucoup de gens ivres, beaucoup de bourses volées, souvent des accidens graves, de la fatigue, et peu de plaisir, du moins de ce plaisir qui doit tourner au profit des mœurs, du goût et de l’esprit. […] Je repeterai encore que Colbert regardoit comme un fond bien placé, celui qu’il destinoit à embellir la capitale ; à y encourager l’industrie, les talens et les arts ; à y attirer, par l’attrait du plaisir, le concours des étrangers.
Du côté opposé, la Déesse des Plaisirs entourée d’Amours et de Zéphirs, est accompagnée par les Jeux, les Ris et les Plaisirs. […] Ce n’est qu’avec le plus violent effort qu’il abandonne le plaisir et qu’il s’échappe de ses bras, pour se précipiter dans ceux de la Gloire. La Déesse des Plaisirs fuit, avec sa troupe. […] Sa vue se portant de la vers le sommet d’une colline, elle y découvre un berger occupé du tendre soin de couronner sa bergère, et de l’orner des fleurs que le plaisir fait éclore autour d’elle. […] Le Mercure Galant, et le Procureur arbitre sont des modèles de ce genre, et on les voit toujours avec un nouveau plaisir.
Théophraste, dans son Traité de la Musique, a dit qu’il y a en nous trois principes des mouvemens de la danse ; le plaisir, la douleur, & un instinct divin. Le plaisir & la douleur produisent des mouvemens au-dehors ; comme la fureur divine qui est un mouvement surnaturel, est obligée de se faire sentir par des transports extraordinaires, l’ame ne la pouvant recevoir qu’elle ne se répande sur le corps : c’est pour cela que les anciens avoient des airs & des chants convenables aux passions. […] Aussi est-ce jusqu’à l’ame que passe le plaisir qui vient de la représentation ; & c’est ce qui fait que l’homme seul est capable d’être touché des spectacles. […] Plus ces actions sont violentes, plus elles causent de plaisir, parce qu’elles arrêtent davantage l’imagination : c’est ce qui fait que les Entrées de Luteurs, de Gladiateurs, de Rameurs, de Forgerons, de Jardiniers, de Matelots, de Faucheurs, &c. […] Les Anciens aimoient si fort ces représentations & ces démonstrations dans les spectacles du Théâtre, que quand il faloit représenter le supplice ou la mort violente de quelqu’un, ils prenoient des criminels, pour se faire le plaisir cruel de voir naturellement représenter ces violences.
Les grands et petits Violons, Qui sont comme autant d’Apollons, Là pareillement vous ravissent, Et, sous leurs tons, les Sens languissent, Par le sentiment du plaisir Qui vient doucement les saisir. […] Pour tous ceux qui lisent ma Lettre, Où je vais encor ainsi mettre, Sous votre bon Plaisir aussi, Quelques Chapitres que voici, Contenant, certes, maintes choses Qui ne vous sont pas Lettres closes.
ludos dæmoniorum ; parce que, soit parmi les païens, soit parmi les chrétiens, elles font plaisir aux démons qui mettent leur joie dans la perte des ames, dont les danses sont une occasion très-ordinaire. […] Aussi, ce saint a-t-il cru devoir prescrire différentes considérations bonnes et fort saintes, auxquelles il dit « qu’il faut avoir recours après les danses, pour empêcher les impressions dangereuses que le vain plaisir qu’on a reçu seroit capable de faire. » Et quelles sont ces considérations ? C’est, par exemple, dit-il, de penser, lorsqu’on étoit à prendre ce plaisir de la danse, que plusieurs réprouvés brûloient dans l’enfer pour les péchés commis à la danse et à cause des danses ; que plusieurs religieux et personnes de piété étoient à la même heure devant Dieu, chantant ses louanges, et contemplant ses divines perfections ; et que leur temps a été par là bien mieux employé que celui qu’on a mis à danser ; qu’on a fait pitié à la sainte Vierge, aux anges et aux saints, lorsqu’ils ont vu que le cœur s’arrêtoit à ce plaisir si ridicule ; qu’enfin à mesure qu’on y a donné plus de temps, on s’est aussi plus approché de la mort qui mettra fin à tous ces plaisirs. » Je demande maintenant s’il est bien facile et bien ordinaire de s’appliquer, au retour de la danse, à toutes ces considérations, que saint François de Sales croit néanmoins nécessaires pour empêcher les funestes impressions du plaisir qu’on y a cherché et goûté ?