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3. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre IX. » pp. 62-63

Vous exigez des détails sur l’opéra ; vous voulez que je vous parle des gens à talens qui l’ont progressivement placé à côte de la perfection ; vous voulez enfin, que je me transporte vers l’année 1740. […] Vous pourrez passer en revue les directions, les administrations et tous les grands talens qui ont contribué au succès du théâtre le plus pompeux et le plus magnifique de l’univers, celui enfin qui honore le plus le génie de la nation, et qui n’attend que les funérailles de la mode et la résurrection du bon goût, pour se porter au dernier point de perfection.

4. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre IX. » pp. 88-96

si l’imitation fidèlle de la belle nature constitue le sublime des arts, si cette imitation vraie peut seule élever l’acteur à la perfection ; combien ne devons-nous pas douter du mérite des acteurs de l’Antiquité. Cependant toutes ces farces monstrueuses étoient applaudies avec transport par des hommes d’un rare mérite, et en présence des pères de la sculpture et de la peinture ; arts portés à la perfection sous le gouvernement de Périclès et sous le règne d’Auguste. […] Batyle et Pylade passoient pour les inventeurs de la pantomime ; mais c’est une erreur ; cet art étoit connu chez les Grecs ; Ampuse et Prothée l’avoient porté à sa perfection ; il est donc plus vrai de dire que Batyle et Pylade firent revivre cet art, et qu’ils l’introduisirent chez les Romains. […] Voici, Monsieur, sur quoi se fonde mon incrédulité sur la perfection de cette espèce d’être. […] comment pouvoir croire encore que ces eunuques pantomimes, ayent porté a un si haut dégré de perfection l’art du geste, qui éxige de l’àme, de la noblesse et de l’énergie ?

5. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Avant-propos »

Un goût vif pour un art est inséparable du désir de son accroissement, de sa perfection, de sa gloire : et le moyen que ce qu’on désire ne se présente pas comme un objet important ? […] Que les sons qu’il entendait, et les pas qu’il voyait faire étaient la perfection possible du Chant et de la Danse. 2°. […] Quatrièmement, l’Abbé Du Bos a cru la Danse de son temps parvenue au plus haut point de perfection possible. […] L’édifice élevé par l’Abbé Du Bos sur le fondement de la perfection prétendue de la Danse de son temps, s’écroule donc évidemment de lui-même. […] Que lorsque l’Abbé Du Bos écrivait on était très persuadé, ainsi que lui, en France, que la Danse de notre Opéra était parvenue au point de perfection qu’il lui est possible d’atteindre.

6. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Apologie de la danse. » pp. 11-24

Que si les anciens l’ont honnoree & mise en vsage, n’ayant que l’ombre & la figure de la perfection que nous possedons à cest heure, qu’elle apparence qu’estant plus noble elle soit moins recherchee. […] De façon qu’en l’ordre des choses se trouuent deux degrez (la Philosophie & la Danse) qui peuuent monter vn homme à sa perfection. […] Or s’il y en a quelques vns parmi ceux-cy qui n’ayent pas du tout oublié par l’vsage des pas celuy de la raison, ie les coniure de faire vne petite reflection sur eux mesmes, & de donner quelques heures de leur loisir à la cognoissance non affectee de ce qu’ils sont capables ou incapables, afin que la prattique d’vn estude si profitable, ils anoblissent ce qu’ils peuuent desia, corrigent leurs deffauts, & acquierent en fin les perfections qui rendent à bon droict imitables ceux qui les possedent, lesquelles (s’ils ne les recherchent ailleurs que dans la presomption) on trouueroit aussi tost en eux, qu’en la Sphere le rencontre de deux parallelles. […] Pourquoy tant de sciences, ie ne diray pas seulement inutiles, mais dommageables ont eu la vogue parmi le monde, & que celle cy qui meine quand & soy les graces a tant este disgratiee que pas vn de ceux qui en font profession, n’a laissé à la memoire le moyen qu’il falloit obseruer en sa pratique : Certes si l’on considere en cela la negligence des siecles passez, on les trouuera en quelque façon excusables eu esgard à leur insuffisance, mais au nostre où la Danse se peut venter du dernier poinct de sa perfection. […] I’auouë bien que la danse a quelque chose de particulier qui l’annoblit & l’anime, comme vn certain air, ou vn maintien tantost graue, & tantost negligent qu’vne plume ne peut apprendre, mais qu’outre les pas on ne puisse encores enseigner les actions plus necessaires, qui donnent vn facile acheminement à ceste perfection, qui consiste à voir faire vn bon Maistre, sont des impossibilitez que ie feray voir imaginaires en ce traicté, duquel non seulement plusieurs qui se meslent d’enseigner, mais les Escoliers mesme peuuent tirer vn grand soulagement.

7. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre V. Préjugés contre la Danse en Action »

Les uns marchaient des menuets avec une noblesse qu’on a beaucoup vantée ; les autres exécutaient quelques pas de Furies avec une médiocre chaleur ; nul n’était encore arrivé jusqu’à la perfection que nous avons admirée si longtemps dans nos chaconnes. […] Mais comment admettre au Théâtre144, comment croire agréable, comment supposer possible un genre de Danse, que les grands Maîtres n’ont point pratiquée, qu’ils ont peut-être dédaignée, et qui sans doute leur a paru, au moins, un obstacle au développement des grâces, à la précision des mouvements, à la perfection des figures ?

8. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre VIII. Preuve de la perfection réelle de la Danse ancienne. »

Preuve de la perfection réelle de la Danse ancienne. […] Les preuves de la perfection de la Danse à Athènes et sous le règne d’Auguste sont donc à l’abri de toute contradiction, et par malheur, il faut en tirer la conséquence évidente, que l’art que nous avons cru jusqu’ici parmi nous à un si haut degré, n’est encore que dans son enfance ; mais c’est beaucoup pour une nation aussi éclairée que la nôtre, si elle voit une fois l’erreur qui l’avait séduite. […] Il a cru jusqu’ici l’avoir portée à la perfection possible ; parce que, d’un côté il n’a point vu le mieux, et que de l’autre il est naturel de croire que ce qui plaît actuellement est le point suprême de l’art, dont le but unique est de plaire.

9. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre XII. » pp. 70-72

Tout étoit sage et heureusement combiné ; en voulant embelir la beauté, on la fit minauder, et quelques artistes donnèrent successivement dans des abus très-préjudiciables à la perfection de leur art. […] Je vous parlerai bientôt des progrès successifs de cet art qui fut porté au dernier degré de perfection il y a vingt cinq ans, et dont les taches légères n’empêchent pas qu’il ne soit aujourd’hui le plus fêté et le plus aimable.

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